La Première folie des Monty Python de Macnaughton Ian

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• Langue: Français

Extrait

La première folie des Monty Python
And now for something completely differentF de Ian MacNaughton
FICHE FILM
Fiche technique
G. B. - 1971 - 1h28
Couleur
Réalisateur :
Ian MacNaughton
Scénario :
Monty Python d’après
l’émission T.V. Monty Python
Flying Circus
Dialogue :
Monty Python
Interprètes :
John Cleese
Graham Chapman
Résumé CritiqueJohn Cleese
Terry Gilliam
Eric Idle Un bout à bout de sketches, de durée et de Les auteurs de ce film, six affreux jojos
Terry Jones style différents, sans autre lien que l’asso- d’Outre-Manche, s’en donnent à cœur joie.
ciation saugrenue. Dans un rythme fou, ils jonglent avec lesMichael Palin
Ce montage dingue vient d’une émission de non-sens et les good turns (plaisanteries
télévision qui a connu cinq années de suc- hilarantes) et dynamitent les institutions et
cès sur les antennes de la B.B.C. Il s’agis- valeurs traditionnelles. L’humour noir ne
sait d’une série qui se donnait l’alibi du connaît aucune retenue, ignore toutes les
spectacle de cirque sous le titre Monty convenances. On vend des perroquets morts
Python Flying Circus. et des dictionnaires bilingues falsifiés et
Ce film sans scénario, ne peut se raconter. incongrus, les sections militaires font les
grandes folles, les jeux telévisés parvien-
nent, avec humour, aux limites de l’odieux
et du cynisme, les grand’mères délin-
L E F R A N C E
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quantes répandent la terreur, les gags à toute notion de respect ou de bienséan- pour qui la mise en scène a toujours été
mourir de rire tuent effectivement... etc... ce est reléguée au magasin d’acces- un vecteur important du ressort
Dans cette mosaïque d’impertinences soires, le pire est garanti. Et, d’autre comique. On peut lui préférer les (re)lec-
visuelles, plus inspirée par Mad que par part, malgré son impression de laisser- tures historiques qui vont suivre, de
Hellzappopin, il y a aussi du moins bon. aller, le film est si bien monté qu’il Sacré Graal à La vie de Brian, mais
Et quelquefois la plaisanterie est un peu passe allègrement la distance qui sépa- on serait mal venu de bouder son plaisir.
grosse. re petit écran de télévision et grand Yves A lion
Mais on rit beaucoup à ce film où absur- écran de cinéma. Revue du Cinéma n°462 - Juillet Août 90
de et logique constituent un mélange Raymond Lefèvre
détonnant ; le comique s’essouffle par- Cinéma 74 n°189 - Juillet/Août 74 P. S.: Le fiIm est déconseiIlé aux per-
fois, mais bien vite un gag fulgurant sonnes souffrant de la prostate.
ramène l’hilarité.
Raymond Lefèvre
Saison Cinématographique 1974
Boudée au moment de sa sortie, cette
première folie pythonisse date de 1971, Filmographie
soit trois ans avant la découverte du
Sacré Graal. Mais que l’on se rassure :
On savait que nos amis britanniques tout petits déjà, les Monty Python And now for something completely
préféraient le non-sens au bon sens, étaient inimitables. C’est ce qui fait le different 1971
Lewis Carroll à René Descartes. Mais, prix de cette suite délirante de saynètes, La première folie des Monty Python
avec ce film, ils vont vraiment jusqu’au où l’absurde côtoie le mauvais goût et la (Pataquesse)
bout. C’est dingue, délirant, incongru, provocation. Bien sûr les valeurs de la
déconstruit à souhait. Une avalanche de vieille Angleterre en prennent pour leur
gags, de mini- sketches, de «good turns» grade : cf. Ia séquence des mamies
(plaisanteries marrantes), de bons mots, délinquantes... Tous les coups sont per-
de surprises visuelles, de coq à l’âne, de mis. Mais n’en concluons pas pour
collages entraînent le spectateur dans autant au brûlot gauchiste : les motiva-
une folle ambiance créée par un tions pythonardes résident dans la sti-
désordre joyeusement anarchisant. Les mulation intensive des zygomatiques.
auteurs de ce Waterloo de la logique, L’éventail est des plus larges, qui conci-
six animateurs d’une célèbre émission lie les gags purement visuels et une uti-
de la BBC (Monty Python Flying lisation brillante du verbe. Créditons nos
Circus. Cinq ans de succès.) se souvien- amis d’une propension étonnante à pas-
nent des Marx Brothers qu’ils s’amuse- ser du sketch le plus déconnatoire à une
raient à perdre dans l’univers expression très «pince sans rire» de leur
d’Hellzapoppin. génie comique, très british indeed.
Bien sûr il est difficile de garder un ryth- Sur le plan formel, le film n’est pas
me étourdissant durant une heure et exempt d’une certaine platitude télévi-
demie. Le film ne tient pas toujours la suelle. Il s’en dégage pourtant, quand
distance, les gags sont inégaux (souvent point une certaine démesure, annoncia-
désamorcés par l’intervention d’un trice des débordements à venir (notam-
acteur qui prend à témoin le spectateur ment ceux de Terry Gilliam). Le film pro-
dès que l’on est sensible à l’usure de fite en outre du talent graphique du sus-
certains effets), les plaisanteries ne sont nommé, qui montre son aptitude à se
pas toujours du meilleur goût. rendre maître des formes (pendant que
Mais dans ce show sans queue ni tête, John Cleese fait fructifier le champ ver-
où l’on vend des perroquets morts, où bal). Collage postpsychédélique, le fiIm
les soldats à l’exercice font les folles, où semble influencé par un Richard Lester,
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