Le Château des singes de Laguionie Jean-Francois
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Le ch‚teau des singes
de Jean-FranÁois Laguionie FICHE FILM Fiche technique
France/G.B./Allemagne/ Hongrie - 1998 - 1h20 Film dÕanimation -Couleur
RÈalisateur : Jean-FranÁois Laguionie
ScÈnario : Norman Hudis Jean-FranÁois Laguionie
Animation : Lajos Nagy Ginger Gibbons
Musique : Alexandre Desplat
L E
D O C U M E N T
celui deKirikou et la sorciËre(et lÕo sait que le dessin animÈ est le domaine du cinÈma o˘ la qualitÈ et lÕambitio artistiques sont le plus largement tribu-taires des moyens investis), lÕanimatio de ceCh‚teau...est dÕune qualitÈ - flu ditÈ, souplesse, dynamisme - qui nÕ rien ‡ envier aux productions Disney, Fox ou DreamWorks. Certes, le specta-teur le plus exigeant regrettera que le rÈcit soit plus classique que le conte africain adaptÈ par Michel Ocelot, les chansons moins rÈjouissantes que la partition de Yousso NÕDour, lÕinspirati visuelle moins originale que les pay-sages dignes du Douanier Rousseau que traversait le petit Kirikou. NÈanmoins, l'histoire ravira les spectateurs de tous ‚ges, avec son suspense, ses bons et ses mÈchants (trËs bien servis par les voix de Lonsdale, Arditi et Piat), sa construction efficace ‡ multiples rebon-dissements. En forme dePlanËte des singeso˘ les hommes seraient rempla-cÈs par des singes restÈs dans les arbres, elle dÈlivre un message de tolÈ-rance et dÕouverture aux autres, propos un discours intelligent sur la relativitÈ de la notion de ´civilisationª et dÈnonce la xÈnophobie aussi bien que lÕexpa sionnisme ou lÕobscurantisme. San manichÈisme exagÈrÈ : ici aussi, comme dansKirikou, les vieux sages peuvent Ítre les uns porteurs de lumiËre, les autres colporteurs de croyances absurdesÉ Personnages bien construits auxquels on ne peut que sÕattacher, les singes Èv quent parfois certains passages du Livre de la jungleversion Disney, par-fois des figures de la bande dessinÈe Asterix(les mÈchants sont des versions simiesques du Devin ou de DÈtritus). Quant aux paysages et dÈcors, ils bÈnÈ-ficient dÕun gouachage inspirÈ, avec d splendides effets dÕaquarelle, et d lÕapport heureusement parcimonieux d l'informatique, qui permet de donner ‡ la forÍt une profondeur impressionnan-te. Sortant en salles alors que sÕouvr
festival dÕAnnecy (qui rend dÕaille hommage ‡ Laguionie),Le Ch‚tea des singesest une nouvelle rÈussite d lÕanimation dÕauteur, enfin rÈconcili avec le ´grand publicª. Souhaitons-lui l mÍme sort queKirikou, qui vole vers l million dÕentrÈesÉ Gilles Cimen Positif n∞460 - Juin 199
DesKirikou, on nÕen trouve pas tous l quatres matins dans les coffres de no distributeursÉ A vrai dire, un bijou comme celui-l‡, devient aujourdÕhui ca rÈment rare et la fÍte que vous lui ave rÈservÈe (É) montre bien ‡ quel point le film dÕanimation pour enfants, loin d foin foin numÈrique des gros studios peut sÈduire pour peu quÕil soit rÈuss intelligent et joli comme un cÏurÉ Tout ceci pour vous dire queL Ch‚teau des singesqui dÈbarque su nos Ècrans mÈrite lui aussi tout votr enthousiasme. Bien s˚r, la trame de c rÈcit est plus classique, empruntant au histoires pour enfants et aux contes d fÈes des ingrÈdients qui ont depuis long temps fait leurs preuves auprËs de petits et des grands : un ch‚teau o˘ le complots se trament, un hÈros mali cieux, une princesse malade, un traÓtre un vieux sage, des complices et l jungle autour, emplie de mystËresÉ Tout a commencÈ il y a bien longtemp par un terrible cataclysme qui a sÈpar en deux tribus le peuple singe qui vivai paisiblement dans la savane. Certain rÈussirent ‡ Èchapper ‡ lÕinondation e grimpant aux arbres, dÕautres se rÈfugi rent sur un rocherÉ depuis ce jour, rien nÕest comme hier: il y a les singes d haut et ceux dÕen basÉ Notre histoire commence chez le Woonkos, ceux qui habitent ‡ la cim des arbresÉ Entre ciel et terre, ils ont crÈÈ un rÈseau de lianes qui relient le
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
rocher est peuplÈ de monstres et de dangers, malheur ‡ qui y posera la patteÉ Le jeune Kom refuse de croire ‡ ces superstitions et dÈcide un beau jour, par imprudence, par provocation bref, pour faire le malin, dÕaller en bas voir ce qui sÕy passeÉ Il dÈcouvre un ch‚teau majestueux dominant le pays des Laankos, perchÈ sur le rocher au bord du grand lacÉConstruit au fil des siËcles par les gÈnÈrations du peuple dÕen bas, lÕÈdifice a des allures fantastiques et abrite une sociÈtÈ fÈodale structurÈe autour de son roi. La hiÈrarchie y est rigide mais pourtant, depuis quelque temps, il y flotte un drÙle parfum de dÈrive et de rÈbellionÉ Alors que le roi voudrait bien conquÈrir lÕautre rive du lac et oublier un peu la grave maladie dont sa fille, la princesse Ida, est attein-te, le grand Chambellan Serignole com-plote en douce pour faire un coup dÕÈtatÉ Notre hÈros, Kom, aprËs avoir ÈtÈ sauvÈ par le roi des griffes brumeuses et inquiÈtantes de la jungle, deviendra son bouffon favori et sera pris dans la tour-mente du ch‚teauÉ RÈussira-t-il ‡ dÈjouer les piËges des traÓtres ? ‡ sau-ver la princesse ? ‡ rÈunir enfin les deux peuples ennemis ?É MystËre de petit singe... La gazette Utopia n∞192
Surtout, ne pas quitter la cime des arbres ! CÕest la loi chez les Woonkos, une tribu de singes installÈe dans les hauteurs dÕune jungle Èpaisse. De gÈnÈ-ration en gÈnÈration, on agite cet Èpou-vantail : le monde dÕen bas est un monde de tÈnËbres, peuplÈ de dÈmons effrayants. Kom est un petit macaque dÈlurÈ. Il a des envies dÕescapade vers ces contrÈes dÈfendues. Un jour, alors quÕil fait le
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raison dÕignorer les superstitions dÕaller ‡ la rencontre des autres : cÕ la leÁon discrËte de ce rÈcit dÕinitiatio plein de tendresse. Kom dÈcouvre un tribu de singes dits - civilisÈs -, le Laankos, qui vivent dans un ch‚teau face ‡ un grand lac sacrÈ. Il devient l bouffon du roi. Et il ne tarde pas dÈcouvrir dÕÈtranges intrigues de palais Le scÈnario, alors, devient un peu plu conventionnel, avec un grand chambel lan dÕopÈrette, une princesse endormi et quelques chansons pas vraimen indispensables. Mais Jean-FranÁoi Laguionie fait un cinÈma dÈlicat qui parle au cÏur. En bon disciple de Paul Grimault, il ignore lÕesbroufe, le bruit la fureur. Il nous offre le plaisir dÕun histoire simple mais jamais simpliste dans de superbes dÈcors mordorÈs : vil lage suspendu, sous-bois percÈs d lumiËre o˘ chantent tous les dÈgradÈ Èmeraude. On souhaite auCh‚teau de singesle mÍme bouche ‡ oreille qu Kirikou et la sorciËre. Il le mÈrite. Bernard GÈni TÈlÈrama n∞2577 - 2 Juin 199
Le rÈalisateur
CÕest un calme, un ´taiseuxª. A prËs d 60 ans, Jean-FranÁois Laguionie a tou jours lÕair dÕun dÈbutant. Dans son pe appartement de Montmartre, ‡ la veill de la sortie duCh‚teau des singes, il crayonne dÈj‡ les personnages dÕun pr chain film. ´Une histoire de mer et d bateauxɪ, dit-il. CÕest par hasard quÕil est venu au ci ma dÕanimation : ´En sortant des Art appliquÈs, jÕai fait du mime, avec mo copain le comÈdien Jean-Pierre Sentie Je mÕorientais vers la mise en scËne o le dÈcor de thÈ‚tre. Mais, un jour, un ami qui travaillait chez Paul Grimault mÕa emmenÈ dans son atelier Je m suis plu et jÕai commencÈ un filmª Cou dÕessai, coup de maÓtre : ce premi court mÈtrage (La demoiselle et l violoncelliste) reÁoit le grand prix d festival dÕAnnecy 1965. La mer est pr sente, dÈj‡. Sur une plage, au milieu d bourgeois en costumes de bain 1900, u concertiste amoureux dÈclenche un tempÍte et entraÓne au fond des eau une jolie pÍcheuse en dentelles. Quan les deux tourtereaux Èmergent, le regards sombres des plagistes leur fon rebrousser chemin. ´Sur le moment, j nÕavais pas lÕimpression que Pa Grimault mÕenseignait quelque chos raconte Laguionie. Il avait pour principe de ne jamais intervenir. Il nou conseillait seulement au moment d montage. On travaillait en toute libertÈ, dans un certain Ètat dÕesprit, celui de l bande ‡ PrÈvert. AujourdÕhui, j dÈcouvre tout ce que je lui dois. Laguionie a 26 ans quand il termineL demoiselle et le violoncelliste. Hui courts mÈtrages vont suivre, tous cou verts de lauriers dans les festivals. Il y redonne ses lettres de noblesse ‡ l technique du papier dÈcoupÈ, anim directement sous la camÈra. ´Dans l dessin animÈ traditionnel, tout es animÈ ‡ lÕavance sur cellulo. Avec l
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mais cÕest dÕautant plus excitant. LÕani-mation, Áa doit se sentir, pas se calculer Un animateur doit Ítre un peu comÈ-dien. Et moins il y a dÕintermÈdiaires, plus lÕÈmotion passeª. A cette Èpoque, il fait tout lui mÍme. Il est conteur, animateur, peintre, metteur en scËneÉ Devant ses dÈcors lÈchÈs aux tons pastel, on Èvoque le douanier Rousseau. Mais ses films nÕont rien de naÔf. Ce sont des fables douces-amËres, dont les hÈros sont des solitaires, des cÏurs purs, des marginaux qui vont au bout de leur rÍveÉ Laguionie excelle ‡ installer de grands moments de calme, qui peuvent prÈcÈder des sÈquences de pur fantastique. DansLa traversÈe de lÕAtlantique ‡ la rame(Palme dÕor du court mÈtrage ‡ Cannes en 1978), le Titanic surgit soudain dans la brume, comme le paquebot fantomatique Amarcord. A la fin, les deux hÈros dÈcouvrent une citÈ baroque montÈe sur pilotis, o˘ dansent des duchesses et de petits marquis poudrÈs, qui sÕavËrent Ítre des squelettes costumÈsÉ En 1979, Laguionie se lasse de travailler seul. Et cÕest la grande aventure de Gwen ou le Livre de sable(1984), son premier long mÈtrage - toujours en papier dÈcoupÈ - pour lequel il rÈunit une petite Èquipe. Toute la bande sÕexile dans une ancienne filature, La Fabrique, au bord dÕune riviËre des CÈvennes, non loin de Montpellier. ´«a nÕavait rien dÕune Èquipe hollywoodienne. On Ètait six au dÈbut ; on a fini ‡ neuf. On a mis cinq ans ‡ boucler le film. Chaque des-sin (et il en faut douze par seconde !) Ètait retravaillÈ au pinceau, pour ajouter ombres et lumiËres.ª AprËs la mer, le dÈsert: on est en lÕan 3200, une enfant de 13 ans, adoptÈe par une tribu de nomades, fait un Ètrange voyage.Gwenest une ÈlÈgante chan-son de geste aux images lumineuses, mais aux symboles obscursÉ La cri-tique, embarrassÈe, loue la splendeur visuelle, mais sÕavoue dÈsorientÈe par lÕintrigue. Le film ne reste ‡ lÕaffiche
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Paris. ´Alors, se souvient Laguionie,je me suis posÈ de sÈrieuses questions sur mes responsabilitÈs dans cet Èchec.ª Il reste dix ans sans faire de long mÈtrage, tan-dis que plusieurs artistes parisiens, dont Michel Ocelot. le futur auteur de Kirikou et la sorciËre, rejoignent La Fabrique, devenue un Centre rÈgional dÕanimation. ´On avait compris que nos courts mÈtrages seraient insuffisants ‡ faire tourner la boutique. Alors on sÕe tournÈs vers la sÈrie tÈlÈ, avec pour objectif dÕy imposer une certaine qual tÈ.ª TrËs vite, la rÈputation de La Fabrique se rÈpand. Des studios Ètran-gers se reconnaissent dans sa faÁon de travailler. BientÙt, pour mieux lutter contre lÕÈvasion de lÕanimation ho dÕEurope, La Fabrique sÕassocie ‡ tr studios de pays diffÈrents (un allemand, un belge et un anglais) et crÈe EVA, le premier Geie (Groupement europÈen dÕintÈrÍt Èconomique). ´«a permettait dÕintÈresser les tÈlÈs ‡ des sÈries plu ambitieuses. Chaque entreprise gardait son identitÈ, mais on se partageait le travail suivant nos compÈtences.ª De cette pÈriode datent des sÈries comme Les Animaux du bois de quatÕsou, de Philippe Leclerc, ouGuano, de FÈdÈrico Vitali. LÕenvie dÕun nouveau long mÈtra taraude bientÙt Laguionie : ´JÕavais Ècr un conte,Le Ch‚teau des singes. JÕ demandÈ ‡ mes producteurs, Patrick Moine et Steve Walsh, de mÕaider trouver un moyen terme entre le.film dÕauteur, avec ses exigences pureme artistiques, et le film populaire. JÕai su montÈ mon introversion et, pour la pre-miËre fois, jÕai travaillÈ avec un cosc nariste anglais en pensant aux enfants.ª Vu lÕampleur du travail, on dÈcid dÕadopter la technique traditionnelle d dessin animÈ sur cellulo. ´Tout le travail en amont - Ècriture, story-board, crÈa-tion des personnages et des dÈcors -une crÈation collective, avec des artis venus des quatre coins dÕEurope. lÕanimation a ÈtÈ partagÈe, entre
pays coproducteurs : Angleterre, Filmographie Allemagne, Hongrie. En tout, quatre an de travailª Courts mÈtrages : Le budget est de 40 millions de francs ´Ce nÕest pas Ènorme pour un film dÕa La demoiselle et le violoncelliste mation, au point que mon producteu nÕose pas dire le chiffre exact aux ach La traversÈe de lÕAtlantique ‡ la teurs amÈricains. «a ne fait pas sÈrieux. rame1978 DÕailleurs, pour les Etats- Unis, si simpl que soit le scÈnario, cÕest un sombr film dÕintello europÈen. Il y a vraime Gwen ou le Livre de sable1984 un fossÈ. L'Atlantique, cÕest profond !ªLe Ch‚teau des singes, qui a fait tra vailler trois cents personnes, est ´un expÈrience dont on avait besoin e France,dit Laguionie.Le succËs d Kirikou et la sorciËreme redonn espoir.Le public a ÈvoluÈ, il est peut Ítre un peu.fatiguÈ des grosse machines.ª Des concessions ? Il a fallu en fair quelques-unes. ´JÕai d˚ ajouter des pe sonnages comme le chambellan fÈlon e la princesse. Mais Áa enrichit lÕhistoir et Áa nÕempÍche pas de faire pass quelques idÈes en douceur Ces deu communautÈs de singes, sÈparÈes par l hauteur dÕune forÍt imaginaire, sÕima nent diffÈrentes alors quÕelles sont l mÍmes. CÕest la mÈconnaissance q amËne la haine.ª Un sujet qui aurait enchantÈ lÕa Grimault. ´A la rÈflexion, je ne suis pa s˚r de ne pas lui avoir fait un emprun involontaire. En revoyant la fin du.fil quand le grand chambellan se retrouv dans une cage, je me suis dit : ne voit on pas la mÍme chose dansLe Roi e lÕOiseau?ª Bernard GÈni TÈlÈrama n∞2577 - 2 Juin 199
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