Les Criminels de Losey Joseph
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Les criminels The criminals de Joseph Losey FICHE FILM Fiche technique
G. B. - 1961 - 1h35 Couleur
RÈalisateur : Joseph Losey
ScÈnario : Alan Owen dÕaprËsJimmy Sangster
Musique : Johnny Dankworther
InterprËtes : Stanley Baker (Johnny Bannion) Sam Wanamaker (Carter) Gregoire Aslan (Saffron) Margit Saad (Suzanne) Patrick Mages (Barnows) Jill Bennet (Maggie)
L E
D O C U M E N T
Critique
A nouveau, Joseph Losey dÈpasse l cadre traditionnel du film noir, et, a del‡ de la banalitÈ apparemment rassu rante dÕune histoire de truands, il sond de nouveau les reins et les cÏurs de personnages choisis et traitÈs san pitiÈ. Losey dÈcouvre lÕunivers intÈrie des reclus, IÕunivers concentrationnair dans lequel seuls comptent les hommes Mais il est sans tendresse : de la chiour me aux prisonniers, IÕhumanitÈ sÕoffr sa camÈra avec cette ambiguÔtÈ atta chante des Ïuvres o˘ les personnages ne sont plus des marionnettes ou de porte-thËses, mais des Ítres humain dont les dÈviations affectives ou intel lectuelles semblent dÈcidÈment pas sionner ce chantre de la violence qui le scrute avec lÕindiffÈrence apparent dÕun entomologiste. Car, derriËre la vi lence, il y a le mystËre des hommes e tout son film, Losey le centre sur c mystËre dont il ne dÈvoile que lÕindi pensable pour laisser ‡ lÕimaginatio dÕun spectateur bousculÈ, violÈ, heurt de front le soin de complÈter lÕesquiss Au del‡ cependant de cette analyse prÈ cise et lucide, Joseph Losey joue en vir tuose de la mise en scËne : il nÕest p un plan desCriminelsquÕil nÕait char de sens, pas une seconde, pas un image qui soient inutiles dans ce torren vertigineux qui laisse haletant IÕensemble crÈe une progression qua arithmÈtique qui finit par engendrer u climat tragique que la derniËre sÈquen ce, dÕune dÈchirante beautÈ, porte ‡ so paroxysme. VÈritable chef-dÕÏuvre d mise en scËne dynamique, efficacitÈ de moyens, jeu souple et tendu ‡ lÕextrÍm de tous les acteurs dirigÈs par u maÓtre, ce film ne sÕabsorbe pas san effort : Losey demande au spectateu dÕÍtre intelligent. Qui nÕen fer lÕeffort ! Guy Allomber Saison CinÈmatographique 196
Entretien avec le rÈalisateur
Quelle a ÈtÈ votre approche de Criminels, ‡ part lÕaspect de recherch documentaire ? JÕai essayÈ de montrer la vie en priso telle quÕelle Ètait vraiment : la corru tion des gardiens, les bandes et leur guerres, le gangstÈrisme des prison avec ses rËgles que lÕon ne pouvait vi ler sous peine de mort, la violence lÕincroyable brutalitÈ, mais empreint dÕhumour et dÕune certaine compassio Ce film nÕÈtait pas cher : il co˚ta soixa te mille livres, ce qui fait environ cen quatre-vingt mille dollars. Cela ne sÕÈta jamais vu. Ce rÈsultat fut simplemen obtenu en travaillant trËs vite et en Èco nomisant partout o˘ cÕÈtait possible. J trouve quÕune partie de ce qui se pass hors de la prison sonne faux : cÕest c qui reste du premier scÈnario, parc quÕils voulaient du sexe. JÕai essayÈ moins de rendre cela un peu sordide e rÈel, et de donner quelques dÈtails intÈ ressants. Mais cela reste un peu artifi ciel, surtout le personnage de la fille.
Le systËme carcÈral est une sorte d reflet de la sociÈtÈ. On y trouve une riva litÈ Èconomique, et Bannion, comm individu, va Ítre balayÈ. Oui, le monde quÕils organisent est u microcosme. Vous vous rappelez cett rencontre, ‡ propos de la liste noire avec Stanley Baker et ce gangster amÈ ricain ‡ qui jÕavais racontÈ mon histoir et qui mÕavait rÈpondu : ´Je vais voir c que je peux faire.ª Je lui avais dit ´JÕespËre que vous comprenez bien qu je veux sortir de cette situation, que j veux bien payer pour en sortir, mais quÕ aucun prix je ne tÈmoignerai contre qui que ce soit, exceptÈ moi-mÍme. CÕe bien clair ?ª Il me regarda complËtemen stupÈfiÈ et me dit : ´Ecoutez, mon vieux je ne sais pas grand-chose de vous mais nous savons tous les deux que c qui compte, cÕest dÕÍtre un homm ´
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
meª, si vous voulez, mais ce quÕil voulait dire, cÕÈtait : ´Nous jouons tous les deux franc-jeu, et si nous ne le faisons pas, cÕest lÕexclusion de notre sociÈtÈ.ª Ils ont leurs propres rËgles implacables, et si on les viole, on est fini, on est mort.
Le personnage de GrÈgoire Aslan reprÈ-sente davantage la corporation, et lÕon sent que Bannion lÕindividualiste est un vestige dÕun autre temps. Et bien s˚r la corporation durera, et Dimes nÕa pas durÈ, il a disparu. Il est mort. De mort naturelle, mais au moment de sa mort il nÕavait plus beau-coup de pouvoir. Le personnage dÕAslan (chez qui jÕaimais beaucoup lÕhomme et lÕacteur), cÕest le genre qui dure et avec qui Nixon a fini par sÕassocier.
Pourquoi Bannion a-t-il ÈchouÈ ? Quelle est la faille dans ce personnage ? Son individualisme, cÕÈtait cela la faille. Dans le sens o˘ il voulait rÈussir. Ce qui mÕavait le plus impressionnÈ chez Dimes, cÕÈtait sa vivacitÈ et son intelli-gence exceptionnelles, et je lui ai sou-vent dit : ´JÕaimerais comprendre pour-quoi vous avez choisi cette vie, parce que vous pouviez rÈussir dans nÕimporte quel domaine.ª Et je ne connaÓtrai jamais la rÈponse. CÕÈtait un immigrÈ italien. Cela a peut-Ítre ‡ voir avec la structure familiale italienne, je ne sais. Mais je suis certain que la faille chez Dimes comme chez Bannion est quÕils nÕont jamais fait partie de la machine. Je pense que ces gens vivent dans des cellules fermÈes, dans des comparti-ments ‡ la logique Ètroite. Et la faille qui leur est fatale, ils ne peuvent jamais la surmonter. Ils peuvent avoir des aperÁus de ce quÕest le reste du monde, mais il nÕy aura jamais un vÈritable changement de leur vie tout entiËre. (É)
Vous avez fait un personnage intÈres-sant du directeur rÈformiste aux bonnes intentions qui essaie de lÕintÈrieur i
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finalement Èchoue parce quÕil accept lÕensemble du systËme. Il ne sait pas vraiment ce qui se pass dans la prison, il ne connaÓt pas vrai ment ces gens-l‡. Son personnage es nÈ au cours de mon enquÍte. JÕai re contrÈ des ´visiteurs de prisonª ; ce son des travailleurs sociaux bÈnÈvoles e pleins de bonnes intentions, souven homosexuels, qui consacrent leurs loi sirs ‡ visiter peut-Ítre cinq ‡ dix prison niers par semaine, ‡ leur parler, ‡ leu apporter des livres, ‡ transmettre de messages ‡ leurs familles. Ils nÕen ret rent rien que le sentiment de remplir u service public. Ils sont en gÈnÈral tenu dans le plus grand mÈpris par les dÈte nus, qui abusent dÕeux. Ce sont souve des ‚mes perdues. Ces gens essaient d faire le bien sans vraiment comprendr la situation o˘ ils se trouvent. Telle es lÕorigine de ce personnage. En fait, j rencontrÈ quelques directeurs de prison et ils sont en gÈnÈral considÈrablemen plus solides que cet homme, mais pa trËs intÈressÈs par une amÈlioration. Il mËnent leur prison comme un directeu dÕÈcole assez sÈvËre. (É)
Pour en revenir auxCriminels, Bannio semble en fait plus ‡ lÕaise dans la pr son qu'‡ IÕextÈrieu.r Bien s˚r, et ce nÕest pas un paradoxe crois que cÕest vrai de tous les crimin Tous. Et je crois quÕon a beaucoup sur le fait que la plupart des gens sortent de prison ont une longue pÈrio de rÈadaptation et, pour certains, ne rÈadaptent jamais. Parfois, ils rech chent lÕarrestation par un nouveau pour retrouver la sÈcuritÈ de la pris CÕest un lieu o˘ le code sÕapplique restriction ; les seuls marginaux sont l gardiens. Les criminels sont la majori alors quÕau-dehors ils sont en mino ou du moins ils lÕÈtaient jusquÕ‡ lÕa de Nixon. AprËs ils ont fait partie de majoritÈ !
Mais Bannion est en mÍme temps dif rent de beaucoup de vos personnag
Dans la nage tr dÈcouv concer lui. Non, il lique. L des rÈsi des Irla la rais opprim jours. E vailleur Cela es sons de son qu
Mais p est cat de pris Pensez-lÕhabit de se q sent m JÕai t prendre en un rement poraine surtout Je croi monde
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Avez-vous jamais envisagÈ de faire encore des films commeLes criminels ouLÕenquÍte de lÕinspecteur Morgan, qui relËvent dÕun genre, lÕhis-toire de prison ou le Thriller ? Mais aucun dÕeux nÕÈtait au dÈpart un film de genre, et, si vous considÈrez lÕensemble de mon travail ‡ ce jour, il nÕa rien ‡ voir avec les genres. JÕai fait les films que je pouvais faire ‡ lÕÈpoque o˘ je les faisais, avec les moyens per-sonnels, financiers, matÈriels dont je disposais. Et jÕai vraiment essayÈ, dans chaque cas, de faire des choix stylis-tiques conscients correspondant au sujet, de ne pas reprendre les mÍmes sujets et de ne pas me rÈpÈter. Et cela devient en fait une obsession chez moi ; je me dis : ´Je ne peux faire cela, parce que je lÕai dÈj‡ fait une fois, ou deux fois.ª (É) Je ne peux vous dire combien de films sur lÕOccupation on mÕa soumis aprËs M. Klein. DÕun autre cÙtÈ, il mÕest trËs difficile de trouver des sujets de comÈ-dies - je veux dire des fonds pour les traiter. CÕest un problËme quÕont les acteurs limitÈs ‡ un emploi, cÕest le pro-blËme de tout le monde ; cela fait partie du systËme. (É) Michel Ciment Le livre de Losey
D O C U M E N T
Le rÈalisateur
(La Crosse 1909 - Londres 1984) Joseph Walton Losey naÓt ‡ la Cross (Wisconsin) le 14 janvier 1909. RenonÁa ‡ la mÈdecine, il se consacre dÕabord thÈ‚tre (1932 - 1937) puis, avant et pe dant la guerre, il fait de la radio et supe vise le montage de courts mÈtrages. En 1948, Losey tourne son premier film The boy with green hair(Le garÁo aux cheveux verts) ; il ne devait plu sÕarrÍter. En 1952, ses ennuis avec la Commissio MacCarthyste lui ferment les portes de studios amÈricains. Il sÕexpatrie alors gagne lÕAngleterre. Il y rÈalise ses fil dÕabord sous des noms dÕemprunt (Vi Hanbury, Joseph Walton), puis sous so vrai nom, depuisTime without pity(L temps sans pitiÈ) en 1956. Les annÈes 70, avec la crise qui secoue l cinÈma britannique, marquent pour Los un nouvel exil. Il tourne en Espagne, a Mexique, en Italie, en NorvËge. En 1976, sÕinstalle en France o˘ il rÈaliseM. Klei etLes routes du Sud. Pour la Gaumont, il tourne en ItalieDo Giovanni. AprËs lÕÈchec deLa truit (1982), Losey repart en Angleterre o˘ met en scËneSteaminget meurt ‡ la fi du tournage. Fiche AFCA J. Losey peintre de la lucidit
Filmographie
Courts mÈtrages
Longs - mÈtr
The boy with Le garÁon aux
The lawless Haines
The prowler Le rÙdeur
M. M. le maudit
The big night La grande nuit
Stranger on t Un homme ‡ d
The sleeping La bÍte sÕÈve
A man on the Un homme sur
The intimate LÕÈtrangËre i
Time withou Temps sans pi
The gipsy an Gipsy
Blind date LÕenquÍte de
The criminal Les criminels
The damned Les damnÈs
Pete Roleum and his cousins193 Eve Eva A child went forth194 The servant Youth gets a break194 The servant A gun in his hand19
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Modesty Blaise Modesty
Accident Accident
Boom Boom
Secret ceremony CÈrÈmonie secrËte
Figures in a landscape Deux hommes en fuite
The go-between Le messager
1966
1967
1968
1968
1970
1971
The assassination of Trotsky 1972 LÕassassinat de Trotsky
A dollÕs house Maison de poupÈe
Galileo
1973
1975
The romantic Englishwoman1975 Une Anglaise romantique
M. Klein
Les routes du sud
Don Giovanni
La truite
1976
1978
1979
1982
Documents disponibles au France
Le livre de Losey par Michel Ciment Èd.
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