Œdipe roi - Edipo re de Pier Paolo Pasolini
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Description

Fiche technique du film Oedipe roi de Pier Paolo Pasolini.
Produite par Le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France
Site : abc-lefrance.com
" Résumé : Meurtrier du roi Laïos qu’il ignore être son père et époux de la reine Jocaste qu’il ignore être sa mère, OEdipe réalise ainsi l’oracle qui faisait de lui un parricide incestueux malgré lui ".

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Publié le 02 novembre 2011
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Langue Français

Extrait

Œdipe roi Edipo ReF de Pier Paolo Pasolini FICHE FILM Fiche technique Italie - 1967 - 1h50 Réalisateur : Pier Paolo Pasolini Scénario : Pier Paolo Pasolini d’après Sophocle Musique : Mozart (quatuor en ut majeur) Interprètes : Franco Citti (Œdipe) Franco Citti (Œdipe)Silvana Mangano (Jocaste) Alida Valli Résumé Critique (Mérope) Meurtrier du roi Laïos qu’il ignore être son L’histoire d’Œdipe. père et époux de la reine Jocaste qu’il On chercherait en vain au long de ce film ignore être sa mère, Œdipe réalise ainsi une représentation du mythe accordée à la l’oracle qui faisait de lui un parricide inces- mythologie traditionnelle. Non que Pasolini tueux malgré lui. ait renoncé à évoquer la Grèce archaïque. Au contraire. Il y parvient en utilisant comme dans d’autres films des «matériaux empruntés à divers secteurs de la culture » (Pasolini, Les dernières paroles d’un impie), plantant sa caméra devant les remparts ocres des cités du Sud marocain, se souve- nant des masques d`Afrique et d’Océanie, des vestiges de I’art perse ou aztèque. Le résultat est d’une saisissante étrangeté. Ce film est autobiographique (...). Plus de L E F R A N C E 1 D O C U M E N T S soixante ans après la publication des vient, dans L’évangile selon saint- et de gros plans dont la nécessité Trois Essais sur la sexualité de Freud, Matthieu, Pasolini avait tenu à faire n’apparaît pas toujours; des travellings comment Pasolini s’y prend-il pour pré- figurer sa mère, dans le rôle de Marie, avant sur le dos des personnages par server son originalité de créateur ? Le vieille et souffrante, au pied de la Croix . trop insistants ; une musique d’accom- prologue et l’épilogue de son Œdipe roi Quant à la détresse et à la maladie, il y pagnement légèrement ronronnante se situent dans notre temps. Les pre- a gros à parier qu’il a connu cela aussi. (Pasolini l’a conçue à mi-chemin du réa- mières images sont celles d’une ville, D’un point de vue moins subjectif, il est lisme et de l’opéra: je sais bien que cela d’une rue, d’une maison qui ressemblent trop clair qu’Œdipe, bouc émissaire recoupe ses plus chères préoccupations, à celles qu’a connues Pasolini durant chargé par les dieux de crimes qu’il ne cependant...), enfin, les cartons interca- son enfance. Le conflit qui l’a dressé commet finalement que contraint et laires calligraphiés, qui prétendent faire contre son père éclate au cours de la forcé, ployant sous le joug d’un impla- grand cinéma muet et auraient plutôt un séquence finale, à la fois réaliste et cable fatum, accomplissant tragique- air fâcheusement «Godard gothique». elliptique. L’épisode marocain qui, sans ment sa condition de poète errant, Par ailleurs, Pasolini doit se débarrasser transition, lui fait suite et soudain nous s’identifie assez exactement à l’idée que au plus vite d’une influence envahissan- tire dans un autre temps n’est donc que se fait Pasolini de l’artiste contemporain te : celle d’Eisenstein. «I’énorme songe du mythe » (Les der- (lequel n’a, dit-il, d’autre ressource que Quoi qu’il en soit, de la tradition au nières paroles d’un impie), songe qui celle «de vivre dans un mensonge conti- modernisme, il n’y avait qu’un pas, à s’achève par un retour à la réalité, c’est- nuel»). Et l’Histoire de ces dernières demi franchi dans Œdipe roi. Mais la à-dire à la vie de Pasolini, résumée en années n’a-t-elle pas repris à son comp- vraie dimension contemporaine du trois scènes consécutives : la poésie et te - même si elle les a désacralisées, ou mythe d’Œdipe, c’est dans Théorème les illusions de la jeunesse, I’aridité de recouvertes du manteau de la psychana- qu’on va la trouver : ce deuxième film l’engagement politique, le retour enfin lyse - les notions de déterminisme n’est en effet qu’une exacerbation sub- au pays natal. «La vie finit comme elle aveugle, d’hérédité morbide, de trans- consciente, une excroissance ou mieux commence.» Tel est l’ultime constat cendance de l’individu ? Dès lors, ne un abcès de fixation, douloureusement d’Œdipe. Film ambitieux et complexe, convient-il pas que le poète de mots «personnalisé» , du précédent. d’une grande richesse d’inspiration libre tout autant que d’images incarne à sa Claude Beylie et toutefois maîtrisée. manière de telles notions ? Frère en cela Cinéma n°13, mai 1969 Emmanuelle Neto du proxénète d’Accatone, Œdipe sera Guide des Films donc montré comme révélateur de Ed. Laffont, 1990 l’imposture ambiante, comme une victi- «Maintenant tout est voulu, non imposé me - par-delà ses crimes, plus symbo- par le destin.» Telles sont les paroles liques que réels - de la société qui l’a que profère l’Œdipe de Pasolini en se Mais enfin en quoi, se demandera-t-on, forcé à être ce qu’il est. Assassiner le crevant les yeux lorsqu’il assume la res- I’auteur d’Accatone et d’Uccelacci e père équivaut pour lui à détruire la ponsabilité de son double crime. Nous uccelini pouvait-il être séduit par la marionnette, à jeter le masque hideux reconnaissons l’Œdipe grec, qui garde destinée, cent fois contée (de Sophocle qu’on voudrait l’obliger à porter. Il se dans la catastrophe la seule fierté à Gide, de Corneille à Cocteau), du fils libère, fût-ce au prix de son confort, de d’avoir devancé Apollon : « Aucune main de Laïos et de Jocaste, parricide, inces- sa jeunesse, de sa vie. Il devient, vérita- n’a frappé que la mienne». tueux, vainqueur du Sphinx et condamné blement, un héros de notre temps, et du Du mythe grec Pasolini a bien gardé à errer sans fin, aveugle et misérable, même coup un martyr. Pasolini martyr ? l’essentiel : la double quête «extrava- dans le désert de la Grèce antique ? Je sais bien que certains vont rire. Ils gante et fiévreuse d’une conscience » : Tout d’abord, et c’est déjà une excellen- auront tort. Tout créateur est un martyr, celle du jeune homme, impatient de te raison, parce que cette destinée, il l’a dans la mesure où il va jusqu’au bout de savoir «seul et tout de suite» le secret vécue profondément dans sa propre son projet initial, où il I’assume totale- de ses origines ; celle du Roi, soucieux chair : comme chez beaucoup d’homo- ment. Ce qu’a fait Pasolini, mythe et de sa cité et qui jure de découvrir le cri- sexuels (qui ne craignent pas de mystifications inclus. minel dont la faute cachée a plongé s’avouer tels et jouent sincèrement le Déplorons tout de même, çà et là, Thèbes dans la peste et la terreur. jeu), la passion de la mère est si forte- quelques maladresses, ou fioritures A travers l’itinéraire de l’Œdipe, pro- ment ancrée en lui que le seul espoir de superflues : la rencontre avec le Sphinx, gressant de l’inconscience du mal à la l’exorciser, en la sublimant, était peut- traitée avec une déconcertante brutali- connaissance du mal, Pasolini nous être de faire ce film. Déjà, on s’en sou- té ; une alternance de plans d’ensemble donne à déchiffrer une autre aventure, L E F R A N C E SALLE D'ART ET D'ESSAI CLASSÉE RECHERCHE 8, RUE DE LA VALSE 42100 SAINT-ETIENNE 77.32.76.96 2 RÉPONDEUR : 77.32.71.71 Fax : 77.25.11.83 D O C U M E N T S spirituelle elle aussi mais plus obscure, grec semble s’y référer : c’est celle où le Commentaire de Pasolini où l’homme-Œdipe recule devant la peuple étranger, celui de Corinthe, offre connaissance ; et c’est l’Œdipe freudien à Œdipe une fille à épouser : ce mariage Pier Paolo Pasolini : Œdipe Roi n’est qui tue le sphinx pour ne pas entendre le apparaît licite, béni par le clan, encoura- pas un film entièrement antique. Il y a secret terrible et qui, ce faisant, précipi- gé par la tribu. Les mêmes fêtes, la un prologue et un épilogue modernes. Le te en lui-même, dans ses abîmes inté- même musique baignent les noces de prologue, c’est l’enfance d’un petit gar- rieurs, ce crime à deux visages qui n’en Jocaste et de l’étranger sauveur de la çon, qui pourrait être l’un de nous, et qui finit plus de ressurgir ; le père assassi- cité. Mais le mariage exogamique se rêve tout le mythe d’Œdipe, tel que l’a né, la mère aimée d’amour. révèle être l’inceste et le fléau manifes- raconté Sophocle, avec des éléments Le père, Pasolini lui a donné l’aspect un te la colère des Dieux. freudiens, bien entendu. A la fin, ce peu ridicule d’un très jeune homme, Si chargé qu’il soit de résonances freu- petit garçon est vieux et aveugle et il est gringalet, moins mûr et moins robuste, diennes, I’Œdipe de Pasolini n’est un peu ce qu’en son temps Tirésias a sous sa tiare et sa barbe postiche, que cependant pas seulement l’œuvre d’un été, c’est-à-dire une sorte de prophète, son fils Œdipe couronné de feuillage. Le penseur ayant assimilé les théories d’un d’«homo-sapiens», de sage, qui joue des père c’est le roi Laïos qui barre le che- philosophe, c’est un film-confession où airs sur sa flûte et parcourt le monde min au carrefour fatidique, c’est aussi ce l’auteur exorcise ses propres peurs, ses contemporain. La première scène se petit officier de 1926 qui regarde d’un propres fantasmes. Œdipe au désert passe à Bologne en 1967 et là ce vieil œil hostile l’enfant au berceau : «N’es- c’est bien le héros du poème qui est au aveugle joue un air qui rappelle l’époque tu pas venu pour prendre ma place en ce centre du roman Théorème : le fils deux bourgeoise, le monde «libéral», le monde, me ravir l’affection de celle que fois exclu du paradis vert aux peupliers monde capitaliste en somme. La deuxiè- j’aime ? ». Car la fable grecque est insé- transparents. C’est aussi «I’intellectuel me scène se passe à Milan près d’une rée dans un récit moderne ; elle surgit sans mandat» dont le corbeau figurait la usine où se trouvent des ouvriers et là, comme le cauchemar d’un enfant qui a version ironique et dérisoire et tout Œdipe joue sur sa flûte des airs de la vu s’aimer son père et sa mère et qui a aussi désespérée que la version tra- Révolution Russe. A la fin, toujours à la lu sur le visage du père une vague hosti- gique. Car Œdipe, c’est aussi celui qui a recherche d’un lieu nouveau où s’établir, lité. L’Œdipe aux pieds gonflés, I’enf
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