Paris, Texas de Wenders Wim
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Paris, Texas
F de Wim Wenders
FICHE FILM
Fiche technique
R.F.A - 1984 - 2h25
Réalisateur :
Wim Wenders
Scénario :
Sam Shepard
Musique :
Ry Cooder
Interprètes : Harry Dean Stanton dans Paris, Texas
Harry Dean Stanton
Résumé Critique
(Travis )
Paris est une localité qui se trouve dans le Paris, Texas vient mettre un terme à laNastassia Kinski
Texas, tout près de la frontière mexicaine. période américaine de Wim Wenders (la
(Jane )
Un homme arrive là après avoir marché version originale du film est en anglais).
pendant longtemps : il s’écroule vaincu par Avec cette dernière production se termineDean Stockwell
la fatigue. On le transporte à l’hôpital mais la fascination de Wenders, I’Européen en
(Walt ) il n’a aucun papier d’identité et refuse de mal de patrie, pour les États-Unis.
parler. Grâce à une carte de visite, on Toutefois le sujet n’est pas sans rappeler
Aurore Clément
retrouve son frère, Walt, qui vient le cher- celui d’Alice dans les villes où un
(Anne ) cher et le ramène chez lui. L’homme homme partait à la recherche d’une épouse
nommé Travis retrouve son fils Hunter, âgé qui avait abandonné son enfant. Le
Hunter Carson de huit ans, élevé par son oncle et son dénouement d’, tout
(Hunter) épouse car la mère de l’enfant, Jane, l’a en laissant le spectateur dans le vague,
abandonné. Travis part à la recherche de était moins déconcertant que celui de
Jane qui travaille dans un peep-show de Paris, Texas. Pourtant ce.dernier film réa-
Houston. Il lui confie l’enfant et repart pour lisé onze ans après Alice dans les villes
une destination inconnue. l’emporte nettement par la perfection de la
mise en scène, la qualité de la photo, de la
musique et de l’interprétation. Une certai-
ne tendresse absente dans les films précé-
dents est un atout supplémentaire pour
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
nous faire apprécier ce Paris, Texas marché. Avant l’idée du peep-show,Entretien avec le réalisateur
qui, considéré comme le chef-d’œuvre Sam avait écrit quelques scènes où
de Wim Wenders en dépit de quelques Travis, Jane et Hunter parlaient
Dans ce film, les sentiments, I’émotion,longueurs, obtint la palme d’or au festi- ensemble en voiture de Houston, et
arrivent jusque sur l’écran, ils viennentval de Cannes en 1984. toute la fin se déroulait dans un motel,
beaucoup plus à la surface que dansMichel Azzopardi sur la plage, en Louisiane. On avait trou-
vos autres films. Est-ce que c’est lié auGuide des films vé un endroit qui s’appelait Holly Beach
fait que vous étiez deux pour écrire, que que j’ai énormément aimé, où pendant
vous étiez obligés de parler davantageComme souvent chez Wenders, Paris, longtemps j’ai voulu tourner la fin du
que quand on est seul, ou est-ce que çaTexas est d’abord un itinéraire, film. Sam avait commencé à écrire
correspond pour vous à un moment oùrecherche de la communication autant cette confrontation finale, mais ça ne
c’est important que les choses arriventque de soi, avec le regard d’un enfant menait jamais à une vision complète de
plus à la surface de l’écran ?comme miroir et comme guide. Chose la fin du film, ça menait toujours à des
plus rare, une place importante est scènes qui devaient en amener d’autres
Ça a beaucoup à voir avec Sam, je crois.accordée à la femme et à l’amour. qu’on n’avait pas, ça ne menait à rien.
Si on lit ses écrits, ils sont comme ça. ASi les rapports du père et de l’enfant Alors il fallait inventer quelque chose et
la fin, il y a toujours un éclat énorme, etsont autant de moments privilégiés, on ce peep-show s’est inventé lui-même
c’est là, vraiment, pas caché. Une autrene peut, en effet, négliger la présence pour ainsi dire.
raison tient certainement aux acteursde Jane, d’abord implicite, puis éclatan-
américains, Harry Dean surtout, qui tra-te dans la séquence de la rencontre, Dans ce film, au fur et à mesure que les
vaillent comme ça. Tous les deux, Harryremarquablement maîtrisée par plans arrivent, j’ai eu un sentiment très
Dean (Stanton) et Dean (Stockwell), tra-Wenders, malgré sa longueur. Il est vrai présent du découpage et du cadre, plus
vaillent avec cette volonté de mettreque la durée est une des composantes que dans vos films antérieurs qui trai-
tout devant soi, de ne rien retenir enessentielles de ce film, qui prend le tent de sujets assez proches. Et ce sen-
eux. Il y a aussi, évidemment, que jetemps de s’exprimer par des moyens timent devient encore plus présent dans
n’ai jamais raconté d’histoire d’amour,purement cinématographiques et où la scène longue du peep-show, où l’on
et pour moi, il y avait quelque chosel’émotion nait d’un cadrage, de la per- voit littéralement les plans tomber les
que je voulais sortir de la tête de mesfection des images, d’un regard, d’un uns après les autres.
protagonistes, quelque chose qui, avant,geste avorté, de la brillance d’une cou-
était toujours dedans. Même dans Auleur ou de la subtile alliance de la Moi, je ne me suis rendu compte de ça
fil du temps, où il y avait un grand désirmusique de Ry Cooder. A quoi il faut qu’au montage. C’est mon monteur,
chez les deux hommes, ils gardaient ceencore ajouter la qualité de l’interpréta- Peter Przygodda, qui me l’a dit. Il avait
désir dans leur corps et dans leur tête.tion, dont se détache la performance déjà commencé à monter à Berlin, au
étonnante de Harry Dean Stanton. mois de décembre, pendant qu’on tour-
C’est la première fois que vous inventezVoilà comment, avec tendresse et nait encore. Je n’avais rien vu et il m’a
un lieu, un décor qui n’existe pas danspudeur, on échappe à ce qui aurait pu montré vingt minutes du film. Au tourna-
la réalité.n’être qu’un mélodrame banal sans le ge, dans ce que j’avais envisagé comme
talent singulier de Wim Wenders. découpage, je ne croyais pas qu’il y
C’est simplement la nécessité de ceParis, Texas a obtenu la Palme d’or à avait quelque chose de nouveau ou de
lieu-là qui l’a "inventé". Parce qu’il fal-Cannes sans que personne ne discute différent, sauf à la fin dans le peep-
lait un lieu comme ça pour finir notrecette décision. Fait rarissime qui sou- show, où le découpage se présentait de
histoire, pour arriver à la possibilité pourligne bien l’exceptionnelle qualité de ce façon différente du début du film, mais
Travis de tout raconter, où lui qui nechef d’œuvre de Wim Wenders et que Robbie et moi, on avait pu suivre ce
parlait pas du tout au début du filmdevait confirmer le succès public du changement pendant le tournage.
puisse parler de façon tout à fait dessi-film en France. C’était la première fois que Peter tra-
née.François Chevassu vaillait seul au montage, mais il a fallu
On a essayé, avant l’idée du peep-show,La saison cinématographique 1985 le faire, parce que j’avais promis à
de faire s’affronter les deux person- Anatole Dauman et à Chris, bien que ça
nages de façon cinématographique, ait paru peu vraisemblable, de finir le
avec champ-contre-champ, dans une film pour Cannes. C’était très important
vraie situation face à face, ça n’a pas pour Anatole, en tant que producteur
L E F R A N C E
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français. Avant de me montrer ces vingt vous le faites d’une façon aiguë, et pen- répéteraient l’histoire de leurs parents
minutes, Peter m’a dit : "Tu vas voir, dant que je voyais le film, il y a cette sans même s’en rendre compte. Et tout
c’est différent, j’ai découpé beaucoup formule de Freud qui m’est revenue à d’un coup cet endroit s’est imposé
plus que jamais, je l’ai fait comme ça l’esprit : « Wo es war, soll ich werden ». comme le titre du film parce que toute
parce que c’est venu en voyant le maté- Et j’ai eu l ‘impression que pour Travis, l’histoire était dans le nom, on pouvait
riel filmé. Je ne sais pas ce que tu as avec ce lieu d’origine, c’était une peu vraiment dire que Travis, sa maladie,
fait mais j’ai découpé beaucoup plus ". de ça qu’il sagissait. son désir, le film entier était dans ces
Et il m’a fait un long discours pour me deux mots : Paris, Texas.
dire qu’il n’avait pas encore trouvé la Oui, c’est vrai. Sa référence au début à
méthode, qu’il fal

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