Pierre Noël DENIEUIL* et Abdelkhalek B CHIR*
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Niveau: Secondaire, Lycée, Terminale

  • cours - matière potentielle : sur la pme

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  • cours - matière potentielle : la période

  • cours - matière potentielle : des aiinées


LA PME TUNISIENNE Pierre-Noël DENIEUIL* et Abdelkhalek B'CHIR* Les notions d'entreprises e t d'entrepreneurs dans leurs configurations actuelles sont consécutives à la moderiiisation sonime toute récente de I'appa- rril productif tunisien. Vu dans sa globalité, ce processus de modernisation révèle trois étapes de formation de l'entreprise en tant qu'institution, e t de l'entrepreneur en tant qu'acteur social : l'étape coloniale, de la construction du modèle de référence e t duc. choc), avec la modeinité ; l'étape de I'indépendarice, du volontarisme moderniste sous l'égide de l'État national ceiitralisate~u; e t etifin l'étape toute récente, e t dont on ne peut qu'iinagiiier des tendances fortes, de l'insertion obligce dans la niondialité. Le processus historique apparaît comme celui d'une propulsion doulourcuse de l'entreprise tunisienne naissante vers l'économie de marché relayée, sans transition et parfois memc sans iiuaiices, par I'injonctio~i d'accéder à la mondialité. Les contrairites propres à l'entreprise tunisienne pourraient se résumer à cette transition d'une nioderni- te inachevee vers une mondialité incertaine. Le débat en cours sur la PME tunisienne pose comme interrogation centrale la question de son aptitude à s'impliquer dans un contexte de désengagement de l'État. D'emblée s'inipose la question de l'entrepreneur e t de son aptitude à jouer pleinement un rôle d'acteur décisif capable de s'investir et disposé à .

  • i'identilication

  • entreprise

  • chocs socio-politiques

  • étape de i'indépendarice

  • manque de fonds de riluleinent sur la matière preniitre

  • écoles locales d'iiigénieurs eii

  • ressource locale

  • tissu industriel

  • eii

  • construction sociale


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Langue Français

Extrait

LA PME TUNISIENNE Pierre -Noël DENIEUIL* et
B ' C H I R *
Les notions d'entreprises e t d'entrepreneurs dans leurs configurations actuelles sont consécutives la moderiiisation sonime toute récente de productif tunisien. Vu dans s a globalité, ce processus de modernisation révèle trois étapes de formation de l'entreprise e n tant qu'institution, e t de l'entrepreneur en t a n t qu'acteur social : l'étape coloniale, de la construction du de référence e t avec la ; l'étape de du volontarisme moderniste sous l'égide de national e t l'étape toute récente, e t dont on ne peut des tendances fortes, de l'insertion obligce dans la niondialité. Le processus historique apparaît comme celui d'une propulsion de l'entreprise tunisienne naissante vers l'économie de relayée, sans transition et parfois sans par d'accéder à la mondialité. Les propres à l'entreprise tunisienne pourraient se résumer à cette transition d'une vers une mondialité incertaine. Le débat en cours sur l a PME tunisienne pose comme interrogation centrale la question de son aptitude à s'impliquer dans un contexte de désengagement de l'État. s'inipose la question de l'entrepreneur e t de son aptitude à jouer u n rôle d'acteur décisif capable de s'investir et disposé à des risques.. La question de la PME est a u centre du dispositif tunisien. Les grandes entreprises relèvent pour la plupart du secteur public. De rares unités, d u secteur textile ont connu une privatisation partielle. Le tissu industriel tunisien, se constitue, selon les statistiques, pour près de de petites et moyennes entreprises, avec une forte proportion d'entreprises relevant pour l'essentiel du secteur dit voire informel. L'entrepreneur tunisien est essentiellement impliqué dans une PME, très souvent dc type familial, supposant un style de gestion direct et personnalisé Nous posons l'hypothèse que les entreprises et les institutions économiques sont une construction sociale e t sont modelées et contraintes par les tures des relations sociales dans lesquelles elles s'inscrivent Elles sont socialement situées et encastrées dans un réseau de relations personnelles souvent historiquement identifiées. En ce sens, poursuite d'objectifs
de recherche Laboratoire de d u . . du travail a I'INTES. Université Tunis III. Cf Les essai s u r de Cf. e t au de à champ. 34, Revue de l'Institut de contemporain Tunis,
d e du tome 1996.
des
182 PIERRE -NOEL q u e s s'acconipagne n o r m a l e m e n t de l a d ' a u t r e s objectifs n i i q u e s , t e l s q u e sociabilité, a p p r o b a t i o n i n s t i t u t i o n n e l l e , e n g a g e m e n t politi -q u e , i n n o v a t i o n socio -technique, e t c . , a u x q u e l s n o u s n o u s r é f é r e r o n s a u fil d e n o t r e a n a l y s e . N o u s f e r o n s ici i'hypothèse d ' u n e t u n i s i e n n e i m p r é g n é e p a r l a n o r n i e sociale e t s y m b o l i q u e , au d é t r i m e n t p r o d u c t i v i s t e . L a PME d e c a r a c t è r e i n d i v i d u e l s'inscrit c e r t e s d a n s s o n e n v i r o n n e m e n t socio -économique, m a i s l e s t r o p a u n i v e a u d e s r a p p o r t s i n t e r n e s et s e m a n i f e s t e n t p a r un s u r d i m e n s i o n n c m e n t d e s r e l a t i o n s informelles, z o n e d e o r g a n i s a t i o n n e l qui c o m m e e s p a c e e t i n s t r u m e n t d e r é g u l a t i o n , d e r é s o l u t i o n d e s p r o b l è m e s , d e r e p o r t d e s c o n t r a d i c t i o n s , e t d ' a t t é n u a t i o n d e s p r é t e n t i o n s i n d i v i d u e l l e s d a n s le j e u s t r a t é g i q u e i n t e r n e . La c o n s t r u c t i o n é c o n o m i q u e et institutionnelle de la PME de son indépendance. la Tunisie apparaissait u n pays faihlement industrialise. marqué par un fort déséquilibre entre industries extractives, aux mains des grands monopoles e t manufacturières. dispersées forme de petites usines, dont une grande partie fonctionnait que certains mois de P a r l'accès à l'indépendance, les autorités s'orientèrent vers une tunisification des enclaves demeurées étrangères e t la priorité à la valorisation des autrefois sous brute. e t d'industries substitution a u début des années 1970. Face la faiblesse des résultats enregistrés durant la période de planification e t de coopératif. les actions des pouvoirs publics prive par I'encouragement des PME. Au cours de la période avec peu de ressources, si ce n'est des capitaux à élevé, mène activité toutefois infructueuse. La tendance résida au cours des années 1970, dans l'appel étrangers nationaux, ceux dont les produits étaient destinés à de manière à permettre à la passer de l'étape de fournisseur matières brutes à celle de finis. Ces choix visaient objectif, d'amélioration des niveaux de vie, de conversion des les secteurs et. les régions, e t réponse à la situation de à frais d'investissements financiers, peu de cadres industriels hautement . . de seconstitua uar les lois d'avril 1972. nrevovant des avantages fiscaux e t des facilités d'implantation pour les entreprises totalenient ou exportatrices (environ puis l a loi du 3 août 1974, relative subventions et les investissements des industries tunisiennes. part la création du de promotion c t de décentralisation industrielle . Ics avant c istè e d onvention le min r es Finarices. encourageait la fois la des PME, puis l a décentralisation des dans le domaine industriel par des capital s u r Cf. Les institutions comme constructions sociales : u n i n dir. des Pane. et : au Les qui suivent des éléments dans PME el el par avec la collaboration de A . S. Hutin, A. et R. : Paris. Et des participation A. H . C. 4 . 1996.
PME
ans. elle imposa des sur les outils, difficilement avec la souplesse nécessaire pour création. Enfin de Promotion Industrielle), carrefuur de mise en relation d'affaires pour mettre en place des projets, fut instaurée en 1972. Jusqu'en les agréments transitèrent par elle. Dès des 1970, le développeinent des se heuita à de multiples difficultés telles l'absence de contrôle sur les productions pour certains produits aux marchés saturés et réduite, la sous -capitalisation dans le de faiblesses de la en gestion et industrielle, du systèine pour l'octroi des crédits, la coniplexité et la lenteur des fornialités long établi entre la remise du projet et sa réalisatioii. de la d'une internationale bénéficiera, en plus de injectera selon mécanisnies ces ressources exogènes dans l'écoiioinie, et connaîtra ainsi une relative prospérité toutefois d'une ressource unique et d'une disponibilité interne. De mesures seront œuvre au cours des aiinées Outre l'instauration par guichet afin de faciliter les procédiires. des publics chargés de promouvoir la PME sur le plan des études de projets ct de gestion et adniiiiistrativc. Puis fut. fonds national de conime incitation aux banquiers. La crise économique de 1986 ne pas ces de PME années 1980 apparaît sans doute principal de lutte le et le sous -emploi, outil et de Lrarisinissiuii par l'apprentissage, par le coût peu d'une qualifiée. Aujourd'hui, environ 80% du industriel reste situé sur le littoral. Les industriels étant créés la où existent des locaux, le d'infrastructure de base a un rôle dans politique de régionalisation. Le de la 100 millions de aux institutions et sur les 695 PME l'aide de 330 l'obtiendront. partir du milieu des 1980, l'essuufflement de la rente pétrolière et des d'endettement rendront la tâche de Celui -ci se trouvera désoimais entre deus positions : poursuivre disposer de de moyens, l'assistance d'un processus inefficace: ou céder à une régulation par le marché au risque contre -chocs socio -politiques. fiscale d e 1987 e t le d e i e s t r u c t u r a t i o n édicté d e nouvelles exigences m a r q u é e s p a r l a libéralisation d e s i m p o r t a t i o n s i n t é r e s -s a n t l a production locale, q u e les P M E se doivent d e m a î t r i s e r p o u r a s s u r e r p é r e n n i t é , t e n a n t compte d e l'évolution d u contexte n a t i o n a l e t i n t e r n a t i o n a l . L a libéralisation nécessite e n effet u n e action s u r p l u s i e u r s f r o n t s : a i d e r l'entreprise à développer s o n produit, l e long d ' u n e c h a î n e s'étalant d e p u i s jusqu'au m a r k e t i n g (observatoire d'achat, tions s u r l a q u a l i t é ) ; r e s t r u c t u r e r l a fonction e t l e r e c r u t e m e n t d e s c a d r e s e t p a s s e r d e l'accompagnement d e polyvalent ( d a n s les a u s t a t u t d e c a d r e spécialisé e t décloisonné initié a u s e n s a f f a i r e s ; i n s t a u r e r u n p a r t e n a r i a t t r o i s e n t r e l'entreprise c t s o n b a n q u i e r ; r e s t r u c t u r e r e t son systèine incitatif'; développer d e s s t r u c t u r e s d'appui p a r m i lesquelles l a formation professioniielle p a r e n f i n , m e t t r e e n u n e é t h i q u e à c h a n g e r l a m e n t a l i t é d e l'entrepreneur avec de se f a u t inciter les à s e En cc s e n s , explique l e q u e , d a n s l e s 1980, 80% d e s e n t r e p r e n e u r s a u b o u t d e a n s p a r l e fait a à coups d e crédits d e s d'entreprise, s e d a n s d e s projets répétitifs et faciles à
D e f a i t , e n d u e s t p o r t e u s e injonction sociale l a d i s p a r i t i o n d e s s t r u c t u r e s : pas d i s p a r a î t r e , si exporter. de p a y s a g e n o u s confiait à cet é g a r d u n d e s PME. Si beaucoiip e n a p p e l l e n t à la flexibilité à l a compétitivité, de l e q u e l a t u n i s i e i i n e n ' a p a s f o r c é m e n t s o n a v e n i r u n e u r o p é e n d e p e t i t e s e t q u e l a r é p o n s e a u x h e s o i n s d a n s l ' a v e n i r son O n c o n s t a t e e n ce P M E s a h é l i e n n e s très d a i i s l e t e x t i l e a n n é e s 1970. o n t é t é d é b u t d e s p a r l'arrivée c a p i t a u x é t r a n g e r s ( c a n a d i e n s . h o l l a n d a i s ) . O n -a l o r s u n i n q u i é t a n t d e d e c e s u n i t é s p o u r l e s q u e l l e s In e x p o r t a t r i c e s'avère d e p l u s e n p l u s Le p a y s a g e e n t r e p r e n e u r i a l L a P M E a i n s i q u e e n t r e p r e n e u r s , n e s o n t d e s s é p a r é e s d e l e u r i n d u s t r i e l e t N o u s préfé -r o n s p a r l e r d ' u n t i s s u e n t r e p r e n e u r i a l complexe, e n t r e c r o i s é d e logiques e t C ' e s t à ce t i s s u d a n s sa globalité l e s politiques o n t à f a i r e e n v u e r é g u l a t i o n d e à c e t é g a r d p a s d e solution p a r t i e l l e . négociée, sectorielle. La p a r t i t i o n d'ensemble des toutefois d e s c r i p t i b l e eii fonction d'indica -t e u r s t e l s e t l e s coiinaissance, d e g e s t i o n d e l ' e n t r e p r i s e e t s e s technologiques, l e s s t r a t é g i e s face à l a c o n c u r r e n c e , m a r c h é . au pouvoir local e t à c o n s t i t u e r u n e typologie e x h a u s t i v e , n o u s profils significa -tifs n i a r q u a n t l e p a y s a g e t u n i s i e n . Les entrepreneurs de la tradition II s'agit ancieiines de date et occupant place de la locale, nationale ou internationale. Leur la période ou alors à une classe d'entrepreneurs qui n'en pas toujours ne sont pas ct à savoirs technioues. Ils Ir sens de et de à ct du travail. Ils se l e plus comme de:: Une en leur familial et de leur capital dans les de la leurs est souvent Celles -ci par technologiqucment. Ces PME en pas technologiques leur de libérer du personnel pour à la et a la des grosses dans le cadre d'un de La lourdeur des lois sociales. e t impnssihilité de le persoiinel aux de ces entrepreneurs.
Cf.
Les nouoeaux industriels soiit en des entrepreneurs soit de la traditioii. issus de et ayant s u r créneau et
. . avec des écoles locales d'iiigénieurs vue les stages de Leur est plus s u r la région de Sfax. cas, leur est aussi politique, et ces entrepreneurs ont lie ceux du pouvoir. Ils une politique de I'iiidustrialisation nombre opte pour libérale de face a u et au profit. Pour e u s toutefois, la réussite de . . eii et demande du consoiiiniateur et necessité de appel à des pièces. se développer véritable Silicon sont assurées par des experts. Ils de l'étranger lesquels ils très liés. de la constitution de zones dont ils les Ils soutienneiit si la Tunisie veut réellement dans politique de doit se
Les entrepreneurs innovateurs un projet d'entreprise et d'innovation. : la de clous. de métalliques. de jouets en bois. cuir. Parfois ce le plus souvent des autodidactes s u r le sortis du salariat dans la publique ou de I'indépeiidance. Bien que structurée, ils n'ont pas cadr et la m si la des artisans. le les Ces le manque de fonds de s u r la mais aussi la concurrence où nouvelle production en qui elles -menies ce que leur initiateur de et de pi -oduire autre cliose. Cette concurrence exacerbe alors la créativité et l'initiative industrielle. misent surtout s u r leur capital de créateur e t e u s s u r positifde la de 1984 le des les techniciens ct les anciens à puiser dans ressources locales, à leur champ d'action et. définitive à la conjoncturc de la fin des années e t du des a uii à leur développement. Ces entrepreneurs l'écart existant entre le volume du leur d'affaires e t leurs ce sens, la plus assuré. et seuls semblent réussir les Pour libéralisation doit etrc e t ne stimulera production locale en c t en qualité que la où détient auparavant un marché. Selon le niajeiir réside moins dans de de l'entrepiise, que les fluctuations éconuniiques ar les importations d'articles. le de la s u r le marché local e t les la choie des . . estiment dans u n de iiiférieur capacité. e t ils ont beaucoup à craindre d'une libéralisation intriiipestive.
reconverti Ces entrepreneurs retour une autonomie dans la création qu'ils ont eux -mèmes financée avec l'argent accuinulc lors d'un Cette d'entrepreneurs uneideiitité reconvertis. Leurs bàtinients et voire certaiiis ou ont en général é t t acquis lors d'un en Europe. e t leur créneau de production a souvent Été hors Plusieurs de ces entrepreneurs ont une trajectoire Leur histoire est où la des valeurs de l'autre se . . a l a volonté dcs'iiisérer Moitié là. de a une sa productioii e t relations avec les institutions. insistent ret s u r le d'études et de  travaux prospectifs pour aider Ics ainsi que sur lenteurs et les tracasseries adininistratives. se marge des institutions industrielles I'CTICA par exemple. Ils part rater Ics par d'équipements et par carence de niatériel d'approvisionnement. faiblesse l e i met d'autaiit à la de la concurrence des artisans ou du secteur qui les et dont ils la cible. J e les principal souci la de trouver des en Les artisans entrepreneurs font partie du PAS. Beaucoup se situent encore de subsistance et de survie. II s'agit soit choisi l'indépendance par uiie volonté de leur soit de travailleurs e t à compte aprcs leur retour. Beaucoup se revendiquent artisans e t persuadés leur faible capacité de production leur perinet d'ccliapper plus à crise s'ils possédaient des machines peuvent prétendre devenir petits entrepreneurs . . un savoir -faire e t une les Dar le cas d'un récupérateur de pneus qui a eu l'idée de les démonter dans la extensible de courroies e t de sangles sommiers c t ce fabricant sfaxien coiicepteur à les Tous leur ingéniosité a u de la et de la réalisation d'outils. Ils générai dans une Forte autarcie e t n'ont. pas de recours contre lesquelles ils est de position Pcononiique extrémement fra ile s u r vivent dans un univers de et d'agressivité. en souvent à l'intervention de conditions de leur réussite dans la c t l'écoute des conditions e t du local. Ces artisans, leur capacité d'adaptation, travaillent uniquement sur comniande e t ne font pas de stock, ils s'avèrent souvent dépendants de notamineiit les apprentis pouvant niettre à propre les auprès des aniicaux et familiaux pallient chez bancaires. 
les de cf. : et ln 1994.
Ln ici Paria.
Les entrepreneurs, le marché et La place qu'occupe l'entrepreneur tunisien sur le obéit à trois de positionnement. Le premier marque un certain degré vis -à -vis du national. En la stratégie commerciale adoptée; par la diversité des produits et des liens privilégiés entretenus avec certains circuits de commercialisation; ainsi que les moyens financiers ils disposent, pernietteiit entrepreneurs d'acquéiir certaine marge de et par vuie de conséquence, moindre fragilité à de la concurrence. Pour d'autres, entrepreneurs qui visent l'exportation, le marché national local peut leur permettre de subsister par un équilibre de secours à leur production se trouvent dans l'impossibilité de faire des stocks à long terme. En ce sens, la crise de 1986 a perniis eux de réorienter leur marché et de l'exportation à occasionnelleinent aux demandes de et des grandes entreprisos sur tendance parait plus des aléas du surtout à des circuits non -struclurés ou informels. Le parallèle constitue pour cette catégnne une contrainte à laquelle elle se sent mal armée pour combattre. entreprises redoutent rarement les petits projets qui prctendent assurer la production qu'elles, mais qui n'ont pas même qualité. moyennes entreprises par la des clandestins qui domicile des similaires. Un estime en ce sens que le textile tunisien, mène guerre impitoyable et à la qualité en imposant des prix plus bas, limitant ainsi leur possibilité de se rabattre sur le marché local. Certains petits artisans, selon maîtrisent les de production et de distribution avec une bonne connaissance procédures informelles, pour écouler la et conquérir les souks par Enfin, pour d'autres entrepreneurs la fragilité provient de la concurrence externe et pays d'Asie du sud -est. Ils s'inscrivent dans une oscillation entre deux marchés internes et s'attachent à préserver unéquilibre deux des perforrnantes et je dois rnon Les rie pus trop le local, et je ce S i je le faisais pas je déclassé L e d é b a t posé concerne l e s i n s t i t u t i o n s o u politiqiies comme é l é m e n t s d e régulation d e l a s t a b i l i t é d e I'univers D e s e n q u ê t e s d e t e r r a i n o n t f a i t é t a t d ' u n e divergence c r o i s s a n t e e n t r e l e s initiatives d e s pouvoirs publics e t les options e n t r e p r e n e u r i a l e s . Noinbre d ' e n t r e p r e n e u r s r é c u s e n t l a libéralisation r é c l a m a n t l'interven-tionnisme protectionniste, condition d e l e u r émergence e t a u q u e l ils se s o n t habitués. P o u r certains, l e rôle productiviste e t compétitif a s s i g n é p a r à l a nouvelle g é n é r a t i o n d ' e n t r e p r e n e u r s p a s t e n a b l e d a n s l e contexte a c t u e l . II existe a l o r s u n décalage le discours d e s i n s t i t u t i o n s e t les r é a c t i o n s e t coniportements des e n t r e p r e n e u r s q u i d é p l o r e n t l a faible production d e l a l e s d o u a n i e r s , l e b a n c a i r e sélectif, l a concurrence déloyale d e s c l a n d e s t i n s informels. A u t a n t d e r a i s o n s q u i e m p è c h e r a i e n t ces p e t i t s p a t r o n s d a d h é r e r a u x objectifs institutionnels. D'une les r e p r é s e n t a t i o n s e t l e s e t e n n i a t i è r e d'interventions d e se trois t e n d a n c e s . p r e m i e r c o u r a n t , r e p r é s e n t é p a r l e s e n t r e p r e n e u r s d e e x p o r t a -teur, voit d a n s l e d e l'État u n e action significative d e la coinpréhension d e s règles d u jeu p a r les pouvoirs publics. C e s e n t r e p r e n e u r s considèrent toutefois la d ' u n e initiative d e l'État, par
188 E l ' B'CHIH d'autres mesures en de sensibilisation des travailleurs et de correction de la politique fiscale. La réalisation de ces mesures leur permettrait de réunir les conditions nécessaires traiter d'égal à les Européens e t Cet optimisme repose s u r une concordance nécessaire entre actions de l'État e t les stratégies entrepreneurialcs. Les différents atouts enregistrés par ces entrepreneurs de type exportateur, a u niveau organisationnel, commer -cial ou technique, ainsi que le contexte actuel, offrent à ceux -ci des honorables. Aspirant à agrandir leurs entreprises e t à conquérir de nouveaux marchés l ces entrepreneurs présentent une motivation animée par une  d'accumulation qui pourra assurer dans le cadre du nouveau contexte. D'autres ont le sentiment d'être exclus par les nouvelles orientations politiques en de libéralisme d'ouverture des marchés nationaux aux produits importés. Mal pour affronter la concurrence interne, ils cette ouverture comme un désastre qui va les mettre e n péril, e t e n donnent pour preuve la faiblesse de la main -d'œuvre. Ces entrepreneurs revendiquent une aide e t regrettent l'absence de soutien Parmi ceux -ci, certains entrepreneurs de type traditionnel, et beau -coup plus à Sousse et Monastir Sfax, optent pour u n départ de l'industrie en se reconvertissant dans d'autres créneaux plus rentables tels que lier. de difficultés bancaires personnelles, puis institutionnelles, entrepreneurs s'avouent démotivés en l'absence d'une source de revenu sùre. troisième tendance concerne les entrepreneurs exerçant un pement dit spontané. ou certains entrepreneurs innovateurs, qui ne comptent que sur leur propre force e t s u r les réseaux socio -économiques proximité qu'ils ont tissés au cours de leur vie professinnnelle. Ils sont plutôt tournés vers le marché local, e t considèrent que toutes les initiatives ne les concernent pas : N OUS et ni ni les administrations, les Chambres de nous un coup de Ne pouvant faire " marche arrière e t tenant compte de leurs débuts difficiles, ces entrepreneurs paraissent trouver dans la logique de débrouille qui les anime, un moyen de s'en Le dispositif d'appui aux entreprises : crédits, incitations, formation Le réseau bancaire tunisien comprend 12 banques de banques de développement, 7 banques e t 9 organismes financiers, qui se partagent 330 agences à travers le pays. Les secteurs économiques les plus actifs sur le plan des emprunts sont le tourisme e t le commerce, puis viennent les secteurs manufacturier, de la mécanique, de l'électricité, du textile, de l'agro -alimen -taire. Mais ce système se basant s u r la qualité des garanties offertes et l'évaluation du risque de non -remboursement, que sur la valeur des projets
Sur ces questions. Le
des
du
LA PME TUNISIENNE 189
p r é s e n t é s , bénéficie a u x n o u v e a u x e n t r e p r e n e u r s q u i m a n q u e n t d'actifs à offrir en g a r a n t i e et d'expérience c o n c r è t e de g e s t i o n p o u r s é c u r i s e r l e s b a i l l e u r s de fonds. E n 1973. les codes d'incitation entre autres. bureaucratiques pour d'avantages, e t encourayent de la subventions . la I'encadrenient de haut niveau e t la recherche . . . En le de rural visait à l a stabilisation à dégorger la capitale en encourageant la création ou l'extension de PME. Au début des années 1960, la politique de création salariés s'exprima par du national de proinotion de l'artisanat e t des petits promouvant d'artisans. le d u pemciit rural touchait des zones déshéritées, dans le secteur agricole travail des par l'instauration d u fonds de roulement ONA National de l'Artisanat, Des programmes d'insertion dans la vie professionnelle cherchaient à conjurer le sous -emploi, né dans les années 1980 dans le cadre d u PAS. des tendant à la familiarisation du avec la vie de travail. e t . . l'adaptation à la vie professionnelle. Citons enfin le PDUI (Programme de l'amélioration des conditions de vie dans les auartiers . . des villes, e t l a création de conditions favorables à l'tmergence d'un tissu de porteur de petits projets. Si ces ont eu des retombées positives s u r les catégories défavorisées de la population. ils toutefois été cn deçà des expériences et des crédits engagés. On peut leur reprocher de beaucoup superposés sans pour se compléter, p a r manque de coordination. On peut de déplorer une trop grande distinction entre les actions à social e t celles à but économique, le manque d'attention spécifique aux zones d'interventions ainsi qu'au profil huniain et professionnel des différentes catégories de bénéficiaires. milieudes années 1980, le secteur de la fonnation professioiinellecontribue en Tunisie, à la d'une main -d'œuvre qualifiée et constante. Depuis du PAS, fait beaucoup appel a u secteur privécapable d'assurersa La est dispensée à travers près de 1 0 0 0 centres répartie s u r le territoire e t relevant de d'opérateurs divers : ministère de la professionnelle. de de nationale, de de la Santé publique. d u et artisanat, des e t coinmunications. de la Planification e t du développement ... (Agence Tunisienne de créée en 1993, est l'interlocuteur du gouvernement tunisien pour la gestion du d u travail. Elle sert de de sous -traitant uu d'opérateur partiel des principaux programmes de financenient des petites ciitrepiises par son réseau national p a r gouvernorat. Ses interventions en matière de soutien à la petite entreprise passent à la fois par le CEPAME (Centre de proinotioii e t d'assistiince à la micro -entreprise), organisateur de de forniation à la gestion e t à la conduite d'un projet de création d'entreprises, e t par les (Bureaux de Proinotion des Entreprises), qui la producteurs de projet. Ces formations sont souvent ponctuelles et plu.; ! est . la formation e t l'assistance promoteurs. Elle a fondé en 1993 soutien à la création d'entreprises), chargé de présider à l'éniergcnce en de e t d'encadrement, d'un nouveau profil d'entrepreneurs gestionnaires e t sensibles à leur
R'CHIR
190 P I E R R E N O I L ' é m e r g e n c e de n o u v e a u x a c t e u r s La lente ascension entrepreneurs Les soixante marquent la construction nationale et se caractéri -sent par la faiblesse numérique que financière des opérateurs économiques privés. omniprésent, était le premier employeur, la source principale de l'investissement et le support central de la planification e t de ses régulations. Avec l'ouvertiire du début des années 1970, tion du code des investissements, la promotion de l'initiative privée et l'appel à I'irivestissement étranger ont été accompagnés par un programme de proniotion e t d'assistance pour la formation d'une classe d'entrepreneurs capables de donner consistance à uii secteur privé évolutif. Ceux -ci sont pour une bonne issus des cadres supérieurs de l'administration, aux rouages de où i l ont perçu les opportunités e t tissé leurs réseaux d'appuis à de l'assistance étatique. La libéralisation élargie du des années 1980, consacrée par le programme d'ajustement stiucturel, a reflété s u r fond de crise vulnérabilité, la faible capacité d e ces entrepreneurs à répondre a u défi propre à ce contexte (compétitivité, performance, extraversion). s'est alors imposée de disposer d'une catégorie d'entrepreneurs maîtrisant les informations et les moyens d'accès aux mécanismes internationaux et aptes à engager une modernisation de leur style de gestion, e n des entrepre -neurs disposés prendre le risque de s'investir programme de grande a été engagé dans ce sens : séiniiiaires formation e t d'information, renforcement du taux d'encadrement, promotion du partenariat international, appui aux opérations de promotion commerciale. Ceci, à de tout l'arsenal juridique relatif à l'emploi e t à la fiscalité, destiné à délester cette nouvelle catégorie d'entrepreneurs des charges pouvant entra -ver s a stabilisation. contre l a société La logique de l'économie coloniale et l'effort de de l'indépendance commun une tendance à centraliser l'action économi -que a u niveau des de opérateur et à ignorer le rôle économique d'acteurs émanant de société civile. L'effort de national est un discours récent initié au niveau de à l'instigation des institutions internationales. date d u début des années 1970, avec l'impératif de libéralisation de l'économie et d'intéressement des capitaux étrangers. présence d'opérateurs étrangers était alors accueillie plus favorablement que la montée d'une classe nationale d'entrepreneurs. nouveaux acteurs économiques émergent. toutefois timidement, encore mal perçus par l'élite dirigeante de l'époque, qui tend à restreindre le champ de déploiement de l'initiative privée pour ne pas voir son action infléchie.
Cf. d u quotidien Ln Presse du
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