Site académique Aix Marseille Histoire et Géographie

Site Histoire-Géographie Aix-Marseille

Description

Niveau: Secondaire, Lycée

• mémoire

Site académique Aix-Marseille Histoire et Géographie Marseille et éducation à la citoyenneté (Atelier pédagogique des Deuxièmes Rencontres de la Durance - 2002) Patrick Parodi, Rodrigue Coutouly, Eric Boéri et Stéphane Boudrandi Le 1 er mars 2002 Professeurs d'histoire-géographie Académie d'AIX-MARSEILLE Citoyenneté et intégration à Marseille, citoyenneté et défense en Méditerranée L'atelier d'Education civique des Deuxièmes Rencontres de la Durance a axé sa réflexion sur les deux concepts d'intégration et de défense et a voulu les mettre en relation. Il convient donc de définir des concepts précis dans un cadre local ou international sans oublier que ceux-ci renvoient à une définition nationale forgée par l'histoire et porteuse de sens pour les Français. Le texte propose aussi de mettre en avant les questions posées par l'intégration dans le cadre marseillais tant la cité phocéenne offre un caractère quelque peu particulier en France et celles nées de la disparition du service national. 1 Les concepts d'intégration, assimilation et défense dans un cadre national Le modèle français d'intégration qualifié de républicain est lié à une conception originale et forte de la Nation. Celle-ci est une communauté de valeurs auxquelles on adhère et qui fondent la citoyenneté. L'intégration est donc individuelle et suppose un contrat implicite entre l'immigré et la Nation. Le premier respecte les valeurs universalistes de la République et la seconde s'engage à lui garantir une ascension sociale dès la deuxième génération.

• participation active aux missions de défense


• quartier


• service militaire


• disparition du service national

Sujets

• Histoire-géographie
• lycée
• collège
• lycées

Informations

• Publié par: sucun
• Nombre de lectures: 82
• Langue: Français

Extrait

Site académique Aix-Marseille Histoire et Géographie

Marseille et éducation à la citoyenneté

(Atelier pédagogique des Deuxièmes Rencontres de la Durance - 2002)

Patrick Parodi, Rodrigue Coutouly, Eric Boéri

et Stéphane Boudrandi

Le 1

er

mars 2002

Professeurs d’histoire-géographie

Académie d’AIX-MARSEILLE

Citoyenneté et intégration à Marseille, citoyenneté et défense en Méditerranée

L’atelier d’Education civique des Deuxièmes Rencontres de la Dur

ance a axé sa réflexion sur les

deux concepts d’intégration et de défense et a voulu les mettre

en relation. Il convient donc de

définir des concepts précis dans un cadre local ou international sans oublier que ceux-ci

renvoient à une définition nationale

forgée par l’histoire et porteuse de sens pour les Français.

Le texte propose aussi de mettre en avant les questions posées par l’intégration dans le cadre

marseillais tant la cité phocéenne offre un caractère quelque peu particulier en France et celles

nées de la disparition du service national.

1 Les concepts d’intégration, assimilation et défense dans un cadre national

Le modèle français d’intégration qualifié de républicain est lié à une conception originale et forte

de la Nation. Celle-ci est une communauté de valeurs auxquelles on adhère et qui fondent la

citoyenneté.

L’intégration est donc individuelle et suppose un contrat implicite entre l’immigré et la Nation.

Le premier respecte les valeurs universalistes de la République et la seconde s’engage

à lui

garantir une ascension sociale dès la deuxième génération. Cependant, l’Etat

-Nation apparaît

aujourd’hui en difficulté ce qui n’est pas sans conséquence sur la définition française de la

citoyenneté, qui repose sur une conception universaliste et es

t fortement liée à l’exercice de

droits politiques c’est

-à-

dire ceux attachés à l’appartenance à la nationalité française. C’est le

"creuset

" français qui, par le biais des institutions républicaines, a permis d’assimiler des

vagues d’immigrants.

La déco

lonisation

et

l’arrivée

de

populations

non

européennes

en

France

ont

amené

les

sociologues à débattre de la question de l’intégration. Dès les années 70

-80, les tenants du

multiculturalisme et des anthropologues

refusent

tout

processus

d’assimilation

qui

se

caractérise par la non reconnaissance juridique des minorités culturelles et ethniques et par le

refus de toute nouvelle identité culturelle. L’assimilation est à leurs yeux un terme colonialiste

puisqu’on veut imposer les normes de la culture dominante c’est

-à-dire la culture occidentale.

On ne parle alors plus d’assimilation mais d’intégration c’est

-à-dire

« le processus spécifique par

lequel il s’agit de susciter la participation active

à la société nationale d’éléments variés, tout

en acceptant la subsistance de spécificités culturelles, sociales et morales, en tenant pour vrai

que l’ensemble s’enrichit de cette variété et de cette complexité

»

1

.

Par contre d’autres, tel

Emmanuel Todd, y voient le risque du communautarisme, du repli sur soi des immigrés et de la

perte du lien social

; ils défendent le modèle traditionnel d’intégration par l’école, par exemple.

Ces

débats

témoignent

des

difficultés

d’intégration

de

nouvelles

populations.

Les

études

sociologiques témoignent davantage d’une relative réu

ssite quel que soit le champ étudié :

insertion dans le monde du travail, réussite scolaire, uniformisation des attitudes morales et des

comportements familiaux. Cependant, les discours dominants mettent en avant la montée des

incivilités et des violences dans les quartiers à forte population immigrée, des risques

d’intégrisme religieux, des comportements de rejet des valeurs républicaines

: est alors mise en

avant la défaillance des services publics, notamment l’école et l’armée, facteurs d’intégration.

La défense, qui est à la fois militaire, civile et économique, a connu depuis de nombreuses

années des changements importants : disparition du service national depuis la décision

1

Rapport du Haut Conseil d’Intégration, 1991.