Compétitivité du commerce extérieur français - article ; n°1 ; vol.3, pg 3-25

Hubert Coste

Description

Statistiques et études financières - Année 1971 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 3-25
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: STATISTIQUES_ET_ETUDES_FINANCIERES
• Publié le: 01 janvier 1971
• Nombre de lectures: 18
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Hubert Coste
Compétitivité du commerce extérieur français
In: Statistiques et études financières. Numéro 3, 1971. pp. 3-25.
Citer ce document / Cite this document :
Coste Hubert. Compétitivité du commerce extérieur français. In: Statistiques et études financières. Numéro 3, 1971. pp. 3-25.
doi : 10.3406/ecop.1971.1898
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecop_0338-4217_1971_num_3_1_1898compétitivité
du commerce extérieur
français
de Chargé auprès Hubert la Prévision du de Coste Directeur, mission
On trouvera ci-après les premiers résultats d'une
étude consacrée à l'évolution de la pénétration des
produits français sur les marchés des principaux
pays clients de la France.
Cette étude a consisté à analyser l'évolution des
importations en provenance de France sur divers
marchés pour la période 1956-1967. L'année 1956
a été choisie comme début de période parce qu'elle
est postérieure aux effets de la guerre de Corée et
suffisamment antérieure tant à la dévaluation de la
fin de l'année 1958 qu'à la mise en place du
Marché Commun. L'année 1967 était la dernière
année connue au moment de l'étude. (1)
(1) pour Certains l'année tableaux, 1968. après mise à jour postérieure à cette étude, donnent des résultats Les séries statistiques annuelles utilisées sont extraites des publica
tions de l'office statistique des communautés européennes
(O.S. CE.) et de l'organisation pour la coopération et le développe
ment économique (O.C.D.E.).
Les marchés étudiés sont ceux des principaux pays clients de la
France : République Fédérale d'Allemagne — Italie — Union Écono
mique Belgo- Luxembourgeoise — Pays-Bas — Royaume-Uni — Suis
se — États-Unis. Ces clients absorbent environ 60 % de l'ensemble
des exportations françaises, ou 80 % des exportations françaises à
destination des pays membres de l'O.C.D.E.
Les produits étudiés correspondent à un regroupement en 7 catégor
ies des 10 rubriques à 1 chiffre de la nomenclature de la
classification type pour le Commerce International (C.T.C.I.).
Nomenclature Libellé CTCI
Animaux vivants et produits alimentaires, boissons 0 + 1 et tabacs.
Combustibles minéraux, lubrifiants et produits 3 annexes.
Matières premières autres que les combustibles
2 + 4 minéraux et corps gras d'origine animale ou
végétale.
5 Produits chimiques.
7 Machines et matériel de transport.
Articles manufacturés classés par matières et arti6 + 8 cles divers
Produits et transactions n.d.a. (non dénommé g ailleurs).
Pour appréhender la « pénétration » des produits français on
analyse les « parts de marché » de la France ou « pénétration
apparente » avant de dégager — après étude des effets de structu
re — une << pénétration réelle » qui constitue un véritable indice de
la compétitivité du commerce extérieur.
Ces concepts sont abordés ci-après avec un exposé de la méthode
adoptée et une présentation commentée des résultats obtenus. Les parts de marché
Les parts de marchés peuvent être analysées selon diverses approc
hes.
Une première approche consiste à étudier l'évolution de la part des
importations en provenance de France dans les importations totales
d'un marché :
Part de la France ftdeiaFrar.ee
20% dans les importations totales
de ses principaux pays clients
Evolution annuelle 1956 - 1967
1970 I960 1965 temps (Source OCDE : Bulletin trimestriel série B et C) Du point de vue de la compétitivité, cette approche est imparfaite.
Sur un marché donné, les importations en provenance de France
n'entrent pas, à proprement parler, en compétition avec les
importations en provenance de tous les pays. Tel est le cas du café
et des minerais de cuivre, par exemple. La France est un pays
industriel développé, localisé dans une zone tempérée. Les catégor
ies de produits qu'elle est susceptible d'exporter ne sont dans
l'ensemble comparables qu'à celles originaires de pays à structure
économique voisine. Il convient donc d'aborder le problème des
parts de marché d'une autre façon.
Une deuxième approche consiste à étudier l'évolution de la part des
importations en provenance de France dans les importations en
provenance de l'ensemble des « grands pays industriels » sur un
marché donné. On s'est borné ici à retenir les 10 pays suivants :
pays de la Communauté Économique Européenne (C.E.E.), États-
Unis, Royaume-Uni, Japon et Suisse (1).
Cette approche est meilleure. Elle reste imparfaite. En effet, au
cours des dix dernières années, la réalisation progressive du Marché
Commun est venue bouleverser la structure des échanges entre les
pays industriels occidentaux. La création d'une union douanière, la
suppression graduelle des obstacles non tarifaires entre les Six,
l'ébauche d'une politique commune, notamment en matière agricol
e, les efforts d'harmonisation dans divers domaines, ont abouti à
une intensification des échanges entre les Six.
Ainsi l'augmentation de la part relative de la France sur l'un
quelconque des pays du Marché Commun n'a pas grande signif
ication du point de vue de la compétitivité.
En conséquence il est également intéressant d'étudier l'évolution de
la part de la France comparée à celle de ses partenaires du Marché
Commun. C'est la troisième approche, limitée d'ailleurs aux seuls
marchés des pays membres de la C.E.E.
Le tableau qui suit présente ces trois approches, c'est-à-dire
l'évolution des parts de la France dans les importations en
provenance des trois zones de référence choisies (monde, grands
pays industriels, Communauté Économique Européenne) pour la
période 1958-1967.
Zone de référence Evolution
Grands (a) de la part de la France Monde CEE Pays 1 2 4 = 1-2 5 = 2-3 3 dans les importations clients ou
marché de ses principaux clients (en %)
+ 128 (b) (1958 - 1967) Pays-Bas + 98 + 75 - 30 - 23
Italie + 121 + 93 + 37 - 28 -.56
+ 58 + 25 + 3 - 33 - 22 R.F.A.
+ 28 + 16 + 7 - 12 - 9 U.E.B.L.
Royaume-Uni + 49 + 2 + 3 - 47 £
Suisse + 24 + 22 + 20 _ 2<c) a
Etats-Unis + 10 + 16 - 14 - 26 £
(a) Grands pays industriels (liste 2ème paragraphe de cette page).
(b) Lire : sur le marché des Pays-Bas, l'évolution de la part de la France dans les
importations totales en provenance du monde entier a augmenté de 128%, c'est-à-
dire a été multipliée par 2,28 de 1958 à 1967.
(c) Contrairement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, l'essentiel du commerce de la Suisse se fait avec les grands, voilà pourquoi l'écart observé est si faible.
(1) Scandinaves Dans une étude et le portant Canada. sur les seuls produits industriels il faudrait ajouter les pays A la lecture de ce tableau on observe qu'entre 1958 et 1967 la part
des importations en provenance de France dans les importations
totales d'un marché augmente pour tous les pays-marchés étudiés
(1ère colonne) dans des proportions importantes.
Mais si l'on rapporte les importations en provenance de France aux
importations en provenance des seuls grands pays industriels du
monde non communiste, cette augmentation est systématiquement
réduite de 30 points environ sur tous les pays-marchés étudiés
(colonne 4) ce qui traduit le fait que les grands pays industriels ont
accru leur part sur les marchés internationaux par rapport aux
autres pays.
Enfin, si l'on rapproche les importations en provenance de France
des importations en provenance des pays membres de la C.E.E.
seulement, cette augmentation est (colonne 5) inchangée pour les
pays marchés hors C.E.E. et réduite de façon très importante pour
les pays appartenant à la C.E.E. La création du Marché Commun a
profité à tous les pays membres de la C.E.E., et pas seulement à la
France.
Les évolutions observées ci-dessus (et correspondant à celles de la
part des importations en provenance de France dans les importat
ions en provenance de la C.E.E. pour les pays marchés de la C.E.E.
ou en des « grands pays industriels » po