L’INSTITUT ST PIERRE AVEC SOEUR JEANNE
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Le premier d'une série de mes lieux de vie loin de ma famille, dont je me rappelle y avoir vécu.

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Publié le 17 janvier 2013
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Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

P a g e|1 L’INSTITUT ST PIERRE AVEC SOEUR JEANNEÉtant d’une santé précaire, peut-être une des séquelles de ma toxicose, je me suis retrouvée placée, dans la petite section, au centre Héliomarin St Pierre à Palavas, qui était dirigé par des religieux. Sœur Jeanne faisait partie de l’ordre des sœurs de Saint Vincent de Paul : vous savez les religieuses à cornettes, de dans le temps. On n'en voit plus. Par curiosité, j'essayais toujours de voir la couleur de leurs cheveux. C'était devenu un jeu. La nuit dans le dortoir lorsqu'elles faisaient leur ronde, j'avais toujours un œil d'ouvert pour enfin voir que la plupart avait les cheveux gris. Futée la petite Patricia, hein ! er Le 1 contact entre maman et Sœur Jeanne qui s’occupait des petits, a été sulfureux et explosif. Ce qui ne leurs a pas empêchées, après d’être comme les dix doigts de la main inséparables et très proches. Par un après midi maussade, arrivant à l’improviste, maman me retrouve fiévreuse, isolée sur la plage, ce dont je me rappelle. Son sang se glaçant et ne faisant qu’un tour dans ses veines, elle rentre dans une colère monstrueuse, tombe à bras raccourci sur la dirigeante du groupe en l’occurrence Sœur Jeanne qui, il est vrai avait d’autres chats à fouetter que de s’occuper de ma petite personne. Maman obtenant gain de cause, je réintégrais mon petit lit, bien chaud et douillet qu’effectivement le matin je n’aurais jamais dû quitter.A chaque retour de séjour, le passage obligé était une grande buanderie au rez-de-chaussée, où nos affaires personnelles étaient rangées, mon numéro étant le 25. On nous changeait et nous donnait celui de la semaine. J’étais impressionnée par l’odeur qui s’en dégageait.Nous disposions d’une salle polyvalente toujours au R de C qui nous servait à la fois de salle à manger, de classe, de jeux. Le plus souvent dès que le temps le permettait, nous étions sur la plage, sous ces grands abrisen pierre, sorte de préaux, qui longeaient tout l’institut, côté mer.Dans lanecdote suivante aux moments des faits, jétais beaucoup plus âgée. Maman s’était faite une amie d’une de mes monitrices et aimait lui rendre visite de temps en temps, ainsi qu’à Sœur Jeanne, bien que je ne sois plus là-bas. Un jour de beau temps elle m’emmène avec elle.Les petitsenfants du groupe étant dehors, je m’installe aveceux sous le préau. Je les occupe tout en jouant avec eux, pendant que les amies discutent entre adultes. Aun moment donné, tout en ayant un œil sur nous, elles vont s’assoir sur les marches de l’institut.Après avoir construit des châteaux de sables, je décide de jouer à attrape-attrape. A peine nous avions commencé que ma mère m’intime l’ordre de venir la rejoindre car nous devions nous en aller.
P a g e|2 Al’époque, il fallait que je lui obéisse au doigt et à l’œil, sous peine d’avoir une rouste. Me retournant vers elle, emportée dans mon élan, je me cogne de plein fouet au préau. Sonnée je m’effondre sur le sable, pliée en quatre de douleurs, pleurant la tête enfouie dans mes mains. Au loin j’entends maman perdre patience et se mettre dans une colère noire.Et quand même je l’aurais voulu, j’étais dans l’incapacité de bouger ne fusse que le petit doigt. Furieuse, ma mère vient vers moi. Dès que je la sens à proximité de moi, je lève la tête et là je la vois s’immobiliser et changer de couleur. De rouge pivoine de colère, elle est devenue blanche comme un linge de stupéfaction. La seule explication que j’ai quand même eue le courage de lui dire pour me disculper, a été : « Maman, je ne lai pas fait exprès ! » Je l’ai échappée belle, grâce à cette réflexion. Elle a eu comme effet bénéfique pour mes abatis,de détendre l’atmosphère malgré le sérieux de ma blessure au front,qui m’a valu quatre agrafes et une belle cicatrice blanche, que j’ai toujours à la racine de ma frange. Plus tard ma mère m’a expliqué qu’elle croyait que je me moquais d’elle, en riant. Que quand elle m’avait vu en sang, que le sien n’avait fait qu’un tour. Qu’elle avaittrès vite déchanté et réalisé son erreur. Les douches lorsqu’on était face à la mer sur notre gauche, en sous-sol. er Notre dortoir au 1 étage. On y accédait par un ascenseur, sur notre droite cette fois ci. La chapelle, il me semble derrière l’ascenseur.ème La pharmacie et tout le staff médical, si mes souvenirs sont bons au 2 . Sur le toit nous faisions ce que j’appellerais de la rééducation fonctionnelle et un peu de sport. Un jour, à notre réveil, à notre arrivée dans la salle où se trouvait une grande baie vitrée, qu’elle ne fut pas notre surprise de constater que notre plage de sable avait disparue, qu’à la place s’étendait un beau manteau blanc.Sans un mot nos éducatrices, nous ayant bien emmitouflés nous fîmes sortir. er Ce fut mon 1 contact avec la neige. Une autre fois, pour manger on nous a servi un plâtras de purée de pois cassé. C’est la seule fois où j’ai refusé de manger et que je suis restée une bonne partie de l’après midi devant mon assiette jusqu’à ce que je l’ai terminée.Le soir nos repas étaient à 18H00 et invariablement chaque dimanche nous avions du jambon mouliné. Un dimanche après midi mes parents viennent avec Isabelle, 4 ans de plus que ère moi, 1 filleule et bonne-maman et sa mère. Dans leur bagage un cerf-volant qu’elles me prêtent pour l’essayer.Grossière erreur, car une foi que je réussi toute seule à faire prendre son envol à ce gros engin, j’étais fière comme Artaban, que je compris que pour le maintenir il me fallait courir, rien ni personne ne purent me stopper. A croire que mon exploit m’avait donné des ailes. Plus je courrais au milieu des estivants, plus je débobinais le fil, plus il prenait de la hauteur. Je pense que j’en étais même arrivée à la fin du fil, ce qui ne m’a pas empêchée de continuer. Et plus je me fatiguais. En fin de compte exténuée je capitulais. Ce qui eu pour effet de le faire redescendre dans un piquet faramineux. Les cerfs-volants d’antan ne sont en rien comparables d’avec ceux d’aujourd’hui, plus lourds, moins manœuvrables.
P a g e|3 Il atterri dans une propriété de l’autre côté de la route, longeant la plage.Pour ceuxqui connaissent j’étais partie tournant le dos à Palavas donc en direction de Maguelone. Sacrée embrouille ! Je ne vous raconte pas les problèmes. Et d’une pour le récupérer,et de deux pour s’assurer que je n’avais pas provoqué d’accident routier,et de trois pour savoir si je n’avais pas occasionné des dérangements gravissimes lors de ma course effrénée sur le rivage ainsi qu’avec la longueur du fil que j’avais déroulé. Ce qui a permis tout de même de savoir où il était. Tout le monde se serait bien passé de ce remake de l’Histoire de Thésée et d’Ariane à la sauce Patricia.Moi la première. Drôle de fil d’Ariane, drôle de Labyrinthe et drôle de Minotaure.Je pense avoir tenu le rôle du Minotaure bousculant, dévorant tout sur son passage. Les Vacanciers celui du Labyrinthe. Pour le fil vous vous en doutez. Pour Thésée et Ariane à vous de l’imaginer.Là je peux remercier mon Ange Gardien car le seul dégât a été le cerf-volant qui a terminé en mille morceaux. Ma grand-mère en a été quitte pour en offrir un autre à Isabelle. Moi à recevoir d’une part une bonne séance de remontage de bretelles, d’autre un bon savon et peut-être une bonne rouste par maman. Un soir au lieu d’aller directement dormir, nous alliâmes dans une grande salle.C’est là que j’yai vu « Bambi ». J’en suis ressortie bouleversée par la scène de l’incendie lors de son sauvetage par son papa. Pour Blanche Neige, c’est quand la sorcière est découverte et s’enfuit dans la forêt poursuivit par les nains. Mon coup de cœur c’est Simplet. Tandis que dans : La Belle au bois Dormant, lorsque la Belle est hypnotisée se pique au rouet et la métamorphose de la reine en dragon. Mes personnages préférés : les 3 petites fées. C’est au cours de ce séjour pour raison de santé, que j’ai pris mes deux ans de retard scolaire. J’ai entamée de septembre 64 à Juin 65 mon cursus scolaire en faisant mon CP à l’Institut.Pour en revenir à Sœur Jeanne, ce qui me passionnait au plus haut point étaient ses séances de projection de petits films aux histoires aussi diverses que variées. Ma préférence allait sans conteste vers la série de rouleaux relatant le récit d’une fillette découvrant et voyageant à travers le monde merveilleux des notes et des instruments de musique. Plus tard bonne-maman m’a parlé d’un dessin animé de mon cher Walt : Fantasia.Dire qu’il m’a fallu attendre que je sois adulte pour enfin le voir.Fantastique pour qui aime ce genre musical et qui a gardé son âme d’enfant, ce qui est le cas pour moi. Il est vraiment dommage qu’il n’y ena que deux, à l’instant où j’écris, en comptant Fantasia 2000.
P a g e|4 Mais il faut se rendre à l’évidence, cela est juste pour tout, les très bonnes choses sont plus que rarissimes. La Chapelle du Centre Héliomarin était décorée de tableaux religieux que je trouvais très beaux. Et c’est là que j’ai découvert paradoxalement le monde infernal, dans ces représentations somptueuses mais au combien angoissantes. Le seul endroit où j’aurais du me sentir bien quelque part me mettait en face de 2 réalités contraires et complémentaires : le Bien et le Mal. Le plus fort c’était la fascination qu’exerçaient sur moi ces peintures.J’aurais du en avoir peur surtout avec le discours que tenait le prêtre lors de ma préparation de la Première Communion. Mais non, j’étais comme hypnotisée, captivée par les couleurs et la représentation plus que vivante que je voyais. Ma communion Privée, je l’ai faite,le 8 Décembre 1963 à l’Institut St Pierre de Palavas. ère Je crois fermement, par ailleurs que c’est cette toute 1expérience avec le monde pictural qui m’a faite apprécier et aimer les grandes Œuvres ayant pour sujet des scènes Bibliques, la Vie de Jésus, des Saints et par la suite celles retraçant la Mythologie. Plus tard, j’ai été confrontée à 2 voies celle dela religion et celle de la science. Dans ma famille à l’élément stable bonne maman et au perturbateur ma mère.Tout au long de ma vie, je me suis toujours retrouvée le cul entre 2 chaises. Et tous mes points de repères complètement faussés, ce qui a fait dire à tous que j’étais instable.Ma conclusion à 50 ans est que tous ne m’ont pas approfondie.Ils m’ont jugée sur mes actes, sans pour autant en rechercher l’origine.A leur décharge les connaissances en la matière n’étaient qu’à leurs premiers balbutiements.
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