1920 à 1930 : Une enfance et une adolescence sous le signe du père
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1920 à 1930 : Une enfance et une adolescence sous le signe du père

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  • cours - matière potentielle : précédents
Texte et images de la séance 4 de « Parlons cerveau » (29 mars 2011) 1920 à 1930 : Une enfance et une adolescence sous le signe du père On va donc poursuivre aujourd'hui notre récit chronologique de l'histoire des neurosciences au XXe siècle à travers la vie de nos 4 neurobiologistes, c'est-à- dire pour l'instant seulement Laborit qui est le plus âgé des 4. Et on va parcourir aujourd'hui les années de son enfance et de son adolescence.
  • mère jeunes
  • question dans l'extrait
  • récit chronologique de l'histoire des neurosciences au xxe siècle
  • entrées dans les hôpitaux généraux et dans les hôpitaux psychiatriques
  • caractère thérapeutique de l'action
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Extrait

Texte et images de la séance 4
de « Parlons cerveau » (29 mars 2011)
1920 à 1930 : Une enfance et une adolescence sous
le signe du père

On va donc poursuivre aujourd’hui notre récit chronologique de l’histoire des
neurosciences au XXe siècle à travers la vie de nos 4 neurobiologistes, c’est-à-
dire pour l’instant seulement Laborit qui est le plus âgé des 4. Et on va parcourir
aujourd’hui les années de son enfance et de son adolescence.
À partir de cette trame principale, on va bien sûr faire aussi plusieurs petites
parenthèses pour présenter certaines notions qui ont un lien avec ce qu’on va
raconter.

Mais comme toujours, on va commencer la séance avec une petite citation pour
nous mettre dans l’ambiance...
"Comment espérer qu'un jour l'Homme que nous portons tous en nous puisse se
dégager de l'animal que nous portons également si jamais on ne lui dit comment
fonctionne cette admirable mécanique que représente son système nerveux?
[…] N'est-il pas indispensable de lui montrer combien aux yeux de la science
peuvent paraître mesquins et ridicules les sentiments qu'on lui a appris à
considérer souvent comme les plus nobles sans lui dire que c'est seulement
parce qu'ils sont les plus utiles à la conservation des groupes et des classes
sociales, alors que l'imagination créatrice, propriété fondamentale et
caractéristique de son cerveau, n'est le plus souvent, c'est le moins qu'on puisse
dire, absolument pas exigée pour faire un honnête homme et un bon citoyen."
- Henri Laborit (1914-1995), L'agressivité détournée, p. 8
Alors aujourd’hui on va continuer notre exploration de « cette admirable
mécanique que représente [notre] système nerveux », parce que ça ne peut
certainement pas nuire... Et on va essayer de le faire en s’amusant en continuant
donc notre petite histoire en 1920.

1920

Et fidèle à notre habitude encore une fois, un petit événement survenu cette
année-là :
Stephen Walter Ranson


1920, c’est l’année où Stephen Walter Ranson découvre les connexions qui
unissent l’hypothalamus à l’hypophyse.

L’hypothalamus qui est une partie du cerveau, plus précisément du diencéphale,
colorée en bleu ici, et l’hypophyse qui est une glande endocrine, colorée en rose,
et donc située juste en dessous de l’hypothalamus, à la base du cerveau.


On va revenir sur l’importance des connexions entre ces deux structures qui ont
des effets sur de nombreux organes dans le corps quand on abordera la
question du stress et de l’inhibition de l’action avec Laborit.

Mais aussi avec un autre de nos 4 neurobiologistes, qui affectionne
particulièrement les hormones, c’est-à-dire…? (pour ceux qui ont assisté aux
cours précédents)



Eh oui, notre ami Jean-Didier Vincent, neuroendocrinologue qui a forcément
travaillé beaucoup sur ces structures cérébrales primitives. Jean-Didier Vincent
que l’on verra apparaître dans notre histoire dès la prochaine séance…


Mais pour ce qui est de la famille Laborit, vous vous souviendrez qu’à la fin de
notre dernier épisode, Henri Ferdinand, le père, Denise, la mère, et le petit Henri
âgé de 6 ans, ont quitté la France pour la Guyane française


suite à un ordre de l’armée qui assigne Henri Ferdinand, jeune médecin des
colonies qui a fait ses premières armes en Indochine et qui revient passablement
traumatisé de la Première Guerre mondiale, qui lui assigne, donc, un poste dans
cette colonie française d’Amérique du Sud située au nord du Brésil.



En Guyane, dans les premiers mois de 1920, la famille Laborit remonte d’abord
le fleuve Maroni, puis le Mana, son affluent, et débarque dans une bourgade
perdue dans la brousse.

Ils habitent une petite maison et ont pour serviteurs 3 forçats (3 individus
condamnés aux travaux forcés) du bagne de Cayenne, situé ici (montrer
Cayenne avec pointeur).

Ces 3 personnes s’occupent du ménage et l’un d’eux, d’origine algérienne,
nommé Kéal, fut le protecteur du jeune Henri.
Première petite parenthèse sur le bagne de Cayenne et les prisons en général.


Fondé en 1852, ce bagne fut employé dans un premier temps pour recevoir des
prisonniers politiques opposés au Second Empire, et de nombreux communards
de la Commune de Paris de 1871 y furent ainsi envoyés, mais pas Louise
Michel, dont on avait parlé il y a deux semaines qui, elle, avait été déportée en
Nouvelle-Calédonie, près de l’Australie.

Les conditions sanitaires au bagne étaient déplorables, avec une espérance de
vie moyenne ne dépassait pas les 3 à 5 ans.
Le film Papillon, sorti en 1973 avec Steve McQueen et Dustin Hoffman, raconte
d’ailleurs la vie d'un bagnard à Cayenne et ses tentatives d'évasion pour se sortir
de cet enfer.

C'est donc de cette époque peu glorieuse de la Guyane et de son enfance là-bas
aux côtés de Kéal, que Laborit dit garder une certaine nostalgie des prisonniers.
Si bien que tout au long de sa vie, il va se faire un devoir de répondre aux
nombreux messages qui lui parviennent des prisons.


Ce qui a un jour donné lieu à une succulente anecdote que l’on va écouter
raconté dans cet extrait vidéo par Geneviève Laborit, la femme d’Henri. C’est tiré
d’une série de 3-4 petits films sur Laborit tournés en 1996, donc un an après la
mort de Laborit.

[ L’extrait vidéo de l’anecdote racontée par Geneviève Laborit dans le film Itinéraires, au
sujet du livre Éloge de la fuite envoyé à un prisonnier :
52 :37 à 54 :05 donc environ 1 minute 30 sec. ]

Le Badinter dont il est question dans l’extrait est Robert Badinter, principalement
connu pour son combat en faveur de la réinsertion des détenus et contre la peine
de mort, dont il obtient l'abolition en France le 30 septembre 1981. Donc un type
qui a quand même fait pas mal pour les détenus, ce qui ne l’a pas empêché de
sursauter un peu quand Laborit lui a dit qu’il voulait faire lire un « Éloge de la
fuite » à un prisonnier…


Un autre exemple de relation qu’a entretenu Laborit avec un détenu nous vient
du livre L'esprit du grenier, publié en 1992, qui rassemble différents textes écrits
par Laborit à différentes époques, dont un échange qu’il a eu avec un détenu qui
lui avait envoyé une liste de questions.

Je vais vous lire deux extraits des réponses de Laborit, en commençant par sa
mise en garde du début, p.259 :

« Vous me demandez de répondre à plusieurs questions. Je vais le faire avec le
plus grand plaisir. Cependant, ce qui me gêne beaucoup, c’est que je ne peux
pas traiter un sujet, un événement, un concept, en ne l’abordant qu’à un seul
niveau d’organisation. Il y a déjà trente ans que j’ai réalisé que nous étions
entourés par un monde qui, de même que le monde qui vit en nous, était
construit par niveaux d’organisation et que chacun de ces niveaux agissait sur
celui qui l’englobait, de même que celui qui l’englobe agit sur le précédent. Et
donc je pense qu’il est très difficile de traiter un sujet de façon isolée. Je pense
aussi que c’est l’ignorance de l’existence de ces niveaux d’organisation qui est à
l’origine de toutes ces erreurs, tous ces jugements de valeur dans lesquels
actuellement nous nous noyons. »

5 niveaux
d’organisation


Et donc c’est justement pour ne jamais perdre de vue ces différents niveaux
d’organisation que je les ai intégrés dans la navigation même du cerveau à tous
les niveaux. Un peu pour qu’on prenne le réflexe de se demander, en regardant
cette boîte de navigation, « mais qu’est-ce qui se passe aux autres niveaux
d’organisation pendant ce temps-là ? »



Et j’en profite pour vous signaler aussi que le billet du blogue du Cerveau à tous
les niveaux de la semaine passée présente l’un des rares site web que j’ai vu, à
part le nôtre, à être structurés en fonction de ces différents niveaux
d’organisation du vivant.
Il s’agit du site Genes to Cognition Online au www.g2conline.org avec une
interface qui s’inspire des cartes conceptuelles, et une ligne au-dessus cette
carte où sont alignés les différents niveaux d’organisation avec leur

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