2011_17 18 11 2011_commentaire vf_olivier
6 pages
Français

2011_17 18 11 2011_commentaire vf_olivier

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
6 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

  • cours - matière potentielle : des dernières années
1 Jeudi 17 et vendredi 18 novembre 2011 20h30 Palais de la Musique et des Congrès – Salle Erasme Orchestre philharmonique de Strasbourg Kazuki Yamada direction Augustin Hadelich violon Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 35 33 Allegro moderato Canzonetta Allegro vivacissimo ► Dimitri Chostakovitch (1906-1975) Symphonie n°5 en ré mineur op. 47 44 Moderato Allegretto Largo Allegro non troppo
  • finale allegro
  • allure martiale du moderato
  • cellule en rythme
  • retour du thème
  • artiste soviétique
  • canzonetta allegro
  • vivacissimo ►
  • première
  • premières
  • musique
  • musiques

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 11
Langue Français

Extrait

Jeudi 17 et vendredi 18 novembre 2011 20h30 Palais de la Musique et des Congrès – Salle Erasme Orchestre philharmonique de Strasbourg KazukiYamadadirectionAugustinHadelichviolon Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 35Allegro moderato Canzonetta Allegro vivacissimo Dimitri Chostakovitch (1906-1975) Symphonie n°5 en ré mineur op. 47Moderato Allegretto Largo Allegro non troppo
33
44
1
Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 35 L’art de Tchaïkovski ne connaît aucune exclusive et tous les genres musicaux l’intéresseront, mais il considèrera «la symphonie comme la plus lyrique des formes musicales et la plus apte à exprimer ses sentimentsAu monde de la symphonie, ». on lui adjoindra tout simplement l’univers symphonique dans lequel il se révèla être un orchestrateur né. Si, entre 1866 et 1893, six symphonies verront le jour, l’essentiel de son œuvre concertante sera composée entre 1875 et 1879. Deux œuvres concertantes pour violon et orchestre précèderont leConcerto pour violon en ré majeur: laSérénade mélancolique en si bémol majeur op.26contemporaine (1875) duPremier concerto pour piano et orchestreet laValse-scherzo en ut majeur op.34 (1877). L’année 1877 est, sur le plan de la vie personnelle de Tchaïkovski, l’année de ses fiançailles et de son mariage. Le 6 juillet, en l’église Saint-Georges à Moscou, il épousa Antonina Ivanovna Milukova. Le lendemain, il écrivait à son frère Anatole: «Je mentirais cruellement si je te disais que je suis parfaitement heureux, que je me suis habitué à ma nouvelle situation, etc. Après une journée aussi affreuse que celle du 6 juillet, après cette interminable torture morale, on ne peut se rétablir aussi vite…» Trois semaines plus tard, il quittait définitivement son épouse. Cette " catastropheprévisible "eut pour conséquence immédiate une profonde détresse psychologique et mentale –il semble que Tchaïkovski ait tenté de se suicider– nécessitant «un changement complet de mode de vie». Avec l’aide financière de sa bienfaitrice, Madame von Meck, il quitta la Russie en compagnie de son frère. Après Berlin, Genève, Clarens, Paris, Florence, Rome, Venise, Vienne, Pise, il s’installa à nouveau à Clarens, au bord du lac Léman, et reçut la visite du violoniste Joseph Kotek, jeune musicien pour lequel Tchaïkovski avait composé la Valse-Scherzo lui fit découvrir laSymphonie espagnoled’Edouard Lalo. Sans le savoir, le compositeur français fut à l’origine duConcerto pour violon en ré majeurde Tchaïkovski. Dans une lettre à sa protectrice, Madame von Meck, il écrivit, le 15 mars 1878: «Connaissez-vous laSymphonie espagnolecompositeur du français Lalo ? Cette pièce a été popularisée par Sarasate, un violoniste à la mode. Elle est écrite pour violon et orchestre et consiste en cinq mouvements séparés, basés sur des motifs populaires espagnols. Cette œuvre m’a beaucoup plu. Beaucoup de fraîcheur, des rythmes piquants, de belles mélodies remarquablement harmonisées. Elle s’apparente aux autres œuvres que je connais de l’école française à laquelle appartient Lalo. De même que Léo Delibes et Bizet, il ne recherche pas la profondeur, mais il évite soigneusement la routine, cherche des formes nouvelles et se soucie davantage de la beauté musicale que de l’observation des règles établies, contrairement aux Allemands. Cette phalange de compositeurs français, apparue au cours des dernières années, promet beaucoup.» Deux jours plus tard, il entreprenait la composition de son Concerto qui sera terminé le 11 avril. LeConcerto pour violon en ré majeur op.35adopte, comme celui de Beethoven, de Brahms, de Prokofiev (op. 19) ou de Stravinsky, la tonalité de majeur«plus commode pour le violon». En trois mouvements, il est écrit pour deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, quatre cors, deux trompettes, timbales et cordes. Après l’énoncé du thème aux cordes, le soliste expose l’intégralité du
2
premier thème de l’Allegro moderatogracieusement. Cette mélodie souple, « enjouée, s’anime rapidement de tournures de virtuosité – triples croches, grands intervalles, paraphrases d’une cellule en rythme pointé». Puis le second thème rêveur et mélancolique, est à nouveau présenté par le soliste. Après lePiù mosso, le premier thème réapparaît dans toute sa puissance orchestrale avant que la cadence, placée avant la réexposition, ne conjugue les deux motifs principaux en accents virtuoses et périlleux : sauts d’intervalles, accords, arpèges, harmoniques, glissandos de sixtes. Dans une lettre, Madame von Meck fit part de son manque d’intérêt pour ce mouvement. Tchaïkovski lui répondit: «Certes, comme toute œuvre écrite pour permettre des démonstrations de virtuosité, elle contient beaucoup de choses froidement calculées, mais ces thèmes ne sont pas nés sous la contrainte, et tout le plan de ce mouvement m’est venu d’un seul coup et s’est déterminé spontanément. Je ne désespère pas vous voir l’aimer un jour. Remarquez aussi, chère amie, qu’il faut le jouer très doucement, comme un andante.» A l’origine, Tchaïkovski avait conçu un autre mouvement lent lequel suscita les réserves de Kotek. Se rangeant à cet avis, Tchaïkovski composa laCanzonetta ensol mineuret le mouvement lent initial devint, sous le nom deMéditation,la première du triptyque pour violon et piano constituant leSouvenir d’unlieu cher op. 42. Après une introduction aux vents, le violon solo muni d’une sourdine «chante une mélodie qui, tout en laissant transparaître un certain esprit russe par la nostalgie de son mode mineur, n’en est pas moins italienne par sa ligne très vocale et son grupetto caractéristique. » La flûte reprend le thème avec la clarinette en écho. La partie centrale n’apporte pas de contrastes particuliers et, après le retour du thème, le violon s’échappe sur un long trille. L’Allegro vivacissimofinal s’enchaîne et impose un rythme bondissant de style tzigane. Deux idées constituent le matériau thématique de ce mouvement. Le premier «par sa vivacité scintillante» n’est pas sans rappeler celui du finale du Concerto en mi mineur deMendelssohn. Le second est typiquement folklorique: « unedanse russe robuste, un peu lourde, dans laquelle on croit entendre, sur les temps forts, le claquement du talon ». Le mouvement s’achève par un feu d’artifices à l’élan dynamique irrésistible. Tchaïkovski dédia l’œuvre au célèbre Léopold Auer, lequel renonça temporairement à le jouer, le jugeant inexécutable. Il semble que la première n’ait pas eu lieu à New York, mais à Vienne, le 8 décembre 1881. Si la création enthousiasma le public, le critique Edouard Hanslick écrivit : «En écoutant le concerto de M. Tchaïkovski, on se prend pour la première fois à penser qu’il existe aussi des musiques que l’on peut entendre sentir mauvais”.» LeConcerto pour violon en ré majeur op. 35le premier concerto d’un sera compositeur russe à se maintenir au répertoire. Ensuite, seuls les concertos de Prokofiev (1917, puis 1935) parviendront à se maintenir au répertoire des solistes. Dimitri Chostakovitch (1906-1975) Symphonie n°5 en ré mineur op. 47A la différence de Tchaïkovski, l’art de Chostakovitch s’est exercé avec autant de profondeur et de science dans la musique de chambre (ses quinze quatuors à cordes) que dans la musique symphonique (ses quinze symphonies et ses six concertos). Par ailleurs, son œuvre est la plupart du temps associée à l’histoire
3
mouvementée de l’Union soviétique, aux conséquences de cette histoire sur sa vie personnelle et celle d’artiste. Dès 1925, il montra une maturité exceptionnelle avec la Première symphoniequi lui valut une reconnaissance immédiate de Bruno Walter, de Leopold Stokowski, d’Arturo Toscanini et d’Alban Berg qui lui adressa une lettre de félicitations. Les trois symphonies suivantes, composées entre 1927 et 1936 (n°2 en si majeur op. 14 « Octobre », n°3 en mi bémol majeur op. 20 « Premier mai », n°4 en ut mineur opu. 43) connaîtront moins de succès. Précisons que laQuatrième symphoniene sera créée qu’en 1961. L’année 1936 avait été marquée par la condamnation sans appel de l’opéraLady Macbeth de Mzenskde Chostakovitch. « Le compositeur ne s’est manifestement pas fixé pour tâche de donner ce que le public soviétique attend et cherche dans la musique. Il a fait comme exprès une musique à clefs en mélangeant toutes les sonorités pour que sa musique ne puisse atteindre que les esthètes-formalistes au goût malsain. Il est passé à côté de ce qu’exige la culture soviétique: chasser la grossièreté et la barbarie partout dans la vie soviétique… » Beaucoup de ceux qui se déclaraient de ses amis, l’évitèrent, et il s’attendait à être arrêté sur l’ordre de Staline. Pourtant, et malgré cette incroyable pression, il eut la force de se consacrer entièrement à la musique. LaQuatrième symphoniele témoignage de la réalité est tragique et le reflet de l’état psychique du compositeur. C’est dans ce contexte cauchemardesque qu’il écrivit saCinquième symphonie, entre avril et juillet 1937. (Les premières notes furent jetées sur le papier à musique, le 18 avril 1937.) Il séjournait à Gaspra en Crimée qui lui rappelait les jours heureux de son enfance. Il composa le troisième mouvement en trois jours, et certains thèmes lui apparurent en rêve. De retour à Moscou, il apprit que le mari de sa sœur Maria avait été arrêté et elle-même avait été déportée dans un camp de Sibérie. La partition fut terminée le 20 juillet. L’Union des Compositeurs de Leningrad exigea une audition, afin de décider si l’œuvre pouvait être donnée en public. Chostakovitch et Nikita Bogoslovski jouèrent la réduction pour piano à quatre mains. La création fut décidée pour le mois d’octobre, et c’est à cette occasion que Chostakovitch fit la connaissance d’un jeune chef d’orchestre, Evgueny Mravinski. Plus tard, Chostakovitch écrira : «Au cours de notre travail commun sur laCinquième symphonie, j’ai appris à très bien connaître Mravinski. Mais je dois avouer qu’au début, j’ai été un peu effrayé par sa méthode de travail. Je trouvais qu’il consacrait beaucoup trop de temps aux détails, et ne tenait ainsi pas assez compte de la conception d’ensemble. La moindre mesure, la moindre idée musicale lui faisaient problème; il voulait que je lui explique tout. Mais dès le cinquième jour de notre collaboration, j’ai reconnu le bien-fondé de cette méthode. Je me suis alors mis au travail beaucoup plus sérieusement, et j’ai pris modèle sur Mravinski. J’ai compris qu’un chef d’orchestre ne doit pas seulement chanter comme un rossignol. Le talent doit s’accompagner d’un travail dur et opiniâtre.» Le 21 novembre 1937, «Mravinski monta au pupitre d’un pas rapide et sûr, le visage impénétrable. Son attitude calme, mais impérieuse, ne pouvait qu’inspirer confiance aux musiciens et au public face à cette nouvelle œuvre. Dès les premières mesures, on sut que les espoirs ne seraient pas déçus. L’atmosphère changea du tout au tout : on cessa d’être à l’affût du sensationnel, car tout le monde comprit qu’on était en train d’assister à la naissance d’une grande œuvre profonde, empreinte d’une grande souffrance et d’une force immense…» Le succès fut éclatant et Mravinski brandit la partition, pour signifier que les applaudissements ne s’adressaient pas qu’à lui-même et aux musiciens, mais à l’auteur de cette musique. Il est évident que laCinquième symphonieune rupture avec les œuvres précédentes, car le langage s’est marque
4
simplifié et le cadre formel est bien délimité. De plus, elle avait lieu de satisfaire les officiels de l’Union des compositeurs et les politiques, car le finale est plein d’optimisme. Or, les dernières minutes laissent planer un doute sur cette ambiance qui ne pourrait être que de façade. Chostakovitch cita sans le nommer un critique soviétique selon lequel laCinquième symphonie« étaitla réponse pratique créative d’un artiste soviétique à une juste critique». Plus tard, Chostakovitch dira : «J’ai vu l’homme avec toutes ses expériences au centre de la composition…Dans le finale, les élans tragiquement tendus des mouvements précédents se résolvent dans l’optimisme et la joie de vivre.» Mais à la fin de sa vie et dansTémoignages, il affirme le contraire: «Je crois que tout le monde voit clairement ce qui se passe dans la Cinquième…c’est comme si quelqu’un vous frappait avec un bâton en disant "Votre travail, c’est de vous réjouir, votre travail, c’est de vous réjouir", et vous vous levez en titubant, et vous partez en maugréant "Notre travail c’est de nous réjouir, notre travail c’est de nous réjouir"». Quatre mouvements forment l’ossature de laCinquième symphonie en ré mineur op. 47est écrite pour un orchestre important: trois flûtes, deux hautbois, trois qui clarinettes, trois bassons dont un contrebasson, quatre cors, trois trompettes, trois trombones, un tuba, timbales, percussions, piano, célesta, deux harpes et cordes. LeModeratos’ouvre sur une franche attaque des cordes et culminera dans initial une marche mahlérienne à l’allure grotesque. Le mouvement suivant,Allegretto, est un scherzo grinçant, «assez souvent lourd et pesant». LeLargo, sommet de la symphonie, d’une douleur lancinante, s’apparente à un choral dont les lignes créent «une impression de mélancolie». Le finaleAllegro non troppo, lancé avec vigueur par les timbales, renoue avec l’allure martiale duModeratoet joue sur une ambiguïté flagrante. Est-il un acte de contrition ou le symbole du désespoir ? A l’étranger, laCinquième symphoniefut donnée pour la première fois à Paris, le 14 juillet 1938, lors d’un concert antifasciste et fut présentée sous le titre de «Chant de la Paix». Bibliographie Le lecteur pourra se reporter aux ouvrages suivants : Piotr Ilyitch Tchaïkovski, André Lischke, Fayard, 1993 Dimitri Chostakovitch, Krzysztof Meyer, Fayard, 1999 Chostakovitch et Staline, Solomon Volkov, Editions du Rocher, 2005Discographie Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 35 ·Milstein, Orchestre philharmonique de Vienne, direction Claudio Nathan Abbado (Deutsche Grammophon) ·Heifetz, Orchestre symphonique de Chicago, direction Fritz Reiner Jasha (BMG Living Stereo) Dimitri Chostakovitch (1906-1975) Symphonie n°5 en ré mineur op. 47
5
·philharmonique de Leningrad, direction Evgueny Mravinski (premier Orchestre enregistrement mondial du 27 mars 1938 (BMG/Melodiya 7421 583252) ·Amsterdam, direction Bernard Haitink (Decca 7421 583252) Concertgebouw ·philharmonique de New York, direction Leonard Bernstein (Sony Orchestre Classical)
6
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents