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LE GENRE COMME MIROIR DE LA DURABILITÉ UNE AUTRE VISION DU TRAVAIL ET DU PARCOURS DE VIE COMME CLÉ D'UNE SOCIÉTÉ RÉSILIENTE Analyse Juin 2011 Anne Snick, Coordinatrice asbl Flora Analyse n°6 1 DONNER LA PAROLE AUX FEMMES PRÉCARISÉES Cet article consacré au genre, au travail et à la durabilité a été rédigé dans une large mesure en co- production avec des groupes de femmes qui accèdent difficilement à l'emploi. La durabilité est liée à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion, aux processus participatifs ainsi qu'à l'attention prêtée aux générations futures.
  • perspective de gender mainstreaming, d'économie durable et de diversité
  • manque de participation socioculturelle chez les personnes précarisées
  • contrepoids au monopole du modèle de travail
  • dimension sociale
  • dimensions sociales
  • durabilité
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Langue Français

Extrait


LE GENRE COMME MIROIR DE LA DURABILITÉ
UNE AUTRE VISION DU TRAVAIL ET DU PARCOURS DE VIE
COMME CLÉ D’UNE SOCIÉTÉ RÉSILIENTE
Analyse
Juin 2011
Anne Snick, Coordinatrice asbl
Flora

DONNER LA PAROLE AUX FEMMES PRÉCARISÉES
Cet article consacré au genre, au travail et à la durabilité a été rédigé dans une large mesure en co-
production avec des groupes de femmes qui accèdent difficilement à l’emploi. La durabilité est liée à
la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, aux processus participatifs ainsi qu’à l’attention prêtée aux
générations futures. Cependant, trop souvent encore, les femmes précarisées ne sont pas
impliquées dans les décisions qui les concernent, notamment sur la manière dont elles doivent
améliorer leur situation, trouver un emploi ou organiser la prise en charge des enfants. Le savoir
scientifique sur l’univers des femmes précarisées se base encore trop rarement sur leur
interprétation et leurs besoins réels. Dès lors, elles sont exclues du processus de connaissance et de
construction du savoir. Elles sont réduites à un « objet » du savoir et de l’action, ce qui se traduit par
un sentiment profond d’impuissance. Il n’est alors pas étonnant que la distance n’ait pas été
comblée. Et ce malgré des années de lutte contre la pauvreté.
L’asbl Flora propose un modèle de connaissance, autrement nommé épistémologie, qui inclut ces
femmes et leur interprétation de leur propre univers et les besoins, dans un système respectueux
des positions de chacun, où l’expertise de l’autre est reconnue. En partant de la rencontre avec celui
qui est exclu du système, on interroge les théories de la connaissance classiques et on établit un
savoir sur la base d’autres notions fondamentales telles que la co-construction. Seule, la rencontre
avec l’Autre vulnérable (Levinas, 1977) permet de développer une connaissance pertinente de ce qui
serait « juste » pour une société plus durable et équitable.
Concrètement, Flora travaille avec un réseau fédéral d’associations qui défendent activement
l’insertion socioprofessionnelle des femmes (et hommes) défavorisées. La mission de Flora consiste
à lancer des initiatives collectives, dans une perspective de gender mainstreaming, d’économie
durable et de diversité, pour encourager l’égalité entre tous les groupes d’hommes et des femmes.
(voir le site www.florainfo.be).


Analyse n°6 1
Les associations qui participent aux projets de Flora, sont des structures très diverses : services de
quartier et de proximité, ateliers sociaux, centres de formation, etc. Ce qui les unit, c’est leur volonté
de partager des connaissances, des expériences, un savoir-faire, des interrogations et des réflexions.
Flora développe des recherches-actions au cours desquelles des femmes peu scolarisées sont
approchées et soutenues en tant que co-expertes. L’expertise développée grâce à ce processus de
« co-construction du savoir » porte non seulement sur les besoins et les compétences de ces
groupes précarisés mais également sur les mécanismes d’exclusion structurels et culturels. Cette
expertise permet de construire un plaidoyer politique (advocacy) mais également d’élaborer plus
largement un travail de sensibilisation auprès d’acteurs plus diversifiés. Par son fonctionnement
fédéral, Flora profite d’une vue d’ensemble sur les mécanismes d’exclusion dont l’origine est bien
souvent dépendante d’un contexte structurel et pas d’un contexte spécifique (notamment régional :
flamand, bruxellois ou wallon).
Figure 1. Les domaines d’expertise de Flora


Travail,
Genre
Economie
Égalité des
durable
chances L'expertise spécifique de Flora se
Société situe à l'intersection de ces 3
durable, thèmes, et dans la collaboration au
Lutte niveau fédéral.
contre
l’exclusion



Flora adopte une approche multi-niveau.

Au niveau micro, elle développe des actions pour permettre aux femmes peu scolarisées de mieux maîtriser
leur situation. Concrètement, ces actions se traduisent par des recherches-actions ou des projets relatifs à
l’empowerment et à la participation.

Les organisations issues d’un secteur spécifique, tel que l’insertion socioprofessionnelle ou la participation
culturelle œuvrent généralement sur base d’une vision bien déterminée de la mise à l’emploi, avec des
objectifs inhérents au secteur et des indicateurs de résultats à la clé. De ce fait, les thèmes transversaux
comme l’égalité en termes de genre, la durabilité et la lutte contre la pauvreté risquent d’être relégués au
second plan. Au niveau méso, Flora offre donc à ces organisations une plateforme d’échange et de
renforcement des compétences autour de ces thématiques.

De surcroît, Flora agit sur le plan macro pour accroître la visibilité sociale du public cible et renforcer son
impact sur la politique en transmettant la connaissance et l’expertise ainsi construites dans les milieux
universitaire, économique et politique.


Analyse n°6 2
UNE ANALYSE FONDAMENTALE
Un modèle économique trop dominant
Difficile à nier, aujourd’hui, le travail est perçu de façon simpliste sur base de sa fonction au sein
d’une économie capitaliste. Depuis peu cependant, les consciences s’éveillent. On entend parler
d’un besoin d’une trajectoire plus durable pour la société. Mais le cadre économique est
insuffisamment remis en question. Lorsqu’on appréhende le développement durable comme un
concept politique, on observe qu’il est toujours interprété selon des positions nuancées d’intérêt, et
que reste une orientation unilatérale vers des résultats financiers en tant qu’objectifs de
l’entreprise. Le concept du « triple bottom line » (3P) : people, planet, profit (ndt : les gens, la planète
et le profit), souvent utilisé dans le cadre de la « responsabilité sociétale des entreprises (RSE) », le
montre bien. Il est bien prévu que le business ne peut être durable que si des résultats écologiques
et sociaux sont également recherchés outre les résultats financiers. Toutefois, pour être
concurrentielles, les entreprises doivent fonctionner avec des coûts aussi faibles que possible, avec
comme conséquence un impact préjudiciable sur le plan social ou écologique.
La finalité de la dimension économique du développement durable reste donc formulée en termes
de profit, et non en termes de prosperity. Même les stratégies qui visent plus particulièrement la
dimension sociale s’appuient encore considérablement sur des concepts enracinés dans le modèle
économique dominant. L’un de ces concepts est l’intégration (mainstreaming) du genre dans les
projets d’associations actives dans l’insertion socioprofessionnelle. Le Fonds social européen, qui
prévoit des moyens pour réaliser la Stratégie européenne pour l’emploi, impose ainsi le genre
comme critère obligatoire : quiconque est actif en matière d’activation et d’emploi doit être
« sensible à la dimension du genre ». Toutefois, la façon superficielle dont le concept du genre est
traité ne contribue pas toujours à renforcer l’égalité des chances. A contrario, elle conduit parfois à
creuser le fossé social. Prendre en considération les aspects sociaux des questions d’emploi requiert
donc également un cadre de connaissance qui permet de comprendre et de rectifier « l’injustice »
inhérente aux agissements économiques classiques.
La dimension sociale pose problème
La crise financière de 2009 montre qu’en recherchant le profit maximum à court terme, une
entreprise n’est pas rentable à long terme. C’est pourquoi la durabilité de la dimension économique
figure en bonne place dans l’agenda politique. Avec le réchauffement climatique, la dimension
écologique est également placée au centre des discussions. Les entreprises, les ONG et les pouvoirs
publics prennent beaucoup d’initiatives en vue d’encourager une gestion durable des ressources
financières et naturelles.
La dimension sociale par contre pose problème. Souvent, on se contente de fixer son attention sur
les relations nord-sud. Les entreprises s’engagent à ne pas acheter des produits qui sont fabriqués
dans des circonstances avilissantes ou qui sont issus de pays où les droits des travailleurs sont
ba

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