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LAP 2003/2004 CH V  CHAPITRE V      : L’Etat et ses fonctions dans l’ économie    Section I      : ETAT ET P OUVOIRS P UBLICS : D ÉFINITION ET M OYENS D’ACTION II  ––    Q Quu’’eesst­t­ccee  qquuee  ll’’ÉÉtatatt   B –  Définitions Pour   l’économiste,   l’État   représente,   au   sens   strict,   l’administration   publique   centrale,  l’administration compétente pour l’ensemble du territoire (les ministères, le gouvernement, et  leurs services techniques, le Parlement, les organes de contrôle (inspection des finances, Cour  des   comptes),   les   autorités   administratives   indépendantes   (CSA,   le   médiateur   de   la  République), les organes juridictionnels (Conseil constitutionnel, Conseil d’ État)). Au sens large, c’est l’administration centrale et la S écurité sociale. Remarques : - Pour les comptables nationaux (INSEE), l’État est une administration publique : APU  centrale ; les autres APU sont les collectivités territoriales, les organismes de Sécurité  sociale. - Lorsqu’il raisonne, l’économiste assimile le plus souvent l’État au gouvernement car ce  dernier   est   l’institution   chargée   de   définir   et   de   mettre   en   œuvre   les   politiques  économiques. A –  Les fonctions de l’ État Il existe 3 fonctions dans la typologie de RICHARD MUSGRAVE (Théorie des finances publiques   ­ 1959) • Fonction de production et d’allocation des ressources  : l’État produit des services  non   marchands   (administrations)   et   des   biens   et   services   marchands   (entreprises  publiques).   Pour   cela,   l’État   alloue   des   ressources   aux   administrations   et   aux  entreprises publiques. • Fonction de redistribution : l’État effectue des prélèvements sur les revenus et verse  des prestations et des subventions. • Fonction de régulation ou de stabilisation : l’État a pour mission de réguler l’activité  économique,   d’une   part,   en   menant   des   politiques   conjoncturelles  à   court   terme  (exemple : relancer l’activité en cas de ralentissement ou de récession (politiques de  “ go ”)   ou   au   contraire   freiner   cette   activité   en   cas   de   surchauffe   (politiques   de  “ stop ”)). L’objectif de ses politiques est de défendre les grands équilibres macro­ économiques   (croissance,   plein­emploi,   stabilit é   des   prix,  équilibre   extérieur,   du  1 /  17 L’Etat et ses Fonctions dans l’Economie LAP 2003/2004 CH V commerce   extérieur).   Cette   fonction   de   régulation   peut   aussi  être  étendue   aux  politiques structurelles à long terme : visant à agir sur les structures de l’économie  (éléments stables et durables), sur les r ègles durables d’organisation de l’ économie. Remarques : - La typologie de MUSGRAVE est très controversée dans la mesure où les trois fonctions ne  sont pas toujours clairement distinctes. Dans les années 60, un débat a opposé Samuelson  et MUSGRAVE sur cette question. En effet, la fonction de régulation s’opère au travers des  dépenses et des prélèvements ce qui affecte la fonction de redistribution et la fonction  d’allocation des ressources. Par exemple, les ressources des administrations pourront être  réduites suite  à des mesures de rigueur budg étaire. - Cette typologie peut être utilisée pour situer les différentes écoles de pensée. Par exemple,  les libéraux récusent toute fonction de régulation dévolue à l’État. Alors qu’au contraire,  les keynésiens insistent lourdement sur cette fonction. Enfin, cette typologie peut être  utilisée pour analyser l’ évolution dans le temps du r ôle de l’ État. B –  Évolution du rôle et des fonctions de l’ État e1 –  De l’Ancien Régime au XIX siècle C’est l’ère de l’État non interventionniste. L’État est proche de ce que les libéraux appellent  “ l’État gendarme ” ou l’État minimal dont le rôle se résume aux fonctions régaliennes :  assurer la s écurité int érieure et ext érieure et administrer la justice (police, arm ée, justice). e2 –  De la fin du XIX siècle à 1914 La fonction d’allocation des ressources se développe avec le développement de l’offre de  biens collectifs, de services publics ( éducation, école). 3 – Entre les deux guerres et surtout après 1945 La fonction de redistribution et de régulation de l’économie devient prépondérante avec le  triomphe des id ées keyn ésiennes. C –   Les finances publiques   : moyens d’action des pouvoirs publics  A –  Le budget de l’État Le budget de l’État est l’ensemble des comptes qui décrivent pour une année civile toutes les  dépenses et toutes les recettes de l’ État, les comptes de la S écurité sociale ne faisant pas partie   du budget. Le budget de l’État en France constitue la partie comptable de la loi de finances.  erLa loi organique du 1  août 2001 (LOLF) réforme profondément l’ordonnance du 2 janvier  1959 portant loi organique relative aux lois de finances qui fixait jusque là la constitution  financière de la France. La mise en œuvre de la nouvelle loi doit s’étendre sur quatre ans  (2002 ­ 2005). La loi  de finances  de 2006 sera la  première à appliquer  l’intégralité   du  dispositif prévu par la LOLF. Suivant l’art. 1 de la LOLF, « les lois de finances déterminent  pour un exercice (une ann ée civile) la nature, le montant et l’affectation des ressources et des   2 /  17 L’Etat et ses Fonctions dans l’Economie LAP 2003/2004 CH V charges de l’État ainsi que l’équilibre budgétaire et financier qui en résulte. Elles tiennent   compte   d’un  équilibre  économique   défini,   ainsi   que   des   objectifs   et   des   résultats   des   programmes qu’elles d éterminent. » On distingue plusieurs lois de finances : - la loi de finances de l’année ou initiale (LFI) qui prévoit et autorise pour chaque année  civile l’ensemble des ressources et des charges de l’ État. - les lois de finances rectificatives (LFR) ou “ collectif budgétaire ” qui modifie en cours  d’année les dispositions de la loi de finances initiale. - la   loi   de   règlement   qui   constate   les   résultats   d’exécution   de   chaque   année   civile   et  approuve les différences entre ces résultats et les prévisions de la loi de finances initiale  modifiée par d’ éventuelles lois de finances rectificatives. - les lois éventuellement adoptées en urgence : si la loi de finances n’a pu être promulguée  avant le d ébut de l’exercice (art. 47­C  ; art. 45­LOLF) Quatre principes gouvernent le budget : - l’universalité (non­affectation)   :   aucune   recette   n’est   a   priori  affectée  à   une   dépense  particulière. - l’annualité : l’autorisation de percevoir des impôts pour effectuer des dépenses ne peut  être qu’annuelle. - l’unité : l’ensemble des dépenses et des recettes doit être présenté dans un document  unique. - la sp écialité : les d épenses sont examin ées par le Parlement de fa çon d étaillée. B –  Les dépenses publiques 1 – Définition Les   dépenses   publiques   correspondent   aux   sommes   dépensées   par   les   APU   :   l’État,   les  collectivités territoriales et la S écurité sociale. Instituées par la LOLF dans la perspective d’un budget regroupant les d épenses par objectif et  non plus par nature, les dépenses sont présentées dans le cadre de programmes qui sont les  composantes des missions. Les programmes constituent, après ces dernières, le deuxième  niveau dans la nomenclature de regroupement des cr édits. Art. 7­LOLF  : «  Un programme regroupe les cr édits destin és à mettre en œuvre une action ou   un ensemble cohérent d’actions relevant d’un même ministère et auquel sont associés des  objectifs   précis,  définis   en  fonction   de  finalité   d’intérêt  général,  ainsi  que  des  résultats  attendus et faisant l’objet d’une  évaluation. » En outre, la LOLF pr écise que «  les cr édits sont sp écialisés par programme ou par dotation.  » Nouvelle unité de spécialisation budgétaire : les 100 à 150 programmes appelés à succéder  aux   850   chapitres   budgétaires   constituent   ainsi   la   structure   de   base   de   la   nouvelle  nomenclature budg étaire. 2 – Évolution Depuis un siècle, l’accroissement du poids des dépenses publiques dans le PIB est spectaculaire : le  erapport est passé de 15 % au début du XX  siècle à plus de 55 % aujourd’hui. On note cependant des  3 /  17 L’Etat et ses Fonctions dans l’Economie LAP 2003/2004 CH V différences suivant les pays : la proportion est plus faible dans les pays anglo­saxons (USA : 33 %,  mais il faut noter qu’une grande partie des dépenses sociales est privatisée), mais plus forte dans les  pays scandinaves (environ 66 %). 3 – Explications b –  La loi de  WAGNER : l’effet de fatalit é Le constat d’une augmentation des dépenses publiques dans le PIB a été posé dès la fin du  e XIX   siècle par un économiste allemand  ADOLPHE WAGNER  qui a énoncé une loi : la loi de  Wagner ou de l’effet de fatalité (1880) : sur le long terme, les dépenses publiques augmentent  plus vite que la production privée, c’est­à­dire qu’en longue p ériode, les dépenses publiques  augmentent plus vite que le PIB ; en d’autres termes, l’élasticité des dépenses publiques par  rapport au revenu national est sup érieure à l’unit é. La croissance  économique et le d éveloppement qui l’accompagne nécessitent une intervention   accrue de l’ État. En effet  : - La   croissance   économique   s’accompagne   d’une   industrialisation   et   d’une  complexification croissante de l’économie que l’État doit gérer. Cela se traduit par une  augmentation des dépenses liées à la production de biens collectifs (éclairage, services  publics urbains, maintien de l’ordre, construction d’infrastructures). - La croissance économique s’accompagne également d’une hausse du niveau de vie de la  population  qui entraîne  une augmentation  de la  demande  de services  non­marchands   fournis par l’État (éducation, culture, santé, loisirs, etc.…). (cf. loi d’Engel : lorsque le  revenu des ménages augmente, la part dans leur budget des dépenses consacrée aux biens  dits sup érieurs s’accro ît). c –  Limites de la loi de
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