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Faut-il attendre d'être devant une classe pour apprendre le métier ...

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Didactique Faut-il attendre d’être devant une classe pour apprendre le métier de professeur de ses ?
Christian RENARD, responsable de la formation de SES à l’IUFM de Franche-Comté
l est tentant pour un candidat au Capes de «procéder par efIforts jusqu’au mois de mars sur la ordre »en concentrant ses préparation des dissertations d’éco-nomie et de sciences sociales, puis de s’attaquer à la préparation des épreuves orales (les mathématiques, l’exposé et cette bizarrerie dénom-mée ESD), enfin en septembre, une fois nommé professeur stagiaire, d’envisager de se préparer à ensei-gner les SES et surtout à rencontrer les élèves, pour ne pas dire «faire face à la classe».
UNE TENTATION ET SES JUSTIFICATIONS
Cette pratique peut être justifiée par deux conceptions pédagogiques. Si l’on adopte une «pédagogie par objectifs »(PPO), il convient en effet de déterminer des objectifs intermé-diaires en amont de l’objectif final; et pour atteindre chacun de ces objec-tifs intermédiaires, il convient de dis-tinguer une série d’objectifs spéci-fiques qui réduiront les obstacles en petites difficultés aisément surmon-tables. Cette conception cartésienne et taylorienne de l’enseignement est le plus souvent ignorée ou rejetéea prioridans l’enseignement général en France, en SES en particulier. Tou-tefois, la critique qui en est faite est souvent superficielle et «jette le bébé 1 avec l’eau du bain» .
Le plus souvent cette répartition en trois temps de la préparation s’ac-commode assez bien avec une conception traditionnelle (expositive) de l’enseignement. Il suffirait à l’en-seignant d’exposer des connaissances « dehaut niveau» de façon claire et structurée, et à l’étudiant un mini-mum d’attention pour que ce dernier puisse à son tour exposer les mêmes connaissances de façon aussi claire et structurée. C’est d’ailleurs cette conception qui est choisie majoritai-rement par les PLC1 de SES lors-qu’on leur demande de classer diffé-rents items d’un Q-Sort le jour de la rentrée (voir document en annexe). Cette conception va de pair avec la représentation selon laquelle celui qui apprend doit accumuler des connais-sances dans son cerveau, imaginé comme une sorte de récipient à rem-plir. Elle s’accorde également avec l’idée selon laquelle enseigner est un art et non une profession caractéri-sée par des compétences à apprendre. Ainsi justifiée, cette pratique peut être encore renforcée par certains faits. Cette pratique peut être adoptée parce qu’elle permet de réussir. Qui ne peut citer le cas d’un candidat heureux, « tombé »à l’écrit sur le sujet dont son bon professeur (un peu devin) venait d’exposer une synthèse claire et structurée. Avec un peu de « chance »,ce même candidat a pu tirer un sujet «de leçon» bien cor-rigé précédemment par son profes-
seur, décidément exceptionnel! à la rentrée, on ne voit pas pourquoi notre candidat devenu professeur stagiaire ne reproduirait pas avec ses élèves un système qui lui a si bien réussi! Certains enseignants de ce type avan-cent dans leur carrière sans rencon-trer de gros problèmes: la courbe de Gauss des notes de leurs élèves est très «normale ».D’autres sont confrontés à des difficultés, la for-mation des PLC2 pourra peut-être y remédier si elle est bien conçue comme un enseignement en alter-nance.
ARTICULER LES DIFFÉRENTS APPRENTISSAGES
Depuis sa création, la formation des PLC1 de SES à Besançon repose sur le pari inverse:c’est en se prépa-rant au métier de professeur de SES que l’on peut réussir les épreuves du Capes.Si la pédagogie de projet a une occasion d’être pra-tiquée, c’est bien dans ce cas. Évi-demment, ce pari est risqué et pour-rait difficilement être tenu dans d’autres disciplines. Il suppose une
z 1.L’apport essentiel de l’analyse par objectif est de raisonner du point de vue de l’élève: de quoi devra-t-il être capable? En remplaçant l’opposition savoir / savoir-fairenon pertinente par la distinction objectif / contenu.Admettre cela, n’implique pas forcément de tomber dans les excès de la PPO.
DEES 112/ JUIN1998. 29
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