Le développement en Amérique Latine

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• Publié par: porthos
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CHAPITRE 4 : ORGUEIL ET DESILLUSIONS.

LES DEVELOPPEMENTS EN AMERIQUE LATINE

Un demi-siècle après les Etats-Unis, l'Amérique latine connaît une histoire économique assez chaotique, celle d'économies dominées. Ainsi l'Argentine sombre

dans le sous-développement après avoir été un pays parmi les plus prospères de la planète avant la guerre. Est-ce une fatalité ? Ou faut-il croire, comme Raul

Prebisch et Celso Furtado, que le sous-développement de l'Amérique latine est le sous-produit du développement industriel de l'Europe et des Etats-Unis?

Trois modèles se sont succédés :

- de l’indépendance à la crise des années 1930, l’Amérique latine est la grande pourvoyeuse de matières premières de l’Europe

- de la crise des années 1930 aux années 1970, on a l’éclosion des modèles inspirés à la fois des solutions américaines de l’époque de Roosevelt mais

aussi de certaines dérives européennes

-

des solutions libérales depuis les années 1970

I/ LE PREMIER MODELE : DES ANNEES 1820 AUX ANNEES 1920 : UN SIECLE DE REFERENCE LIBERALE ET D'EXTRAVERSION

ECONOMIQUE

Le XIXème siècle est celui du libéralisme, en Amérique latine aussi, malgré bien des réticences et des résistances.

1/ Partout la gestion de l'indépendance fut délicate

►

Le caudillisme caractérise la vie politique de l'Amérique espagnole

Il est né des réalités sociales de l'Amérique hispanique et du système foncier :

- le propriétaire a besoin de main-d'oeuvre alors que celle-ci a besoin de protecteur dans des pays où l'administration est absente ; se mettent en place

ainsi des logiques clientélistes.

- les circonstances de l'indépendance sont favorables à ces propriétaires (souvent des chefs de guerre) qui peuvent affirmer leur puissance et construire

des réseaux clientélistes

Leur rôle est ambigu:

- certains participent à la balkanisation du continent comme en Amérique centrale

- d'autres comme Rosas

(dictateur argentin de 1829 à 1852) permettent le maintien d'unités nationales.

Ils ont aussi créé ou entretenu la violence.

Ils sont à l’origine des systèmes fédéraux que les Etats, soucieux de ménager les puissances locales, ont installés.

- La guerre, civile ou internationale, est la conséquence de ces éléments :

- aucun pays n'y a échappé pendant le XIXème.

- elle n'a pas favorisé la prospérité

économique en rendant chaotique la vie politique

►

Au sortir des guerres d'indépendance, la situation économique est désastreuse

La disparition de l'administration espagnole et notamment de la puissante administration fiscale a désorganisé durablement le système administratif et contraint

les nouveaux Etats aux emprunts extérieurs.

Les indépendances ont des conséquences problématiques : pillages, transports affectés …

2/

De 1880 à 1914 les pays d'Amérique latine s'intègrent de manière un peu désordonnée dans la DIT

L’impulsion internationale est décisive notamment du fait de l’essor industriel de l’Europe. Cette dynamique repose sur quatre éléments :

►

La mise en valeur agricole

Elle est motrice par les activités d'amont ou d'aval qu'elle entraîne.

Les éveils nationaux que cette dynamique déclenche sont très inégalement distribués :

-le Brésil bénéficie de la précocité de sa stabilisation politique, de son potentiel démographique. Ses atouts sont :

le coton, le cacao , le caoutchouc, le

café (les exportations de café sont multipliées par 4 entre 1870 et 1900)

- l'Argentine: l'équilibre bascule au profit de La Pampa et Buenos Aires au détriment des vieilles vallées andines ; les exportations de laine passent de

16 000 tonnes en 1840 à 200 000 tonnes en 1890

- les pays miniers (Pérou, Bolivie, Chili, Mexique) connaissent une évolution plus chaotique en raison de

la plus grande variabilité des prix ou de l'épuisement de telle ou telle mine.

►

Le rôle des investissements étrangers : la prospérité et les perpectives de profit attirent les investissements étrangers, essentiellement britanniques

notamment dans les transports

C'est à Londres par exemple qu'est fondée en 1873 la Ferrocarril Impérial Mexico.

Les réseaux construits dans des perspectives de profit rapide (2500 à 33000 km en Argentine de 1880 à 1914) accumulent bien des défauts :

-Manque de cohérence d'ensemble

-Distribution régionale inégale

-Investissement réduit

-Matériel roulant médiocre

-Ecartements différents des voies

►

Une nouvelle vague d’immigration : l'immigration européenne de la fin du XIXème siècle est très inégalement distribuée :