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Le financement de l'innovation : le Private-equity européen et ...

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Le financement de l’innovation : le Private-equity européen et français en question(s)  Retard, décrochage, déclin. Depuis deux ans, les gouvernements européens ont pris conscience de la perte compétitivité de l’Europe face aux Etats-Unis mais aussi vis-à-vis des pays émergents comme l’Inde et la Chine. Certes si le diagnostic sur l’ampleur de la perte de la compétitivité de l’industrie européenne diffère selon les sources, toutes pointent l’insuffisance des efforts européens en matière de recherche et développement. Alors que la compétitivité d’une économie dépend essentiellement de sa capacité à innover, l’Europe investit insuffisamment dans l’innovation et l’on sait aujourd’hui que les objectifs de la stratégie de Lisbonne qui visait à faire de l’Europe en 2010 l’économie la plus innovante du monde ne seront pas atteints. Dans un récent rapport, la Commission Européenne (2005) note ainsi : « le taux de croissance de l’intensité de Recherche et Développement (+0,7% par an entre 2000 et 2003) est loin d’être suffisant pour atteindre l’objectif de 3% du PIB . En effet, si ce rythme se maintient, l’Europe atteindra en 2010 une intensité en R&D de seulement 2,20% en 2010. Tout ceci est préoccupant. En effet, en dépit de la tertiarisation croissante des économies, l’industrie reste le principal vecteur de croissance économique et d’emplois.  De son côté, la France investit trop peu en recherche et développement pour faire face à une concurrence dorénavant mondiale dans de nombreux secteurs. Aujourd’hui, son industrie française est mal armée pour faire face au remodelage des flux économiques. La compétitivité de la France s’érode dans des secteurs où elle est historiquement compétitive. En dehors de l’industrie du luxe, l’industrie française exporte relativement peu dans les pays émergents. Elle ne produit plus les biens ayant une dynamique mondiale forte et à forte composante technologique ; elle est également peu présente dans les technologies d’avenir comme la biotechnologie ou les nanotechnologies.  Pour régénérer le tissu industriel européen et français, il faut agir prioritairement sur le niveau des dépenses privées dans la R&D. Alors que la part des investissements privés dans les dépenses domestiques de R&D se situe respectivement à 63,1 % aux Etats-Unis et 73,9 % au Japon, au niveau européen, seulement 55,6% des dépenses de R&D sont financées par le secteur public. Plus significatif des problèmes européens, l’effort privé en matière de R&D diminue puisque l’on observe une baisse de 0,6 % de la contribution du secteur privé au financement de la R&D entre 2000 et 2003 1 .  L’un des enjeux pour l’Europe (et de la France) est de faciliter l’émergence puis le 2 développement de ces PME innovantes car elles représentent le tissu économique de demain. L’environnement réglementaire et institutionnel, l’esprit d’entreprendre, l’intensité de la concurrence ou encore le contexte économique ont un impact sur le taux de natalité des entreprises. Si l’on veut agir sur le vivier de PME innovantes, une réflexion sur le financement de ces jeunes entreprises est nécessaire. En effet, si le volet financier n’est pas une condition suffisante pour créer une entreprise, cela reste une condition nécessaire.  Plus particulièrement, nous nous focaliserons sur le rôle du capital investissement comme catalyseur de l’innovation. Activité récente, le capital investissement est aujourd’hui au cœur                                                 1  Notons que l’agenda de Lisbonne prévoyait qu’en 2010, deux tiers des dépenses de R&D serait financé par le secteur privé . 2  Comme le souligne dans ses propositions le groupe de travail FutuRIS, le développement des PME innovantes s’insère dans une réflexion plus large englobant la promotion d’une culture entrepreneuriale, le développement de partenariats pour faciliter l’accès aux compétences, un remodelage de la politique d’incitation fiscale et l’adaptation de l’environnement juridique et réglementaire afin de le rendre plus favorable à l’innovation.
 
 
du financement de ces entreprises.  l’échelle internationale, le niveau des montants levés par le capital investissement s’élevait en 2004 à 2241 milliards d’Euros dans le monde.  eux seuls, les Etats-Unis concentrent 72% du capital investissement mondial. Souvent loué pour sa longue tradition en la matière, le décollage du private equity est pourtant récent aux Etats-Unis : il date du début des années 80 avec la mise en place de mesures incitatives de la part du gouvernement américain notamment la levée des restrictions pesant sur les fonds de pension en matière d’investissement risqué « prudent man rule  (Lerner & Gompers 2001).  Aujourd’hui, le capital investissement européen se développe selon une dynamique différente de celle observée aux Etats-Unis avec une part plus importante des opérations de rachat et de transmission dans les pays européens. En France, les opérations de transmission et de LBO ont représenté 71 % des investissements en 2004 alors que les opérations d’amorçage et de développement représentent seulement 19% des opérations en Europe. On peut se demander si le capital investissement français mais aussi européen remplit sa mission de catalyseur de l’innovation ? En effet, les opérations de transmission et de rachat visent moins à stimuler l’innovation qu’à créer de la valeur dans une entreprise en procédant à une réorganisation de ses actifs. Comment dès lors interpréter cette relative spécialisation du capital investissement européen et français dans les opérations de rachat et de transmission vis-à-vis du financement de l'innovation ?  Pour répondre à cette question, il faut revenir aux fondamentaux du capital investissement. En effet, les trajectoires de plus en plus contrastées du capital investissement européen et américain s’expliquent par les acteurs au centre du capital investissement. Historiquement, le capital investissement américain a été fondé par des investisseurs ayant une forte culture entreprenariale. Pour ces investisseurs individuels, il s’agissait d’engager des capitaux dans des activités potentiellement rémunératrices mais risquées. En résumé, la naissance du capital investissement correspond à l’essence même du capitalisme. Certes, le capital investissement américain s’est structuré ces dernières années, de nouveaux acteurs issus de la sphère financière ont structuré le marché : les fonds de pension ont modifié les pratiques dans le capital investissement en multipliant les stratégies financières basées sur l’endettement. Pour autant, la composante entrepreneuriale  reste prégnante dans le capital investissement américain et consubstantielle au développement du capitalisme américain .  Pour l’Europe, la genèse du capital investissement s’est déroulée différemment. En forçant le trait, le capital investissement s’est développé autour d’une logique financière peu par sa composante entrepreneuriale. C’est là une différence fondamentale que l’on cherche à expliciter dans cet article autour de trois points. Le premier point décrit les fondamentaux de l’économie du capital investissement. Le second point aborde les développements récents du capital investissement aux Etats-Unis. Le troisième point aborde le niveau de développement du capital investissement en Europe et en France et évalue l’impact des initiatives récentes visant à favoriser le capital investissement en France.  (a)  L’économie du capital investissement   Définition du capital investissement  Dans une économie où l’innovation est un facteur important en vue de construire un avantage comparatif, les investisseurs en capital sont des intermédiaires importants pour de jeunes entreprises innovantes. Ces entreprises ne sont pas en phase de production mais en amont du processus au début de leur existence voir à l’état de projet et ne peuvent compter sur les
 
 
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