PE02 book Page Mercredi juin
11 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

PE02 book Page Mercredi juin

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
11 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

PE02_09.book Page 366 Mercredi, 3. juin 2009 10:21 10

  • politique étrangère

  • actuel président de la federal reserve

  • reconnaissance des cercles vicieux

  • système financier

  • crise

  • turation du système bancaire

  • crise actuelle

  • accroissement de la dette publique


Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 juin 2009
Nombre de lectures 37
Langue Français

Extrait

PE02_09.book Page 366 Mercredi, 3. juin 2009 10:21 10PE02_09.book Page 367 Mercredi, 3. juin 2009 10:21 10
politique étrangère l 2:200
1929-1990-2008: les leçons des crises passées
face à la crise actuelle
pa Pierre-Noël Girau
Pierre-Noël Giraud est professeur d’économie à l’École des Mines, ParisTech, et à
l’Université de Paris-Dauphine. Ses travaux portent sur la globalisation des entreprises et
de la finance, et sur le développement durable.
Lacrise de 1929, lacrise japonaise desannées 1990, génèrent leurs leçons
en politique intérieure. D’abord l’obligation de prendre très au sérieux les
menaces de crises systémiques, et les premières mesures à leur opposer :
injection de liquidités, pur, du système financier, relance budgétaire... Elles
ont aussi leurs leçons en matière de coordination internationale, au premie
chef sur lesaxes possibles de réforme du système financier: liberté de mou
vement descapitaux, oucloisonnement de la finance.
politique étrangère
L’intérêt d’une comparaison entre la crise financière et économiqu
actuelle et la crise mondiale déclenchée en 1929 à Wall Street, ou la cris
japonaise desannées 1990, réside dans le fait que les politiques économi-
ques d’aujourd’hui sont, pour l’essentiel, issues des leçons tirées de ce
deuxprécédents.Ilestpourtantcertainquelacrisede2008-2009estspéci-
fique,au moins parcertainsaspects qui peuvent s’avérer importants.Ce
différences constituent assez naturellement des zones d’ombre pour la
politique économique, zones qu’il convient d’identifier pour éviter le
traversquel’onprêtesouventauxétats-majorsmilitaires:commencerune
guerreavec lesconcepts victorieux de la dernière.
On distinguera ici d’entrée deux grands domaines de la politiqu
économique: la politique intérieure et la coordination entre États. C’est
danslapremièrequelesleçonslesplusfortesontétéretenues,etellesson
dansl’ensembleadaptéesàlasituationprésente.S’agissantdelacoordina
tionentreÉtats,lesenjeuxcommelessolutionssemblentnettementmoin
(bien) maîtrisés.
367
rsrese--9dtes
REPÈRESPE02_09.book Page 368 Mercredi, 3. juin 2009 10:21 10
politique étrangère l 2:200
Les leçons de politique intérieure
Lesdeuxprincipalesleçonsdelacrisede1929ontététiréesdèslesannée
1930 par John M.Keynes et consolidées par la suite. Premièrement, la
reconnaissance de l’instabilité intrinsèque de la finance, dueà la difficult
d’ancrer la valeur des actifs financiers dans des valeurs « réelles » et aux
comportements mimétiques que cette incertitude engendre. Avoir cons
cience decette instabilité implique d’une part de réglementer les marché
financierset,d’autrepart,pourlabanquecentrale,detraiterrapidemente
avec une grande énergie les menaces de crise des liquidités bancaires.
Deuxièmement, la reconnaissance descercles vicieux (crise économique
crisefinancière)quis’approfondissentréciproquement,quiaconvaincude
la nécessité d’interventions publiques massives sur la sphère réelle, finan-
cées par unaccroissement de la dette publique.
À la fin de l’année 1989, quanda éclaté le double krach de labourse e
del’immobilierquidevaitplongerleJapondansplusde10ansdestagna
tion,legouvernementjaponaisnesemblaitpasavoirbiencomprislaleçon
concernantlanécessité,pourlabanquecentrale,d’agirtrèsviteettrèsfort
faceàlamenaced’unecrisedeliquidités,endonnantauxbanquesunaccè
instantané et illimitéà la monnaiecentrale.En effet, durant l’année 1990,
alors que la bourse et l’immobilier s’effondraient, la banque centrale n’a
cessédereleversontauxdirecteur,politiquequiavaitd’ailleursdéclenché
les krachs. Elle a ainsi perdu un temps précieux dans le traitemen
d’urgencedelacrisebancairequicommençaitàsedéployer.Unedespre-
mières leçons de lacrise japonaise fut donc que lacrise de liquidités doi
être prise trèsau sérieux, et si possible très enamont.
Mais deux autres leçons ont été tirées de cette crise, en particulier pa
l’actuel président de laFederalReserve (FED),BenBernanke, quia étudié
de près la question. La première est la pratique de la « détent
quantitative », soit l’augmentation rapide de l’actif dubilan de labanqu
centrale, quiadmet encontrepartie de sacréation monétaire descréance
beaucoup moins sûres etbeaucoup plus impor
Les leçon tantes en volume. La banque centrale se trans
forme ainsi en prêteur de dernier ressort, nondescrises précédente
seulementpourlesbanquesmais,àtraverselles,ont été retenue
pour l’économie tout entière. La seconde leçon
estqu’ilestinutile,voirenéfaste,dedifférerlapurgenécessairedescréan-
cesetdestitrestrèssurévaluésquedétiennentlesbanques.Ilfaut,aucon-
traire, épurer au plus vite le système financier de son « mistigri » et en
profiter pour le restructurer en profondeur, afin qu’il puisse reprendr
rapidementsonrôledefinancementdel’économie.C’estdanscedomaine
36
ss-s8s/sé9s-tete-rstte-PE02_09.book Page 369 Mercredi, 3. juin 2009 10:21 10
1929-1990-2008: les leçons descrises passées faceà lacriseactuelle
que le gouvernement japonais a particulièrement hésité, répugnant à
prendre des mesures dont la brutalité capitaliste «anglo-saxonne »
rudoyait saculture.
Cetensembledeleçonsissuestoutautantdelacrisede1929quedelacris
japonaise concernent la politique économique intérieure. Elles ont été dan
l’ensemble strictement appliquées par les gouvernements dans la cris
actuelle.Dansledomainedutraitementdelacrised’illiquidité,onnoteratout
au plus une hésitation de laBanquecentrale européenne (BCE)àbaisser se
tauxdèsl’éclatementdelacrisedessubprime enaoût2007puisqu’ellelesaa
contraireaugmentésenjuillet2008.Enrevanche,lorsdelaparalysietotaled
marché interbancaire qui a suivi la faillite de Lehman Brothers, les banque
centrales ontagi deconcertavec une rapidité et une efficacité remarquables.
Laleçonaété,danscecas,parfaitementcompriseetappliquée.
Cette politiquea étéassumée et mise en oeuvre d’après la méthode de
laBanquecentralejaponaise,quiavaitréussiàsortirlepaysdel’ornièreen
appliquant la « détente quantitative ».Cetteapprocheconduitcependant,
commeonl’adit,àbouleverserprofondémentlebilandesbanquescentra
les.Cedernieratriplé,voirequadruplé,etcontientdésormaisdescréance
à risques sur l’ensemble de l’économie. La banque centrale devient ainsi
porteuse d’une partie des risques de l’économie.Jusqu’où doit-elleconti-
nuer dans ce sens ? Combien de temps doit-elle porter ces risques ? On
imagine mal qu’il soit considéré comme « démocratique » de la laisse
décidersouverainementdequestionsd’unetelleimportancemacro-écono-
mique. Certains y voient la fin de l’indépendance des banques centrales.
Surce planau moins, une période s’achèverait.
Plus fondamental pour la sortie de crise est le processus de purge d
« mistigri »etderestructurationdusystèmefinancier.Danscedomaine,il
fautreconnaîtrequelegouvernementaméricainaquelquepeutergiversé.
Entre le sauvetage de Bear Stearns et la faillite de Lehman Brothers, il a
incontestablement hésitéà mettre en œuvre un plan drastique de restruc
turation du systèmebancaire.En vérité, en mai 2009ce plancommence à
peineà être mis en œuvre et sa nature profonde reste encore malconnue.
Car il s’agit d’une question politique essentielle dans toute cris
financière: qui sera l’ultime détenteur du « mistigri », en d’autres terme
qui subira des pertes de revenus ? On comprend que les débats fassen
rageàce sujet et que, malgré laconviction qu’il fautaller viteaujourd’hui
largement partagée par les experts, les gouvernements piétinent.
Le choix de laisser tomber en faillite Lehman Brothers peut lui-même
s’interpréter à la lumière des leçons tirées de la crise japonaise. L
36
suser9--uussesetse
REPÈRESPE02_09.book Page 370 Mercredi, 3. juin 2009 10:21 10
politique étrangère l 2:200
gouvernement américain a, semble-t-il, voulu signifier brutalement a
système financier et à ses actionnaires que la crise ne prendrait pas la
même tournure qu’auJapon,c’est-à-dire qu’il n’yaurait pas de socialisa
tion quasi totale des pertes du système financier. Les actionnaire
devraient prendre leur part. Beaucoup affirment aujourd’hui que cett
entorse au princi

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents