Quand Hervé Guibert se prend pour Napoléon Bonaparte… Biographie1 ...
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     Quand Hervé Guibert se prend pour Napoléon Bonaparte…    Biographie 1  dHervé Guibert (Paris, 1955  Clamart, 1991)  Écrivain, photographe, journaliste, scénariste et vidéaste, il est l'auteur d'une œuvre qu'il qualifiait lui-même de « barbare et délicate . Il est né le  14 décembre 1955  à Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine, dun père vétérinaire et dune mère institutrice. Son enfance se passe dans un trois-pièces parisien près du parc Montsouris, ponctuée par des visites à ses deux grands-tantes, Louise et Suzanne. Hervé Guibert restera fidèle toute sa vie au déjeuner rituel du dimanche au 315 de la rue Vaugirard, le domicile de ses tantes. En 1977 , il publie son premier livre, La Mort propagande , et rencontre Michel Foucault. Puis, Hervé Guibert est recruté au Monde  par Yvonne Baby comme chroniqueur photographique alors que le quotidien ne publie pas beaucoup dimages. En 1981 , il signe louvrage, L’Image fantôme , devenu un classique en photographie.  En  1983  : Hervé Guibert est coscénariste avec Patrice Chéreau du film L’Homme blessé . Son roman, Des aveugles , sort en  1985  après avoir été lecteur bénévole à lInstitut des jeunes aveugles, situé au 56, boulevard des Invalides. En 1986 , avec Mes parents , Hervé Guibert dissèque son enfance et son adolescence en déballant les histoires et les secrets de sa famille. En 1990 , dans A l’ami que ne m’a pas sauvé la vie ,  il révèle son SIDA au public. Le 13 décembre 1991 , la veille de son 36 e  anniversaire, Hervé Guibert tente de se suicider. Le 27 décembre 1991 , diminué par la maladie, il meurt à lhôpital Clamart. En janvier 1992, paraissent L’Homme au chapeau rouge  et Cytomégalovirus . Le 3 janvier 1992, on lenterre sur lîle dElbe. Fin novembre 2001 , dix ans après sa mort, il fait paraître le journal quil tint de 1976 à 1991, Le Mausolée des amants .  En décembre 2003 paraît dans le magazine littéraire ce commentaire de Philippe Besson sur l’œuvre d’Hervé Guibert : « L’œuvre et la vie d’Hervé Guibert sont indissociables, cela je l’ai appris après coup. Son goût pour les corps, les garçons, sa morbidité (affreusement prémonitoire), ses élans vers quelques êtres ont nourri tous ses livres 2 .  Dans cette phrase, c est ce seul mot « prémonitoire  que nous contestons. Pour nous, le mot qu’il conviendrait
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d’utiliser ici est le mot « programmé 3 . Guibert aurait affreusement programmé sa vie et donc sa mort. En effet, pour écrire ses romans, il part des entrées de son journal rapportant des faits, des pensées, des rêves, puis fait glisser son récit imperceptiblement vers la fiction. Cette fiction est, selon nous, guidée, encodée par son récit originel, noyau dur de son monde fantasmatique. Un monde fantasmatique dont Napoléon Bonaparte est l’une des composantes ou plutôt l’un des algorithmes. Guibert pourrait en rester là dans sa petite fabrique de roman. Mais ce glissement fictionnel va devenir le point de départ d’une nouvelle vie car il va faire en sorte, pour ce qui le concerne, d’en respecter les termes dans sa vie. Ce qui va nourrir à nouveau son journal, puis son roman à venir et ainsi de suite. Ce qui a fait dire à Foucault en parlant des livres d’Hervé Guibert : « « Il ne lui arrive que des choses fausses  aurait dit Michel à propos de mes livres 4 .  Nous pensons que c’est à partir de Mes parents , c’est-à-dire au moment où il passe chez Gallimard, qu’il va initier cette manière d’écrire et donc de vivre. Guibert, voulant partir des Editions de Minuit, soumet ses carnets contenant son journal à Hector Bianciotti. Celui-ci lui propose de ne publier que les entrées qui concernent ses parents 5 . Nous allons donc voir comment le mythe napoléonien gouverne la vie et l’œuvre d’Hervé Guibert. Nous tenterons de comprendre pourquoi il a tissé des liens aussi étroits avec ce personnage historique devenu mythe à travers son imagerie (ses photographies et celles qu’il a faites de sa propre collection de peinture) et deux textes 6 tirés de Mes parents . Quand, en France, on dit de quelqu’un qu’il se prend pour Napoléon, c’est qu’on lui reproche sa mégalomanie, une mégalomanie empreinte d’une certaine folie. Si, en plus, cette personne se promène avec un entonnoir sur la tête figurant le bicorne de Napoléon ou le chapeau à grelots du fou du roi. Plus de doute possible : elle est folle. Guibert l’affirme souvent dans son journal. L’est-il ? On va voir comment.
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