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Quand l'Europe dominait le monde et ses richesses

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Extrait

Années folles Quand l’Europe dominait lemonde et ses richesses
Le pRemieR aCTe De la mONDialiSaTiON a pOuR ThéâTRe l’EuROpe, qui impOSe au ReSTe De la plaNÈTe uNe NOuvelle DiviSiON iNTeRNaTiONale Du TRavail. MaiS CeTTe «pRemiÈRe mONDialiSaTiON »S’effONDRe eN 1914 Du faiT DeS RivaliTéS eNTRe puiSSaNCeS impéRialeS.
e u XIXsiècle, l’Europe occi-dentale devient, par un dou-ble mouvement d’expansion économique et coloniale, le centre de gravité d’un nouvel ordre mondial inégalitaire. Autrefois poly-centrique et non hiérarchisé, composé d’« économies-mondes »relativement autonomes (Empire ottoman, Europe, Chine, etc.), le système mondial se métamorphose sous l’effet de la révolu-tion industrielle ainsi que de la concen-tration du pouvoir et de la richesseen Occident.
Puissances occidentales, périphéries dominées
Japon CHINE Shanghaï Canton INDE Philippines Guam
Kamtchatka
Alaska
CANADA New Baranof Oregon
Californie Floride Texas Mazatlan Hawaï o Rico
Samoa Fidji Polynésie Australie Nouvelle Zélande
Empire européen Centre occidental européen e e dominant (XVII début XXsiècle) « Périphéries » européennes
Expansion et colonisation e e britanniques (XVII XIXsiècle)
Périphéries coloniales sous domination des empires européens, souverainetés limitées
Callao
Valparaiso
Empire américain Extension de la puissance européenne et centre historique de l’empire américain e e (XVII XVIIIsiècle)
Expansion et annexions américaines e (XIX siècle)
Expéditions et interventions militaires e (XIX siècle)
L’expansion économique et territo-riale de l’Europe de l’Ouest participe d’une dynamique d’ensemble. Ces deux dimensions de portée globale se conju-guent pour créer une nouvelle structure verticale des relations internationales, caractérisée par la division entre, d’un côté, les «centres »occidentaux domi-nants et, de l’autre, les «périphéries » coloniales dominées. A travers une« série presque inces-sante de guerres ouvertes » (Karl Polanyi), une partie de plus en plus importante du monde est incorporée
Falklands
Grand Bretag
Orient Egypte Soudan Afrique de l'Ouest
Le Cap
Vers l'Asie
Vers l'Australie
Un empire naît, un autre disparaît
Révolution bolchevique et naissance de l’URSS e (début XXsiècle)
Empire ottoman en déliquescence e e (XIX début XXsiècle)
e Sources : Paul Bairoch,siècle à nos joursVictoires et déboires. Histoire économique et sociale du monde du XVI, Gallimard, 1997 ; Kenneth Pomeranz,Une grande divergence. La Chine, l’Europe et la construction de l’économie mondiale,Albin Michel, 2010 (2000).
10L’AtLAshistoireduMondedipLoMAtique
au cours du siècle dans les réseaux de production et d’échanges internationa-lisés des empires coloniaux. Très faible en 1750 (27 millions), le nombre de « subalternes »placés sous domination directe de l’Europe explose: 205 mil-lions en 1830, 312 millions en 1880 et 554 millions en 1913. Aux populations des empires formels, territorialisés, il faut ajouter celles de pays nominale-ment indépendants mais soumis aux sys-tèmes coercitifs de contrôle à distance et aux disciplines impériales informelles. e Ainsi, à l’aube du XXsiècle, près de la moitié de la population mondiale se trouve, de facto ou de jure, insérée de force dans une division internationale du travail répondant aux seuls besoins des nouveaux pays industrialisés.
LondrEs contrôLE LE systèME Si Marx, en 1848, pouvait à juste titre parler d’une nouvelle« interdépendance universelle des nations», celle-ci est asymétrique. Les centres occidentaux sont« lepoint de départ et le point d’ar-rivée des longs trafics»des indus- et tries profitables (Fernand Braudel). Ils concentrent la richesse, les savoirs et les savoir-faire, tout en inhibant leur éclosion ailleurs: le «pacte colonial» interdit l’industrie dans les colonies. Le Royaume-Uni est la figure dominante de ce système. Pays le plus hautement « développé » sur les plans industriel et technique jusque dans les années 1890, il domine alors les mers et les flux. En 1913, son empire territorial s’étend du Pacifique à l’Atlantique, en passant par l’Asie du Sud, l’Afrique et le Proche-Orient, et englobe un quart de la popu-lation mondiale. Au-dessus de l’empire formel se trouve un empire informel plus vaste encore. Pivot névralgique du système d’échanges internationalisé centré en Europe, Londres est au cœur de la finance mondiale, des échanges com-merciaux et des investissements interna-tionaux. Avant 1914, écrit l’économiste John Maynard Keynes,« un habitant de Londres pouvait, en dégustant son thé du matin, commander par téléphone les produits variés de toute la Terre en telle quantité qui lui convenait(…);risquer
son bien dans les ressources naturelles et les nouvelles entreprises de n’importe e A la fin du XIXsiècle, quelle partie du monde (…); envoyer le grand découplage son domestique à la banque voisine s’approvisionner d’autant de métal pré-Produit national brut (PNB) par habitant cieux qu’il lui conviendrait;[et]partirDollars de 1960 dans les contrées étrangères, sans rien6 000 connaître de leur religion, de leur lan-Pays développés Pays à revenu intermédiaire gue ou de leurs mœurs, portant sur lui 5 000 Tiersmonde de la richesse monnayée». Sitous les Moyenne mondiale habitants de Londres ne peuvent s’offrir 4 000 des domestiques, cette phrase fameuse, tirée de son ouvrageLes Conséquences 3 000 économiques de la paix, décrit bien, du point de vue des privilégiés, ce que fut 2 000 la « première mondialisation ». Celle-ci, comme on le sait, prend 1 000 brutalement fin en 1914. La conju-gaison du nationalisme et du mili-0 tarisme porte un coup fatal à l’ordre 1750 18001860 19131950 1995 e européen du XIX siècle. La guerre met au jour la contradiction entre les logiques nationales de puissance et La moitié de la population d’expansion et celle, transnationale, du mondiale colonisée capitalisme. Elle ébranle les empires européens, sans toutefois les faire tom-Millions de personnes ber. Elle stimule, comme l’a reconnu le 2 000 Population... conservateur britannique lord Curzon, mondiale un« incroyabledéveloppement »descolonisée 1 500 idées et des aspirations anticoloniales. chinoise Elle ouvre la voie à la révolution bol-1 000 chevique en Russie. Enfin, en épuisant l’Europe, elle accélère brusquement 500 le recentrage, déjà entamé au sein du monde occidental, de l’Europe versles Etats-Unis.l0 1760 1830 1913 1938 BibliOgRaphie FeRNaND BRauDel,La DynamiqueQuand l’Asie représentera g du capitalisme,Arthaud, Paris, 1985 la moitié du PNB mondial KaRl POlaNYi,La Grande g Transformation,Gallimard, Paris, 1983Pourcentage 100 g KeNNeTh POmeRaNz,Une grande divergence. La Chine, l’Europe 75 et la construction de l’économie mondiale,Albin Michel, 50 Paris, 2010 (2000) g ERiC HObSbawm,L’Ere des empires,25 Hachette Littératures, Paris, 1999 chRiSTOpheR A. BailY,La Naissance0 g 1980 1990 2000 2007 2012 2020 du monde moderne (1780-1914),Source : Paul Bairoch,Victoires et déboires. Histoire L’Atelier - Le Monde diplomatique, e économique et sociale du monde du XVIsiècle à nos Ivry-sur-Seine, 2007jours, Gallimard, 1997 ; Cnuced, 2008 ; Banque mon diale 2008.
L’AtLAshistoireduMondedipLoMAtique11
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