Recrutement des enseignants : des besoins prévisibles, des ...

Marie-Claude Vitorge

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Extrait

Recrutement des enseignants :

des besoins prévisibles,

des politiques aléatoires

À l’occasion de la parution des Actes du colloque

Réussir avec les sciences,

organisé par le Conseil

National des Programmes,

Le Monde

s’est récemment fait l’écho des inquiétudes engendrées

par ce

qu’il est convenu d’appeler « la désaffection des jeunes pour les études scientifiques ». Deux d’entre

nous (P.A. et J. T.) avec Claudine Robert, avaient souligné dans

Le Monde

du 7 février 2003 les

conséquences que cette « désaffection » risquait d’avoir à court terme sur la satisfaction des besoins en

enseignants scientifiques. Or, l’analyse que nous présentons des recrutements au cours les 30 dernières

années montre que les étudiants, lorsque la profession d’enseignant les attire, suivent avec beaucoup

de rationalité

l’offre des postes mis aux concours

de recrutement, CAPES et agrégations. Ce

comportement est d’autant plus frappant que cette offre, comme on va le voir, a subi les variations les

plus étranges, alors que les besoins, liés à une scolarisation régulièrement croissante, étaient

parfaitement prévus. Loin de manifester un quelconque désamour existentiel pour les sciences, les

étudiants affluent si l’offre est croissante, ils s’éloignent si l’offre diminue, avec un décalage temporel

égal à la durée des études ! Autant dire que nous sommes optimistes…à condition que le message

délivré par l’institution change dans un futur proche.

Nous avons analysé les données cumulées relatives aux concours du CAPES et de l’agrégation de

mathématiques, de sciences de la vie et de la Terre, de physique et de chimie, telles qu’elles ont été

collectées par la DEP (direction de l’évaluation et de la prospective), pour la période 1970-2002.

La première constatation est relative au nombre d’élèves, que l’on peut caractériser par celui des

bacheliers. Peu de données statistiques sont aussi régulières que celles le concernant, depuis la création

de l’examen, en 1808. Ils furent 31 cette année-là, et 484 000 en 2003. Sur le graphique 1, nous avons

reporté les données officielles, que l’on trouve dans la rubrique « repères historiques » de la page

« baccalauréat » du ministère de l’éducation.

Postes aux CAPES de sciences et bacheliers

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

4000

4500

5000

1

9

7

0

1

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2

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4

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6

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1

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0

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9

8

6

1

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8

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9

9

0

1

9

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2

1

9

9

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2

0

0

0

2

0

0

2

Années

Postes

0

100000

200000

300000

400000

500000

600000

Bacheliers

Postes aux CAPES de sciences

bacheliers