1. L homme
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Description

L’homme C’était un matin chaud de juillet, un mardi. Mes yeux s’ouvrirent tendrement sur l’homme.Il était dos à moi. Mon corps se colla à lui, j’aimais le sentir vivre dans mes bras et renifler sa peau. Un baiser sur sa nuque endormie, une caresse à son ventre et je me suis levée. La journée commençait, nous étions tous les deux en repos et j’étais heureuse de la passer à ses côtés. Je sortie sans un bruit de la chambre, allais dans le salon et pris mon petit déjeuner. Une tartine encore dans la bouche je me souvenue que la veille il avait reçu une lettre de sa grand-mère. Curieuse, je me dirigeais vers son meuble orné de ses platines, vinyles et de ses bouteilles de whisky, ouvrit son tiroir et sortie la lettre de l’enveloppe. A sa lecture, mon cœur fit un bon de joie, elle y parlait de notre futur mariage et de sa maison de campagne dans le Périgord qu’elle nous prêterait pour la réception et bien sûr du bonheur et de l’émotion qu’elle avait d’apprendre qu’il allait me faire sa demande. Cette maison était chère à l’homme, ily avait passé toutes les vacances de son enfance avec ses sœurs et ses cousins. Je me pris à rêver, nous devions aller la visiter lors de nos vacances au mois d’août et j’imaginais déjà qu’il me ferait sa demande là-bas. Je rentrais dans la chambre, il dormait à point fermé, un bisou sur son front moite, un coup d’œil à son iPhone pour vérifier l’heure, j’avais hâte qu’il se réveille.

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Publié le 11 novembre 2014
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Langue Français

Extrait

Lhomme
C’était un matin chaud de juillet, un mardi. Mes yeux s’ouvrirent tendrement sur l’homme.Il était dos à moi. Mon corps se colla à lui, j’aimais le sentir vivre dans mes bras et renifler sa peau. Un baiser sur sa nuque endormie, une caresse à son ventre et je me suis levée. La journée commençait, nous étions tous les deux en repos et j’étais heureuse de la passer à ses côtés. Je sortie sans un bruit de la chambre, allais dans le salon et pris mon petit déjeuner. Une tartine encore dans la bouche je me souvenue que la veille il avait reçu une lettre de sa grand-mère. Curieuse, je me dirigeais vers son meuble orné de ses platines, vinyles et de ses bouteilles de whisky, ouvrit son tiroir et sortie la lettre de l’enveloppe. A sa lecture, mon cœur fit un bon de joie, elle y parlait de notre futur mariage et de sa maison de campagne dans le Périgord qu’elle nous prêterait pour la réception et bien sûr du bonheur et de l’émotion qu’elle avait d’apprendre qu’il allait me faire sa demande. Cette maison était chère à l’homme, ily avait passé toutes les vacances de son enfance avec ses sœurs et ses cousins. Je me pris à rêver, nous devions aller la visiter lors de nos vacances au mois d’août et j’imaginais déjà qu’il me ferait sa demande là-bas. Je rentrais dans la chambre, il dormait à point fermé, un bisou sur son front moite, un coup d’œil à son iPhone pour vérifier l’heure, j’avais hâte qu’il se réveille.Sur lécran daccueil un message d’un numéro inconnu: «Je n’ai pas de casque, est ce que tu peux m’en prêter un ce soir? Bisous Léa ». Léa ? Ce soir ? Perplexe, je sortie de la chambre, tout en me demandant qui était cette fille qui osait m’enlever mon homme le seul soir de la semaine où je pouvais profiter de lui. Tout à mes réflexions sur ces deux messages des plus étranges, je sorti les poubelles et appelais ma meilleure amie. « Tu vas rire ! », je lui racontai en premier ma lecture de la lettre de sa grand-mère, en second le sms qu’il avait reçu. « Soit tu te fais larguer, soit tu vas bientôt te marier ! ». Je penchais quand même largement plus pour la deuxième option et optais pour une erreur de message de cette Léa. Rassurée et convaincue, je m’installais sur le canapé pour lire mes mails et regarder les dernières nouvelles sur Facebook. Sans que je l’aie entendu se lever, l’hommeentra dans le salon. Sans un regard et sans un mot, il se mit à la fenêtre et alluma une cigarette. Dos à moi, je lui jetais un coup d’œil inquiet et troublé. Rapidement il se retourna et alla s’asseoir sur le fauteuil. Faisant mine d’être absorbé à une tâche quelconquesur mon écran, je sentais le poids de son regard sur moi. Il tira une grande latte sur sa cigarette et soudainement, glacialement lâcha « Il faut qu’on parle: j’ai rencontré quelqu’un…». Hébétée, j’ai claqué mon ordinateur et l’ai regardé, ses yeux vert aux pépites de chocolats, si beaux et doux habituellement, étaient devenus noirs, sa main qui tenait toujours sa clope, tremblait. Ce corps face à moi n’était déjà plus là, c’était plus l’homme, je ne le connaissais pas. Je n’oublierai jamais, ce vide d’uncoup sous mes pieds, ce cœur qui se déchire, ces larmes qui roulent et ce cri qui ne sort pas, qui se bloque à jamais dans ma trachée. A son réveil, froidement, il m’a plaqué pour une gamine de 20 ans qu’il venait à peine de rencontrer. Trente minutes luiont suffi pour me dire que c’était fini et pendant lesquelles il a pris le temps de m’expliquer que c’était plus simple si c’était moi qui quittais l’appartement. Trente minutes pour 6 ans… Il a pris une douche,son casque de scooter et le mien, rose à étoiles blanche quil mavait offert quelques années auparavant, puis il est parti.
J’ai vu ma vie défiler et se désintégrer, comme une mort fulgurante. Dans un élan de survit j’ai pris mon téléphone, Alice, «Il m’a quitté, viens». Je suis sortie à mon tour de l’appartement, il faisait si chaud, le soleil tapait, ma tête bourdonnais, sous mes lunettes de soleil je pleurais. Elle a accouru, on a parlé, je ne me souviens plus, on a marché, chaque pas me pesait. Cétait lété, Paris plage au bord du Bassin de la Villette, les enfants jouaient, les femmes bronzaient, ça criait et riait, ça vivait et moi jétouffais. Je ne savais déjà plus où aller mais je suis quand même rentrée. Je suis restée seule cette nuit-là dans ce qui était encore notre appartement la veille et dans un état de semi conscience j’ai débarrassé la porte du frigo de nos photos et trié les souvenirs en deux piles distinctes, l’une pour lui, l’une pour moi.C’est ce mardi chaud de juillet 2012 que ma vie a profondément changé.Je venaisd’avoir 27 ans, nous allions fêter nos 6 ans.Salomé T.
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