La corniche
2 pages
Français
YouScribe est heureux de vous offrir cette publication
2 pages
Français
YouScribe est heureux de vous offrir cette publication

Description

e ne sais pas comment j'en suis arrivée là...........enfin, non je mens. Je sais pourquoi, ou du moins je le sais mais j'ai du mal à l'admettre, je me cache la vérité parce que chacun le sait, la vérité ca fait toujours mal. Je ne sais pas si vous me suivez, mais ce n'est pas bien grave, l'essentiel étant que moi je me comprenne et ce n'est pas une chose facile croyez-moi.Le fait est que ce soir je suis bien là, assise sur cette putain de corniche à me demander si je dois sauter ou pas. Et si vous voulez tout savoir (même si vous ne le voulez pas je vous le dirai quand même) sautez dans le vide n'est pas une chose aussi facile que l'on croit. Tout d'abord il y a le froid. Parce qu'on est en plein hiver et que cette saloperie de vent souffle fort et il est plutôt glacial. Vous me direz, j'aurai pu attendre l'été pour faire ce que j'ai à faire, mais je vous répondrais qu'on ne plannifie pas son suicide comme un rendez-vous chez le medecin. Et puis il y a le vide et d'ou je suis je vois les personnes en bas qui marchent dans la rue, et ils sont sacrement minuscule. Et pour finir ben tout un tas de trucs vous traversent l'esprit, il y a même des souvenirs d'enfance qui refont surface je ne sais pas pourquoi. Peut-être ne suis-je pas assez désespérée pour en finir une bonne fois pour toute, peut-être aussi que je n'ai pas assez de courage, peut-être que finalement je ne trouve pas l'idée si bonne que ça. Pourtant quand j'ai quitté la maison tout à l'heure ...

Informations

Publié par
Publié le 07 juillet 2011
Nombre de lectures 173
Langue Français

Extrait

e ne sais pas comment j'en suis arrivée là...........enfin, non je mens. Je sais pourquoi, ou du moins je
le sais mais j'ai du mal à l'admettre, je me cache la vérité parce que chacun le sait, la vérité ca fait
toujours mal. Je ne sais pas si vous me suivez, mais ce n'est pas bien grave, l'essentiel étant que moi
je me comprenne et ce n'est pas une chose facile croyez-moi.
Le fait est que ce soir je suis bien là, assise sur cette putain de corniche à me demander si je dois
sauter ou pas. Et si vous voulez tout savoir (même si vous ne le voulez pas je vous le dirai quand
même) sautez dans le vide n'est pas une chose aussi facile que l'on croit. Tout d'abord il y a le froid.
Parce qu'on est en plein hiver et que cette saloperie de vent souffle fort et il est plutôt glacial. Vous
me direz, j'aurai pu attendre l'été pour faire ce que j'ai à faire, mais je vous répondrais qu'on ne
plannifie pas son suicide comme un rendez-vous chez le medecin. Et puis il y a le vide et d'ou je
suis je vois les personnes en bas qui marchent dans la rue, et ils sont sacrement minuscule. Et pour
finir ben tout un tas de trucs vous traversent l'esprit, il y a même des souvenirs d'enfance qui refont
surface je ne sais pas pourquoi. Peut-être ne suis-je pas assez désespérée pour en finir une bonne
fois pour toute, peut-être aussi que je n'ai pas assez de courage, peut-être que finalement je ne
trouve pas l'idée si bonne que ça. Pourtant quand j'ai quitté la maison tout à l'heure j'étais décidée à
le faire, remonter comme une pendule suisse, persuadée que ma vie n'était qu'une longue suite de
merde qui colle à la semelle de mes chaussures et dont je n'arrive pas à me débarasser. Je pensais
que me tuer serait un soulagement pour moi et pour les personnes qui m'entourent, mais je ne peux
m'empêcher de penser à mon enterrement et aux gens que j'aime entrain de pleurer toutes les larmes
de leur corps, de toute la peine que mon suicide pourrait leur faire et ca me met mal à l'aise. Vous
me direz que là ou je serai je n'en aurai plus rien à foutre, mais bordel ca me rend malade de savoir
qu'ils essayeront de savoir pourquoi j'ai fais une chose pareille sans jamais en trouver la réponse,
parce que bien évidemment je n'ai pas laissé de lettre bien en évidence expliquant ce qui m'a poussé
à faire une telle chose, et je sais qu'il n'y a rien de pire que de ne pas savoir.
J'ai secoué un peu mes jambes, pas beaucoup parce que j'ai eu peur subitement de tomber. Oh mon
dieu!, voilà que je suis venu ici pour en finir une bonne fois pour toute et que maintenant j'ai la
trouille de tomber, il faut bien avouer que la situation vire au cocasse. Même pas fichue de réussir
son suicide, c'est à pleurer! Je suppose que vous vous demandez ce qui m'a poussé à venir me
percher ici au milieu des fientes de pigeons hein? Je vais vous le dire, du moins je vais essayé de
vous expliquez ça, mais inutile de sortir les mouchoirs je vais éviter le pathos. Si je vous dis que j'en
ai marre de la vie vous n'allez pas comprendre et pourtant c'est la triste vérité. Vous allez me sortir
que dans la vie il faut se battre et que rien n'est facile et gnagnagna!! Mais quand la poisse vous
poursuit et que vous vous trouvez nulle à un point tel que vous n'osez plus vous regardez dans la
glace parce que vous vous dégoutez presque, je trouve que c'est une bonne raison d'en avoir marre
de la vie moi, une bonne raison de faire disparaître ce dégout une bonne fois pour toute en vous
balancant du haut d'un toit et d'aller vous écrasez sur le bitume. J'ai tout foiré et je suis fatiguée.
J'ai foiré mes études , j'ai tout laché pour des boulots merdiques et mal payés, j'habite un studio
tellement petit que pour en faire le tour il me suffit de faire demi-tour sur moi-même, et pour
couronner le tout j'ai perdu la seule chose qui me raccrochait à cette putain d'existence, l'amour d'un
mec. Oh, je vous entends ricaner et dire que ce n'est pas si dramatique que ça. Y'a des gens qui n'ont
même pas de toit et encore moins à bouffer et pourtant ils ne hantent pas les toits des immeubles.
De toute façon je vous l'avais dis, vous ne comprenez pas, alors à quoi bon m'emmerder avec ça
hein? J'ai le nez qui coule, voilà que je vais choper la crève en prime, de toute façon ce n'est pas
bien grave au point ou j'en suis. Et puis j'ai pensé à lui, en fait, non ce n'est pas tout à fait ça. J'ai eu
comme une espece de flash j'ai vu son visage, il souriait et il à un espèce de sourire à vous faire
fondre, le plus beau sourire qui soit. Et ca ma donner envie de chialer, parce que son sourire je le
reverrai plus jamais et tout ça par ma faute, parce que j'ai merdé comme d'habitude. C'est con
comme l'amour peut faire mal, tenez dans les bouquins y'a des tas de morts par amour, l'amour ca
devrait être beau et tout le toutim, ca doit baigner dans la guimauve et le bonheur cucul et ben
même pas, l'amour ca fait vachement mal, on souffre tellement qu'on pourrait presque en crever. Et
c'est sans doute la raison principale de ma présence ici. Ouais, marrez-vous, vous n'avez jamais eu
de chagrin d'amour vous, d'un truc qui vous fait tellement mal que vous avez l'estomac serré en
permanence, l'impression que vous tombez un peu plus de jour en jour dans le vide, que tout vous
semble moche et gris, vous n'avez plus goût à rien, vous ne mangez plus, vous restez protré toute la
journée en ruminant, parce que bien sur c'est de votre faute, vous avez déconnez, vous le savez et ca
vous rend tellement dingue que la seule solution pour arrêtez de souffrir c'est de mettre fin à vos
jours?
C'est bon, vous minez pas, je ne sauterais pas, je le sais et vous le savez, sinon y'a longtemps que je
l'aurai fais au lieu de vous emmerdez avec mon discours à la con completement décousus. Je vais
continuer à avancer dans cette putain d'enfoiré d'existence, peut-être même que j'essayerais d'en
sortir de cette merde, comment j'en sais rien pour l'instant mais je trouverais bien. En réflechissant
bien je trouverais un moyen, y'a toujours un moyen hein?
N'empêche que la ville à l'aube vu d'une corniche c'est vachement beau...
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents