Comment reconstruire Haïti , selon Robert B. Zoellick, le Président  de la Banque mondiale
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Comment reconstruire Haïti , selon Robert B. Zoellick, le Président de la Banque mondiale

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Comment reconstruire Haïti , selon Robert B. Zoellick, le Président de la Banque mondialeExtrait du Ferloo.comhttp://www.ferloo.com Comment reconstruire Haïti ,selon Robert B. Zoellick, lePrésident de la Banquemondiale- Société - Date de mise en ligne : mardi 2 fvrier 2010Ferloo.comCopyright © Ferloo.com Page 1/3 Comment reconstruire Haïti , selon Robert B. Zoellick, le Président de la Banque mondialeLe séisme dévastateur qui a frappé Haïti a donné lieu à un déversement massif daideinternationale. La première priorité était de sauver des vies, autrement dit acheminer deleau, des vivres, des abris, des médicaments et dautres fournitures essentielles aux victimes.Ces premières interventions durgence devront être appuyées par une chaîne logistiquepermanente qui devra fonctionner pendant de nombreux mois.Toutefois, alors même que nous sommes en train de stabiliser les interventions humanitaires, nous devonscommencer à mettre en place lacheminement des services essentiels et la reconstruction. Cest pourquoi le momentest opportun pour tirer les enseignements de lexpérience passée.En dépit de cinq missions de maintien de la paix et de milliards de dollars daide, les indicateurs du développementhumain en Haïti demeurent parmi les pires de la planète.Nous savons pourtant quune amélioration est possible.Avant les ouragans de 2008, puis à nouveau avant le séisme survenu durant le mois, Haïti avait bien progressé,comme en témoignent le bon ...

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Comment reconstruire Haïti , selon Robert B. Zoellick, le Président de la Banque mondiale
Extrait du Ferloo.com
http://www.ferloo.com
Comment reconstruire Haïti ,
selon Robert B. Zoellick, le
Président de la Banque
mondiale
- Société -
Date de mise en ligne : mardi 2 fvrier 2010
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Comment reconstruire Haïti , selon Robert B. Zoellick, le Président de la Banque mondiale
Le séisme dévastateur qui a frappé Haïti a donné lieu à un déversement massif daide
internationale. La première priorité était de sauver des vies, autrement dit acheminer de
leau, des vivres, des abris, des médicaments et dautres fournitures essentielles aux victimes.
Ces premières interventions durgence devront être appuyées par une chaîne logistique
permanente qui devra fonctionner pendant de nombreux mois.
Toutefois, alors même que nous sommes en train de stabiliser les interventions humanitaires, nous devons
commencer à mettre en place lacheminement des services essentiels et la reconstruction. Cest pourquoi le moment
est opportun pour tirer les enseignements de lexpérience passée.
En dépit de cinq missions de maintien de la paix et de milliards de dollars daide, les indicateurs du développement
humain en Haïti demeurent parmi les pires de la planète.
Nous savons pourtant quune amélioration est possible.
Avant les ouragans de 2008, puis à nouveau avant le séisme survenu durant le mois, Haïti avait bien progressé,
comme en témoignent le bon aboutissement délections paisiblement menées, la stabilisation de linsécurité
chronique, lamélioration de la perception des recettes et laccroissement des investissements.
Pour tirer profit de ces avancées, il faudra un engagement à long terme afin dassurer la reconstruction et le
relèvement en Haïti. Une fois que les caméras auront quitté le pays, comme elles commencent déjà à le faire, les
bailleurs de fonds ne doivent pas leur emboîter le pas. Par le passé en effet, la lassitude quinspirait la situation du
pays constituait un obstacle au développement au moins aussi important que les catastrophes naturelles.
Les dégâts provoqués par les quatre ouragans et tempêtes tropicales qui ont ravagé le pays en 2008 ont été chiffrés
à quelque 15 % du PIB. La dévastation causée par ce tremblement de terre sera probablement plus coûteuse
encore, et exigera un effort coordonné et mieux soutenu dans le temps.
Quavons-nous à apprendre de lexpérience passée ?
Haïti ne saurait être reconstruite par des étrangers bien intentionnés. Les bailleurs de fonds doivent travailler de
concert avec le gouvernement et le peuple haïtien, tandis que les pouvoirs publics et le parlement doivent tracer la
voie à suivre et sengager à travailler la main dans la main.
Laide des donateurs à la reconstruction doit être apportée sous forme de dons. Un volume plus important de
capitaux doit être alloué par le biais du budget national afin que ces fonds puissent être rattachés aux objectifs du
pays et servir à développer les capacités nationales, même si les premières phases de reconstruction reposent sur
les interventions des partenaires régionaux et internationaux. Nous devons débarrasser Haïti du fardeau de sa dette.
En concertation avec le FMI, nous avons lan dernier accordé à Haïti une remise de dette de 1,2 milliard de dollars,
mais il reste encore presque 1 milliard de dollars à rembourser. Moins de 4 % de cette somme, soit environ 38
millions de dollars, sont dus à la Banque mondiale. Nous avons immédiatement annoncé quaucun remboursement
ne serait exigé pendant les cinq ans à venir, et nous sommes en train de procéder à lannulation de tous les fonds
qui nous restent dus. Dautres suivront cet exemple.
Nous pouvons appuyer la transition de laide humanitaire à la reconstruction au moyen de programmes de travail
rétribué en vivres ou en espèces afin que les Haïtiens soient rémunérés pour déblayer et reconstruire les
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infrastructures et planter des arbres. Des projets communautaires peuvent être engagés afin de relancer les petites
exploitations agricoles qui, avec le temps, commenceront à produire avant de prendre le relais des programmes
daide alimentaire. Avec un investissement modéré en fournitures et en équipements, Haïti peut recréer des
entreprises de construction qui fourniront des emplois.
Régulièrement frappée par des catastrophes naturelles, Haïti est victime de sa situation géographique. Pourtant,
cette même situation pourrait aussi devenir une ouverture stratégique. Situé à quelque 900 km des États-Unis
dAmérique, le pays présente un énorme potentiel. Il a accès au marché américain en vertu de la Loi HOPE II, et
pourrait développer les secteurs du vêtement et de lagriculture et créer ainsi des emplois. Haïti peut également
promouvoir le secteur privé en instaurant un climat propice à linvestissement et en reconstruisant les réseaux de
distribution électrique ainsi que les infrastructures routières et portuaires.
De tels succès ont déjà été remportés. La Société financière internationale, notre intervenant auprès du secteur
privé, a investi chez Digicel, favorisant ainsi une expansion de la couverture de téléphonie mobile. Une zone de
libre-échange à proximité de la frontière avec la République Dominicaine a attiré des entreprises américaines de
vêtement, ce qui a entraîné la création de milliers demplois. Dautres zones de ce type pourraient être mises en
place ou développées.
Légitimité, sécurité et développement doivent coexister pour quHaïti puisse prospérer
Les téléspectateurs comprennent maintenant à quel point lÉtat haïtien était démuni. Il ne sagit pas simplement du
manque déquipements lourds pour déblayer les gravats, mais aussi de linsuffisance de policiers et de magistrats, et
dun État sans grandes capacités ou moyens financiers pour assurer la protection de la population ou lui apporter les
services essentiels.
Nous devons « sécuriser le développement », cest-à-dire lui donner une assise suffisante pour rompre le cycle de la
vulnérabilité, de la pauvreté et de la violence. Une fois que seront instaurés la stabilité politique, la sécurité et un
gouvernement doté des moyens nécessaires, linvestissement et le développement pourront progresser.
Nous pouvons être inspirés par lexemple dAceh, en Indonésie. Aujourdhui, cinq ans après le tsunami, tout le
monde convient que la reconstruction dAceh a été une réussite. Quelque 140 000 maisons et près de 4 000 km de
routes ont été reconstruits, tandis quune assistance a été apportée à 200 000 PME.
À Aceh, les partenaires internationaux ont financé la reconstruction en sappuyant sur des interventions coordonnées
menées sous la direction des pouvoirs publics en conformité avec les priorités locales. Lassistance de 15
organisations et pays donateurs, soit 700 millions de dollars, a été versée à un fonds multidonateurs qui a été
administré par la Banque mondiale. Ainsi, au lieu de mener en parallèle 15 projets distincts de construction de routes
et de logement aux procédures et critères différents qui nauraient pas manqué de submerger les institutions locales
aux capacités limitées, un seul programme bien coordonné a été mis en Suvre par les communautés, les organismes
gouvernementaux, les ONG et des organisations internationales.
Les Haïtiens ne veulent pas être des victimes, pas plus que nous ne le souhaiterions nous-mêmes. Avec un solide
leadership haïtien et une aide régionale et internationale coordonnée, uniforme et efficace, nous pouvons
transformer le sensationnalisme de quelques jours dactualités en des décennies dexemples de réussites.
Robert B. Zoellick, président du Groupe de la Banque mondiale
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