Peuples face au G20
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Bulletin de lassociation Attac 21 ter, rue Voltaire 75011 Paris. Tél. : 01 56 06 43 60.Fax : 01 44 93 98 14.Mail : attacfr@attac.org
Les peuples en lutte face au G20
LE G20,des dettes publiques, qui s’était concentrée sur CE NOUVEAU DIRECTOIRE MONDIALeuro, s’est étendue aux États-Unis oùla zone  l’administration Obama est paralysée par une Les États les plus riches de la planète se sont majorité républicaine ultra-libérale au Congrès, dotés d'un nouvel instrument pour diriger le qui refuse obstinément toute hausse des impôts monde. Auto-proclamé, il est illégitime, n'atteint des riches. Les pays de la zone euro se croyaient pas les objectifs qu'il s'est fixés et a été incapa- sortis d’affaire à l’issue du sommet du 21 juillet ble de répondre à la crise. 2011. Sous prétexte de venir en aide aux pays en difficulté – en réalité pour aider les banques Le G20 a été créé en décembre 1999 suite aux créancières de ces pays –, ils avaient doté de crises financières qui frappaient les économies moyens supplémentaires (à hauteur de 400 mil-asiatiques depuis 1997, mais également la liards d’euros) le Fonds européen de stabilité Russie et l'Argentine. Son objectif était alors de financière, présenté par Nicolas Sarkozy comme constituer un espace de concertation entre les le nouveau « fonds monétaire européen ». Ils pays industrialisés du G7, douze pays émer- clamaient avoir obtenu des banques créancières gents1 contribuent « qu’elles à la volontairement »et l'Union européenne afin d'aborder les questions de stabilité économique et financière réduction de la dette de la Grèce à hauteur de mondiale. 21 %. L’embellie passagère causée par cet accord a rapidement fait place, à partir d’août D'une réunion des ministres des finances et 2011, à une violente tornade financière qui a vu des gouverneurs des banques centrales, le G20 un effondrement de l’ordre de 50 % des cours s'est transformé en novembre 2008 en rencontre boursiers des grandes banques françaises. de chefs d'État ou de gouvernement, auxquels s'ajoutent le président du Conseil européen et D’où vient ce cataclysme qui a foudroyéMobilisations lors du G7 Finances à Marseille. celui de la BCE. Les responsables des principa- Société Générale, BNP-Paribas et CréditLa poule aspirant et transformant la dette en oeufs d'or, au service du FMI, de la BCE et du G20 les institutions internationales – Nations unies, Agricole ? De l’échec et des contradictions des© Alter-Echos (www.alter-echos.org) FMI, Banque mondiale, etc. – sont également politiques néolibérales. L'euro était une invités. construction bancale : une monnaie unique entre 23 juin derniers, a elle aussi renoncé à remédier dence polonaise, Timothy Geithner a plaidé pour pays très différents, sans solidarité financière ni au désordre alimentaire mondial. Les mesures une politique de relance et un renforcement du Bien que ne réunissant que 19 États (+ l'UE) protection contre la spéculation mondiale. La annoncées s'appuient toutes sur la croyance Fonds européen de stabilité (FESF). Ce à quoi,  sur les 194 représentés à l'ONU, cette instance, crise financière de 2008 a fait éclater ces contra- qu'un marché agricole ouvert est le seul horizon Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, dénuée de personnalité juridique, entend pour- dictions et flamber les dettes publiques. crédible. Aucune d'elles ne pourra enrayer dura- a répondu sèchement : « Nous ne discutons pas tant dicter la marche du monde. Nicolas L’approfondissement des politiques d’austérité, blement la spéculation des marchés de matières de l'augmentation de la taille du FESF avec un Sarkozy, qui la préside en 2011, l'entend bien qui est la seule arme des gouvernements, a pro- premières et agricoles. pays non membre de la zone euro. » ainsi : « le G20 est mondial. Donc, c'est le lieu, duit les effets dévastateurs économiques et où il faut agir. » sociaux que nous avions dénoncés : une réces- Ce sentiment d'absence de volonté politique De leur côté, les Européens ont à nouveau mis sion générale en Europe et aux États-Unis s’est face aux marchés s'est confirmé avec la réunion en avant la taxation des transactions financières Sa présidence a pour vocation de promouvoir enclenchée. Résultat : la Grèce exsangue se des ministres des f inances et banquiers centraux (TTF) comme moyen de trouver des fonds sup-un « nouvel ordre économique et financier dirige vers un défaut de paiement, les marchés du G7, à Marseille les 9 et 10 septembre. Face à plémentaires, une taxe jugée inenvisageable par fondé sur des principes de régulation, de trans- s’affolent, et les spéculateurs s’attaquent aux la crise des dettes publiques et sous fond de ten- Timothy Geithner. Poussée par la France et parence, et de responsabilité », en « capitalisant banques européennes qui avaient acheté la dette sions spéculatives fortes dans la zone euro, les l'Allemagne, la TTF est encore loin de faire sur les succès passés ». Or, les sommets de grecque pour profiter des taux élevés que ce membres du G7 ont un nouvelle fois déclarés l'unanimité, même en Europe, notamment Washington, Londres, Pittsburgh ou Séoul ont pays était obligé de payer. être décidés «à apporter une réponse interna-auprès des Britanniques, inquiets pour l'avenir bien montré la détermination de ses membres àforte et coordonnée pour relever cestionale de la City de Londres. persister dans la voie qui a précisément conduit Alors qu’ils excellent à imposer la rigueur auxdéfis2» tout en reconnaissant qu'«il y a désor-à la crise mondiale, qui connaît aujourd'hui une populations, les gouvernements néolibérauxmais des signes clairs de ralentissement de laLes ministres des finances et banquiers cen-aggravation dramatique. Alors que les grandes sont impuissants face aux marchés. Ils ontcroissance mondiale des pays du G20 se sont retrouvés à». Après avoir essayé de traux puissances démantèlent toutes les solidarités renoncé à les désarmer pour bloquer leur œuvre nous faire croire que la crise était derrière nous, Washington le 22 septembre, en marge des pour satisfaire les marchés financiers, les peu- prédatrice et destructrice. Faute d'avoir voulu les pays industrialisés font face à la vacuité des assemblées d'automne du FMI et de la Banque ples quant à eux, confrontés à une crise sociale réguler la f inance quand il était encore temps, le mesures mises en œuvre depuis 2008 pour la mondiale. Tentant de masquer leurs désaccords, sans précédent depuis un siècle, n'ont rien à G20 se trouve aujourd'hui face à la perspective résoudre. Ils ne peuvent que constater que «lesils ont promis qu'un « plan collectif ambitieux espérer du G20. d'un nouveau krach financier majeur.inquiétudes entourant le rythme et l'avenir de ladans lequel chacun aura son rôle à jouer » serait reprise soulignent le besoin d'un effort concertéadopté au G20 de Cannes. Avec ce plan, basé sur Face au krach qui vient Le G20 de Cannes n'apportera rienau niveau international pour soutenir une crois-des politiques coordonnées incluant à la fois« sance forte, durable et équilibrée terme et des perspectives à décisions à cour t». Le dogme des Les sommets du G20, qui se sont succédé Mis à part les millions d'euros dépensés et des néolibéral reste bien présent puisque le G7 croit moyen terme », le G20 demande au marchés depuis l'extension de la crise en 2008 nous pro- dispositifs sécuritaires disproportionnés, il y a aveuglément que «les politiques monétairesfinanciers de bien vouloir patienter, message mettaient de remettre de l’ordre dans la finance peu à retenir du G8 qui s'est tenu à Deauville lesmaintiendront la stabilité des prix et continue-non retenu puisque tous les marchés mondiaux mondiale. Des réformes importantes étaient 26 et 27 mai derniers. Cette première granderont à soutenir la reprise économique ouvraient à la baisse dès le lendemain.» alors annoncées dans des domaines clés comme les échéance de la présidence française du G8 et du que le zone euro est au bord du gouf fre et que la banques « trop grandes pour faire faillite », les G20 aura abouti à des décisions sans surprise : situation appelle des mesures radicales.Sarkozy affaibli, mais prêt à toutUn paradis fiscaux, les fonds spéculatifs, les agen- derrière un voile de bonnes intentions, elles ces de notation, les produits dérivés… La mon- visent toutes à promouvoir les intérêts économi-La désunion Europe/États-UnisQu'il est loin le temps où Nicolas Sarkozy tagne a accouché d’une souris. La preuve ? La ques des pays du G8, à capter des parts de mar- espérait profiter du G20 pour redorer son bla-spéculation a repris de plus belle dès 2009 en ché et à resserrer l'étau de l'austérité tout en La réunion de l'Eurogroupe des 16 et 17 sep- son. Début 2011, la présidence française du G20 s’attaquant tour à tour aux matières premières, poursuivant des politiques sécuritaires et guer- tembre à Wroclaw en Pologne a été le théâtre souhaitait à la fois «réformer le système moné-aux dettes souveraines des pays de la zone euro rières. Elle aura montré que les pays du G8 sont d'affrontements inédits et inquiétants entre lestaire international, renforcer la régulation et aux banques. définitivement incapables de présider aux desti- ministres des finances de la zone euro et lefinancière, lutter contre la volatilité des prix des nées du monde. secrétaire américain au Trésor Timothymatières premières, soutenir l'emploi et renfor-Le nouvel épisode de la crise de l’été 2011 Geithner. Des désaccords importants sont appa-cer la dimension sociale de la mondialisation, montre l’échec total du G20 et les contradictions La première réunion des ministres en charge rus, montrant que le logique du « chacun pourlutter contre la corruption, agir pour le dévelop-mortifères des politiques néolibérales. La crise de l’agriculture du G20, qui s'est tenue les 22 et soi » risque de prédominer. Invité par la prési-pement3».
LES PEUPLES EN LUTTE FACE AU G20
En pleine crise européenne et avec des marges Néanmoins, l'équipe élyséenne tente toujours exclus des débats, mais les sociétés ci viles et les engagement contraignant, mais elle ne se réfère de manœuvre très limitées, Nicolas Sarkozy en d'avancer sur les priorités affichées. Les négo- collectivités territoriales, qui ont pourtant gagné ni aux principaux instruments internationaux est réduit à espérer jouer le rôle d'arbitre du duel ciations avancent peu et le G20 de Cannes ris- en reconnaissance au sein des institutions des relatifs aux droits humains (Pactes internatio-que se livrent les États-Unis et la Chine. Espoir que de se cantonner à la gestion de l'existant, Nations unies, n’ont pas non plus voix au chapi- naux sur les droits civils et politiques, et sur les chimérique au vu des tensions actuelles entre moyennant quelques effets d'annonce et une tre. Alors que les populations sont tenues à droits économiques, sociaux et culturels notam-l'Europe et les États-Unis. Washington souhaite nouvelle déclaration de bonnes intentions. l'écart de ces sommets sur-sécurisés, les grands ment), ni aux mécanismes internationaux rela-voir le yuan chinois évoluer à la hausse alors L'opportunisme de Nicolas Sarkozy lui permet- perdants sont les plus pauvres dont les droits et tifs à la protection du climat et de l'environne-que Pékin demande aux Américains de mettre tra peut-être de faire avancer une mesure phare les intérêts ne sont pas pris en compte. ment. Elle ignore en outre les Objectifs du mil-de l'ordre dans leur finances en cessant d’inon- comme une mini-taxe sur les transactions f inan- lénaire pour le développement. der le monde de dollars. Notre président aura cières, à un taux très faible pour ne pas gêner les Les questions abordées par le G20, hier stric-bien du mal à faire en sorte que «le G20 se Elle révèle l'analogie faite par les membres inancières, mais tement économiques et fspéculateurs, et qui serait mise en place par un mette d'accord sur un plan d'action pour la G20 entre développement et croissance éco- du plus larges, relatives à l'emploi, à aujourd'huiun groupe de pays « volontaires » pour financer croissance, comprenant des engagements précis Or, même plus équitablement répartie, nomique. ou au développement, concernent l'agriculturel'aide au développement. et concrets des principales économies4 ne suffirait pas à créer plus de bien-être celle-ci population mondiale et devraient être traitées». la au seul G qui vaille, le G193, soit l'Organisation pour les peuples et à réduire les inégalités. La des Nations unies, dont le fonctionnement doit pauvreté ne se combat pas d'abord par l'accumu -lui-même être profondément modifié (notam- lation de marchandises : il faut prioriser les ment en supprimant ou en restreignant le droit dimensions qualitatives du développement telles de veto des membres permanents du Conseil de que la sécurité et la qualité alimentaire, le ni veau sécurité). de scolarisation, la santé, la protection contre les catastrophes écologiques et les pollutions, ou Déconstruisons le mythe néolibéral duencore l'accès aux services de base et aux oppor-marché et de la croissancetunités de construction d'une vie digne. La présidence française s'engage à « mora-Pour réduire durablement les inégalités, les liser le capitalisme au niveau mondial et met-gouvernements du G20 doivent, pour commen-tre la finance au service de la croissance5».cer, subordonner leurs politiques aux instru-Le G20 s'acharne donc à la survie d'un sys-ments internationaux qui définissent et protè-tème de production et de consommation éner-gent les droits fondamentaux des citoyens. Pour givore qui épuise la planète et creuse les iné-promouvoir l'humain avant le profit et redonner galités.politique le primat sur l'économie et laau finance, il faut réorienter l'organisation sociale La convergence des crises économique, f inan- vers des finalités autres que l'expansion des cière, sociale et environnementale expose de multinationales, l'intensif ication des échanges manière flagrante l'échec et les impacts dramati- commerciaux et financiers et la marchandisa-ques des politiques néolibérales imposées aux tion de toutes les activités. peuples. Mais les dirigeants des vingt premières économies mondiales demeurent aveuglés parNourrir les peuples, pas le capital les mythes du marché et de la croissance. En guise de moralisation du capitalisme, le G20Reconnectons les marchés financiers à envisage uniquement des mesures de toilettage,l'économie réelle en interdisant les comporte-qui visent – en vain – à sécuriser la poursuite duments spéculatifs sur les produits agricoles, processus de libéralisation, de marchandisation,condition nécessaire à une agriculture dura-Mric - Iconovoxet de financiarisation de l'économie, de lable au service des producteurs et consomma-société et de la nature.teurs. Malgré la progression des idées hétérodoxes, Depuis les années 1970, l’agriculture pay-et l'alliance croissante de leurs représentants sanne et familiale est laminée par les politiques avec les sociétés civiles, les partisans du « TINA de libre-échange instituées au profit des multi-There is no alternative de l'agro-alimentaire. Ces politiques nationales de Madame– » Nos gouvernants, se raccrochent encore auIls sont vingt, nous sommes des milliardsThatcher dominent toujours les élites politiques, ont provoqué spéculation, dumping social, mythe d'une croissance libre et non f aussée s'ap- économiques et intellectuelles qui dirigent les dégradation de l'environnement et des condi-puyant sur un système financier tout-puissantExigeons que les décisions qui concernentde vie des paysans et des paysannes auinstitutions dans lesquelles le G20 puisegrandes   tions moyennant quelques régulations de ses excès.l'avenir du monde soient prises au sein de lason expertise technique - FMI, Banque mon- et au Sud. Aujourd'hui, la sécurité et la Nord Mais il est trop tard ! L’heure n’est plus à la sim-seule enceinte internationale légitime souverainetédiale, OCDE, OMC, etc. Le paradigme écono- alimentaires6sont de plus en plus ple régulation financière. Face à un ordre néoli-aujourd'hui, les Nations unies. Une autre par la production massive d'agrocar-mique de l'efficience des marchés a guidé les menacées béral en voie d'effondrement, des mesures radi-autorité mondiale, démocratique et légitimée et une res, les accaparements de ter burants,mesures annoncées par le G20, supposées atté-cales, permettant de promouvoir une Europepar les peuples, est possible. extrême des prix agricoles résultant dunuer les conséquences de la crise et engager la volatilité solidaire et un nouvel ordre économique mon- reprise de la croissance sur le plan mondial. démantèlement des politiques agricoles et des dial, sont aujourd’hui les seules réponses perti- Qu'il ait douze membres supplémentaires, outils de régulation des marchés. nentes devant l’échec du G20 et de l'Union euro - représentant non plus 15 % mais les deux tiers Pendant ce temps, le chômage et la précarité péenne. de la population, ne rend pas le G20 plus démo- explosent, les services publics se dégradent, les La lutte contre la fluctuation excessive des cratique que le G8. De même que l'augmenta- ressources naturelles sont surexploitées, les cré- prix des matières premières, abordée au sommet Face à cette nouvelle étape de la crise et pour tion des droits de vote des pays émergents au dits alloués aux politiques publiques de protec- de Pittsburgh en 2009, et la sécurité alimentaire éviter un effondrement économique, trois mesu- FMI et à la Banque mondiale, l'élargissement du tion de l'environnement et des écosystèmes sont figurent sur le papier parmi les priorités de la res de rupture devraient être mises en place G8 au G20 consiste sur tout à désamorcer les cri- laminés... C'est dire qu'il y a urgence à définir présidence française. Or, outre favoriser les inté-immédiatement en France et en Europe : tiques, et entérine le caractère incontournable des nouvelles voies de développement fondées rêts de l'industrie agroalimentaire et des acteurs • Le contrôle social des banques, dont certai- des grands pays émergents dans toute discussion sur le respect des droits humains et de l'environ- financiers, les timides mesures jusqu'à présent nes devront prochainement être recapitalisées relative aux questions économiques, financières nement. Les alternatives existent ! évoquées cherchent à pallier les conséquences et par les pouvoirs publics ; et monétaires sur le plan mondial. Loin de non les causes de la volatilité des prix agricoles • Un moratoire sur les intérêts de la dette démocratiser les débats, il perpétue au contraireLa croissance n'est pas une finalité. Leset de l'insécurité alimentaire. conduisant à l’annulation des dettes illégitimes, un système injuste dans lequel la richesse condi -droits humains fondamentaux le sont causées par les cadeaux fiscaux aux entreprises tionne le droit à décider pour soi... et pour les Il faut exclure les spéculateurs des marchés et aux classes dominantes ; autres.Le G20 fera fausse route tant qu'il soutien-agricoles et apporter un large soutien financier et • Une taxe sur les transactions financières dedra une approche en faveur d’un développe-logistique au développement de l'agriculture 0,1 % pour enrayer la spéculation et dégager rapi- Détentrices de capitaux, les économies émer-ment basé sur la croissance et non sur le res-durable, locale et vivrière : c'est la condition dement des marges de manœuvre financières. gentes cooptées au G20 jouent plus volontierspect et la réalisation des droits humains fon-pour que les 1,8 milliard d'exploitations agricoles qu'hier le jeu de la coopération et du dialoguetaux.dnemafamiliales actuelles vivent de leur travail et que Au-delà de ces mesures de rupture, nous pro- avec les gouve rnements occidentaux, pour les 9 milliards de personnes que comptera la pla-posons un ensemble de solutions pour inverser accroître leur influence et leurs marges de Le développement est à l'agenda du G20 nète en 2050 mangent à leur faim. Les marchés à radicalement le cours des événements et manœuvre. Quant aux autres pays, s'ils veulent depuis le sommet de Séoul en novembre 2010. terme, qui servent en théorie à assurer les pay-construire un nouvel ordre économique basé sur porter leur voix devant le G20, ils doivent s'y Non seulement la démarche retenue n'a jusqu'à sans contre les fluctuations des prix mais contri-la justice sociale et environnementale. faire inviter. Non seulement 173 pays sont présent débouché sur aucun outil financier ni buent aujourd'hui à leur extrême instabilité,
LES PEUPLES EN LUTTE FACE AU G20
devront progressivement laisser place à un sys- tive de l'euro. Dévaluations compétitives et atta-tème public et international de stabilisation des ques spéculatives ne faiblissent pas dans cette prix et des volumes disponibles. guerre des monnaies. Hémorragie budgétaire? Stoppons l'éva-Si Nicolas Sarkozy souhaite un « nouveau sion et la fraude fiscalesBretton Woods »8, il assure vouloir stabiliser le SMI en lui donnant plus de flexibilité, bref en La supercherie entamée au G20 de Londresl'abandonnant au marché. Pourtant, pour répon-en 2009 se poursuit. Afin d'assainir l’écono-dre aux intérêts des peuples et de l'économie mie mondiale, financer le développement etmondiale, le nouveau régime de change doit être lutter efficacement contre la corruption, nestabilisé et piloté par des institutions f inancières blanchissons plus les paradis fiscaux et judi-internationales démocratisées. Comme le ciaires.demandent les BRIC9il faut mettre un terme à, l'hégémonie du dollar et créer une monnaie de Depuis le G20 de Londres en 2009, le nombre réserve internationale stable, fondée sur un de territoires inscrits sur la liste grise de la clas- panier de devises et une coopération monétaire sification des paradis fiscaux et judiciaires7internationale. À terme, une seule monnaie (PFJ) diminue. En avril 2010, plus aucun pays mondiale devrait exister à côté de plusieurs ne figurait sur la liste noire et la liste grise n'en monnaies régionales assurant l'intégration éco-comptait que 17, représentant seulement 0.25 % nomique dans des zones relativement homogè-du marché mondial des services financiers aux nes en termes de développement économique. non-résidents. Le « blanchiment » des PFJ au cœur de la financeoff shoreet liés aux deuxTaxer la spéculation : une solution au ser-principales places financières, la City device du développement Londres et Wall Street à New York, reflète la volonté des membres du G20 de ménager lesLa taxe sur les transactions financièresFaujour - Iconovox intérêts de la finance internationale... et lesn'est pas seulement un f inancement innovant. leurs. Car les critères retenus exemptentde factoC'est un instrument pour lutter contre la spé-cieu les zones de non-droit qui les entourent directe-culation financière, désarmer les marchés etque ment, Monaco et l'Andorre pour la France.financer le développement et la transition quasi incontestées et pourtant sidramatiques en termes de protection sociale, – notation sociale et écologique de nos sociétés. contestables – pour légitimer leur plan d'austé-santé, éducation, financement des retraites. Car la Maillons clés de la financiarisation de l'éco- crise de 2008 a pris un nouveau visage, celui rité et faire de leur fameuse « règle d'or » un nomie et de la spéculation sur les marchés agri- Les politiques de libéralisation de la finance d'une crise des dettes souveraines. Le renfloue- principe supérieur au droit des peuples à se diri-coles et les dettes souveraines, les PFJ facilitent ont permis une accélération et un accroissement ment des banques selon le principe de « privati- ger eux-mêmes. le blanchiment d'argent « sale », et ruinent les des flux financiers internationaux à des niveaux sation des profits, socialisation des pertes » et la capacités de f inancement des gouvernements du déconnectés des évolutions de l'économie réelle récession ont fait passer le déficit de la zone euro Les Indignés réaffirment ce droit en récla-Sud et du Nord. L'évasion et la fraude fiscales en termes d'échanges commerciaux. Les consé- de 0,7 % du PIB en 2007 à 6,3 % en 2009. mant ici et maintenant une démocratie réelle. génèrent également un biais important dans les quences graves et prégnantes de la crise de 2008 Jusqu'alors excédentaires, l'Espagne et l'Irlande, Tous, contribuables excédés de payer pour les statistiques commerciales, financières et d’in- nous rappellent chaque jour qu'il est nécessaire aujourd'hui saignées par le poids de la dette, sont erreurs des banques, ne pouvons n'être qu'indi-vestissement, privant les décideurs politiques de désarmer les marchés financiers, notamment devenues déficitaires. 27 % du PIB mondial gnés. Nous devons lutter, occuper l'espace d'outils politiques importants. par l'instauration d'une taxe sur les transactions auraient en tout été injectés dans le sauvetage public, exiger un changement radical de cap. financières (TTF). d'un système structurellement défectueux. Si la présidence française veut montrer sa Aujourd'hui, la facture est présentée aux peuples. détermination à agir pour le développement, lut- Le niveau de la taxe (0,1 %) est un enjeu cer-ter contre la corruption et renforcer l'État de tain pour qu'elle ait un effet dissuasif sur les spé- En signant le « Pacte pour l'Euro », les chefs droit, elle doit faire établir une véritable liste culations. Mais elle ne réduira le volume des d'État ou de gouvernement se sont clairement noire des territoires à risques et un registre de transactions financières socialement inutiles présentés comme les promoteurs d'une UE au leurs utilisateurs. Si des procédures supranatio- qu'à condition qu'elle ne soit pas compensée par service de la finance. Ils y octroient à la Troïka10 nales de coopération s'imposent, il faut les des avantages, notamment fiscaux, envers les le droit d'enfreindre la souveraineté des États en accompagner de sanctions à l'égard des territoi- acteurs économiques et financiers. Outre son imposant aux « mauvais élèves » des mesures res non coopératifs et de leurs utilisateurs qui s'y rôle de régulateur, la TTF générera des revenus. dignes des plans d'ajustement structurel pres-localisent en secret afin de contourner les régle- Répartis selon les besoins et priorités, ces der- crits hier aux pays du Sud. Après la Grèce, mentations nationales. niers doivent alimenter, via les budgets natio- aujourd'hui ouvertement mise sous tutelle, d'au-naux ou régionaux, la lutte contre les inégalités tres pays seront contraints à renoncer même auxAttac France, Un G20 pour la paix des monnaies ?sociales et environnementales et le financement de la démocratie. Les dirigeants de apparencesseptembre 2011 des biens publics mondiaux. « Rien ne devrait être plus stable que ce qui sert de mesure à toute chose » (Montesquieu).Tels sont les enjeux à décrypter derrière lesNotes La réponse à la « guerre des monnaies »discours des politiques qui s'annoncent pro-TTFle Japon, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et le Canada- siègent au G20 aux1. Les États-Unis, ouverte au G20 de Séoul en 2010 ne viendrapour aussitôt la rendre facultative, pour lui fixercotés de l'Australie, l'Arabie saoudite, la Russie, la Turquie, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, la République de pas d'une nouvelle piqûre de flexibilité telleridiculement bas (0,005 %), ou condi-un taux Corée, le Brésil, le Mexique, l'Argentine, et l'Afrique du Sud que proposée par la présidence française,tionner sa mise en œuvre à l’accord de l’ensem-mais d'un nouveau Bretton Woods.ble des places boursières. Si Nicolas Sarkozy2. http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE7880J520110909 s'affiche en grand défenseur d'une TTF au sein Volatilité accrue des monnaies, creusement du G20, il a beaucoup tardé à la proposer au3. http://www.g20-g8.com/g8-g20/g20/francais/les-prior ites-de-la-france/les-priorites-de-la-presidence-des déséquilibres macroéconomiques, relance niveau européen alors que c'est à ce niveaur f n a pir s - ieto r i s  c. a l e e /  6i  3s  .e r  e elc  mnh te .d en- da r  -f  s- sp  i-  aa  cl de la spéculation par des émissions massives de qu'elle est le plus susceptible de faire consensus, dollars, accélération des entrées et sorties de pour avancer ensuite vers une mise en œuvre des ambassadeurs, le 31 août 2011 onférenceSarkoz à  capitaux et accumulation forcenée de réserves mondiale. Il faut en outre veiller à ce que la TTF l’Élysée. c à y la4. Intervention de Ni colas de change par les pays émergents... Tous ces ne devienne pas qu' un simple financement5. Portail du gouvernement: http://www.gouvernement.fr/gouvernement/g8-et-g20-la-france-au-coeur-dysfonctionnements appellent une réforme du innovant destiné à secourir les banques en cas dec e- n o m o q ie-u  o m d n a i s - p o u-rl - e q u i l i b re- s e di c e d n o i s  l système monétaire international (SMI). nouvelle crise.6. Droitou groupe de pays voisins de définir sa propre politique agricole et aliment a i re. de chaque pays  Non abordée par les trois derniers G20, laAustérité pour les peuples, renflouage des prudentielles7. Juridictions opaques qui échappent à tout contrôle des autorités fiscales, judiciair et réforme des mécanismes qui encadrent lesbanques ? NON !es ou échanges monétaires internationaux et l'organi-par lesquelles transite nt la moitié des transactions financières et commerciales inte rn ationales. sation des régimes de change est l’une des prio-Grèce, Portugal, Irlande... à qui le tour ? rités du G20 de Cannes. Mais les antagonismesSur la route de l'austérité, l'itinéraire desForum économique mondial à Davos en janvier 2011.8. en son sein même perdurent, comme on l'a vupays est sans fin. De l'Argentine en 2001 aux lors de l'ouverture du G20 de Séoul entre laIndignés, nos inspirations sont multiples !9. Brésil, Russie, Inde et Chine. Chine excédentaire et les États-Unis déficitai-res. Des antagonismes existent également au L'éloquence de Nicolas Sarkozy et d'autres10. Représent a nts de la Commission européenne, de la Banque cent rale européenne et du FMI chargés de sein de la zone euro face à la valorisation rela- dignitaires politiques à se présenter comme sou-surveiller les finances publiques grecques dans le cadre de l'accord de refinancement négocié en mai 2010.
LES PEUPLES EN LUTTE FACE AU G20
Toutes et tous à Nice du 1erau 4 novembre
!
Lomnm1e sam idrof ,elaeerrque tr tdee discdes  és aafveucoas r ps eéprpiuseslfnited atrna-ntdeeGr2uul ésge 0r tsyusd el Na nài f  eecmèidi 4ndreu veaenc .eU merbn vo-ioat ncoenFtai lui oàa2eGn un'udq  e0t'n ioppaq  eaaulaerrtdn ioa'ednrdt ood' rognanitsaattiiiofness  amsasnaico-itsnj maiacnei rasr la mois énonceerusnoc rd-nem e, te mleaitrangnuauc nseoprid naNous ne plaçons c uatipasila .emsadeerlttinas venotsedc oi nurtct deeroneux s liaméht ses seuqitCacsp eesom-es sde cors tal dtÉfe s shclet ennndoe  sueq sfitcejbo sels ves et syndicales, soutenue par des partis politiques, appelle à d'ouverture (le mardi 1er novembre, 15h00) sera celui affirmé mets, et savons que c'est à nous de por ter les solutions pour une être présents à Nice pour construire les voies d'une transition lors des séminaires tenus au Forum social mondial de Dakar en réelle sortie de crise ! vers une société solidaire. Notre présence à quelques kilomè- février dernier : « Les peuples d'abord, pas la finance ». tres du sommet officiel des chefs d’État permettra de faire Deux temps unitaires les soirées des mercredi 2 et jeudi 3 entendre notre opposition aux politiques néolibérales orches- Les activités des mercredi 2 et jeudi 3 novembre seront cel- novembre permettront de débattre de nos propositions pour trées dans le Palais des festivals de Cannes : face au discours les proposées par les organisations et réseaux. Débats et actions un autre monde, en connexion audio-vidéo notamment avec fataliste utilisant la « dette » comme argument imparable pour s'articuleront autour de six thèmes prioritaires : le Forum des peuples qui se tiendra simultanément au Mali. défaire les instruments de solidarité et imposer la compétition Des témoins de luttes sur les différents continents et sur diffé-comme seule règle des rapports humains, nous réaffirmerons1. Inégalités, austérité : y en a marre !rents secteurs nous feront partager leurs combats, analyses et nos alternatives. propositions. 2. La vie, pas la bourseNotre dénonciation de la mascarade que représentent ces Dans la continuité des contre-sommets qui ont été tenus der- sommets du G20 sera poursuivie le jeudi 3 novembre par notre nièrement à Séoul, à Toronto ou à Londres face au G20, notre3. Changer le système, pas la planèteprésence aux entrées de Monaco, petit paradis f iscal que le G20 sommet des peuples sera un moment de convergence important de Londres en avril 2009 est censé avoir supprimé. Il nous entre les réseaux thématiques inter nationaux pour dénoncer les4. Ne jouez pas avec notre nourritureappartient à nous, acteurs de la société civile, de pointer la politiques de pillage des acquis sociaux et de prédation des res - vacuité des discours officiels et les mensonges répétés en continu. s milliardsNous portons des solutions face aux différentes crises que nos sociétés traversent (économique, financière, sociale, envi-ronnementale, politique). Notre présence à Nice est l'occasion de les mettre sur le devant de la scène et de les enrichir afin de faire reculer le pouvoir de la finance et d'ouvrir des possibilités de transformation sociale. Dans la suite des grands sommets altermondialistes, il s'agira pour nous de g agner des points dans la bataille idéologique face à la droite sécuritaire et néolibérale.
Mobilisations lors du G7 Finances à Marseille. Les banques sont nettoyées par des citoyen-ne-s avides d'en reprendre le contrôle © Alter-Echos (www.alter-echos.org)
Toutes les infos sur la mobilisation contre-sommet du G20 se tient à Nice du mardi 1erau vendredi 4 novembre. ardi 1er:manifestation (départ à (les Côte activités de l'aéroport de Ni ce h00), puis concerts (Rezo.T, Lo Mago d'Azur, où doivent arriver les délégations en casteu, Tournée générale, HK & les officielles, pourraient être perturbées). ltimbanks) et prises de parole. Un héberg e m e nt collectif est proposé : ercredi 2 : des gymnases ainsi qu'un terrain où plan-journée de débats et d'ac-ns (sur trois créneaux : 10h, 14h et 17h) ter des tentes ont été demandés à la oposés par les organisations et les Mairie de Nice, un hébergement militant seaux -- En soirée, meeting unitaire. est mis en place : vous pouvez aussi réser-ver un hôtel ou une chambre en auberge eudi 3 (ouverture du G20) : de jeunesse.à partir de h, action de rue festive aux portes de onaco – Reprise des débats et actions Une restauration le mardi 1er (jour férié)  Forum des peuples (deux créneaux : sera proposée par le collectif des Alpes-h et 17h) – En soirée, banquet des alter- Maritimes sur le lieu du concert. tives. endredi 4 :action finale pour accompa-er la clôture officielle du G20 -- confé- Les infos en temps réel peuvent se retrou-nce de presse. ver sur le site de la coalition nationale : http://www.mobilisationsg8g20.org s différentes activités du contre-som-et seront hébergées dans la ville de Nice seront accessibles à pied et/ou en trans-rts en commun. Pour une demande d'informations concer-nant les activités d'Attac, contactez s arrivées à Ni ce peuvent se faire en train g20nice@attac.org ou Nikolaz en car, des parkings seront à disposition Berthomeau au 06 63 86 37 21. ur aider au financement de ce contre-sommet, vous pouvez faire une donation au llectif des Alpes-Maritimes en envoyant un chèque, avec impérativement au dos la ention « G20 », à l’ordre du CCFD-Terre Solidaire, et en l’adressant à : CCFD-Terre lidaire – Service Don et Abonnement - G20, 4, rue Jean Lantier, 75001 Paris.
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