L Organisation des Nations Unies et le problème de l Afrique australe — L évolution de la stratégie des pressions internationales - article ; n°1 ; vol.23, pg 127-174
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L'Organisation des Nations Unies et le problème de l'Afrique australe — L'évolution de la stratégie des pressions internationales - article ; n°1 ; vol.23, pg 127-174

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Annuaire français de droit international - Année 1977 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 127-174
48 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

M. le Professeur Charles
Cadoux
L'Organisation des Nations Unies et le problème de l'Afrique
australe — L'évolution de la stratégie des pressions
internationales
In: Annuaire français de droit international, volume 23, 1977. pp. 127-174.
Citer ce document / Cite this document :
Cadoux Charles. L'Organisation des Nations Unies et le problème de l'Afrique australe — L'évolution de la stratégie des
pressions internationales. In: Annuaire français de droit international, volume 23, 1977. pp. 127-174.
doi : 10.3406/afdi.1977.2034
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/afdi_0066-3085_1977_num_23_1_2034L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES
ET LE PROBLÈME DE L'AFRIQUE AUSTRALE
L'ÉVOLUTION DE LA STRATÉGIE
DES PRESSIONS INTERNATIONALES
Charles CADOUX
La question de l'Afrique du Sud est débattue à l'O.N.U. en 1977 pour
la 32e année consécutive. C'est à la fois la question la plus ancienne si
l'on se réfère à la date de sa première inscription à l'ordre du jour de
l'Assemblée Générale, et la plus neuve si l'on admet que rien n'est encore
fondamentalement changé au pays de l'apartheid et que — à moins de
conflit armé — il faudra sans doute beaucoup de temps pour une éventuelle
solution pacifique, même si le temps ne travaille plus en faveur de l'Afrique
du Sud comme on le pensait autrefois à Pretoria.
Les années 1975 et 1976 constituent néanmoins un tournant important
dans l'évolution du problème. La disparition du « glacis sud-africain >
avec l'indépendance des anciennes provinces portugaises d'outre-mer Angola
et Mozambique, les péripéties de la guerre civile angolaise avec les diverses
interventions étrangères directes et indirectes y compris l'intervention
armée sud-africaine, et l'insistance mise un peu partout à travers le monde
— de façon sincère ou habile — sur la défense des droits de l'homme ont
modifié sensiblement le climat ainsi que le cadre politique et juridique
du débat sur la question de l'Afrique du Sud, qui ne peut plus être abs
traite de la question de la Namibie et de celle de la Rhodésie, même si
chacune de ces questions conserve sa spécificité.
On s'attend généralement à quelques changements décisifs en Afrique
Australe au cours de l'année 1978, mais tout pronostic serait hasardeux.
En revanche l'année 1976 a été à l'Assemblée Générale de l'O.N.U. une
année record pour le nombre de résolutions relatives à l'Afrique Australe
d' Abc-Marseille (*) Charles Cadoux, m. Professeur à la Faculté de Droit et de Science politique i/o.n.u. et l'afrique australe 128
(onze résolutions sur l'apartheid, huit sur la Namibie, deux sur la Rhodésie
sans mentionner les résolutions y faisant allusion par incidence), et une
année record également pour la somme des pressions exercées par la
communauté internationale (1).
On voudrait ici faire le point de la situation en cette fin d'année 1977
et essayer de dégager — sans méconnaître la complexité des multiples
données amassées depuis trois décennies — les lignes directrices de la
stratégie de la coercition internationale élaborée par 1'O.N.U. elle-même,
ou conduite sous son égide et avec son appui (2).
Le glissement de la question de l'Afrique du Sud à celle de l'Afrique
Australe (I) et le développement systématique des pressions internationales
au cours de la dernière décennie (II) éclairent les circonstances et le
déroulement des tentatives actuelles de règlement (III) dont les chances
d'aboutissement restent à ce jour problématiques.
DE LA QUESTION DE L'AFRIQUE DU SUD AU PROBLEME
DE AUSTRALE
Retracer l'itinéraire détaillé du déroulement du problème sud-africain
devant les instances de l'O.N.U. ne présenterait aujourd'hui qu'un intérêt
mineur. Les archives de l'Organisation ont définitivement englouti le sou
venir de débats largement dépassés; l'analyse de contenu des résolutions
(1) c L'année qui vient de s'écouler a été l'année la plus riche en événements de
l'histoire de la lutte de libération qui se déroule en Afrique du Sud ainsi qu'en efforts de
la part de la communauté internationale pour soutenir cette lutte >. Comité spécial contre
l'apartheid, Rapport à l'Assemblée générale, 31e session, vol. II, 1977, p. 1, Doc. A/31/22.
(2) Les développements les plus récents depuis l'été 1977 n'ayant pas fait encore l'objet
de publication officielle on se permettra de renvoyer aux informations données par la
presse et d'en faire un commentaire à chaud.
L'un des éléments de complexité du problème de l'Afrique Australe tient, par delà la
spécificité des situations, aux prises de position et aux convictions personnelles bien établies
en ce qui concerne l'opportunité et l'efficacité des pressions et des sanctions internationales.
Entre ceux qui ne voient plus de solution que dans l'application de sanctions sévères et
obligatoires (majorité des Etats membres de l'O.N.U.) ou même de la lutte armée et ceux
qui repoussent absolument et refusent cette issue (à commencer par Pretoria) il y a le
scepticisme répandu de ceux qui, s'agissant au moins de l'Afrique du Sud, estiment que la
vraie solution ne relève pas de la force.
Ce point de vue est particulièrement bien exprimé dans l'interview très récente
accordée au Monde par M. Claude Cheysson, membre de la Commission Européenne :
c Le point faible de l'Afrique du Sud c'est sa conscience. Je ne crois ni aux menaces ni
aux sanctions. Plus on les menace plus ils se raccrochent au mythe biblique... La Namibie et
le Zimbabwe sont des situations coloniales... le problème de l'Afrique du Sud est différent :
les Blancs y tout aussi Africains que les autres habitants. Tout cela peut prendre du
temps, peut-être même des décennies. Mais il faut d'abord se débarrasser des problèmes
coloniaux » (Le Monde, 3 décembre 1977) . I/O.N.U. ET L'AFRIQUE AUSTRALE 129
de l'Assemblée Générale aboutirait surtout à une accumulation de formules
stéréotypées, d'ailleurs systématiquement repoussées par l'Afrique du Sud
dont la position à certains égards est restée figée depuis trente ans.
La communauté internationale a pourtant modifié profondément la
façon d'approcher ce problème. Un rappel historique est nécessaire si l'on
veut bien saisir les données de la situation actuelle à la lumière de cette
évolution. Une évolution qui s'est faite progressivement au cours des deux
premières décennies (1946-1966), et même sans progrès bien caractérisé
jusqu'en 1960. Durant toute cette période l'O.N.U. est en fait à la recherche
d'une stratégie mais qui est conçue exclusivement ou presque dans le
cadre d'un dialogue nécessaire. Une fois déclenché, le processus des pres
sions internationales ira en s'accélérant par son propre mouvement. Si
l'amplification des moyens de coercition ne garantit pas pour autant — l'e
xpérience le prouve — des résultats concrets elle contribue à la création
d'un climat politique nouveau, elle accroît la tension émotionnelle et,
finalement, contraint les membres de la communauté internationale à un
réexamen du problème et de leur démarche.
Les changements de terminologie que l'on peut relever, à partir de
1966-1967, de façon quasi systématique dans les résolutions de l'Assemblée
Générale correspondent en effet à un changement décisif de stratégie : le
problème spécifique de l'Afrique du Sud est désormais englobé dans le
cadre territorial et politique plus vaste de l'Afrique Australe (3) et, paral
lèlement, la recherche de solution s'oriente vers la mise en œuvre de
procédures coercitives.
A. — L'ÉLARGISSEMENT PROGRESSIF DU PROBLEME SUD-AFRICAIN.
Durant les quinze premières années de l'O.N.U. ce problème est cir
conscrit à deux questions bien distinctes, celle de la discrimination raciale
et celle du Sud-Ouest Africain. Viendra s'y greffer ultérieurement, mais
avec ses données spécifiques, l'affaire de Rhodésie du Sud.
1. — La quest

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