Le « Lep », avenir de la physique européenne des particules (CERN) - article ; n°1 ; vol.27, pg 653-664
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Description

Annuaire français de droit international - Année 1981 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 653-664
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Jean-Marie Dufour
Le « Lep », avenir de la physique européenne des particules
(CERN)
In: Annuaire français de droit international, volume 27, 1981. pp. 653-664.
Citer ce document / Cite this document :
Dufour Jean-Marie. Le « Lep », avenir de la physique européenne des particules (CERN). In: Annuaire français de droit
international, volume 27, 1981. pp. 653-664.
doi : 10.3406/afdi.1981.2464
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/afdi_0066-3085_1981_num_27_1_2464LE LEP, AVENIR DE LA PHYSIQUE EUROPEENNE
DES PARTICULES
Jean-Marie DUFOUR
«La mission la plus haute du physicien est la
recherche de ces lois élémentaires les plus génér
ales, desquelles on part pour atteindre l'image
du monde ».
A. Einstein, « Comment je vois le
monde », 1934.
Depuis quelques années, un sigle curieux est régulièrement apparu dans la
presse européenne : « L.E.P. ». Cette brève syllabe ne désigne ni un petit animal,
ni un objet à la mode mais le projet scientifique dans lequel les physiciens euro-
pées des particules ont placé leur avenir et leur espoir : « large électron-positon
collider », en français : « grand collisionneur à électrons-positons ». Ce projet a été
adopté par le Conseil des Etats Membres du C.E.R.N. le 16 décembre 1981. Cette
date est importante : c'est l'aboutissement d'un long périple et le point de départ
d'une nouvelle aventure dans la connaissance.
Une aventure dont le siège est le C.E.R.N., l'Organisation européenne pour la
Recherche nucléaire, grand laboratoire intergouvernemental créé le 1er juillet 1953
par douze Etats européens (1) . Etabli à Genève, de part et d'autre de la frontière
franco -suisse, il assure « la collaboration entre Etats européens pour les recherches
nucléaires de caractère purement scientifique et fondamental, ainsi que pour
d'autres recherches en rapport essentiel avec celles-ci. L'Organisation s'abstient
de toute activité à fins militaires et les résultats de ses travaux expérimentaux
et théoriques sont publiés et de toute autre façon rendus généralement acces
sibles» (2).
Entreprise collective qui aurait dépassé les moyens individuels des Etats de
l'Europe de l'Ouest, le CERN exerce ses activités dans le domaine de la physique
des particules (3), cette partie de la physique qui étudie la structure ultime de la
matière, les particules élémentaires la composant et les forces fondamentales gou-
(*) Jean-Marié Dufour, Conseiller juridique de l'Organisation européenne pour la
Recherche nucléaire (CERN). Les opinions exprimées dans cet article sont propres à
son auteur et n'engagent pas l'Organisation à laquelle il appartient.
(1) Actuellement, ses Etats Membres sont : l'Allemagne (République fédérale d'), l'Au
triche, la Belgique, le Danemark, la France, la Grèce, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le
Royaume-Uni, la Suède, la Suisse.
(2) Convention constitutive, article H, 1.
(3) Plusieurs synonymes désignent le domaine d'activités du CERN : physique des par
ticules élémentaires, physique des hautes énergies, physique subnucléaire. 654 LE LEP ET LA PHYSIQUE EUROPÉENNE DES PARTICULES
vernant celles-ci. Le CERN ne s'occupe pas d'énergie nucléaire au sens qu'a
aujourd'hui ce terme dans l'opinion : les travaux sur les réacteurs nucléaires ou
leur utilisation n'entrent pas dans le champ de ses attributions. Le CERN remplit
quatre grandes fonctions : il conçoit, construit, fait fonctionner des accélérateurs
de particules de haute énergie ainsi que des grands détecteurs, importantes et
coûteuses machines que requiert la recherche en physique des particules élément
aires (4). Il assure l'accueil des scientifiques pour la durée de leur séjour au
CERN. Il organise, en relation avec les représentants des universités et des instituts
européens de physique des hautes énergies, la sélection des expériences à effectuer
sur ses installations et participe lui-même activement aux travaux de recherche.
Enfin, il encourage la coopération internationale aussi bien dans le cercle de ses
Etats Membres qu'à l'extérieur, notamment avec les USA et l'URSS. Financé
exclusivement par les contributions de ses Etats Membres, le budget annuel du
CERN s'élevait en 1981 à 610 millions de francs suisses et son personnel stable
à 3 500 personnes.
Le CERN, qui participe d'une ancienne tradition européenne d'échanges intel
lectuels et scientifiques, a largement contribué au développement en Europe de
la coopération en physique des particules : il est devenu pour les physiciens un
centre scientifique de premier plan et a également permis leur regroupement en
une communauté qui est désormais inséparable du fonctionnement du CERN et
de son évolution et que symbolise l'existence du Comité européen pour les futurs
Accélérateurs (en anglais : ECFA) (5).
Les apports de ce laboratoire sont de premier plan aussi bien dans le domaine
de la recherche fondamentale que dans celui de la technologie. Ses acquis scien
tifique profitent à d'autres sciences, comme l'astrophysique, et sa coopération avec
l'industrie européenne apporte à celle-ci des savoir-faire de première importance.
Fruit d'un vaste effort collectif et fondé sur le principe de la libre circulation
des personnes et des idées, le CERN est aujourd'hui le grand centre européen de
physique des particules et grâce à lui l'Europe occidentale est redevenue l'un des
trois pôles principaux d'activités en ce domaine dans le monde, à côté des USA
et de l'URSS.
C'est pour faire prospérer son patrimoine scientifique restauré que l'Europe
s'est donné un LEP. Les circonstances n'étaient certes pas favorables : la crise
économique dans laquelle le monde est entré en 1974 se poursuit, l'opinion publique
aujourd'hui boude la science, la physique des particules est en concurrence avec
les autres entreprises scientifiques qui se sont multipliées ces dernières années.
L'Europe demeure pourtant consciente que le progrès de la connaissance par la
recherche fondamentale est un élément de civilisation essentiel en même temps
(4) Le CERN possède quatre accélérateurs de particules qui sont : un synchro-cyclotron
(SC) de 600 MeV; un synchrotron à protons (PS) de 28 GeV; des anneaux de stockage à
intersections (ISR) de 31 GeV, également utilisés comme collisionneurs pour protons et anti
protons; un supersynchrotron à protons (SPS) de 400 GeV qui sera aussi utilisé comme anneau
de stockage et de collisions pour et antiprotons.
Le MeV, le GeV et le TeV désignent des unités d'énergie, le MeV (mégaélectronvolt)
vaut 1 million d'électrons-volts, le GeV : 1 milliard d'électrons-volts; le TeV : mille milliards
d'électrons-volts.
(5) ECFA, abréviation anglaise pour « Comité européen pour les futurs Accélérateurs ».
Convoqué en 1963 par le Directeur général du CERN pour le conseiller sur les futures machines
à construire par le CERN, il est devenu depuis un organe permanent consultatif où sont
représentées les institutions et les personnes composant la communauté européenne des phy
siciens des particules. Siégeant en ECFA, plénier ou restreint, animé par un président et un
Comité exécutif, il adresse au CERN des recommandations relatives aux orientations à donner
à la recherche et aux futurs projets à promouvoir en Europe. LE LEP ET LA PHYSIQUE EUROPÉENNE DES PARTICULES 655
qu'il est un préalable nécessaire au progrès technique et social, qui constitue une
des bases primordiales des sociétés modernes et un élément capital dans la
compétition internationale. Elle est également consciente que de tels projets sont
indispensables au maintien de sa communauté scientifique de physiciens, telle
qu'elle a été reconstituée depuis les années 50.
Ce projet très important (6) sera réalisé à proximité des installations actuelles
de l'Organisation, de part et d'autre de la frontière franco-suisse. Dans sa plus
grande partie, il passera dans le sous-sol du Pays de Gex, en territoire français,
et pour le reste dans celui du Canton de Genève, en Suisse. Ce projet lui-même
et les études entreprises à son propos ont suscité locale

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