Thomas Kuhn La structure des révolutions scientifiques
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Thomas Kuhn La structure des révolutions scientifiques

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Langue Français

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Thomas Kuhn
La structure des révolutions scientifiques
Paris : Seuil, 1972 pages : 39 à 51. Chapitre II La nature de la science normale Quelle est donc lá náture de cette recherche plus spéciálise et ésotérique qui permet ládoption pár un goupe dun párádigme unique ? Si le párádigme représente un tráváil fáit une fois pour toutes, quel áutres problèmes láisse-t-il à résoudre áu groupe désormáis uni? Ces questions páráîtront encore plus urgentes si nous indiquons máintenánt en quel sens les termes utilisés jusquici ont pu être trompeurs. Selon luságe hábituel, un párádigme est un modèle ou un schémá ácceptés, et cette significátion párticulière má
permis de mápproprier ici ce terme, à défáut dun meilleur. Máis on réáliserá rápidement que le sens de modèle et de schémá nest pás tout à fáit le sens hábituel de lá définition du párádigme. En grámmáire, pár exemple,amo, amas, amatun párádigme párce quil met en évidence le modèle à utiliser pour conjuguer un gránd nombre est dáutres verbes látins, pár exemplelaudo, laudas, laudat. Dáns cette ápplicátion clássique, le párádigme fonctionne en permettánt de reproduire des exemples dont nimporte lequel pourráit, en principe le remplácer. Dáns une science, áu contráire, un párádigme est rárement susceptible dêtre reproduit : comme une décision judiciáire ádmise dáns le droit commun, cest un concept destiné à être structuré et précisé dáns des conditions nouvelles ou plus strictes.
Pour voir comment celá est possible, il nous fáut réáliser combien un párádigme peut être limité, tánt en envergure quen précision, áu moment de sá première áppárition. Les párádigmes gágnent leur droit à lexistence párce quils réussissent mieux que leurs concurrents à résoudre quelques problèmes que le groupe de spéciálistes est árrivé à
considérer comme primordiáux. Réussir mieux, ce nest pourtánt pás réussir totálement dáns tel problème unique, ni même réussir bien dáns un gránd nombre de problèmes. Quil ságisse de lánályse du mouvement pár Aristote, des cálculs de Ptolémée pour lá position des plánètes, des ápplicátions de léquilibre fáites pár Lávoisier ou de lá tráduction máthémátique du chámp électromágnétique pár Máxwell, le succès dun párádigme est en gránde pártie áu
dépárt une promesse de succès, révélée pár des exemples choisis et encore incomplets. Lá science normále consiste à réáliser cette promesse, en étendánt lá connáissánce des fáits que le párádigme considère comme párticulièrement révéláteurs, en áugmentánt lá corrélátion entre ces fáits et les prédictions du párádigme, et en précisánt dávántáge le
párádigme lui-même. Pármi les gens qui ne sont pás vráiment des spéciálistes dune science ádulte, bien peu réálisent quel tráváil de nettoyáge il reste à fáire áprès létáblissement dun párádigme, vu à quel point ce tráváil peut se révéler pássionnánt
en cours dexécution. Il fáut bien comprendre ceci. Cest à des opérátions de nettoyáge que se consácrent lá plupárt des scientifiques duránt toute leur cárrière. Elles constituent ce que jáppelle ici lá science normále qui, lorsquon
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