Cours économie - série ES : Changement social et inégalités
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Description

Fiche de révision économie: Changement social et inégalités
1. Notions de base
2. Problèmes économiques et sociaux
3. Théories et auteurs
4. Repères historiques
La croissance dans nos sociétés industrielles s’accompagne-t-elle d’une réduction des inégalités et d’une plus grande justice sociale ?

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Publié le 19 février 2014
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Langue Français

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Nº : 25012
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Fiche Cours
ECONOMIE
1. Notionsde base 2. Problèmeséconomiques et sociaux 3.Théories et auteurs 4. Repèreshistoriques
Série ES
La croissance dans nos sociétés industrielles s’accompagne-t-elle d’une réduction des inégalités et d’une plus grande justice sociale ?
Notions de base
L’équitéest une recherche pour promouvoir l’égalité des chances afin de réduire les inégalités sociales.
Lajustice socialea pour objet d’assurer une répartition plus juste des richesses produites.
L’égalisation des conditionspas la suppression des inégalités économiques.Pour nesignifie Tocqueville, celaveut dire que la démocratie,par l’égalité politique et juridique qu’elle apporte, permet à chaque citoyen de réussir sa vie professionnelle et d’améliorer sa mobilité sociale.
Lesinégalités économiquestraduisent les différences de revenus provenant des salaires, des capitaux ou des patrimoines des individus dans une société. Elles sont mesurées par : • la courbe deLorenzencore courbe de concentration., appeléela courbe des revenus ou celle du patrimoine s’éloigne de laPlus diagonale ou droite d’équirépartition,plus les inégalités s’accroissent dans la population ; • lestrobiloïdede LouisChauvelqui représente, sous la forme d’une toupie, la répartition des richesses dans un pays.
Lamobilité socialeouinter-générationnelleindividu occupant une position sociale différente de celledésigne la situation d’un de son père. On parlera de mobilité socialeascendantesi un fils d’agriculteur devient cadre. Elle seradescendantesi le fils de cadre devient agriculteur,et l’on parlera alors dedémotionselon l’expression du sociologue RaymondBoudon. On distingue également lamobilité structurelledue aux transformations économiques de la société,est « subie »,et la qui mobilité netteoupurepar le travail et le mérite de l’individu.Cette mobilité nette ou pure se calculequi est « voulue »,obtenue en soustrayant la mobilité structurelle de la mobilité observée.
Lamobilité professionnelleouintra-générationnellequalifie le changement de position sociale d’un individu au cours de son existence. Ensuivant une formation de perfectionnement,un ouvrier pourra devenir ingénieur. L’étude de la mobilité dans la société s’effectue à partir destables de mobilité, quisont des tableaux statistiques construits par l’Insee à partir d’enquêtes sur la Formation et qualification des professions (FQP). Ces tableaux à double entrée croisent des tables de recrutement(catégorie socioprofessionnelle du père) avec lestables de destinées(catégorie socioprofessionnelle du fils).Ces tables permettent de rendre compte de la mobilité dans une société.
Lareproduction, termesouvent employé par le sociologue PierreBourdieu, désignele maintien des inégalités et positions sociales d’une génération à l’autre.On parlera également d’hérédité socialeou d’autorecrutement social.
Ladiscrimination positive ou«affirmative actionà donner davantage aux catégories les plus défavorisées. Cette »consiste légitimation de l’inégalité remet en cause le principe d’égalité ou d’universalité à la base de nos sociétés démocratiques.Cette notion est apparue dans les pays anglo-saxons à partir des années soixante.
Laméritocratieselon lequel la position sociale des individus dans une société doit dépendre de leur travail et de leur: principe mérite. Ceprincipe est souvent critiqué comme étant un justificatif des inégalités sociales.
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Nº : 25012
Fiche Cours
ECONOMIE
Série ES
Lesinégalités socialessont diverses : économiques, culturelles mais aussi face à l’emploi, au logement, aux loisirs ou à l’espérance de vie.
Le paradoxe d’Anderson constatesont plus diplômés que leurs pères mais occupent souvent une positionque les enfants professionnelle inférieure.Nos sociétés connaîtraient donc une indépendance de relation entre diplôme et statut social.
Problèmes économiques et sociaux
La croissance : moteur ou frein à la réduction des inégalités ? Alexis deTocquevilleprévoyait que le régime démocratique allait progressivement réduire les inégalités sociales et économiques. En ce sens,il peut être considéré comme le précurseur de la théorie de la moyennisation de la société.En 1955,l’économiste américain SimonKuznetsune loi selon laquelle la croissance conduirait(1901-1985) énonce par sa courbe dite en « U inversé » à la réduction des inégalités. En effet,le développement de l’Etat providence et la tertiarisation de la société,qui rend caduque la division marxiste des classes, entraînent une réduction des inégalités.On constate une amélioration générale du niveau de vie et le développement d’une consommation de masse due en particulier à l’efficacité des revendications syndicales.A cela s’ajoutent la forte croissance des Trente Glorieuses et le taux très faible du chômage.
Mais depuis les années quatre-vingt,on assiste à une remontée des inégalités qui dément la loi deKuznets. Celaest dû : • au développement du chômage qui renforce les inégalités dans la société ; • àl’augmentation des revenus du capital qui croissent plus rapidement que les revenus du travail.Cela s’explique par le développement de la spéculation internationale et la politique de «recherche de valeur pour l’actionnaire» mise en œuvre par les fonds de pension anglo-saxons ; • au recours de plus en plus fréquent à la sous-traitance et à la flexibilité de l’emploi qui, en augmentant les intérims et les CDD, conduit à une société duale ou « à deux vitesses » ; • à l’école qui,en dépit de sa massification démocratique,ne paraît plus pouvoir apporter l’égalité des chances pour tous.La réussite scolaire est plus faible chez les enfants des milieux défavorisés que chez les enfants des catégories aisées ; • à l’influence des idées néolibérales qui remettent en cause l’Etat providence au nom de l’efficacité économique.Les politiques de redistribution sociale n’inciteraient pas à la reprise du travail et nuiraient au développement de la croissance.Il convient en effet de rappeler que,depuis AdamSmithLes différences de salaires ou de, l’écolelibérale légitime les inégalités par la loi du marché. revenus sanctionnent l’habileté,le diplôme ou l’efficacité entre les individus.
L’école : égalité des chances ou reproduction des inégalités ?
La démocratisation de l’école commence en France avec les lois Jules Ferry de 1881 et 1882 qui rendent l’enseignement primaire obligatoire. Elles’accentue à partir des années cinquante par la massification de l’enseignement secondaire puis du supérieur.Enfin, à partir de 1970,on assiste à l’augmentation de la féminisation dans la poursuite des études. Cettedémocratisation scolaire, complétéepar un système de bourses pour les enfants les plus défavorisés,a pour objet de développer l’égalité des chances et,par l’obtention d’un diplôme,d’assurer la mobilité dans la société.Tous les enfants ont donc en principe les mêmes chances de réussir selon leurs mérites.
Mais, àl’épreuve du temps,les résultats n’ont pas été à la hauteur de ces espérances.Les statistiques montrent en effet que : • les enfants de catégories modestes sont, dès l’enseignement primaire et secondaire, trois fois plus en retard que les enfants de cadres ; • dansl’enseignement supérieur,les enfants des catégories favorisées sont surreprésentés par rapport à ceux des catégories défavorisées ; • les catégories modestes sont,en revanche,surreprésentées dans les filières courtes des IUT (instituts universitaires de technologie) ou des STS (sections de techniciens supérieurs).
L’inégalité des chances face à l’écoleSelon Raymondest devenue un fait incontournable.Deux explications ont été avancées. BoudonlesEn établissant un rapport coût/avantage de la scolarité,, cetteinégalité serait due au comportement des familles. familles des milieux simples ne favoriseraient pas une scolarité longue pour leurs enfants en raison de son coût.Pour Pierre Bourdieuenfant hériterait d’un capital différent selon son milieu. En particulier,, chaqueil bénéficierait dans les milieux des cadres d’un capital culturel comme une bonne maîtrise du langage ou une bonne culture générale.Cela l’avantagerait dans ses études.En revanche, lesenfants des catégories défavorisées en seraient beaucoup moins pourvus, ce qui les handicaperait dans leurs études. Dès lors,l’école, entraitant tous les enfants de façon égale,ne ferait que reproduire ces inégalités de capital et d’origine.
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Nº : 25012
Théories et auteurs
Fiche Cours
ECONOMIE
Série ES
Alexis deTocqueville(1805-1859), dans son ouvrageDe la démocratie en Amérique(1840), analyse lerégime démocratique comme apportant une égalisation des conditions par : • l’égalité des droits pour tous les citoyens avec l’abolition des privilèges ; • l’égalité des chances : chacun peut, par son mérite, monter dans l’échelle sociale. «Vous ne manquerez point d’apercevoir qu’une double révolution s’est opérée dans l’état de la société.Le noble aura baissé dans l’échelle sociale,le roturier s’y sera élevé ;l’un descend,l’autre monte. Chaquedemi-siècle les rapproche,et bientôt ils vont se toucher.» ; • enfin,la démocratie apporte un esprit d’égalité dans les relations sociales,chacun se pensant égal à l’autre.
Mais la démocratie doit se garder de deux excès : • dégénérer en égalitarisme ou recherche d’une égalité totale des revenus pour tous ; • développer un excès d’individualisme qui pourrait rendre les citoyens indifférents à la conduite des affaires publiques et favoriser alors le despotisme des gouvernants.
Le sociologue RaymondBoudonen 1934,analyse dans son ouvrage, néL’Inégalité des chances(1973) les conséquences de la forte démocratisation de l’enseignement. Il constate que cela pousse à accroître le nombre de diplômes. Mais cette inflation de diplômes dévalorise leur valeur,ce qui explique le paradoxe d’Andersonentreprises ne peuvent créer autant de postes qu’il y. En outre, les a de personnes diplômées.Cette démocratisation scolaire entraîne donc des effets pervers dans la société. Par ailleurs, il explique l’inégalité de la réussite scolaire selon les catégories sociales par le comportement rationnel des parents. Tout parcours scolaire est parsemé de choix et d’orientation.Dans les familles défavorisées, on analyse la poursuite des études en termes de coût et d’avantage.En général,par surestimation du coût et des risques d’échec,ces familles préféreront orienter leurs enfants vers des filières courtes et débouchant sur un emploi rapide et sûr. En revanche, pour des familles aisées, le coût des études apparaît faible et elles engagent leurs enfants à la conquête des diplômes.C’est ce comportement familial qui expliquerait que les enfants des milieux défavorisés soient rapidement éliminés du parcours scolaire.
Un autre sociologue français,PierreBourdieus’est opposé à cette interprétation.Dans le livre (1930-2002),lesLes Héritiers, étudiants et la culture(1964) écrit avec Jean-ClaudePasserondénonce l’institution scolaire elle-même comme étant la cause de, il la reproduction des inégalités sociales. Pour lui,chaque enfant hérite de ses parents d’un triple capital : capital culturelcomme le langage,le raisonnement et la culture générale ; capital économiqueavec les revenus d’activité et le patrimoine ; capital socialle réseau des relations privilégiées ou carnet d’adresses.avec Selon les milieux sociaux,l’importance de ce capital est très variable. Les élèves des classes aisées, surtout favorisés par leur fort capital culturel, seraient donc privilégiés dans leurs parcours scolaires. En traitant égalitairement des enfants au capital inégal, l’école reproduirait les inégalités au service des classes dirigeantes.L’institution scolaire ne serait donc pas un ascenseur social basé sur le mérite de chacun.
Le philosophe américain JohnRawlsné en 1921,dans un livre qui a provoqué de nombreuses polémiques,Théorie de la justiceparu en 1971,a énoncé les deux grands principes d’une société juste. Premièrement, leprincipe de libertéles libertés fondamentales pour l’individu :, c’est-à-dired’entreprendre oucelles de penser, de se réunir. Deuxièmement, leprincipe de différenceque les inégalités sociales sont acceptables sous réserve :, c’est-à-dire qu’elles ne soient pas contraires aux principes fondamentaux de l’égalité des chances et de l’équité ; • que ces inégalités permettent d’améliorer la productivité économique et donc d’augmenter le pouvoir d’achat des populations les moins aisées ; • que des décisions même inégales soient prises quand elles ont pour but d’améliorer la situation des catégories les plus défavorisées. C’est ici la légitimation du principe de discrimination positive.
Le sociologue italienVilfredoPareto(1848-1923) a formulé une théorie de la circulation des élites au sein du corps social. Dans les sociétés anciennes ou « fermées »,le pouvoir héréditaire des classes dirigeantes empêche l’arrivée d’une nouvelle élite à leurs côtés.Cela provoque des conflits,voire des révolutions comme celle qu’a connue la France en 1789. En revanche,les sociétés démocratiques ou « ouvertes »,fondées sur l’égalité juridique et la méritocratie,autorisent une circulation des élites dans la hiérarchie sociale.Les élites anciennes disparaissent au profit des nouvelles et le changement social s’effectue de manière pacifique.
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Nº : 25012
Repères historiques
Fiche Cours
ECONOMIE
Série ES
Les sociétés traditionnelles se caractérisent par unestratification en castes ou en ordresqui conduit à une inégalité d’origine et une très faible mobilité sociale. Dans le système des castes en Inde,jusqu’en 1949,les individus vivent et travaillent selon leur caste et sont inégaux en droit. Il n’y a pas de mobilité sociale et les mariages se font obligatoirement à l’intérieur du groupe. En France, l’AncienRégime reposait sur une hiérarchie inégalitaire de la société en trois ordres :la noblesse,le clergé et le tiers état. Le passage d’un ordre à l’autre était long et difficile.
Le régime démocratique a apporté uneégalité de droit et de chancespour tous les citoyens. Cela a permis de faire tomber les barrières institutionnelles et de favoriser la mobilité sociale.L’industrialisation du système e économique à partir du début du XIXsiècle a également contribué à développer la mobilité sociale. Mais l’étude des tables de mobilité en France de 1945 à nos jours montre que la mobilité sociale reste un phénomène d’ampleur limitée. Onconstate une assez forte reproduction de la catégorie sociale et les déplacements de catégorie sont en moyenne assez faibles. Nossociétés démocratiques apportent surtout une mobilité de proximité.
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