Formes de pauvreté en Bretagne (Octant n° 102)
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Au sein d'une population à bas revenus résidant majoritairement en milieu urbain, cinq catégories d'allocataires se dégagent, qu'ils exercent un emploi, qu'ils perçoivent un minimum social, qu'ils aient des enfants ou non : des familles à la frontière de la pauvreté, des familles en difficulté ou en très grande difficulté, des personnes seules avec ou sans minima.

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Langue Français
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Extrait

Conditions de vie
Formes de pauvreté
en Bretagne
Au sein d’une population à bas revenus résidant
majoritairement en milieu urbain, cinq catégories
d’allocataires se dégagent, qu’ils exercent un emploi,
qu’ils perçoivent un minimum social, qu’ils aient des enfants
ou non : des familles à la frontière de la pauvreté,
des familles en difficulté ou en très grande difficulté,
des personnes seules avec ou sans minima.
armi les ménages allocataires des pauvreté est la plus marquée, avec 16 % vieillesse et du régime agricole, qui vi-Pcaisses d’allocations familiales d’habitants de moins de 65 ans concer- vent majoritairement dans l’espace à
(Caf) de Bretagne au 31 décembre nés. Les pôles accueillent ainsi plus de dominante rurale.
2002, certains connaissent de réelles la moitié des personnes à bas revenus,
difficultés monétaires. L’identification tandis que le périurbain en rassemble
d’une population à bas revenus (sources deux fois moins. Parmi les grandes villes
et concepts) permet de mesurer la pau- bretonnes, Saint-Brieuc et Lorient sont
Chiffres clésvreté dans la région. Elle montre égale- les plus touchées, avec des taux de pau-
ment que la pauvreté recouvre des si- vreté proches de 25 %.
tuations très diverses, en termes de
Seuil de bas revenus 2002
ressources mais aussi de dépendance Si l’espace urbain regroupe 75 % de la
(60 % du revenu médian)aux prestations, de structure familiale population à bas revenus, il existe aussi
ou de rapport à l’emploi. une pauvreté rurale, vécue par plus de 863 euros
180 000 personnes couvertes par les
Caf. Le constat se trouve renforcé si l’on
tient compte, au delà de l’approche mo-La pauvreté Population à bas revenus
nétaire, des allocataires du minimumest surtout urbaine (sous le seuil de 60 %)
320 000 personnes
1- La population couverte comprend l’allocataire maisEn Bretagne comme dans les autres ré-
aussi son conjoint, ses enfants ou les autres personnes
gions, c’est dans les pôles urbains que la à charge
Octant n° 102 - juillet 2005 21Conditions de vie
Deux allocataires
Pauvreté par commune en Bretagne (données lissées)
à bas revenus sur cinq
perçoivent un minimum social
Environ 53 000 allocataires à bas reve-
nus, soit 40 % de l’ensemble des alloca-
taires pauvres, perçoivent un minimum
social ; il s’agit le plus souvent du RMI
(revenu minimum d’insertion). Très peu
sont des couples avec enfants, la plupart
sont des personnes seules (65 %) ou des
parents isolés (23 %). Ces allocataires Part de bas revenus
sont très dépendants des prestations, dans la population
de moins de 65 ans (en %)qui constituent en moyenne 86 % de
leurs ressources. Cette forte dépen- 14,8
12,9dance est liée à la proportion impor-
11,6
tante de chômeurs et d’inactifs : seule- 9,9
©IGN - Insee 2004ment 15 % d’entre eux disposent de
Source : Caf 2002 - Inseerevenus d’activité. La dépendance aug-
mente lorsque s’ajoutent au minimum
social des aides familiales ou de loge-
ment. Cette situation est favorisée par la
présence d’enfants et est donc plus fré- 4 %). Viennent ensuite les familles mo- Population couvertequente chez les allocataires de l’API (al-
noparentales exerçant une profession et selon la prestation perçuelocation de parent isolé). les personnes isolées sans travail.
L’intensité de la pauvreté dépend du mi- La dépendance aux prestations des allo-
nimum social perçu : les bénéficiaires
cataires pauvres sans minima est sans Bas revenusdu RMI et de l’API font partie des alloca- sanssurprise moins marquée : les prestations API minimumtaires les plus en difficulté, tandis que
des Caf représentent en moyenne 32 % social
les bénéficiaires de l’AAH (allocation de leurs ressources. Leurs revenus sont
aux adultes handicapés) disposent de
aussi plus élevés que ceux des bénéfi- RMIressources comparables à l’ensemble ciaires de minima, et compris pour la
des allocataires à bas revenus.
plupart entre 40 % et 60 % du revenu
médian. Mais si leurs ressources dépas-
sent le plafond du RMI ou de l’API, ces AAH70 % des allocataires pauvres allocataires n’en sont pas moins en si-
sans minima travaillent tuation précaire. Leurs salaires sont trop
faibles pour leur permettre de dépasser
le seuil de bas revenus, leurs emplois
Source : Caf 2002Trois fois sur cinq, les allocataires à bas
souvent instables et parmi les 30 % d’al-
revenus ne perçoivent pas de minimum
locataires sans revenus d’activité, plus
social. Contrairement aux allocataires
de la moitié sont au chômage.
pauvres bénéficiant de minima sociaux,
ceux-là sont caractérisés par une forte pauvre) sont des couples avec enfants
activité : 70 % d’entre eux disposent de ou des familles monoparentales. Le
La moitié des ménagesrevenus du travail. Plus du tiers sont des phénomène de pauvreté concerne ainsi
couples ayant des enfants à charge, 141 000 enfants. Ces enfants vivent ma-pauvres ont des enfants
dont l’un au moins des deux conjoints joritairement dans des familles où au
travaille : la biactivité est alors plus fré- moins un des parents travaille, et qui ne
quente chez ceux qui ont moins de trois Plus de la moitié des allocataires à bas perçoivent pas de minimum social.
enfants que chez les autres (10 % contre revenus (les trois quarts de la population Néanmoins, 30 % d’entre eux vivent
Répartition par profil des allocataires à bas revenus
Poids dans la populationEssentiel du profil Nombre de personnes
à bas revenus (%)
Profil 1 Familles à la frontière de la pauvreté 95 000 29,8
Profil 2 Familles en difficulté 69 300 21,8
Profil 3 Personnes seules, sans minima 34 300 10,8
Profil 4 Personnes seules, avec AAH ou RMI 40 600 12,8
Profil 5 Familles en grande difficulté 79 000 24,9
Source : Caf 2002
22 Octant n° 102 - juillet 2005Conditions de vie
dans des familles sans revenu d’activi- La diversité des situations vécues par les Profil 1 : des familles
té : plus de sept fois sur dix, il s’agit alors allocataires à bas revenus incite à consi- à la frontière de la pauvreté
d’une famille monoparentale, bénéfi- dérer des formes de pauvreté plutôt
ciant du RMI ou de l’API. Les revenus qu’un type de pauvreté unique. Les mé-
dans ces familles sont faibles : le revenu thodes statistiques de classification (Mé- Regroupant près de 95 000 personnes,
médian par unité de consommation thodologie) permettent de dégager cinq le premier profil est composé quasi ex-
(UC) y est de 550 euros par mois (660 grands profils d’allocataires à bas clusivement de familles avec enfants.
euros pour l’ensemble des familles à bas revenus. Les deux tiers de ces familles sont des
revenus) et le quart de ces vit couples, les autres sont des parents iso-
avec moins de 460 euros par mois et par lés. La moitié des allocataires ont entre
UC. 35 et 44 ans.
Ce profil est caractérisé par un taux éle-
vé d’allocataires ayant un emploi : plus
de neuf familles sur dix disposent de re-
La Bretagne est moins touchée par la pauvreté venus du travail, alors que pour l’en-
semble des bas revenus la proportion
Peu d’allocataires de minima sociaux Le plus faible taux de pauvreté n’est que de 48 %. Les revenus d’activi-
en Bretagne régional té restent faibles puisqu’ils ne suffisent
pas à dépasser le seuil de bas revenus.
Alafin de l’année 2002, 126 000 allo- La mesure monétaire classique de la Néanmoins ils limitent l’intensité de la
cataires bretons perçoivent l’un des huit pauvreté dénombre 98 700 ménages al- pauvreté : tous les allocataires sont près
minima sociaux versés en France. La locataires dont les revenus par unité de
du seuil, avec des revenus compris
pauvretéétablie à partir de ces popula- consommation sont inférieurs au seuil
entre 50 % (720 euros) et 60 % (860 eu-
tions (pauvreté administrative) est moins de bas revenus français (50 % du revenu
ros) du revenu médian. Ils limitent aussiforte en Bretagne que sur l’ensemble du médian, soit 698 euros mensuels). Ces
la dépendance aux prestations : la per-territoire : elle concerne 5,7 % des plus ménages correspondent à une popula-
ception de minima sociaux est margi-de 20 ans, contre 6,7 % au niveau tion couverte de 210 000 personnes re-
nale, et les aides versées représententnatio

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