L activité des femmes : une priorité pour l économie lorraine
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L'activité des femmes : une priorité pour l'économie lorraine

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Facteur-clé de la dynamique d'emploi d'une région, le taux d'activité féminin demeure moins élevé en Lorraine qu'en France. Le niveau de diplôme est l'élément déterminant de la présence des Lorraines sur un marché du travail qui reste néanmoins encore trop peu attractif pour les plus diplômées (bac+5). L'environnement familial n'intervient qu'ensuite, surtout à travers l'âge du plus jeune enfant. L'activité professionnelle préserve les femmes d'une précarité à laquelle elles sont davantages exposées, mais leur taux d'activité est très sensible au contexte économique. La tertiarisation de l'emploi lorrain a profité au travail féminin qui est encore tenu à distance des hauts statuts et de la création d'entreprise. Dans le Nord de la région, le travail frontalier au Luxembourg attire de plus en plus de Lorraines plus jeunes, plus diplômées.

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Langue Français

Extrait

www.insee.fr/lorraine
°
45N L’activité des femmes :
Facteur-clé de la dynamique d’emploi d’une région, le taux d’activité
féminin demeure moins élevé en Lorraine qu’en France.
Le niveau de diplôme est l’élément déterminant de la présence
des Lorraines sur un marché du travail qui reste néanmoins encore
trop peu attractif pour les plus diplômées (bac+5).
L’environnement familial n’intervient qu’ensuite, surtout à travers l’âge
du plus jeune enfant.
L’activité professionnelle préserve les femmes d’une précarité à laquelle
elles sont davantage exposées, mais leur taux d’activité est très sensible
au contexte économique.
La tertiarisation de l’emploi lorrain a profité au travail féminin qui est
encore tenu à distance des hauts statuts et de la création d’entreprise.
Dans le Nord de la région, le travail frontalier au Luxembourg attire
de plus en plus de Lorraines plus jeunes, plus diplômées.
La progression du nombre de femmes vis-à-visdelaproblématiquederenouvelle-
actives (ayantunemploiouàlarecherched’unem- ment d’une population active qui vieillit.
ploi) est une des mutations qui a probablement
le plus influencé les modes de vie depuis plu-
Ensuite, le développement de l’activité des
sieurs décennies. Ce phénomène est irréver-
femmes contribue au constat actuel que le
sible et provient de multiples facteurs (hausse
nombre de couples bi-actifs est devenu majori-
des niveaux de formation, maîtrise de la fécondité,
taire, l’homme et la femme poursuivant leur
évolution des comportements familiaux, nature des
activité professionnelle tout en cherchant à
activités exercées...). Il concerne toutes les clas-
bénéficier d’une large gamme de services de
ses d’âge et toutes les catégories socioprofes-
proximité pour mieux concilier leurs tâches fa-
sionnelles. La progression de l’activité des
miliales et professionnelles. Le développement
femmes ayant de jeunes enfants est forte et l’i-
de ces services doit donc aussi être posé
mage de la «femme-mère au travail» est désor-
comme enjeu d’attractivité des territoires avec
mais une réalité. L’activité des femmes
l’objectif d’offrir aux jeunes ménages des
apparaît effectivement comme un levier majeur
conditions plus favorables de conciliation vie
pour l’économie et la société lorraines, ceci à
professionnelle-vie familiale.
plusieurs égards.
Dans cette même logique, et selon les cons-
Un enjeu central pour la région
tats réalisés dans les pays de l’OCDE, il ap-
Tout d’abord, le développement du taux d’ac- paraît que plus le taux d’activité des femmes
tivité des femmes, encore en retrait dans est important, plus la dynamique d’emploi
notre région, constitue un atout potentiel est forte dans une région.
VIl existe enfin un enjeu social : l’activi-
té professionnelle des femmes est
Les modalités de l’activité féminineun facteur qui limite les risques de
(carrières continues / discontinues)pauvreté affectant souvent les fem-
messeulesavecousansenfants.
Davantage encore que les taux d’activité et les taux de salarisation, les
courbes d’activité des femmes apportent des renseignements plus précis
Un taux d’activité sur les modalités de la mutation en cours. Traditionnellement, on dis-
tingue 3 types de courbes d’activité :moins élevé en Lorraine
1. La courbe à une seule crête : cette courbe renvoie à un modèle de l’i-Entre 1990 et 1999, le taux
nactivité dominante. Ici, seules les femmes âgées de 20 à 25 ans, céliba-
d’activité des Lorraines a gagné 7
taires et/ou sans enfants pour la plupart, se trouvent en grand nombre
points, passant de 51% à 58%, il sur le marché de l’emploi. Après le mariage ou la première maternité, les
est estimé en 2002 à 59%. Il a femmes cessent définitivement leur activité professionnelle et les taux
d’activité entre 26 et 60 ans sont relativement bas.été soutenu par la croissance des
emplois tertiaires, très féminisés, 2. La courbe « bi-modale » : cette courbe correspond à un modèle de l’acti-
phénomène qui coïncide inverse- vité discontinue. Dans ce cas, la majorité des femmes exercent une activi-
té professionnelle à la sortie du système scolaire, mais se retirent dument avec la chute des effectifs
marché de l’emploi entre 25 et 40 ans, quand leurs enfants sont en basindustriels, à forte dominante
ème
âge. Le 2 pic de cette courbe correspond à la reprise d’une activité pro-
masculine. L’emploi salarié lorrain
fessionnelle quand les enfants sont plus grands.
compte pour la période
3. La courbe en « U-renversé » : cette courbe caractérise un modèle do-
1999-2003 21 000 femmes de miné par l’activité continue. C’est la courbe d’activité habituelle des hom-
plus. La part des dans mes. Elle correspond à une situation où les femmes n’arrêtent pas de
travailler quand elles ont des enfants, même en bas âge. Elles cumulentl’emploi salarié est ainsi passé de
activité professionnelle et responsabilités familiales. Cette courbe traduit40% à 46%.
donc un rapprochement et une homogénéisation des comportements
Néanmoins, malgré cette progres- d’activité féminine et masculine (Maruani).
sion de l’activité féminine, ce taux Au début des années 60, la courbe d’activité féminine en France se pré-
reste relativement faible en compa- sentait selon le modèle « bi-modal », avec une chute des taux d’activité des
femmes âgées de 25 à 49 ans. Quarante ans plus tard, la France ne pré-raison avec d’autres régions fran-
ème sente plus les mêmes évolutions. Sa courbe prend désormais la formeçaises. Il place la Lorraine au 20
d’un U renversé, passant ainsi à un modèle dominant d’activité continue, le
rang des régions françaises juste
décollage s’est produit brutalement après 1968. Les taux d’activité des
devant le Nord-Pas-de-Calais et la 25-49 ans ne cessent d’augmenter, de façon significative, régulière et
Corsealors quel’Alsacesesitue systématique, dans ces classes d’âge qui, autrefois, constituaient les clas-
ème ses creuses de l’activité féminine.en 3 position.LaLorraine«se
console» en apparaissant parmi les
meilleures de la Grande Région de-
vant la Sarre, la Wallonie, et juste
derrière la Rhénanie-Palatinat.
En Lorraine : une activité féminine en retrait
Le diplôme, garant
de l’activité féminine
Sur le plan théorique, les femmes
allouent leur temps disponible entre
sphère professionnelle et sphère
privée. L’analyse porte ici sur la fa-
çon dont les deux décisions intera-
gissent l’une sur l’autre, selon trois
niveaux d’influence ou familles de
facteurs explicatifs : les caractéristi-
ques individuelles propres (diplôme,
âge...), lescritèresrelatifsà la fa-
mille (structure familiale, enfants, Taux d'activité féminine
en 2002 (en %)conjoint) et enfin les déterminants
plus de 69liés au contexte économique plus ou
de 64 à 69
moins favorable à l’activité féminine.
de 63 à 64
de 59 à 63Quelle que soit la zone étudiée, il
moins de 59
s’avèreque lesfemmestrèsqua-
lifiées sont mieux intégrées dans
le marché de l’emploi que celles à
plus faible niveau d’instruction. En 2002, le taux d'activité féminine est de : 59% en Lorraine, 62% en province
et 63% en France métropolitaine.Pour comparaison internationale,
Source : Insee, Estimations d’emploi total
il existe une convergence forte
2
© IGN - Insee 2006des taux d’activité des femmes teindre des études supérieures partie desfemmesseprésentant
très diplômées dans les différents quedanslereste du pays (24%). sur le marché du travail échouent
pays de l’UE, alors que les taux En Lorraine, 70% des femmes à trouver un emploi. Là encore, le
d’activité des femmes peu diplô- ont un niveau inférieur au bac ou diplôm

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