La Bretagne face aux mutations économiques (Octant n° 100)
5 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Bretagne face aux mutations économiques (Octant n° 100)

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
5 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Les spécificités industrielles qui caractérisent l'économie bretonne - industries agroalimentaires, construction navale, équipements électriques et électroniques - sont des atouts autant que des facteurs de risques, au niveau régional mais surtout au niveau local. Les zones d'emploi de Lannion, Carhaix et Auray, les plus spécialisées et concentrées de la Bretagne, apparaissent également comme les plus vulnérables. Les zones à l'économie plus diversifiée se révèlent au contraire moins fragiles.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 37
Langue Français

Extrait

Économie
La Bretagne face aux mutations
économiques
Forces et faiblesses des zones d’emploi
Les spécificités industrielles qui caractérisent l’économie
bretonne - industries agroalimentaires, construction navale,
équipements électriques et électroniques - sont des atouts
autant que des facteurs de risques, au niveau régional mais
surtout au niveau local. Les zones d’emploi de Lannion,
Carhaix et Auray, les plus spécialisées et concentrées
de la Bretagne, apparaissent également comme les plus
vulnérables. Les zones à l’économie plus diversifiée
se révèlent au contraire moins fragiles.
es mutations économiques sont au- sements ou le plus souvent en perdent. l’industrie agroalimentaire, l’automo-Ljourd’hui une réalité incontour- Mesurer les forces et faiblesses des terri- bile et l’électronique-téléphonie. La
nable de notre société qui concerne toires permet d’apprécier leur fragilité et Bretagne affiche une forte spécialisation
tous les secteurs d’activité. L’évolution leur capacité d’adaptation face aux ris- dans deux de ces secteurs industriels :
rapide des technologies, la pression de ques liés à ces mutations. l’agroalimentaire et la construction
la concurrence rendent nécessaire la re- navale.
cherche constante d’une meilleure
compétitivité. Comme les autres régions En 2002, l’agroalimentaire rassembleLes spécificités industrielles
françaises, la Bretagne doit faire face à 71 000 salariés, soit 35 % des emploisde l’économie bretonne
ces évolutions qui réclament une adap- salariés industriels de la région. Depuis
tation de l’appareil productif et déci- dix ans, la croissance régulière de l’em-
L’industrie bretonne s’est progressive-sionnel. Il s’en suit parfois une modifi- ploi dans l’agroalimentaire a renforcé
ment construite autour de quatre pôlescation très forte des bassins d’emploi, son poids au sein de l’industrie régio-
d’activités : la construction navale,qui accueillent de nouveaux établis- nale, alors qu’il régressait au niveau
10 Octant n° 100 - janvier 2005Économie
Indicateurs par zones d’emploi
Poids des cinq Poids du Poids des groupes dans l’emploi des secteursEvolution
plus gros secteur IAA marchands non agricoles (en %)de l’emploi Indice de
secteurs dans dans l’emploisalarié diversi-
l’emploi salarié salarié Groupes1993-2002 fication* Groupes Groupes
industriel** industriel français(en %) bretons étrangers
(en %) (en %) non bretons
Auray 30,0 0,132 65,9 27,3 6,3 20,7 6,8
Brest 19,7 0,108 57,5 17,0 18,3 20,5 5,3
Carhaix 24,8 0,207 78,2 69,7 12,0 20,9 6,8
Dinan 16,1 0,068 49,3 31,5 16,8 16,1 2,9
Fougères 16,4 0,057 40,9 23,8 17,4 18,2 5,6
Guingamp 32,4 0,107 59,5 54,1 22,6 12,9 2,5
Lannion 18,5 0,291 73,3 9,1 5,5 23,9 4,3
Lorient 16,8 0,103 60,3 41,7 16,3 17,0 8,8
Morlaix 25,0 0,162 70,3 55,0 24,9 13,8 6,6
Ploërmel 33,6 0,114 58,8 42,4 27,5 13,9 8,9
Pontivy-Loudéac 28,9 0,191 70,7 67,3 31,5 14,1 4,7
Quimper 22,0 0,108 55,7 46,3 16,3 16,5 7,2
Redon 33,3 0,108 59,8 13,4 8,5 45,7 4,8
Rennes 27,5 0,103 55,3 20,9 14,1 31,5 8,8
Saint-Brieuc 25,4 0,105 56,5 48,8 19,3 21,3 6,0
Saint-Malo 29,7 0,061 45,9 16,5 17,8 19,6 1,2
Vannes 30,2 0,136 60,1 49,3 19,2 21,9 3,8
Vitré 41,9 0,074 48,3 37,2 23,2 25,7 9,1
Bretagne 24,9 /// /// 35,5 17,2 22,5 6,5
*L’indice de diversification industrielle (ou indice d’Herfindahl) est compris entre 0 et 1 : il est très faible si l’emploi industriel se répartit entre de
nombreux secteurs d’activité ; il atteint une valeur maximale de 1 si l’emploi industriel est concentré dans un seul secteur. Cet indice se calcule en
sommant les carrés des parts de l’emploi de chaque secteur dans l’emploi total.
Dans cette étude, l’emploi industriel est réparti en 67 secteurs, correspondant à la nomenclature économique en 114 postes (Nes 114).
** Il s’agit des cinq secteurs les plus importants selon la nomenclature Nes 114.
Source : Insee, recensement de la population 1999 - estimations de population - Sirene 2002
national. De ce fait, la spécialisation de industriels, la région apparaît moins France. Cette plus forte autonomie des
la région dans ce secteur, déjà marquée bien placée : elle accuse une sous-re- établissements bretons, qui se retrouve
en 1993, s’est encore renforcée depuis. présentation dans les activitésdebiens aussi dans l’industrie, place la Bretagne
de consommation (pharmacie, fabrica- parmi les régions les moins dépen-
1
La construction navale est un secteur tions d’articles d’équipement de la per- dantes .
moins important en termes d’effectifs et sonne ou du foyer) et les biens
elle a perdu beaucoup d’emplois pen- intermédiaires.
dant la dernière décennie. Elle compte Une évolution de l’emploi
moins de 9 000 salariés en 2002, mais inégale sur le territoire
son poids dans l’emploi salarié indus- Autonomie de décision
triel est nettement plus élevé que celui du système productif régional
Depuis dix ans, l’économie bretonne aobservé France entière.
connu de fortes évolutions mais les
La forte densité de groupes privésbre- 212 000 emplois salariéscréés entreLa Bretagne se distingue également par
tons (y compris coopératifs) 1993 et 2002 (encadré) sont inégale-l’importance de la fabrication d’équi-
dans le système productif rend la Bre- ment répartis sur le territoire : les zonespements électriques et électroniques :
tagne plus autonome que les autres ré- d’emploi des deux grandes métropolesprès de 15 000 salariés, 7,4 % de l’em-
gions de province du point de vue éco- de la région en rassemblent à elles seu-ploi industriel, part un peu plus élevée
nomique : un peu moins de 40 % des les près de 40 %, les 60 % restant sequ’au niveau national. L’industrie auto-
salariés du secteur marchand non agri-mobile représente 6,4 % des emplois
cole dépendent d’une entreprise dont leindustriels, proportion comparable au
centre de décision est localisé hors de laniveau national ; cette activité ne ressort
Bretagne, contre 44 % en moyenne 1- Voir l’article “Bretagne : une économie plutôt auto-donc pas comme une spécialisation
nome et des entreprises rayonnantes” (page 15).dans les régions françaises, hors Île-de-dans la région. Dans les autres secteurs
Octant n° 100 - janvier 2005 11Économie
distribuant entre les 16 autres zones. Les
Depuis 10 ans, l’économie bretonne créations d’emplois se concentrent éga-
a connu de fortes évolutions lement dans quelques secteurs : les ser-
vices aux entreprises et aux particuliers
représentent 35 % des créations, leEn Bretagne, la population augmente ment du commerce de détail et des ser-
commerce 16 % et enfin l’administra-depuis 30 ans. Sur la décennie 90, la vices, aussi bien aux particuliers qu’aux
croissance démographique s’appuie entreprises. Le commerce crée 3 700 tion, l’éducation, la santé et l’action so-
pour les deux tiers sur le solde migra- emplois salariés par an et les services ciale, 23 %. Face à ces évolutions, les
toire, qui a doublé par rapport à la pé- aux entreprises plus de 5 000 dont les territoires s’adaptent selon la nature de
riode 1982-1990. Le solde naturel de- deux tiers dans les services opération- leur appareil productif.
meure positif, mais en diminution nels (nettoyage, surveillance-sécurité)et
régulière depuis les années 60. un tiers dans le conseil et l’assistance
aux entreprises. Facteurs de risques…
Très forte progression de l’emploi Entre 1993 et 2002, l’emploi salarié a
progressé dans l’industrie régionale de Une zone trèsspécialisée - dans la-
L’amélioration du solde migratoire s’ex- 12 % alors qu’il diminuait de 3,4 % quelle l’économie est caractériséepar
plique par le fort dynamisme de la créa- France entière, soit une création nette quelques activitésprépondérantes - est
tion d’emploi salarié depuis une dizaine moyenne de 2 500 emplois salariésin- davantage exposée au risque qu’une
d’années. La région compte 1,2 million dustriels par an dans la région. Au sein zone fortement diversifiée. De même
d’emplois en 2002 dont un peu plus de ce secteur, les IAA ont assuré les deux les zones dont l’emploi est concentré
d’un million d&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents