Marché du travail 1990-1999 : plus d actifs et moins d emplois
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Marché du travail 1990-1999 : plus d'actifs et moins d'emplois

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Entre 1990 et 1999, le nombre d'actifs a légèrement augmenté en Champagne-Ardenne. Le vieillissement des enfants du baby-boom explique largement cette variation. Mais dans le même temps, les créations d'emplois n'ont pas permis d'absorber ce regain d'actifs. Ceci a entraîné un accroissement du nombre de chômeurs et des déplacements domicile-travail hors de la région. Les quatre départements ont connu des évolutions diverses. Ces différences résultent, pour l'essentiel, des comportements migratoires des habitants. Le chômage est en hausse partout mais plus encore dans les zones industrielles affectées par de nombreuses restructurations.

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Langue Français

Extrait

Nº 46 - Août 2004 - Prix : 2,20d
Marché du travail 1990-1999
PPlus d’actifs et moins d’emplois
tassement correspond à deux phases différentes d’évolutionEntre 1990 et 1999, le nombre d’actifs a légère-
de l’emploi au cours des années quatre-vingt-dix : la pre-ment augmenté en Champagne-Ardenne. Le vieil-
mière, jusqu’en 1994, a été marquée par une baisse des ef-
lissement des enfants du baby-boom explique fectifs, la seconde a été beaucoup plus favorable à
largement cette variation. Mais dans le même
temps, les créations d’emplois n’ont pas permis
Evolution de la population active champardennaise
d’absorber ce regain d’actifs. Ceci a entraîné un
entre 1990 et 1999
accroissement du nombre de chômeurs et des dé-
Variation Variationplacements domicile-travail hors de la région. en effectifs annuelle
moyenneLes quatre départements ont connu des évolu-
pour 1000
actifstions diverses. Dans la Marne et les Ardennes,
Evolution de la population active +5 046 +0,9départements les plus jeunes de la région, la popu-
dont effet démographique +43 839 +8,1lation active a augmenté assez sensiblement.
taux d'activité -5 092 -0,9Dans l’Aube, elle s’est stabilisée et elle a reculé en
migrations résidentielles -33 701 -6,3Haute-Marne. Ces différences résultent, pour
l’essentiel, des comportements migratoires des Source : Insee - Recensements de la population
habitants. Le chômage est en hausse partout mais
plus encore dans les zones industrielles affectées
Ajustement sur le marché du travailpar de nombreuses restructurations.
Variation Variation
en effectifs annuelleL’offre de travail est mesurée par le nombre d’actifs pré-
moyenne
sents sur le marché de travail, qu’ils occupent effectivement pour 1000
actifsun emploi (actifs occupés) ou qu’ils en cherchent un (chô-
meurs). Evolution de la population active +5 046 +0,9
Entre 1990 et 1999, ce nombre d’actifs n’a que peu progressé
dont variation de l'emploi -1 234 -0,2
dans la région, passant de 598 000 personnes à 603 000, soit
du chômage +11 962 +2,2
une hausse annuelle de seulement 0,9‰. Dans le même
du solde des navettes -1 773 -0,3temps, le marché du travail s’est légèrement dégradé. Avec
quelque 518 000 actifs occupés en 1999, la Cham-
Source : Insee - Recensements de la population
pagne-Ardenne offrait 1 200 postes de moins qu’en 1990. Ce
INSEE Flash Champagne-Ardennel’embauche et à une reprise de l’emploi. 5 000 actifs de plus en neuf ans
Au niveau national, la croissance de la population active a Pyramides des âges de la population active en 1990-1999
été, en partie, absorbée par celle de l’emploi. En Cham- âge
65pagne-Ardenne cela n’a pas été le cas puisque le marché de
l’emploi s’est dégradé. En conséquence le chômage a pro- 60
(1) (1)
gressé. En 1999, près de 81 000 personnes se déclaraient à la 55
recherche d’un emploi, soit 12 000 de plus qu’en 1990. Si les
(2) 50 (2)
chômeurs de 1999 étaient en majorité des femmes (55%) et si
45
le taux de chômage féminin est resté supérieur à celui des
40hommes (16,6% contre 10,8%), il n’en reste pas moins que le HOMMES FEMMES
nombre des hommes au chômage a augmenté de 2,9% alors 35
que celui des femmes n’a progressé que de 1,3%. Cette situa- 30
tion résulte sans doute du phénomène de désindustrialisa-
25 (3)(3)
tion de la région, ce secteur offrant traditionnellement
20davantage d’emplois masculins, l’industrie textile faisant ex-
15ception. Dans son ensemble, la dernière décennie du millé-
15000 10000 5000 0 5000 10000
naire se caractérise aussi par une progression sensible de Effectifs
l’activité féminine tandis que celle des hommes a régressé. Population active en 1999 Population active en 1990
Les possibilités de trouver un emploi ne se cantonnent pas
Source : INSEE - Recensements de la population 1990 et 1999
aux seules frontières administratives de la région. Ainsi, la (1) Avancement de l'âge des départs à la retraite et arrivée des
classes creuses de la seconde guerre mondiale.montée du chômage peut se trouver modérée par la présence
(2) Remplacement des classes creuses de la seconde guerre
d’embauches supplémentaires dans les bassins d’emplois mondiale par les enfants du "Baby-boom".
voisins. En 1999, quelque 20 400 Champardennais travail- (3) Allongement des études, départs des jeunes actifs et arrivées
des classes creuses.laient hors de la Champagne-Ardenne, le plus souvent dans
un bassin d’emploi tout proche (Paris, l’Aisne). En 1990, ils
étaient seulement 18 400 dans ce cas. Cette intensification sans doute négatif : les avant-gardes des générations du
des migrations pendulaires a permis de résorber une partie baby-boom atteindront alors l’âge de la retraite et ne partici-
de l’offre de travail accrue sur le marché local. Mais, cet effet peront plus à la progression du nombre des actifs.
s’est trouvé plus que compensé par la hausse, encore plus Les migrations résidentielles ont eu un effet négatif sur la va-
sensible, du nombre de personnes vivant dans des régions riation de la population active régionale. Il a été de l’ordre de
voisines et venant chaque jour travailler en Cham- 33 700 personnes. Effectivement, en Champagne-Ardenne,
pagne-Ardenne (19 400 personnes en 1999 contre 15 600 en les actifs en début et en milieu de carrière quittent volontiers
1990). Parmi elles, les plus nombreux étaient des Axonais la région. Ainsi entre 25 et 49 ans, l’effet migration s’est soldé
(5 500) et des Parisiens. par un déficit de 24 400 personnes.
Depuis 1990, les variations du taux d’activité ont également
eu un impact négatif sur la population active mais de plus
La population active a augmenté malgré la
faible amplitude : environ 5 000 personnes. Deux effets con-
persistance du déficit migratoire traires ont coexisté. Le nombre de femmes actives a progres-
sé de près de 6% en neuf ans alors que celui des hommes
s’est réduit de plus de 2%. Dans le même temps, l’allonge-Depuis 1990, la population active champardennaise a évo-
ment de la durée des études s’est traduit par une diminution
lué sous l’influence de trois phénomènes démographiques.
de près de huit points du taux d’activité des moins de 25 ans.
Tout d’abord un effet génération positif : les départs à la re-
Ainsi, l’extension de l’activité féminine n’a pas compensétraite survenus jusqu’en 1999 ont été plus que compensés
l’entrée plus tardive des jeunes dans la vie active, ni les ces-
par l’arrivée de jeunes en fin de scolarité. Ensuite, un effet
sations d’activité anticipées chez les hommes.
migration négatif : le déficit migratoire s’est poursuivi entre
1990 et 1999. Enfin, un effet taux d’activité : les femmes
étaient proportionnellement plus nombreuses à être actives La Marne est le seul département ayant
en 1999 qu’en 1990, à l’inverse les jeunes sont entrés plus
gagné des emploistardivement sur le marché du travail.
Entre 1990 et 1999, le simple effet du vieillissement de la po-
pulation est la raison principale de l’augmentation du Dans la Marne, l’offre de travail s’est enrichie de près de
nombre des actifs. Cet effet génération, c’est-à-dire le rem- 6 300 personnes entre 1990 et 1999. Une progression qui a
placement d’une classe d’âge par une autre, a conduit à un été plus que compensée par le dynamisme du marché de
accroissement de près de 44 000 actifs. Les générations du l’emploi, 6 500 postes de travail supplémentaires ayant été
baby-boom contribuent largement à cet accroissement en créés dans le département. Cette hausse de l’emploi s’est sur-
remplaçant les classes creuses nées durant les années tout concentrée dans le secteur tertiaire où les services mar-
1939-1945. chands et le commerce ont largement contribué à la
En revanche, l’entrée sur le marché du travail des étudiants croissance de 13,5% de l’emploi dans les services.
ne permet pas un remplacement complet de la population La population marnaise a augmenté de façon dynamique
active sortante. En effet, la baisse de la natalité, entamée dès entre 1990 et

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