Organisation territoriale de l emploi et des services
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Quitter sa commune de résidence pour aller travailler, faire des courses ou pour accéder à certains services fait partie du quotidien de nombre de Français. Les réseaux des pôles d'emplois et des pôles de services rendent compte de ces déplacements. Plusieurs schémas d'organisation du territoire en résultent, différents selon le degré d'urbanisation ou la localisation régionale. Les pôles de services situés à la périphérie des grandes agglomérations sont peu attractifs : la ville-centre est à la fois pôle d'emplois et pôle de services. Le rôle des pôles de services se renforce toutefois aux marges des couronnes périurbaines les plus importantes. Pour les pôles d'emplois de plus petite taille, l'attractivité induite par les services est plus étendue que celle concernant les emplois. Ainsi, à l'écart des concentrations d'emplois, ce sont les services qui polarisent le territoire. Par ailleurs, un réseau d'un millier de pôles de services anime l'espace le plus rural.

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Langue Français

Extrait

N° 870 - NOVEMBRE 2002
PRIX : 2,20€
Organisation territoriale de l’emploi
et des services
Vincent Vallès, direction régionale d’Auvergne, Insee
uitter sa commune de résidence échanges mutuels de population active entre
communes voisines (Définitions). Les 354 airespour aller travailler, faire des
urbaines définies en 1999 représentent ainsi unQcourses ou pour accéder à cer-
ensemble de communes dont la population vit
tains services fait partie du quotidien de
sous la dépendance d’activités présentes sur le
nombre de Français. Les réseaux des pô- pôle urbain qui en constitue le cœur.
les d’emplois et des pôles de services L’ensemble des aires urbaines et des commu-
rendent compte de ces déplacements. nes partagées entre les influences de plusieurs
pôles urbains délimitent l’espace à « domi-Plusieurs schémas d’organisation du ter-
nante urbaine » : une part significative de leursritoire en résultent, différents selon le de-
habitants est attirée par les grands pôles éco-
gré d’urbanisation ou la localisation
nomiques pour les activités professionnelles.
régionale. Les pôles de services situés à En 1999, en France métropolitaine, 77 % des
la périphérie des grandes aggloméra- personnes (soit 45 millions) habitent dans l’une
tions sont peu attractifs : la ville-centre des 354 aires urbaines. Dans celles-ci, se
concentrent 81 % des emplois (tableau 1).est à la fois pôle d’emplois et pôle de ser-
Dans les régions Île-de-France, Nord - Pas-de-vices. Le rôle des pôles de services se
Calais, Alsace, Provence-Alpes-Côte d’Azur,
renforce toutefois aux marges des cou-
Haute-Normandie, Rhône-Alpes et Lorraine,
ronnes périurbaines les plus importan- 80 % de la population vit dans une commune
tes. Pour les pôles d’emplois de plus de l’espace à dominante urbaine. Une large
petite taille, l’attractivité induite par les bande, prenant la France en écharpe des Hau-
tes-Pyrénées aux Ardennes, est presqueservices est plus étendue que celle
dépourvue de grandes aires urbaines hormisconcernant les emplois. Ainsi, à l’écart
Clermont-Ferrand.
des concentrations d’emplois, ce sont les
services qui polarisent le territoire. Par
ailleurs, un réseau d’un millier de pôles 525 aires d’emplois dans l’espace
de services anime l’espace le plus rural. à dominante rurale
Les pôles urbains ne sont pas les seuls à attirer
L’intensité des trajets quotidiens entre la rési- quotidiennement des actifs. Une partie de
dence et le lieu de travail structure profondé- l’espace à dominante rurale échappe très lar-
ment l’espace. Une forte polarisation se gement à l’influence des pôles urbains. Elle
dessine autour de certaines agglomérations : possède sa propre dynamique d’emploi et sa
les pôles d’emplois. Les déplacements entre la propre structuration autour de 525 pôles. Ces
commune du domicile et celle du lieu de travail pôles d’emplois de l’espace à dominante rurale
ne cessent de se multiplier et de s’allonger. En (Définitions) regroupent 6 % des emplois natio-
1999, 61 % des actifs travaillent hors de leur naux et 41 % de ceux de l’espace à dominante
commune de résidence, contre 52 % en 1990. rurale (tableau 1). Ils induisent, comme leurs
Les trajets se font vers des communes situées homologues urbains, une réelle attraction. Dans
en moyenne à 15 kilomètres de la commune de ces pôles, près de la moitié des emplois sont
résidence soit un kilomètre de plus qu’en 1990 détenus par des actifs habitant des communes
et deux de plus qu’en 1982. Ce constat résulte périphériques. Il est donc possible de définir, à
de l’attraction croissante exercée par les l’image d’une aire urbaine, une aire d’emploi de
emplois situés dans les espaces les plus forte- l’espace rural (Définitions). Cependant l’attrac-
ment urbanisés. Pour appréhender cette tion des pôles d’emplois de l’espace rural sur
double dynamique de concentration des les communes limitrophes est plus réduite que
emplois et de diffusion de l’habitat, on s’appuie celle exercée par les pôles urbains. Six aires
sur le zonage en aires urbaines, basé sur les d’emplois de l’espace rural sur dix sont dépour-
INSEE
PREMIEREvues de couronne. Pour les autres, la exercent sur les communes non tir de 4 000 habitants que la quasi-totalité
couronne englobe quatre communes en équipées. Ces pôles de services inter- des communes équipées sont attracti-
moyenne. Les aires d’emplois de médiaires correspondent aux villes les ves. La position géographique de la
l’espace rural sont étendues dans les plus fréquentées en moyenne par les commune équipée est un facteur primor-
zones où le maillage des aires urbaines Français pour des motifs non profes- dial. L’étendue, la population des
est le plus lâche. C’est surtout le cas sionnels. L’identification de ces pôles de 3 010 bassins que polarisent les pôles
dans le Massif central, les Vosges, en services et de leur aire d’influence per- de services dépendent pour une bonne
Poitou-Charentes et en Bourgogne. met d’introduire dès lors un échelon géo- part du type d’espace sur lequel ils sont
graphique plus pertinent pour l’analyse implantés. En milieu fortement urbanisé,
des problématiques liées aux services ce sont les communes centres des pôles
L’implantation des services (mise en place de structures intercom- urbains qui jouent le rôle de pôle de ser-
et commerces structure munales fédérant des équipements par vices (tableau 2). Leur aire d’influence
exemple) ou plus globalement à la popu- est en moyenne deux fois plus étendueelle aussi le territoire
lation (desserte des zones rurales les (27 communes) que la moyenne et le
L’espace à dominante rurale hors aires plus isolées par exemple). pôle draine une population bien plus
d’emplois est le plus vaste : avec importante que sur le reste du territoire.
16 730 communes (tableau 1), il couvre La concentration en leur sein de com-
L’attraction des pôles deplus de la moitié de la surface nationale. merces et de services en nombre et en
services intermédiaires plus ouIl ne regroupe pas moins de 7,3 millions qualité va en effet laisser peu de marge
d’habitants en 1999, soit plus d’un sur moins forte suivant le type pour le développement de nouveaux
huit (12 %). La proportion passe à un pôles de services intermédiaires à proxi-d’espace
habitant sur quatre dans les cinq régions mité. Les trois quarts des 1 044 commu-
où ce type d’espace est le plus répandu : le En 1998, l’examen de l’ensemble des nes équipées mais dépourvues d’attrac-
Limousin, le Poitou-Charentes, la Corse, déplacements occasionnés par la fré- tion sur leur environnement se trouvent
la Basse-Normandie et l’Auvergne. quentation des commerces et services ainsi dans les banlieues des principales
Dans ces communes éloignées des caractéristiques de la gamme intermé- villes-centres (tableau 2).
concentrations d’emploi et de popula- diaire permet de distinguer, en France
tion, c’est plus l’accès aux équipements métropolitaine, 3 010 communes dites
L’attraction commercialeque l’emploi qui structure le territoire. attractives. Le réseau de ces 3 010 pôles
Au-delà des liens qui se forment quoti- de services, composé de mailles plus des aires d’emplois déborde
diennement au travers de la relation fines que celui des pôles d’emplois, sur les espaces périphériques
« lieu d’habitat - lieu d’emploi », l’implan- couvre l’ensemble du territoire métropoli-
tation communale des services et com- tain. Dans le périurbain, la fréquence des
merces structure elle aussi le territoire. À L’attractivité des services d’une com- pôles de services dépend de l’étendue
travers les résultats de l’inventaire commu- mune n’est pas uniquement liée au de l’aire urbaine. C’est aux marges des
nal, les communes pourvues d’une niveau de sa population. Ainsi, la popu- couronnes périurbaines les plus impor-
gamme d’équipements qualifiés « d’inter- lation moyenne d’un pôle de services tantes, ainsi que dans les communes
médiaires » (Définitions), d’usage assez intermédiaires est de 9 000 habitants multipolarisées, c&#

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