Recherche d emploi et insertion professionnelle des allocataires du RMI
12 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Recherche d'emploi et insertion professionnelle des allocataires du RMI

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
12 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

En janvier 1998, 26 % des allocataires du RMI de décembre 1996 ont un emploi, 17 % sont inactifs et 57 % sont chômeurs. Les trois quarts de ces chômeurs cherchent activement un emploi et les plus actifs dans leur. recherche ont une plus grande probabilité d'en trouver un. L'effort de recherche affecte aussi le type de l'emploi trouvé : la probabilité, pour les anciens chômeurs les plus actifs dans leur recherche, d'occuper un contrat à durée indéterminée (CDI) est plus élevée que celle d'occuper un contrat à durée déterminée (CDD), elle-même plus élevée que celle d'être en emploi aidé. Pour les allocataires qui ont repris un premier emploi, une relative stabilité de l'activité rémunérée est observée, quatre personnes employées sur cinq étant encore en emploi neuf mois après cette reprise et deux sur trois dix-huit mois après. Pour les personnes qui ont repris un emploi temporaire, occuper un emploi aidé plutôt qu'un CDD ne diminue ni n'augmente la probabilité d'être encore en emploi quelques mois après la fin du contrat. En revanche, les personnes en CDD ont une plus forte probabilité d'accéder à un CDI que les personnes en emploi aidé.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 37
Langue Français

Extrait

013-032 Insertion prof 21/12/2001 16:35 Page 13
INSERTION PROFESSIONNELLE
Recherche d’emploi
et insertion professionnelle
des allocataires du RMI
Laurence Rioux*
En janvier 1998, 26 % des allocataires du RMI de décembre 1996 ont un emploi, 17 %
sont inactifs et 57 % sont chômeurs. Les trois quarts de ces chômeurs cherchent acti-
vement un emploi et les plus actifs dans leur recherche ont une plus grande probabilité
d’en trouver un. L’effort de recherche affecte aussi le type de l’emploi trouvé : la pro-
babilité, pour les anciens chômeurs les plus actifs dans leur recherche, d’occuper un
contrat à durée indéterminée (CDI) est plus élevée que celle d’occuper un contrat à
durée déterminée (CDD), elle-même plus élevée que celle d’être en emploi aidé.
Pour les allocataires qui ont repris un premier emploi, une relative stabilité de l’activité
rémunérée est observée, quatre personnes employées sur cinq étant encore en emploi
neuf mois après cette reprise et deux sur trois dix-huit mois après. Pour les personnes
qui ont repris un emploi temporaire, occuper un emploi aidé plutôt qu’un CDD ne dimi-
nue ni n’augmente la probabilité d’être encore en emploi quelques mois après la fin du
contrat. En revanche, les personnes en CDD ont une plus forte probabilité d’accéder à
un CDI que les personnes en emploi aidé.
* Laurence Rioux appartenait à la division Conditions de vie des ménages de l’Insee et au Crest-Insee à la date de rédaction de cet
article.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
13ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 346-347, 2001 - 6/7013-032 Insertion prof 21/12/2001 16:35 Page 14
de s’y maintenir et finalement d’accéder à una loi qui crée le Revenu Minimum
emploi stable à durée indéterminée. QuellesLd’Insertion en décembre 1988 combine
sont les principales démarches de recherchetrois objectifs : réduire la pauvreté par le ver-
d’emploi effectuées par les chômeurs ausement d’une prestation monétaire – le
RMI? Se distinguent-ils en cela des autresrevenu minimum –, permettre l’accès à des
chômeurs? Quelles sont leurs chances dedroits sociaux – touchant notamment à la
retrouver un emploi ? Enfin, une fois repris unsanté et au logement – et fournir une aide à
premier emploi, de quoi dépendent le main-l’insertion professionnelle. Le dispositif RMI,
tien durable en emploi et l’accès à un emploicensé lutter contre la pauvreté et l’exclusion
stable à durée indéterminée ?dans toutes ses dimensions, ne se limite pas à
ce dernier objectif, même s’il est central, car
les allocataires ne sont pas tous dans une L’enquête de l’Insee sur le devenir des alloca-
logique d’insertion professionnelle. taires du RMI de décembre 1996 (cf. encadré 1)
permet de répondre à ces questions. Elle pré-
Ainsi, les allocataires qui se déclarent inactifs sente d’abord l’intérêt de mettre en relation
(20 %) cumulent tous les indices d’une faible les démarches faites par les allocataires pour
proximité du marché du travail (Lhommeau trouver un emploi avec leur situation future
et Rioux, 2000) : ancienneté au RMI élevée, sur le marché du travail. Elle a un autre avan-
âge élevé, état de santé dégradé, faible niveau tage : un calendrier d’activité qui suit mois par
d’études et manque d’expérience profession- mois de janvier 1997 à septembre 1998 les
nelle. Pour eux, la question de l’insertion pro- allers et retours entre le chômage et l’emploi
fessionnelle n’est pas primordiale ou même ne permet d’évaluer le degré de stabilité de l’ac-
se pose pas. Leurs motifs d’entrée au RMI ou tivité rémunérée. La dimension longitudinale
de sortie éventuelle de ce dispositif le confir- de l’enquête permet enfin d’étudier les déter-
ment d’ailleurs : la perception d’une autre allo- minants du maintien durable en emploi et de
cation (allocation adulte handicapé, pension l’accès à un emploi stable à durée indéter-
d’invalidité, pension de retraite ou minimum minée.
vieillesse) explique ainsi près de trois sorties
du RMI sur quatre. L’analyse est donc centrée sur la recherche
d’emploi et l’éventuel retour à l’emploi des
En revanche, quatre allocataires sur cinq sont personnes qui se trouvaient en décembre 1996
bien dans une logique d’insertion profession- au RMI. Elle ne s’intéresse pas à la sortie du
nelle : leur problème est de trouver un emploi, dispositif du RMI. Pourquoi ? La sortie peut
Encadré 1
L’ENQUÊTE SORTANTS DU RMI
Les données sont tirées d’une enquête en trois vagues Une nouvelle interrogation des mêmes individus (3 022
sur le devenir des bénéficiaires du RMI réalisée par répondants) neuf mois plus tard, en septembre 1998,
l’Insee en partenariat avec la Délégation interminis- permet, d’une part, de suivre l’insertion professionnelle
térielle au RMI (Dirmi), la Direction de la recherche, des employés de janvier et, d’autre part, de mettre en
des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), relation les modes de recherche utilisés en janvier par
la Direction de l’animation de la recherche, des études les chômeurs et la situation de ces derniers sur le
et des statistiques (Dares) du ministère de l’Emploi et marché de l’emploi en septembre : au chômage, en
de la Solidarité, la Caisse nationale des allocations emploi aidé (CES, CEC) ou en stage rémunéré, en
familiales (Cnaf) et le Conseil supérieur de l’emploi, emploi non aidé (CDI, CDD, intérim, indépendants). Par
des revenus et des coûts (Cserc). ailleurs, un calendrier d’activité sur 21 mois (de janvier
1997 à septembre 1998) permet de suivre mois par
En septembre 1997, une enquête légère s’est dérou- mois les allers et retours entre l’emploi et le chômage.
lée auprès de 10 000 allocataires représentatifs des
882 047 allocataires du RMI inscrits dans les Caf Dans l’ensemble de l’étude, les termes allocataire du
métropolitaines au 31 décembre 1996. En janvier RMI, bénéficiaire du RMI, personne au RMI, sont
1998, 3 415 allocataires parmi les 7 953 répondants employés indifféremment pour décrire la personne ins-
de la première vague ont été interrogés, notamment crite à la Caf. Dans le cas de foyers composés de plu-
sur leur emploi ou leurs modes de recherche sieurs personnes en âge de travailler, seule l’activité de
d’emploi. l’allocataire est prise en compte.
14 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 346-347, 2001 - 6/7013-032 Insertion prof 21/12/2001 16:35 Page 15
avoir d’autres causes que la reprise d’un per une activité rémunérée (à leur compte, en
emploi: perception d’une autre allocation, tant que salariés ou stagiaires rémunérés en
changement dans la composition du ménage, entreprise), être chômeurs au sens large du
erreur administrative (1), etc. En outre, les terme (c’est-à-dire rechercher activement un
règles déterminant le droit au RMI compli- emploi ou souhaiter en occuper un sans pour
quent sensiblement l’analyse (2). En particulier, autant être en recherche active (4)) ou enfin
deux personnes de mêmes caractéristiques, se être inactifs. En janvier 1998, date de la pre-
trouvant dans la même situation d’activité, mière interrogation, 26 % des personnes au
percevant le même revenu d’activité, peuvent RMI en décembre 1996 déclaraient avoir un
être comptées l’une parmi les allocataires du emploi ou un stage rémunéré, 57 % cher-
RMI et l’autre parmi les sortants. Il suffit, chaient un emploi ou à tout le moins souhai-
par exemple, que l’une continue à bénéficier taient en occuper un et les autres étaient inac-
du mécanisme d’intéressement (cf. encadré 2) tifs. Les informations des deux interrogations
alors que l’autre en a épuisé les droits. Leurs (janvier et septembre 1998) peuvent être com-
trajectoires d’activité ne devraient pas pour binées, faisant apparaître qu’un allocataire de
autant être très différentes. Plus généralement, décembre 1996

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents