Critique des Negritudes
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Critique des Negritudes est une oeuvre courte,stimulante, enrichissante intellectuellement destinée à tous ceux qui s'interessent de près ou de loin à la pensée critique négro africaine

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Publié le 18 novembre 2011
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Langue Français
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De la Critique des Négritudes
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El Moctar Diakite        
De la Critique des Négritudes À la recherche d une identité négroafricaine         
  Éditions APARIS Edifree 93200 Saint-Denis 2011
                    
www.edifree.com  Editions APARIS Edifree 175, Boulevard Anatole France 93200 Saint-Denis  Tel : 01 41 62 14 42 Fax : 01 41 62 14 50  mail : infos@edifree.com  Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,  intégrale ou partielle réservés pour tous pays.  ISBN : 978-2-3324-5599-4 Dépôt légal : Juillet 2011  © El Moctar Diakite L’auteur de l’ouvrage est seul propriétaire des droits et responsable de l’ensemble du contenu dudit ouvrage.  
 
 
   
De la Critique des Négritudes
Sommaire
 Page                                                                                                                              Avant propo s        4 Introduction .                                                                                                               5      De la Négri tude    7 L’   -africain .                                                                                                  22  Négrosophie .                                                                                                                             36
   
De la Critique des Négritudes
AVANT PROPOS
Longtemps l’on avait reproché aux Noirs de n’avoir pas établi une philosophie noire voire africaine. L'on concédait volontiers le concept de « pensée » africaine ou du moins des pensées africaines. Même si aujourd’hui beaucoup de penseurs noirs ou afri cains ont essayé de prendre le contre pied de cette thèse, il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre de préjugés à ce sujet semblent toujours avoir la vie dure. Ceci passe pour être d’autant plus tenace que des autorités en matière de philosophies con tinuent à rejeter la thèse controversée de l’existence d’une philosophie africaine. Certains intellectuels et non les moindres ont, face à cette dénégation philosophique, pris appui sur les arguments scientifiques, archéologiques, sociologiques, voire cult urels pour répondre à cette critique infondée de l’inexistence de la philosophie noire ou africaine. Une sorte, n’est ce pas, de « réponse (inappropriée) du berger à la bergère ? C’est à cette fin que bien de penseurs noirs ont élaboré toute une panoplie d ’approches ou pensées noires ou  encore africaines qui visaient à démentir le « mythe » de l’absence de philosophie africaine ou noire. Si ces approches paraissaient salutaires pour une conscience noire donnée n’ayant de leçons et d'hégémonie culturelle ou philosophique à recevoir de qui que ce soit, il n’en demeure pas moins que bien de ces approches aussi profondes et critiques qu’elles paraitraient, cachaient parfois bien d’arguments fondés sur des pseudo- vérités scientifiques voire des arguments identita ires. Les replis identitaires et l’argument de identitaire dans l’approche africaine de la philosophie a, semble t il, enlevé toute objectivité véritable d’une vraie philosophie africaine du moins selon ce que le monde occidental définit comme philosophie. Il ne faut point se leurrer, le monde occidental a, semble t il ,une définition qui passerait pour être admise d’une philosophie digne de ce nom, une définition qui entend englober ce qu’on attend de toute philosophie -un système de pensée à la fois théorique et rationnelle, une logique de la pensée et de l’esprit critique, un ensemble de principes et de valeurs jugés raisonnables et cohérents en accord avec certains faits de la nature et de la vie humaine voire de lexistence  humaine tout court. Face à cette vision occidentale de la philosophie, il semblerait problématique pour qui n’est pas de cet avis et pour qui n'adhérant pas à l’idéal de la philosophie grecque ou gréco-romaine voire occidentale de s’y faire. L’on dénie de même aux bouddhismes et autres courants de pensée de l’orient y compris le courant philosophique de Confucius, toute prétention de philosophie au regard de leur nature même fondée sur des principes moraux, de vie, d'éthique, de spiritualité. A croire la pensée occidentale qui, elle même, est loin d'être homogène, de tels principes ou bases de réflexions ou du moins approches ne sauraient passer pour philosophies mais en sont incontestablement des « éléments » de philosophie. Voilà qu’on en vient à cantonner ces pensées à la notion d'élé ments « éparses » de philosophie. Mais ce que l’on oublie souvent ce que l’Esprit et la Logique occidentale et l’idée qu’elle entend ou du moins prétend universelle ne passe nullement pour être « la seule pensée et logique » de la chose philosophique. Il est vrai que depuis les débuts de l’initiation à la notion de philosophie grecque jusqu’à l’époque contemporaine, l’on est passé tous, du moins la plupart d’entre nous, à entendre, comprendre, assimiler à la façon occidentale l’intelligibilité des choses. L’heure semble venir de déconstruire tout ce processus décadent pour faire éclore l’avènement d’une philosophie prochaine, celle de la philosophie noire ou négro-africaine. L’heure de faire écho à Césaire est venue véritablement  : « L’heure de nous mêmes es t venue ».Cette heure heureuse pour nous, c’est l’heure de l’éveil  philosophique , c’est l’heure de l’esprit critique, l’heure de l’autocritique mais aussi celle de la critique des idéologies infondées.  
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De la Critique des Négritudes
Introduction  Ceci est un opuscule à la fois philosophique et littéraire. Son objet ne se limite pas seulement à la critique philosophique, mais à l éme 1 rgence d une nouvelle forme d expression de la pensée noire, une philosophie de l  « Etre Noir » dans sa dimension de l  « Humain » appartenant à la famille humaine. Il s agit ni plus ni moins que l éveil d ’une conscience critique qui vise à inaugurer une approche nouvelle dans la compréhension de l ’a rt de la pensée rigoureuse, philosophique. A la question de savoir s il y aurait une véritable philosophie noire, il serait répondu s il fallait se contenter de la définition restreinte et restrictive selon l entendement occidental de la chose philosophique, alors la notion de philosophie négro-africaine susciterait bien de polémiques. Mais, s il fallait depuis son origine savoir en quoi consistait le fondement de toute philosophie première, en quo 2 i consistait l émergence de 3 celle-ci auprès 4 des hommes sa 5 ges de jadis, sans nul doute, « le Noir » tout comme « le Blanc» , « le Jaune » , « le Rouge » s y est penché dessus selon les spécificités qui lui sont propres. Notre philosophie se veut une philosophie de l Homme à la mesure de l Homme Universel qui, par la force des choses et au travers de l histoire, se proposa d élaborer une manière de 6 penser, de se penser, de critiquer, de se critiquer, de se fonder son Etre et de fonder l Etre en soi . Notre philosophie n ’ém ane pas seulement de notre étonnement sur la condition humaine, la réalité, humaine, sa compréhension, elle émane d une volonté commune d aller à la source même de soi, en sa profondeur, pour écouter ,enregistrer, diffuser et vivre les sagesses, les pensées des Pères. Si la philosophie se limitait à l élaboration d une forme idéologique de pensées purement en systèmes d organisations systématiques, rigoureuses, allant des sciences, des techniques, des arts et lettres, des traditions, des théologies, ne risquerait-t-elle pas de se complaire dans ses propres prétentions ou présupposées voire ses idées propres préconçues et préjugées? Il faudrait se rappeler qu elle serait la seule discipline qui n eut pas su son propre objet. L objet de la Physique est d étudier les propriétés de la matière, de la nature, les relations entre le temps et l espace, les propriétés et les relations logiques des particules élémentaires de la matière, du mouvement des corps, de l explication théorique, mathématique, scientifique des phénomènes doublée de l expérimentation , toutefois, la philosophie, elle seule, ignorerait son propre objet quand bien même elle serait perçue comme la « Mère » de toutes les sciences par les Anciens. Philosopher, ne voudrait pas dire élaborer un système ingénieux d ’i dées, d idéologies, de monades, mais s adonner aussi à une pratique de l art rigoureux de réfléchir et en faire une vie, une attitude, un vécu. Philosopher, c est penser le Monde, c est penser l Homme, la Nature elle-même aussi bien que la nature humaine, mais avant c est de se penser auparavant, vivre sa pensée propre au travers du prisme de ce qui fondent à tous nos paradigmes essentiaux, nos réalités propres, nos perceptions du monde, du divin, de la nature, des hom 7 mes, du destin, du bien, du mal, de la vertu, de la sagesse, de l amour, de l altérité, du conflit. A la question de
1 Mhs   L’ ,  s    ’ , ’  d  ’ ,    s,  s  d, ’ s t-à-d,   d  L’ E ss    d s  ss  2 L’ A   N -africain 3 L’ « Occidental » : ’ E   4 L’ As Ns ds    s ds  d d   s,   le Jaune » , ’ Id -européen, ’ ,  s   s ds ds s  s hs, hs, « raciales », ethniques, culturelles, linguistiques, religieuses, corporelles, etc existent en tre eux . 5 L’ Ad  6 Ce que le philosophe Kant dénommait la « Chose en soi » 7 Toute philosophie chercherait à établir des possibles relations, liens, unions ou désunions (ruptures) entre trois s  s ’ ss ds hss  ds  s ,  ss ds hss  ds  s  ’ s ds hss  ds s  s d’  , ’  d d, s, ds, , s, d  s  d  s, d ’ I, d ’ « imagination créatrice  , d ’ , d ’  tion, du symbolisme,
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De la Critique des Négritudes
savoir qu est ce que la philosophie négro-africaine, répond la question de savoir : En quoi consiste t elle ? Pour savoir en quoi consiste-t-elle, ne faut- il pas aller à la recherche de sa « Vérité », de son cheminement au fil des traditions, des modes de pensée, des logiques qui l auraient présidée ? Quel en serait le fil conducteur si ce n est la question fonda 8 mentale que tout chacun se devrait et se doit de se poser qui est celle de se connaître soi même au préalable et de là voir d où l on vient, d où l on est, et finalement ou l on va. C est, une fois, cette vérité de possession de soi connue, alors l on apprendrait à accepter de vivre sa « Négritude » propre non pas par opposition à autrui, à ses idées et principes, à ses idéologies, à sa philosophie, mais par référence aux valeurs dont seraient empruntes nos sagesses et nos pensées. C est une fois cette vérité première connue que l on accepterait de vivre Noir, de vivre Africain, de là, vivre librement, dignement et mourir au chevet des Pères pionniers.
                                                                                                                                                                                                                       d ’ sss, ds s , d  , d , d dss, ds ds, ds ds, ds systèmes et mod es de pensées divers etc. 8  M  d ’ s hsh    Connais-toi toi -même »(en latin scito te ipsum). Le philosophe , s, H,   ,    ’   I   s s hs d’   ss de soi et la sagesse ». Des idées qui rejoignent une pensée du philosophe libanais, Seyed Hossein  L’ H s d de savoir qui il est et ou il va. »
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De la Critique des Négritudes
I. DE LA NEGRITUDE 9 I . 1  D es res de la «  N égrologie »  « L’heure de nous -mêmes est venue » énonça hautement l’écrivain et poète négro -africain, Aimé Césaire, considéré comme l’un des pères fondateurs du mouvement de la Négritude avec cet autre père, l’académicien, poète, écrivain, politicien, traditionnaliste sénégalais Léopold Sédar Senghor. « L’heure de nous -mêmes » n’était pour ces sages pionniers, versés dans la science et la tradition et éminemment éclairés sur les cultures noires, négro -africaines ou plutôt ne semblait qu’une heure de revendication identitaire, culturelle, sociale, philosophique. Il s’agirait d’un retour aux valeurs des Pères, un appel à un retour nostalgique au pays des Pères. Il s’agirait de célébrer l’art, la culture, la civilisation négro -africaine sous presque tous ses aspects culturel, linguistique, artistique, poétique, littéraire, philosophique. Des « Sages » qui ont pensé à leur façon ce qu’ils entendaient de l’esprit, de l’âme qui présidaient à l’existence, au vécu, à la réalité pour ne pas dire à la condition humaine noire tout simplement. S’il y a bien une chose dont il faudrait leur être redevable, ce serait bien avec leur connaissance hautement livresque des cultures africaines, noires ou négro -africaines, d’en être les laudateurs, les chantres, les hérauts. Ils ont pu faire connaître au monde en entier la portée et le symbolisme culturel du vécu des Noirs d’ici et d’ailleurs. Ils entendaient fonder une idéologie propre et qui unirait l’ensemble des valeurs négro -africaines sous le vocable conceptuel10 de « Négritude » et qu’ils associaient à leur propre idéologie de ce que cela voulait dire qu’être Nègre et Senghor ,l’éminent poète, érudit, alla jusqu’à reconnaître que le Nègre dans son essence est émotif supposant que la place de la Raison n’était pas sienne dans sa philosophie première, que la Raison ne semblait pas une donnée primordiale dans l’intelligibilité que le Nègre accorderait aux faits et gestes de la Nature. C’est à croire que l’Africain, le Noir, le Négro -africain ignorait tout de l’esprit critique, du questionnement implicite voire même explicite dans une moindre mesure. En réponse à cette idéologie, à cette vision réductrice de la pensée noire, d’autres ont répliqué en élaborant une panoplie de prétendues philosophies noires, africaines sans crédibilité sérieuse et objet de polémiques interminables souvent. Au milieu des controverses philosophiques, des réfutations, des attaques et contre -attaques, des thèses et antithèses aussi ambitieuses, critiques, que farfelues, certains par la force des choses se sont réduit à ne voir en la pensée, la philosophie négro -africaine que l’étude, l’analyse, la production de textes documentés, de textes oraux et écrits, littéraires, artistiques, pleins de sagesses, de mythes, de mythologies, de métaphysiques, d’ontologie, de l’oralité et de sa transmission, du Sacré et du Profane, des tabous et interdits, les totems etc. Philosopher pour ces derniers, ce serait se pencher purement sur les réflexions critiques, émises pour en appeler au fondement d’une vraie philosophie négro -africaine . 9 De Nègr e et Lo gos, expression forgée à partir du mot « Négrologue  ,   ’    ds ’  Négritude et Négrologue du philosophe Stanislas Adotevi 10 « Ls s, ’ s  d  d  C  ’ s s      ’ s s   » Alain Amselek, psychanalyste  
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De la Critique des Négritudes
fondée sur l art rigoureux, exigeant, de la pensée et qui ferait sortir comme du néant, e x nihilo, ce qui constituerait fondamentalement l « Authenticité », « l Identité » propre sans complaisance, sans débats, de la vraie « Négritude » à coté de celle prêchée par les « Griots » du mouvement de la Négritude.  II . 2 La C ritique poétique des res
Oh Pères de la Négritude ! Oh Chantres laudateurs de l’me Noire ! Oh Poètes nostalgiques du Passé ! Oh Griots des traditions passées ! Ah Je vous accuse ! Ah oui Je vous accuse ! Criminels que vous êtes ! Complices que vous êtes ! Vous qui prétendiez savoir Ma Nature ! Vous qui prétendiez savoir Ma Négritude ! Oh Paroliers criminels ! Oh Hérauts criminels ! Ah Je vous accuse ! Ah oui, Je vous accuse ! Complices que vous êtes ! Conspirateurs que vous êtes ! Voici que v os Verbes souillent Mes Mémoires d’enfance ! Voici que vos C hansons troublent Mes quiétudes d’enfance ! Vous, les Pécheurs invétérés de jadis! Vous, les Pécheurs insoucieux de jadis!
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De la Critique des Négritudes
De vos Péchés originels 11 , vous en porterez les fardeaux là bas! De vos Enfants nul n’en portera les fardeaux ici -bas ! Ah Je vous accuse, Pères aveugles ! Ah oui Je vous accuse, Pères borgnes ! Insoucieux que vous fûtes ! Oublieux que vous fûtes ! 12  Oh prétentieux que vous fûtes ! Oh orgueilleux que vous fûtes ! Ah Je vous accuse, Griots enchanteurs ! Ah oui Je vous accuse, Hérauts enchanteurs ! Vous qui prétendiez savoir sur Ma Négritude ! Vous qui tarissez point d’éloges sur Ma Négritude ! Ma Négritude à Moi n’est point la votre ! Ma Négritude à Moi n’est point la leur  ! Mais que vos Nègres paraissent si émotifs ! Mais que vos Nègres paraissent si impulsifs ! Des Nègres d’essence émotive ! Dès Nègres d’essence impulsive ! Nègres Complexés que vous fûtes ! Nègres Œdipiens que vous fûtes !  Pères Incestueux 13 , Hypocrites !                                                                 11  As   s  d’ Es  As  s  ’  d  I,   s’ dss aux pères de la Négritude qui en sont venus à inventer comme Saint Augustin un concept pour expliquer une supposée « Faute Originelle » du Nègre : La fausse idée selon laquelle le Logos serait absent dans le discours  philosophique, dans les modes de pensée du Noir, idée préconçue qui tendait à lui nier toute rationalité, toute    ss  sd d , d ’ , d , d ’     ’   que cette pauvre Eve, dans les Saintes Ecritures, aurait mangé sa pomme donc cette dite po mme p èserait sur toutes les épaules des femmes du mond e-  ’ s s  -, nous disons la Négritude conçue par ses pères fondateurs stéréotype le Nègre dans un confinemen t th éorique, de p erception, une « n égro-attitud e » essentialiste. 12   L    s s d   oour proclamer sa Tigritude, Soyinka affirma: « le tigre ne proclame pas sa tigritude. Il saute sur sa proie et la mange » 13  Ayant reçu une culture mixte et ayant une vision occidentale, idéologiquement p ositionnée, se p ermettant d s ’  ss s s ds s s eux-mêmes, sans aller à la rencontre, sur le terrain, des africains comme les ethnologues, les anthropologues, spécialistes de la culture africaine
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