Charges et fonctions en Syrie-Palestine d après quelques sceaux ouest-sémitiques du second et du premier millénaire - article ; n°2 ; vol.130, pg 290-308
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Charges et fonctions en Syrie-Palestine d'après quelques sceaux ouest-sémitiques du second et du premier millénaire - article ; n°2 ; vol.130, pg 290-308

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1986 - Volume 130 - Numéro 2 - Pages 290-308
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Bordreuil
Charges et fonctions en Syrie-Palestine d'après quelques
sceaux ouest-sémitiques du second et du premier millénaire
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 130e année, N. 2, 1986. pp. 290-
308.
Citer ce document / Cite this document :
Bordreuil Pierre. Charges et fonctions en Syrie-Palestine d'après quelques sceaux ouest-sémitiques du second et du premier
millénaire. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 130e année, N. 2, 1986. pp. 290-
308.
doi : 10.3406/crai.1986.14377
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1986_num_130_2_14377COMMUNICATION
charges et fonctions en syrie-palestine
d'après quelques sceaux ouest-sémitiques du second et du
premier millénaire, par m. pierre bordreuil
En créant l'alphabet linéaire dont dérive le nôtre, les Phéniciens
n'ont pas seulement modifié la forme des lettres inventées aupa
ravant par les Syriens comme l'a noté Diodore1. Ils ont aussi substi
tué au support argileux des cunéiformes alphabétiques de l'âge du
Bronze la pierre dont la pérennité se dispense de la cuisson et le
papyrus dont la légèreté et la commodité le disputent à la fragilité
de tout matériau d'origine organique exposé à l'hygrométrie élevée
du Croissant Fertile.
Le choix de ces nouveaux supports a certainement joué un rôle
important dans le succès des alphabets linéaires. On ne peut pour
tant pas parler d'incompatibilité totale entre alphabet linéaire et
support argileux. Un bon nombre de tablettes accadiennes dont
l'étiquette est rédigée en araméen et quelques tablettes, trop rares
encore, qui sont intégralement rédigées en araméen et donc en écri
ture linéaire en témoignent.
En dépit des profonds bouleversements survenus au Levant à la
fin du second millénaire, au nombre desquels il faut compter le
passage de l'alphabet cunéiforme aux alphabets sémitiques du
premier millénaire, figure un élément de continuité commun aux
civilisations sémitiques de l'âge du Bronze et de l'âge du Fer, aux
alphabets cunéiforme et linéaire, à l'argile et au papyrus, en même
temps qu'héritage indivis de l'Egypte et de la vallée des deux
fleuves : je veux parler de l'utilisation des sceaux inscrits.
Ce sont des sceaux à pression verticale, appelés encore cachets, et
des sceaux à déroulement horizontal, cylindres.
Ils proviennent pour la plupart, comme on pouvait s'y attendre,
de la zone alphabétisée du Proche-Orient où l'on situe d'ordinaire
le plus ancien usage de l'alphabet consonantique sémitique. C'est
dire que ces sceaux ouest-sémitiques inscrits ont dû apparaître en
même temps que la notation alphabétique de la langue sémitique de
l'ouest révélée en 1929 par les fouilles archéologiques de Ras Shamra-
Ougarit sur la côte syrienne, c'est-à-dire au début du xive siècle
avant Jésus-Christ2.
1. Diod. Sic, Bibl. Hist, V, 58 s.
2. Voir A. R. Millard, « The Ugaritic and Canaanite Alphabets. Some Notes ».
dans VF, 11 (1979), p. 613-616. '
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CHARGES ET FONCTIONS EN SYRIE-PALESTINE 291
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FlG. 1. - Le cylindre inscrit RS 17.25
(photo J. Dufour).
Un heureux concours de circonstances m'a permis de découvrir il
y a quelques mois deux documents inédits : un cylindre portant une
inscription cunéiforme alphabétique mis au jour à Ras Shamra-
Ougarit et un cachet araméen du premier millénaire ayant appar
tenu chacun à un dignitaire. Entre ces deux documents se situe
un cachet phénicien dont l'interprétation doit faire appel à la fois
au second et au premier millénaire. La lecture qui va en être propos
ée conduit à l'interpréter comme le premier sceau royal phénicien.
Ces trois sceaux illustrent ensemble la continuité de l'épigraphie
sigillaire depuis Ougarit jusqu'à la période perse. Grâce au premier 292 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
et au troisième de ces documents s'affine aussi notre connaissance
des institutions et des charges confiées à des personnels dont la
pérennité est proverbiale : je veux parler des hauts fonctionnaires.
I) LE CYLINDRE ALPHABÉTIQUE D'OUGARIT RS 17.25 (fig. 1)
Notre connaissance de l'épigraphie sigillaire alphabétique d'Oug
arit est jusqu'à présent des plus sommaires. Qu'on en juge !
Une tablette accadienne découverte dans le palais royal d'Ougarit
en 1952 porte l'empreinte d'une bague de forme ellipsoïdale sur
laquelle se lit une inscription en cunéiformes alphabétiques :
miémn * m y dtmr mlk ug rt. Elle a été traduite en coll
aboration avec Dennis Pardee « sceau nominal de 'Amyidtamrou
roi d'Ougarit »3 ainsi qu'une bulle provenant de la même matrice
mise au jour par MM. Adnan Bounni et Jacques Lagarce à Ras Ibn
Hani en 1983. Cette dernière vous a été présentée ici même il y a
deux ans4. La mention de 'Amyidtamrou, vraisemblablement le
second roi d'Ougarit ayant porté ce nom, permet de la dater du
milieu du xme siècle.
Indatables en revanche sont le cylindre de sdqn et celui de ytn
(mas m n y t n), ce dernier découvert en 1950 pendant les fouilles
du palais royal d'Ougarit5.
Il faut ajouter maintenant à cette modeste récolte un nouveau
cylindre inscrit en cunéiformes alphabétiques. Découvert en 1953 par
la mission archéologique française de Ras Shamra-Ougarit il a été
victime depuis cette date d'un oubli involontaire et parfaitement
injustifié6. La seule trace de cette inscription était une photographie
réalisée à partir d'un mauvais moulage. Fort heureusement le numéro
3. P. Bordreuil-D. Pardee, « Le sceau nominal de ' Amyidtamrou, roi d'Oug
arit », dans Syria LXI (1984), p. 11-14. La tablette porte le n° RS 16.270 et
l'empreinte porte le n° K.T.U. 6.23.
4. P. Bordreuil, J. et E. Lagarce, A. Bounni, N. Saliby, « Les découvertes
archéologiques et épigraphiques à Ras Ibn Hani (Syrie), en 1983 : un lot d'ar
chives administratives », dans CRAI, 1984, p. 398-438 (p. 433 ss.). Il s'agit de
RIH 83/21.
5. Découvert en 1929, le cylindre de sdqn (RS 1. c = K.T.U. 6.5) appartient
au Musée du Louvre (A.O. 11.731). Celui de ytn (RS 14.23 = P.R.U. 11.182 =
K.T.U. 6.17) appartient au Musée de Damas (D.O. 2535). Il existe aussi deux
cylindres et un cachet inédits : l'un, portant l'inscription tkpg' (RS 6.223 =
K.T.U. 6.15), au Musée du Louvre (A.O. 17.467) ; l'autre, portant
l'inscription gssn prp sswt (RS 29.112 = K.T.U. 6.63), appartient au Musée
d'Alep (M. 8571). Le cachet RS 25.188 portant l'inscription qld (cp. qldn à
C.T.A. 102 (= K.T.U. 4.75) III : 4), appartient au Musée de Damas.
6. Il ne figure pas dans M. Dietrich-O. Loretz-J. San Martin, Die Keilsalpha-
betischen Texte aus Ugarit (= K.T.U.), Neukirchen-Vluyn 1976 et je ne l'ai pas
repéré lors de l'examen des inventaires de la mission archéologique française de
Ras Shamra- Ugarit que j'avais entrepris entre 1978 et 1980. Son numéro de
musée est D.O. 2590. ET FONCTIONS EN SYRIE-PALESTINE 293 CHARGES
d'inventaire était mentionné au dos de cette reproduction. Le
document avait été mis à la disposition de Charles Virolleaud qui
n'avait pu donner qu'une lecture incomplète, ce qui est déjà un
assez bel exploit. Le classement des archives de C. F. A. Schaefîer-
Forrer a permis à Elisabeth et à Jacques Lagarce de retrouver ce
petit dossier et je les remercie vivement de me l'avoir communiqué.
A l'occasion d'un séjour à Damas en février dernier j'ai pu obtenir
une lecture complète de l'inscription, à l'exception du nom du
propriétaire, trop abîmé pour qu'il soit possible d'en identifier les
trois dernières lettres.
C'est un cyclindre en terre cuite long de 24 mm et dont le diamètre
est de 13 mm ; il est percé d'un trou axial. On compte dix lignes de
texte contenant chacune de trois à cinq lettres. Pas de trait hori
zontal final mais deux marges verticales. Comme sur les cinq
autres sceaux alphabétiques d'Ougarit l'inscription se lit sur l'or
i

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