Jolie sosie
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Extrait : Madame Gordon-Hope éveillait son passé. Son mari, un pur Américain, toujours pressé, toujours affairé, aimait sa femme, mais oubliait de le lui dire. « Elle est riche, donc elle est heureuse », pensait-il

Informations

Publié par
Nombre de lectures 38
EAN13 9782824712611
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

SARAH BERN HARD T
JOLI E SOSI E
BI BEBO O KSARAH BERN HARD T
JOLI E SOSI E
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1261-1
BI BEBO OK
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Ont contribué à cee é dition :
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Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
   av e c violence sur l’ Atlantique et balançait de
cadences successiv es le b e au bate au La France, qui faisait r outeL v er s Le Hav r e . Les p assag er s étaient p our la plus grande p art
étendus sur des chaises longues, b oudinés dans des couv ertur es, les
femmes, la tête env elopp é e p ar des g azes bleues, blanches ou r oses ; les
moins élég antes s’ encapuchonnaient de lainag es tricotés p ar les soins
d’une p ar ente p auv r e ou p ar la tendr esse de filleules. Les hommes p
ortaient la casquee rabaue sur les y eux, le capuchon d’un Burb er r y s, ou
le chap e au mou calé sur les or eilles.
D eux jeunes filles se pr omenaient sur le p ont, nar guant le v ent et les
lames. Elles riaient de leur démar che titubante , qui les r efoulait tantôt de
dr oite , tantôt de g auche contr e le basting ag e .
Il était aisé de v oir qu’ elles n’étaient p as de la même classe ; et malgré
la familiarité de leur tenue , – car elles s’étaient donné le bras p our
résister plus fortement aux se cousses du navir e , on les de vinait d’é ducation
1Jolie sosie Chapitr e I
différ ente .
En effet, Marion Lar cher était la femme de chambr e de la délicate
américaine Elly Gordon-Hop e .
Marion p etite Française de vingt-quatr e ans était une b elle fille aux
membr es r obustes, aux y eux doux et rieur s ; les aaches un p eu lourdes
disaient une origine v ulg air e , mais un char me de santé et de quiétude
honnête lui airait les sy mp athies.
Elly était un êtr e fragile , d’une souplesse un p eu languissante , la
tête très p etite sur montait un joli cou r ond et plein, des che v eux dorés,
brillants et légèr ement frisés, des y eux couleur noisee étaient les seuls
araits appré ciables chez cee jeune fille de vingt-deux ans ; tout son êtr e
était no yé de br ouillard. L’ e xtrême élég ance de sa mise , seule , indiquait
qu’ elle était un p etit quelqu’un.
Sa mèr e , madame v euv e Gordon-Hop e , comme disait la liste des p
assag er s, n’avait p as b oug é de sa cabine de lux e depuis sept jour s. Elle n’était
p as malade , mais elle se disait en p er p étuel malaise et mang e ait toute la
jour né e des huîtr es et des orang es que lui app ortait son intendant
Berthon.
Une Italienne , nour rice de sa fille et qui rép ondait au nom de D oming a
ne la quiait p as d’un instant, et sa femme de chambr e Dinah Fo xw ell,
sè che p etite Anglaise , v enait aux heur es qui lui avaient été indiqué es p ar
sa maîtr esse , r efusant éner giquement de se dérang er à l’heur e des r ep as.
Elle faisait ce qu’ elle avait à fair e : aider sa maîtr esse à sa toilee et v eiller
à ce que la femme de chambr e du bate au fasse le lit de Madame selon
les indications qui lui avaient été donné es. T out cela ter miné , elle aidait
madame Gordon-Hop e à se r e coucher , sonnait p our av oir une b oule bien
chaude et pr ofitait de l’ entr ebâillement de la p orte p ar le quel elle v enait
de commander la b oule , p our disp araîtr e ; elle ne r e v enait que le soir à
neuf heur es.
D oming a chaque jour , s’ e x asp érait av e c une vélo cité de lang ag e qui
amusait la p ar esseuse femme et la tenait é v eillé e .
Elly v enait v oir sa mèr e tr ois fois p ar jour , s’ enquérait de sa santé et
lui app ortait chaque matin un p etit b ouquet qu’ elle ar rang e ait av e c grâce
sur la table , près de son lit. Car la jeune fille avait fait prép ar er , avant
de s’ embar quer , dans une cabine r etenue sp é cialement, quarante p ots de
2Jolie sosie Chapitr e I
plantes rar es choisies p ar elle . Chaque soir , les fleur s étaient ar r osé es av e c
soin.
La famille Gordon-Hop e était for midablement riche , le banquier Hop e
ayant laissé un milliard et demi à p artag er entr e sa femme et sa fille . Elly
jouissait de sa fortune depuis sa majorité . Le titr e de riche p arti p esait
sur ses ép aules délicates. Elle était g énér euse et pito yable , mais se sentait
lasse des dîner s, des fêtes, des bals de Ne w Y ork. Elle ne p ouvait se dé cider
à fair e un choix p ar mi la foule de prétendants qui la har celaient. Nul ne
lui plaisait. Elle avait obtenu, après de longs mois d’instances sans cesse
r enouv elé es ce v o yag e en Eur op e . Madame Gordon-Hop e , délicieusement
p ar esseuse , s’ effrayait de tout déplacement, puis son mari lui avait si
souv ent rép été que la France était un lieu de p erdition p our les femmes
américaines, que sa tendr esse mater nelle s’ap eurait un p eu à l’idé e de lancer
Elly dans le monde p arisien. Mais lasse de luer contr e les câlines
supplications d’Elly , elle avait cé dé ; de plus, elle avait été très impr essionné e
p ar les discour s de son jeune se crétair e , Gennar o Ap ostoli, Italien
distingué d’ esprit et de manièr es et, chose appré ciable p our la jeune femme , – la
mèr e d’Elly avait à p eine tr ente-huit ans – Gennar o était une bibliothè que
vivante , il savait tout, absolument tout. Il s’ e xprimait en français av e c une
pur eté de lang ag e digne d’un T ourang e au, il p arlait très bien l’anglais, et,
l’italien étant sa langue mater nelle , il s’ en ser vait p our convaincr e , quand
son conseil était sur le p oint de sombr er dans l’indiffér ence ou la
lassitude . Comme toutes les Américaines de la haute so ciété , la mèr e et la fille
p arlaient plusieur s idiomes.
Dès qu’ elle se fut définitiv ement dé cidé e , madame Gordon-Hop e r
emit vingt mille dollar s à son se crétair e , le priant de p artir p ar le pr o chain
p aqueb ot, afin d’aller en France tout prép ar er p our les r e ce v oir . T outes
deux de vaient s’ embar quer un mois après.
— V oulez-v ous donc absolument ép ouser un étrang er ? demanda
l’aimable v euv e à sa fille , un jour que cee der nièr e e xprimait sa j oie de la
dé cis

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