Le désert du Namib central  - article ; n°578 ; vol.103, pg 339-360
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Le désert du Namib central - article ; n°578 ; vol.103, pg 339-360

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Description

Annales de Géographie - Année 1994 - Volume 103 - Numéro 578 - Pages 339-360
The middle Namib desert. On both sides of the Kuiseb Valley, the Namib coastal desert, which is less known than the chiloperuvian desert, shows a strong contrast between the southern erg which is made up of three dune systems (barchan, linear and star dunes), the age of which, while increasing eastwards, is regarded as Pleistocene, and a northern reg the coarse débris of which suffer active salt weathering and eolian corrasion. This desert, which could be the oldest in the world, presents a great number of typical processes, formations and forms under a « humid » and non- pluvial climate which is more dependent of the structure of the maritime Trades than of the Benguela cold current.
Moins connu que le désert chilopéruvien, le désert « humide » littoral du Namib central montre, de part et d'autre de la vallée du Kuiseb, un étonnant contraste entre un erg qui, au sud, a été nourri par les apports alluviaux du fleuve Orange dont la redistribution progressive au cours du Pleistocene a construit des chaînes barkhaniques, linéaires et ghourdiques, et un reg dont les éléments grossiers, concentrés par vannage, subissent tout à la fois les effets de Vhaloclastisme et de la corrasion éolienne. C'est dire combien ce désert, présenté comme le plus ancien du monde, connaît une activité morphogénique suffisamment efficace pour produire de remarquables exemples de processus, de formations et de formes sous un climat, à la fois « humide » et non pluvieux, qui semble plus commandé par la structure de l'alizé que par le courant froid de Benguela.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 74
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Yannick Lageat
Le désert du Namib central
In: Annales de Géographie. 1994, t. 103, n°578. pp. 339-360.
Abstract
The middle Namib desert. On both sides of the Kuiseb Valley, the Namib coastal desert, which is less known than the
chiloperuvian desert, shows a strong contrast between the southern erg which is made up of three dune systems (barchan, linear
and star dunes), the age of which, while increasing eastwards, is regarded as Pleistocene, and a northern reg the coarse débris
of which suffer active salt weathering and eolian corrasion. This desert, which could be the oldest in the world, presents a great
number of typical processes, formations and forms under a « humid » and non- pluvial climate which is more dependent of the
structure of the maritime Trades than of the Benguela cold current.
Résumé
Moins connu que le désert chilopéruvien, le désert « humide » littoral du Namib central montre, de part et d'autre de la vallée du
Kuiseb, un étonnant contraste entre un erg qui, au sud, a été nourri par les apports alluviaux du fleuve Orange dont la
redistribution progressive au cours du Pleistocene a construit des chaînes barkhaniques, linéaires et ghourdiques, et un reg dont
les éléments grossiers, concentrés par vannage, subissent tout à la fois les effets de Vhaloclastisme et de la corrasion éolienne.
C'est dire combien ce désert, présenté comme le plus ancien du monde, connaît une activité morphogénique suffisamment
efficace pour produire de remarquables exemples de processus, de formations et de formes sous un climat, à la fois « humide »
et non pluvieux, qui semble plus commandé par la structure de l'alizé que par le courant froid de Benguela.
Citer ce document / Cite this document :
Lageat Yannick. Le désert du Namib central . In: Annales de Géographie. 1994, t. 103, n°578. pp. 339-360.
doi : 10.3406/geo.1994.21661
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1994_num_103_578_21661Le désert du Namib central
Université Biaise Pascal et U.R.A. 1562 du C.N.R.S., Yannick Clermont-Ferrand LAGEAT IL
A la mémoire des Professeurs G. Beaudet et R. Coque
Résumé. — Moins connu que le désert chilopéruvien, le désert « humide »
littoral du Namib central montre, de part et d'autre de la vallée du Kuiseb,
un étonnant contraste entre un erg qui, au sud, a été nourri par les apports
alluviaux du fleuve Orange dont la redistribution progressive au cours du
Pleistocene a construit des chaînes barkhaniques, linéaires et ghourdiques, et
un reg dont les éléments grossiers, concentrés par vannage, subissent tout à
la fois les effets de Vhaloclastisme et de la corrasion éolienne. C'est dire
combien ce désert, présenté comme le plus ancien du monde, connaît une
activité morphogénique suffisamment efficace pour produire de remarquables
exemples de processus, de formations et de formes sous un climat, à la fois
« humide » et non pluvieux, qui semble plus commandé par la structure de
l'alizé que par le courant froid de Benguela.
Abstract. — The middle Namib desert. On both sides of the Kuiseb Valley,
the Namib coastal desert, which is less known than the chiloperuvian desert,
shows a strong contrast between the southern erg which is made up of three
dune systems (barchan, linear and star dunes), the age of which, while
increasing eastwards, is regarded as Pleistocene, and a northern reg the
coarse débris of which suffer active salt weathering and eolian corrasion.
This desert, which could be the oldest in the world, presents a great number
of typical processes, formations and forms under a « humid » and non-
pluvial climate which is more dependent of the structure of the maritime
Trades than of the Benguela cold current.
L'Afrique australe possède sur sa façade occidentale une frange
littorale aride qui couvre quelque 270 000 km2 et s'étire sur près de
2 000 km de longueur entre l'Olifants River dans la province sud-
Ann. Géo., n° 578, 1994, pages 339-360, © Armand Colin ANNALES DE GÉOGRAPHIE 340
africaine du Cap (32 °S) et la Carunjamba en Angola (15 °S). Sur 1 280
km règne en Namibie une hyper-aridité entre deux fleuves allogènes
pérennes : la Cunene au nord et l'Orange au sud définissent les
frontières de ce pays qui ne connaît aucun écoulement permanent
(fig. 1). Cette région climatique est d'autant mieux individualisée que la
présence du « Grand Escarpement », parallèle à la côte, en limite
l'extension vers l'intérieur. Le « piémont » atlantique, assimilable à un
vaste plan incliné, se relève sans ressaut marqué jusqu'à plus de 1 000
m au pied de cette barrière orographique qui ne concède guère au
désert littoral que 132 km de largeur moyenne (fig. 2). Toutefois, au-
delà de sa réelle unité géographique, le Namib offre un saisissant
contraste entre un désert sableux au sud et un désert rocheux au nord, que révèle l'image satellitaire de part et d'autre de la vallée
du Kuiseb (photo 1).
I. Les contraintes climatiques
L'existence du désert côtier du Namib (terme khoi, ou hottentot,
exprimant l'aridité), longé par le courant de Benguela, est traditionnel
lement associée à la présence d'eaux fraîches : à leur contact, l'air,
refroidi à sa base, acquiert une grande stabilité au-dessous d'une forte
inversion thermique qui, située à une altitude de 500 à 1 000 m, interdit
tout développement vertical des nuages qui en restent au type strati-
forme (fig. 3). La dérive marine vers les basses latitudes s'accompagner
ait d'un réchauffement progressif s'il n'y avait de continuelles remontées
d'eaux profondes le long du rivage sur une largeur de 100 miles
nautiques (185 km) entre les 34e et 15e degrés de latitude Sud.
Le vent soufflant, en effet, parallèlement à la côte qui se trouve à
sa droite, les eaux superficielles sont entraînées vers le large en direction
du nord-ouest en vertu de la loi de V.W. Ekman, et cette divergence
est compensée par un upwelling des eaux immédiatement inférieures
sur une épaisseur de 200 à 300 m. C'est ce processus qui est responsable
de l'anomalie thermique négative affectant ce littoral puisque, devant
Walvis Bay par 23 °S, c'est-à-dire sous le Tropique du Capricorne, le
maximum thermique annuel n'est que de 18 °5 C en janvier-février,
tandis que le minimum, qui se place en septembre, n'excède pas 12° C
(fig. 4 et 5). En fait, selon P.G.W. Jones et N.D. Bang (1971), cités par
A. Guilcher (1982), plus que par un flux continu, l'upwelling serait
engendré par une série de pulsations de l'alizé qui provoqueraient des
remontées spasmodiques dont la résultante constituerait le courant dit
de Benguela.
Le « pompage » d'Ekman produit des remontées, à une vitesse
d'environ 2 m/jour, d'eaux enrichies en oxygène qui nourrissent le LE DESERT DU NAMIB CENTRAL 341
Fig. 1 — CROQUIS DE LOCALISATION DU DÉSERT LITTORAL
1. Cours d'eau pérennes; 2. Courants océaniques; 3. Limite interne du désert; 4. Princi
pales accumulations dunaires.
MAIN FEATURES OF THE COASTAL DESERT.
1. Perennial streams; 2. Oceanic currents; 3. Eastern edge of the desert; 4. Main dune
fields.
phytoplancton, premier maillon de la chaîne alimentaire. Dans un passé
récent, les pêcheries ont procuré jusqu'au quart des recettes d'expor
tation de la Namibie, un pic ayant été atteint en 1968, la quasi-totalité
des prises étant constituée par des poissons pélagiques, essentiellement
des sardines. Mais, à partir de 1969, les eaux namibiennes, réputées
pour être les plus poissonneuses du monde, ont commencé à s'appau- 342 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
?lwpniund++++JV++VvtJ. + + + + + + + + +++ + +
+\+ + +
Fig. 2 — LE NAMIB CENTRAL.
1. Affleurements rocheux; 2. Erg — a) à dunes barkhaniques ; b) à dunes linéaires; c) à
dunes pyramidales ; 3. Isohyetes annuelles en mm.
CENTRAL NAMIB DESERT.
1. Rock outcrops; 2. Erg — a) with barchan dunes; b) with linear dunes; c) with pyra
midal dunes ; 3. Annual isohyets (mm).
vrir ; c'est leur surexploitation qui explique ce déclin et non pas un
phénomène « El Nino », c'est-à-dire d'accidentelles incursions chaudes
du courant NW-SE, dit « d'Angola » (quoi qu'il puisse s'en produire) :
avec la mise en service d'usines flottantes appartenant essentiellement
aux pays de l'Est,

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