n°1. la culture à l université
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n°1. la culture à l'université

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exé intérieur 17/05/06 16:37 Page 1
u-culture Revue culturelle annuelle de l’université de Bourgogne
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n°1.(s)
la culture à luniversité
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exé intérieur 17/05/06 16:37 Page 2 2u-culture(s)Revue culturelle annuelle de l’université de Bourgogne n°1 / 2006 éditorial par Jean-Cl aude Fortier, Président de l’Université de Bourgogne Au-delà des missions classiques de recherche, d’enseignement et de valorisation de l’information scientifique et technique. L’université de Bourgogne s’était impliquée très tôt dans cette responsabilité et de manière particulièrement novatrice. Depuis de nombreuses années, elle développe dans toute la région des actions de culture et de vulgarisation des connaissances et des sciences à travers les enseignements et conférences si appréciés de son “université pour tous” ; elle part maintenant à la rencontre des jeunes scolaires, des lycéens, des futurs étudiants et du grand public qu’elle éveille aux sciences avec son “expérimentarium”. Et le centre culturel dont elle s’est dotée la première en France sur le campus de Montmuzard – l’atheneum – offre des rendez-vous réguliers de culture et d’expression artistique dans le cadre de programmations annuelles toujours plus riches et diversifiées au service de tous les usagers du campus – étudiants, enseignants, personnels – et en direction de la société civile : il propose durant toute l’année universitaire spectacles, concerts, expositions, ateliers, rencontres avec des artistes ou des scientifiques, cafés-débats, conférences… sommaire 2 4 14 24 34 Editorial Le modèle Les universités : Les politiques Loisirs et français de nouvelles culturelles pratiques de politique maisons de la universitaires culturelles des culturelle culture ? étudiants Les universités et la défense de la culture aujourd’hui Jean-Claude Fortier Philippe Poirrier Serge Wolikow Jean-Pierre Saez Ronan Vourc’h (président de l’uB) (uB) (uB) (Observatoire (Observatoire des politiques national de la Vie culturelles) étudiante)
pour vocation de donner non seulement aux usagers de l’université, mais aussi à la société à laquelle elle s’intègre, une ouverture sur le monde qui réponde à l’universalité de la démarche universitaire. Par des entrées nombreuses, qu’enrichit encore la “carte culture” instituée par convention avec “le Grand Dijon” au service des étudiants, l’ambition est de marquer plus fortement et de manière plus visible le travail et les responsabilités de notre université, et des personnes qui la font vivre. Les contributions de ce premier numéro expriment cette aspiration. De l’historique de la “mission culture” des universités au descriptif de l’action propre à l’université de Bourgogne, toutes montrent combien, au-delà de la transmission des connaissances, la culture participe au développement d’un esprit critique éclairé. Longue vie àu-culture(s)! Jean-Claude FORTIER 46566674 Le processus Les formations Trajectoire L’enjeu de l’action de Bologne aux métiers de la et territoire. culturelle en milieu et les formations culture : Brève histoire de universitaire. professionnalisantes de la génération l’atheneum, L’exemple de à l’administration spontanée au désir analyseur de l’atheneum, et à la médiation de régulation l’université face laboratoire culturel culturelles à la culture de l’université de Bourgogne Mireille Pongy Serge Chaumier Claude Patriat Béatrice Hanin (Cnrs) (uB) (uB) (uB)
C’est donc, dans la continuité de son engagement, que l’université de Bourgogne – en même
Performance,Danse sur les murs du campus résidence de la cie retouramont fabrice guillot avec l’architecte-urbaniste stéphane lemoine - avril 2004
u-culture(s)3
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le modèle français de politique culturelle 
par Philippe Poirrier, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Bourgogne, responsable du pôle “patrimoines” de la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) de Dijon, membre du Comité d’histoire du ministère de la Culture ; a notamment publiéL’Etat et la culture en France auXXesiècle(Paris, Le Livre de Poche, 2000), Les politiques culturelles en France(Paris, La Documentation française, 2002) etLa politique culturelle en débat. Anthologie,1955-2005(Paris, La Documentation française, 2006).
u-cutlure(s)
Aréguon dlati uesnid sed  enn ioatréc1e é9m5la9ocraties occiden elleul cretuie v la ed ebual à ,tVaseA ffd se suciaerellelturs,s la nrFtae d nanaecceenésprEtle  dl ,sel etrof alurati.énu eisgne comme présentévuos tne tèternisinum  ,diquepublréa L confié à André Malraux, souligne la mise en place d’une politique publique de la culture. La jeune administration peut s’appuyer sur une histoire déjà longue, fondée sur un large corpus théorique et législatif, et sur l’existence de nombreuses institutions culturelles, concentrées à Paris. Cet héritage, qui remonte à l’Ancien régime et à la Révolution française, est loin d’être négligeable, même si le discours ministériel affiche une rhétorique de ruptures. Cinq régimes se succèdent, non sans violences et ruptures révolutionnaires, de1815à1875. Si la recherche d’une forme stable de gouvernement est difficile, en revanche une large continuité marque la politique menée en faveur du développement des arts et de la culture. Le patrimoine des arts et de la culture est considéré, par-delà les régimes et les modalités de gestion du secteur considéré, comme un puissant facteur de cohésion nationale et d’identification ; et bénéficie à ce titre du soutien constant des pouvoirs publics. Le Front populaire infléchit cette logique libérale en soulignant la légitimité de l’intervention publique, et en affichant une perspective de “popularisation” de la culture des élites. L’Etat français, de1940à1944, ne renie pas ces tendances, mais les intègre dans le programme réactionnaire de la Révolution nationale. Vichy conforte la construction administrative et la présence de l’Etat. A la Libération, l’inscription du droit à la culture dans la constitution pèse peu face au maintien de la fragilité administrative et de la faiblesse budgétaire des Beaux-Arts qui demeurent sous la tutelle du ministère de l’Education nationale. La période1935-1958est un moment charnière dans la prise de conscience par les contemporains de la nécessaire présence de l’Etat dans les questions culturelles. La mise en administration de la culture se renforce sous les trois
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régimes successifs. Surtout, la culture apparaît comme indissociablement liée à la régénération politique et civique de la nation. L’idée est portée par quelques minorités agissantes, plus ou moins liées à l’appareil d’Etat, souvent proches des réseaux de l’éducation populaire. Pourtant, les plus hautes autorités de l’Etat et les partis politiques d’une IVefaire de la politique culturelle une véritable priorité.République agonisante sont loin de Un ministère pour la culture L’année1959la formalisation du ministère des Affaires culturelles.est essentielle pour Le décret du3février1959transfère à Malraux des attributions précédemment dévolues au ministère de l’Industrie et au ministère de l’Education nationale. Le22juillet1959, André Malraux prend le titre de ministre d’Etat chargé des Affaires culturelles. La rupture avec les Beaux-arts s’inscrit d’abord dans les missions attribuées au ministère. Le décret du 24juillet1959stipule que : Le ministère chargé des affaires culturelles a pour mission de rendre accessible les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français ; d’assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et de favoriser la création des œuvres d’art et de l’esprit qui l’enrichissent. La revendication démocratique triomphe donc par les attendus de ce décret fondateur. En ce sens, la politique impulsée par Malraux s’inscrit incontestablement dans la postérité du Front populaire. Le souci égalitaire et la volonté de démocratisation culturelle sont essentiels. La politique culturelle s’inscrit dans la logique de l’Etat providence. Il s’agit d’assurer à ses membres l’égalité, non seulement formelle, mais réelle. L’Etat providence se donne pour fin d’assurer à tous le même accès aux biens culturels. Deux politiques concourent à matérialiser cette volonté : faire accéder tous les citoyens aux œuvres de la culture et étendre aux artistes les bienfaits de la protection sociale. De surcroît, la politique culturelle est affectée par la logique de modernisation portée par la République gaullienne. L’Etat joue un rôle moteur de direction, d’impulsion et de régulation. L’utilisation du Plan à partir de1961participe de cette logique. Pourtant, il serait faux de voir dans cette politique un vaste projet cohérent, partie prenante de l’ambition gaullienne. La création du ministère des Affaires culturelles doit beaucoup à la volonté gaullienne de conserver André Malraux au sein du gouvernement. Pour Malraux, seul l’art a la vertu de rassembler dans le cadre d’une société dominée par le rationalisme. Un double refus marque la rupture avec l’Education nationale : le refus d’une démocratisation qui passe par la connaissance artistique et le refus, concomittant, de tout pédagogisme. L’accès à la culture passe par la présence directe, véritable révélation et
le modu-èculteu re(s)7 français de politique culturelle
communion, de l’œuvre d’art et du public. L’impératif de la création culturelle d’excellence écarte le didactisme et l’amateurisme que pratiquent les associations d’éducation populaire. Une troisième rupture avec les Beaux-Arts est matérialisée dans le soutien des avant-gardes et la volonté d’affaiblir les courants académiques. Le ministère des Affaires culturelles demeure fragile. Il se construit dans un contexte difficile marqué par la faiblesse du budget et la lutte permanente contre les ministères des Finances et de l’Education nationale. Le ministère des Affaires étrangères conserve — cette situation sera durable — la haute main sur la politique culturelle extérieure de la France. Mai1968déstabilise le ministère des Affaires culturelles. Une double critique s’affirme : la critique gauchiste pointe le mythe de la démocratisation culturelle ; les partisans de l’ordre dénoncent le soutien public à des artistes soupçonnés de subversion. L’alliance est désormais en partie rompue entre les créateurs et le ministère. De surcroît, à l’heure de l’affirmation de la consommation et de la culture de masse, le ministère des Affaires culturelles n’a pas accordé une attention soutenue aux industries culturelles, à la hauteur des enjeux en cours. Par ailleurs, le divorce avec l’éducation populaire conforte une logique de diffusion de la culture des élites, peu en prise avec les pratiques culturelles de la majorité des Français. Faiblement déconcentré, refusant la logique décentralisatrice, le ministère des Affaires culturelles est faiblement représenté sur l’ensemble des territoires, même si les quelques maisons de la culture amorcent — et non sans vicissitudes — un partenariat avec les collectivités locales. Sous le signe du développement culturel,1969-1981 Les années70sont un temps de forte instabilité ministérielle. Avec Georges Pompidou, le dégagement présidentiel d’un véritable domaine réservé introduit un acteur supplémentaire. En1971, le rapport pour leVIePlan enregistre l’échec de la démocratisation culturelle et souligne à la fois la faiblesse des moyens du ministère et des innovations qui se font à la marge. La structure ministérielle est cependant pérennisée. Dans ce contexte, le concept de “développement culturel” présente la capacité de répondre à cet échec et à la déstabilisation suscitée par le mouvement de mai. Le ministère Duhamel (1971-1973de moderniser l’Etat culturel en favorisant la transversalité au sein du) tente ministère et les perspectives interministérielles, en obtenant une croissance significative du budget, et en reconnaissant le rôle des collectivités locales. Troisième volet de la “nouvelle société” du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas, le “développement culturel” comme philosophie d’action conduit à une profonde rupture par rapport à la doctrine de l’action culturelle chère à André Malraux. Si la démocratisation de la “culture reste présente, son concept est infléchi par deux approches nouvelles : l’acception anthropologique de la notion remplace l’acception universelle de la “haute culture” ; la reconnaissance de la diversité des voies pour atteindre la démocratisation remplace la nécessité du choc esthétique. L’Etat
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