UNIVERSITÉ STRASBOURG ROBERT SCHUMAN
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Description

Niveau: Supérieur, Doctorat, Bac+8
UNIVERSITÉ STRASBOURG 3 - ROBERT SCHUMAN École doctorale de Droit, Science politique et Histoire (ED 101) Doctorat Histoire contemporaine Thèse préparée par Melle DIMOVA GUINKA CRISES, CONFLITS ET LEUR RÉSOLUTION - LE CAS DES BALKANS Thèse dirigée par Monsieur le professeur JEAN -CHRISTOPHE ROMER Soutenue le 29 novembre 2008 Jury: Monsieur le professeur CHRISTIAN MESTRE Monsieur le professeur CHARLES URJEWICZ Monsieur le professeur ANTON PARVANOV

  • historique

  • projets nationaux des peuples balkaniques

  • peuples balkaniques

  • péninsule

  • conflits ethniques

  • poudrière européenne

  • future guerre

  • tentatives de médiation internationale


Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 novembre 2008
Nombre de lectures 58
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

UNIVERSITÉ STRASBOURG 3 - ROBERT SCHUMAN
École doctorale de
Droit, Science politique et Histoire
(ED 101)
Doctorat
Histoire contemporaine
Thèse préparée par Melle DIMOVA GUINKA
CRISES, CONFLITS ET LEUR RÉSOLUTION - LE CAS DES
BALKANS
Thèse dirigée par Monsieur le professeur JEAN -CHRISTOPHE ROMER
Soutenue le 29 novembre 2008

Jury:
Monsieur le professeur CHRISTIAN MESTRE ur CHARLES URJEWICZ
Monsieur le professeur ANTON PARVANOV

Introduction

Bien que les Balkans fassent, sur le plan géographique, incontestablement partie du
continent européen, leur histoire turbulente s'est soldée par de profondes divisions ethniques,
religieuses, culturelles, économiques et politiques. La région-"la Péninsule balkanique"-porte
même un nom fictif inventé au début du XIXème siècle par le géographe allemand August
Zeune, dans le souci d'éviter des noms aussi politiquement incorrects que "partie européenne
1de la Turquie" ou "Turquie d'Europe". August Zeune pensait à tort que les montagnes
balkaniques de Bulgarie se situaient à la frontière septentrionale de cette région. Pendant la
majeure partie de leur histoire, les Balkans ont été une frontière entre des empires, des
religions et des civilisations, que leurs peuples se sont efforcés de protéger au prix de
nombreux conflits. Les guerres dans les Balkans sont à l'origine, entre autres, des grandes
migrations responsables de la répartition ethnique dans la péninsule: un territoire où les
différentes influences religieuses et culturelles se sont traduites par le mélange du
2christianisme catholique et orthodoxe avec l'islam. Les animosités ethniques et religieuses en
sont une autre conséquence.
Les guerres de libération et les révolutions nationales dans les Balkans au début du
XXème siècle se sont heurtées aux projets nationaux des peuples balkaniques, alors que les
interventions des grandes puissances les empêchaient toutes de mettre en place des frontières
ethniques ou d'exercer une hégémonie dans la région. C'est la raison pour laquelle, dans les
Balkans, le XXème siècle a commencé et s'est terminé avec des guerres ethniques, faisant de
3la péninsule la "poudrière européenne" , avec tout son cortège de stéréotypes négatifs à

1 Boué, Ami, La Turquie d'Europe, vol.1-4, Paris, édition A. Bertrand, 1840.
2 Owen, David, L'Odissé des Balkans, Londres, édition Victor Golancz, 1995, p.27.
3 "La poudrière européenne" ou "la poudrière des Balkans"-la formulede ce mélange détonant réside dans la
cohabitation forcée de nations qui se haïssent sur un même territoire. L'histoire nous enseigne l'origine de cette
cohabitation: c'est essenntiellement la politique menée au cours des siècles par l'empire turc. (dans
http://www.fnb.to/FNB/Article/Bastion_34/Balkans.htm).
1l'Occident. Cette réputation a été renforcée par les guerres de succession yougoslaves vers la
fin du siècle. L'argument le plus fréquement invoqué pour expliquer les guerres dans les
Balkans a été les "questions nationales non résolues", leur objectif étant la création d'Etats-
nations, c'est-à-dire d'Etats homogènes du point de vue ethnique, qui s'étendraient à tout le
territoire ethnique d'une nation. Les programmes nationaux de la plupart des peuples des
Balkans ont reconnu l'idée d'un Etat-nation "ethnique" ou d'un "grand" Etat-nation, fondé sur
des droits "historiques" ou "nationaux". A cet égard; il n'y a pas de différence substantielle
entre les nationalismes serbe, croate, albanais ou d'un autre pays des Balkans. Les efforts
entrepris pour concrétiser ces ambitions, dans une région géographiquement limitée et très
hétérogène sur les plans ethnique, culturel et religieux, ont inévitablement conduit à des
conflits ethniques et territoriaux et à des migrations involontaires massives, notamment à
"l'échange de population" et à la "purification ethnique".
Les conflits nationaux de l'Europe du Sud-Est, gelés par la guerre froide et le système
de blocs, se sont ravivés de manière extrêmement violente, avec davantage de protagonistes
en 1989, après l'éclatement de l'ordre bipolaire qui avait régné sur le continent. Aussi
anachroniques qu'ils soient, les conflits ethniques et territoriaux qui divisent l'Europe du Sud-
Est pendant les années 1990 ont résisté à toutes les tentatives de médiation internationale. De
plus, au lieu d'une "européanisation des Balkans", les conflits ethniques et territoriaux ont fait
craindre une "balkanisation de l'Europe" et ont ramené d'avantage l'OTAN sur la scène
européene.
Quand on parle des Balkans il faut savoir qu'ils ne représentent pas un phénomène
extraordinaire dans les relations internationales: en tant que territoire, culture et histoire ils
sont une partie inséparable de l'Europe. Ce qui se passe dans les Balkans ne peut pas être
correctement compris, si les événements ne sont pas considérés et examinés comme un
produit du développement européen, tout en tenant compte de l'action réciproque de plusieurs
2forces historiques intérieures et extérieures. C'est pour cette raison que la genèse des conflits
balkaniques doit être recherchée à plusieurs niveaux: historique, géopolitique et socio-
économique. Ainsi, les analyses peuvent mieux apprécier et démontrer le rôle de la région et
ses perspectives quant au contexte européen.
L'histoire des Balkans est liée à la genèse de plusieurs conflits, opposant aujourd'hui
des peuples et des Etats. Mais les pays balkaniques ne mènent pas plus de guerres que leurs
grands voisins de l'Ouest de l'Europe. Les raisons de leurs différends ne sont pas plus
éloignées que celles des Etats européens. Au fond, les raisons sont les mêmes: des prétentions
sur des territoires, pour une population, pour plus d'espace vital, pour des ressources et pour la
résurrection de la supposée justice historique. La question qui se pose est pourquoi les Etats
balkaniques montrent une telle réactivité, pourquoi ils réagissent par la confrontation et
l'hostilité là où le dialogue et la discussion pourraient donner de meilleurs résultats. Il est bien
sûr impossible de donner une réponse unique. Il faut notamment chercher la réponse aussi
dans la perception d'une menace pour l'identité nationale à un moment où le monde qui nous
entoure change ses fondements et ses valeurs. Les dits pays ont retrouvé leur indépendance
étatique il y a seulement 100 ans. C'est la raison pour laquelle, ils cherchent désespérément
une forte protection-économique, politique et militaire - la protection des riches pays
occidentaux, des grandes puissances.
L'histoire a laissé aux Balkans un héritage possédant la capacité de se reproduire
pendant les époques de grands changements. Il en est ainsi car, dans le sort des peuples
balkaniques, c'est le sentiment de sécurité nationale qui fait défaut. Chaque fois qu'un
changement se produit, les peuples balkaniques recherchent d'une façon encore plus farouche
ce sentiment. D'abord dans l'ombre de l'empire byzantin, ils se sont trouvés ensuite sous le
joug ottoman pendant cinq siècles, pour terminer avec quelques décennies passées sous des
guerres mondiales et une division des systèmes politiques, sans oublier les arbitrages
3territoriaux ethniques et idéologiques imposés de l'extérieur. Tout cela peut nous aider à
comprendre, dans une certaine mesure, la conflictualité balkanique. L'inquiétude pour la paix
européenne réside dans le fait que le complexe de "l'identité historiquement menacé" peut se
transformer en une valeur constante.
L'influence traditionnelle et actuelle du milieu politique y joue un rôle considérable.
Dans le passé les grandes puissances étaient intéressées par leur influence sur les Balkans car
elles étaient préoccupées par leur prépondérance sur l'Europe (les Balkans se trouvent au
carrefour des trois continents). Aujourd'hui, les mêmes puissances sont toujours intéressées
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