Les jeunes filles au matelas
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Description

Transporter un matelas d’un bout à l’autre de la ville, n’est pas une chose aisée. Surtout quand l’on doit le transporter à deux, que l’on est deux jeunes filles pas spécialement musclées et encore moins adroites ! Si, en plus de ces deux handicaps, il faut déplacer ce matelas en utilisant seulement les transports en commun et qu’il faut ajouter à cela que ça doit se dérouler durant les heures de pointes, alors la tache devient vraiment schemtement ardue. Non pas que se balader avec un matelas à minuit dans les stations de métro est moins ridicule...enfin dans un sens, on est un peu plus dans le contexte, puisqu'il est plus logique de se balader avec un matelas durant la nuit qu'à 4h de l'après-midi. BREF, c'est surtout qu'à minuit il y a d'office moins de monde, et que les quelques personnes que l’on peut rencontrer, sont plus habituées aux cas sociaux que les coincés du cul qui rentre du travail qu’on croise aux heures de pointe. Bien sur, il faut préciser que ce matelas n’est pas un matelas pliant, gonflable, roulable, hydraulique ou autre quelconques qualités qui auraient rendu ce transport plus facile à effectuer. NON ! C’est un matelas d’une personne, standard comme on en a chez nous sur nos lits (qui sont plutôt confortables et pour cause, ils sont épais, très épais, parfois même à ressorts ! Et donc d’autant moins transportables).

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Publié le 23 février 2013
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Langue Français

Extrait

Transporter un matelas d’un bout à l’autre de la ville, n’est pas une chose aisée.
Surtout quand l’on doit le transporter à deux, que l’on est deux jeunes filles pas spécialement musclées et encore moins adroites! Si, en plus de ces deux handicaps, il faut déplacer ce matelas en utilisant seulement les transports en commun et qu’il faut ajouter à cela que ça doit se dérouler durant les heures de pointes, alors la tache devient vraiment schemtement ardue. Non pas que se balader avec un matelas à minuit dans les stations de métro est moins ridicule...enfin dans un sens, on est un peu plus dans le contexte, puisqu'il est plus logique de se balader avec un matelas durant la nuit qu'à 4h de l'après-midi. BREF, c'est surtout qu'à minuit il y a d'office moins de monde, et que les quelques personnes que l’on peut rencontrer, sont plus habituées aux cas sociaux que les coincés du cul qui rentre du travail qu’on croise aux heures de pointe.
Bien sur, il faut préciser que ce matelas n’est pas un matelas pliant, gonflable, roulable, hydraulique ou autre quelconques qualités qui auraient rendu ce transport plus facile à effectuer. NON ! C’est un matelas d’une personne, standard comme on en a chez nous sur nos lits (qui sont plutôt confortables et pour cause, ils sont épais, très épais, parfois même à ressorts ! Et donc d’autant moins transportables).
Les difficultés se présentent dés le début du périple : il faut faire sortir le matelas de la chambre et ensuite de la maison ! Et ce, pourquoi pas, en le descendant par les escaliers, une idée que toute personne saine d’esprit va s’empresser de mettre en œuvre. La technique de la dégringolade peut s’avérer plutôt pratique si votre cage d’escalier le permet, si elle est trop étroite essayer donc le forcing en poussant la bête de toutes vos forces pour la faire avancer un minimum (en évitant de préférence l’effet je-m’appuie-contre-une-porte-qui-n’est-pas-tout-à-fait-fermée et de vous retrouver en bas des marches 5 secondes plus tard, sur le matelas avec un peu de chance et sous le matelas avec beaucoup de malchance). Vous pouvez aussi opter pour une manière plus barbare mais c’est surement celle qui a les meilleures probabilités de réussite: balancer le matelas par la fenêtre donnant sur la rue, en ayant vérifié au préalable que personne ne passait par là, ou au contraire que votre voisin de droite se trouve sous votre fenêtre occupé à essayer de voler dans votre boite-aux-lettres les magazines pornos de votre père (ce voisin même qui joue du didgeridoo tout les dimanches matin et qui fait bruler les cadavres des prostituées qu’il a tuées l’été dernier justement le jour où le vent souffle d’Est en Ouest).
Une fois le matelas sorti de votre maison. Saisissez-vous de lui, l’une le prend par devant, l’autre par derrière. Un matelas ça peut être vachement lourd et pas nécessairement facile à porter (parce qu’en fait, la fonction première de ce genre d’objet n’est pas vraiment d’être trimballé d’un endroit à l’autre, non enfin, je dis ça comme ça hein…). Si vous pensez qu’il sera plus facile à manipuler une fois replié en deux sur lui-même : tentez donc l’expérience. Nous reviendrons plus tard sur les inconvénients que peut amener cette technique.
Vous devez à présent pénétrer avec votre objet encombrant dans une stationde métro. Vous emprunter donc un escalator (ou l’escalier si vous vous sentez d’attaque ou totalement suicidaire, n’optez pas dans ce cas si pour la technique de la «dégringolade »exposée plus tôt, en effet les escaliers de ce genre d’endroit ne battent vraiment pas des records de propreté, rappelez-vous que vous dormirez sur l’objet. Maintenant si l’odeur d’urine, de rejets stomacaux et d’autre relents nauséabonds est votre péché-mignon, n’hésitez donc pas à apporter une contribution aux services d’entretien de la Stib…). Votre trajet se passe sans grands encombres toujours à coups de « pardon », d’ « excusez-moi », de « Ca va ! Arrêtez de pousser ce n’est pas comme ça qu’on avancera plus vite » ou même de « tu veux bien te bouger connasse, tu vois bien que j’ai un gros poids à transporter, tu dois pourtant connaitre ça toi avec ton énorme cul de blondasse ». Bref vous arrivez, au bord de la crise de nerfs, aux fameux portiques! L’arme fatale de la Stib qui ne fonctionne pas la moitié du temps mais…là, oui, ils fonctionnent. Il y a alors plusieurs façons de passer cet obstacle. La façon classique, passer le portique l’une après l’autre, le matelas entre vous. Il restera automatiquement bloqué et vous avec. Vous pouvez vous exercer également au lancé de matelas (discipline qui mériterait sa place aux JO car elle n’est véritablement pas évidente! Que du contraire elle demande de la force, de l’agilité, une bonne notion de l’espace et la capacité de vous défendre contre le copain de la bonne femme que vous aurez manqué d’assassiner…). Si vous voulez vraiment passer ces portiques il n’y a qu’une seule solution !Le portique pour poussette/chaise roulante/et tout ce qui est, à l’instar de votre matelas, encombrant. Enfin passé l’obstacle, vous pouvez vous rendre sur le quai.
Nous n’avons pas encore abordé, ce qui est sans aucun doute le plus gênant dans cette situation, à moins d’avoir un rien-à-foutre complet de ce qui se passe autour de vous. Voyager dans un tram avec un matelas n’est pas ce qu’il y a de plus courant : pensez-y. Si vous sentez sur vous des regards moqueurs, interrogateurs, charitables et désespérés (vous représentez tout de même la dégénérescence maximale de notre société) et que vous commencez à avoir des doutes sur l’image que vous donnez de vous, laissez-moi donc vous confirmer les choses: OUI! Vous êtes ridicules. Une fois ce constat établi. Nous pouvons continuer.
Le tram arrive. Il est très rempli. Vous rentrer péniblement, vous bloquez une porte, vous aplatissez une mémé contre la vitre et écrasez un bébé dans sa poussette, qu’importe !Si vous êtes mises de façon bien stable et confortable, ne faites pas attention aux autres. De toute façon même avec la meilleure volonté du monde vous ne pourrez améliorer leur sort. Autant qu’il y en ait au moins 2 (vous) qui se trouvent bien dans l’affaire non ? Oui.
C’est ici qu’interviennent mes recommandations au sujet de l’idée de replier sur lui-même le matelas. Maintenir le matelas dans cette position éternellement ce n’est physiquement pas possible (il y a surement une loi en physique qui nous dit que tout corps tend à reprendre sa forme initiale et si elle n’existe pas j’encourage les
physiciens à étudier ces phénomènes et entre-autre celui du matelas) et c’est, dés lors, fort probable qu’en plein milieu du trajet, dans ce tram bondé, le matelas revienne brusquement et inopinément à sa forme originale tel un ressort surpuissant assommant 5 personnes au passage, renversant la canette de bière d’un clochard qui se met à hurler de rage et à remuer partout dégageant une odeur pestilentielle, jetant à terre tout un service de porcelaine que transportait un jeune couple fraichement marié et qui n’a PAS la chance d’atterrir sur le matelas à présent déployé en biais dans le wagon, à cheval sur une femme enceinte et la mémé qui a de nouveau la face écrasée contre la vitre. Si on ne vous jette pas dehors avec votre matelas au prochain arrêt vous avez beaucoup de chance.
Vous arrivez enfin à votre arrêt, vous sortez, laissant derrière vous, des soupirs de soulagement. Encore une petite dose de ridicule en traversant une grande avenue devant les regards moqueurs des conducteurs et vous arrivez enfin à la fin de votre périple.
Maintenant, pourquoi avoir écrit cela ? Et bien pourquoi pas. En quoi un écrit sur la rotation de la terre a-t-il plus d’importance que le transport d’un matelas ?
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