Des clés pour comprendre la mondialisation
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Des clés pour comprendre la mondialisation

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FAC/ cycle des clés pour comprendre la mondialisation
Des clés pour comprendre la mondialisation
Introduction I - La globalisation financière en trois étapes  II - Mondialisation libre-échange et logiques productives III - Mondialisation et nouvelles configuration Nord Sud
Introduction
L’appréhension de la mondialisation n’est pas dissociable d’une analyse conjointe du capitalisme notamment concernant les rapports qu’il entretient avec les sphères politique et sociale et d’une mise en perspective historique. La mondialisation se traduit par une inflexion profonde des rapports de force entre les marchés et les Etats, entre les lois de l’accumulation du capital et celles qui régissent les sociétés. Cette inflexion est d’autant plus frappante qu’elle intervient à l’issue d’une période dite « keynésienne » caractérisée par un encadrement institutionnel de l’activité économique au sein de chaque Etat. Cette période, qui débute aux Etats-Unis avec le New Deal en 1933, prend fin avec l’effondrement du système de Bretton Woods que signe la suppression de la convertibilité or du dollar le 15 août 1971. L’ensemble des réponses « rassurantes » apportées durant ces quarante années par l’Etat providence aux effrayants bouleversements induits par la révolution industrielle, l’irruption du machinisme et la soumission du travail, de la terre et de la monnaie aux mécanismes du marché va être balayé en quelques années. Mais cette période d’interventions s’inscrivait à contre courant d’une évolution historique amorcée il y a environ mille ans par l’émergence, en Europe, de ce que Braudel appelle « l’économie-monde ». Enfermée initialement dans le social et le politique, l ‘économie s’en échappe progressivement en investissant l’espace ouvert par l’échange entre les territoires sous contrôle des Etats. Les Cités-Etats de la Méditerranée (Venise, Pise, Gênes) et de la Mer du Nord (Lübeck, Hambourg) libérées de toute tutelle impériale inventent, à partir du X e  siècle un mode de domination et d’accumulation de richesses qui fonde ce que Adda appelle le pré-capitalisme médiéval 1 . L’expansion des réseaux marchands qui en 1 Apparition des premières lettres de change au XIIème sur les grandes foires régionales en Europe. « Elles permettent d’éviter les transferts physiques de fond en donnant au vendeur un titre de créance payable en une autre monnaie en d’autres lieux. D’instrument de paiement, elles se transforment rapidement en instrument de crédit et même de spéculation, délais de pimente cours des monnaies faisant l’objet de négociations spécifiques. » (J. Adda La mondialisation de l’économie 1. Génèse , Coll. Repères La Découverte, 2002, p.17) « La fréquentation des foires de Champagne était telle qu’on stipulait payable à l’une
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résulte est à l’origine du grand désenclavement planétaire des XV e et XVI e siècles et du démantèlement progressif des réglementations qui protégeaient jusque-là les corps sociaux. Cette expansion passe par l’alliance entre les classes marchandes et les Etats (époque mercantile). En mettant leurs réseaux et leurs capitaux au service des Etats, les milieux d’affaires s’assurent d’une double victoire. Sur le plan international en bénéficiant d’une protection royale qui va donner à leurs entreprises commerciales la forme d’une expansion coloniale. Sur le plan national en obtenant le concours des pouvoirs étatiques pour supprimer toutes entraves à l’unification du marché national. Les forces gigantesques déchaînées par la dynamique d’accumulation qui en résulte vont priver de défense les corps sociaux tant dans les nations centrales que périphériques. Les affrontements qui vont en résulter seront à l’origine de l’assujettissement tragique des mondes périphériques et des catastrophes sociales et politiques des XIX et XX siècles. Cette alliance « contre nature » des pouvoirs économique et politique provoquera l’exacerbation des rivalités inter impérialistes responsable du premier conflit mondial. La réaction keynésienne qui vise à mettre la dynamique de l’accumulation sous contrôle institutionnel va ouvrir la voie à de nouvelles logiques fondées sur des compromis sociaux stables. L’institutionalisation des relations économiques internationales matérialisée par la création des institutions de Bretton Woods en témoigne. Elle sera contemporaine du mouvement de décolonisation donnant un temps l’illusion aux sociétés périphériques de pouvoir échapper à la violence qu’elles avaient subie jusque-là. Le phénomène de mondialisation apparaît ainsi comme une revanche de l’économique sur le politique et le social visant à mettre à bas les compromis sociaux élaborés par l’Etat-providence keynésien justifiant la qualification de « restauration du pouvoir de la finance » par laquelle Gérard Duménil 2 le qualifie. La grande vague de déréglementation qui va sévir à partir de la fin des années soixante-dix aura pour conséquence de mettre en concurrence les Etats entre eux pour la localisation des investissements et l’allocation de l’épargne.
I - La globalisation financière : un processus en 3 temps
1 - Sortie massive et incontrôlée de capitaux des Etats-Unis dans les années soixante 1.1 Un contexte issu de Bretton Woods batî sur le compromis keynésien Le système financier mis en place après la seconde guerre mondiale à Bretton Woods est un système de financement public bilatéral et multilatéral des déséquilibres de paiement internationaux. Deux organismes l’incarnent : - le FMI finance les déséquilibres temporaires des balances de paiement et dispose de ce fait d’un droit de regard sur les politiques économiques.
d’elles la majorité des obligations passées en Europe, même celles que contractaient les princes et tous les grand personnages laïques ou ecclésiastiques […]. Toutes les places financières étaient en relation avec les foires champenoises, il naquit dans le comté un système d’extinction de dettes par compensation, faisant de ces foires les clearing houses de tout l’Occident ». (G. Fourquin , La chrétienté latine occidentale désenclavante , 1977, p. 368) 2 G. Dumesnil et D. Levy, Economie marxiste du capitalisme La Découverte, Coll. Repères
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