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Délocalisations, relocalisations : Mise en perspective et enjeux pour la région Aquitaine Rapport du GREThA (UMR CNRS 5113, Université de Bordeaux) pour la DIRECCTE Aquitaine Marie CORIS (coordinatrice) Christophe CARRINCAZEAUX Vincent FRIGANT Alain PIVETEAU 2 Présentation de l’étude Le présent rapport a été effectué dans le cadre du marché de services et de développement (études et recherches fondamentales et appliquées) conclu entre la DIRECCTE Aquitaine et une équipe de chercheurs du GREThA. L’étude s’est étendue sur une période de sept mois. Elle s’intègre dans le projet de recherche ESCAPE (CCRRDT Région Aquitaine, 2010-2013). Problématique générale L’actualité des délocalisations se lit dans la médiatisation croissante du phénomène et de ses effets sociaux. Si la croissance quantitative des mouvements de délocalisation s’interprète comme une manifestation de la globalisation des économies, c’est leur évolution qualitative qui retient l’attention des décideurs et des praticiens. En effet, l’extension des délocalisations à l’ensemble des secteurs industriels et de services, y compris aux activités à fort contenu technologique (notamment les activités de R&D), signale une transformation du phénomène qui en bouscule les perceptions courantes. Deux séries d’interrogations orientent alors les débats en cours, indiquant par là même un fort enjeu de connaissance auquel l’étude commanditée par la DIRECCTE Aquitaine se propose de contribuer. C’est en premier lieu l’ampleur du phénomène des « délocalisations » qui interroge l’observateur car il semble beaucoup plus limité que ce qu’en suggère sa couverture médiatique. Une partie de ce décalage vient du fait que, le plus souvent, seules les fermetures consécutives à des délocalisations vers les pays à bas coûts retiennent l’attention des médias alors qu’une approche d’ensemble de ces mouvements oblige à appréhender, certes les sorties, mais également les entrées. Ainsi, la question des délocalisations est plus large et nécessite d’être réintégrée dans celle de la mobilité des entreprises. En second lieu, certaines analyses soulignent que des mouvements plus complexes qu’un simple transfert d’activités motivé par des gains salariaux seraient à l’œuvre. La mobilité des firmes ne se fait pas uniquement dans le sens nord-sud mais également dans un sens nord- nord et dans un sens sud-nord. En effet, à côté des exemples de délocalisations, on observe des relocalisations d’entreprises après des expériences jugées décevantes. De plus, et c’est là un phénomène relativement récent, des études montrent que des multinationales originaires des pays à bas coûts, en particulier des pays émergents (Chine et Inde), cherchent à leur tour à s’implanter dans les pays développés Ces mouvements croisés reflètent les dynamiques de la géographie des activités économiques qui se restructurent rapidement dans le contexte actuel de mondialisation. Le schéma traditionnel de division internationale du travail, réservant les activités de conception au centre (i.e. les pays développés) et la production à bas coûts dans les pays émergents, est largement remis en cause : à la fois par la capacité limitée à dissocier les différentes fonctions (notamment de conception et de production) de la firme, et par la montée en puissance du potentiel technologique des “périphéries”. Plutôt que de proposer un nouveau diagnostic macroéconomique des délocalisations, l’étude propose d’en observer et d’en étudier la mécanique d’ensemble depuis une échelle d’observation infranationale où, précisément, se manifestent les effets productifs et 3 économiques des délocalisations/relocalisations et où se contextualisent les décisions des entreprises. C’est de cette manière que l’équipe du GREThA a décidé de répondre à la demande de la DIRECCTE. Les quatre points clefs de l’étude 1 – La contextualisation des débats : comprendre les délocalisations pour mieux les maîtriser Le rapport propose une contextualisation et un bilan du phénomène des délocalisations. En revenant sur l’ampleur limitée des délocalisations dans le contexte français, il fait ressortir que les principaux enjeux sous-jacents du phénomène sont d’ordre qualitatif. Un diagnostic global des mouvements de localisation est ainsi proposé afin de préciser la manière dont se posent les termes du débat et dont peuvent s’appréhender les stratégies de délocalisation mais aussi les choix de relocalisation (au sens de retour d’activités précédemment délocalisées) des firmes. Trois propositions analytiques se dégagent pour affiner la compréhension du phénomène : - une identification des facteurs de délocalisations croisant les résultats des grandes enquêtes disponibles et ceux des analyses plus théoriques ; - la mise en évidence de l’existence de spécificités sectorielles et territoriales ; - le passage d’une logique statique à une appréhension dans le temps des processus de localisation. 2 – Situer les délocalisations dans la mobilité des firmes en Aquitaine : quel poids, quelles tendances ? La question des délocalisations se pose à différentes échelles spatiales (infranationale, nationale, internationale…) et fait intervenir plusieurs niveaux de concurrence territoriale (entre pays, entre régions…). Certains enjeux ou certaines tendances sont partagés par l’ensemble des régions françaises mais d’autres semblent plus spécifiques à l’Aquitaine. L’évaluation de la mobilité des activités économiques en Aquitaine proposée par la base ESPA permet de situer les mouvements de délocalisation et de relocalisation dans le contexte général de la mobilité (attraction/répulsion). L’étude fait ressortir, pour deux années (2003 et 2008), les secteurs et les activités les plus concernés par la mobilité et souligne ainsi les points de force et de faiblesse de la capacité d’attraction de l’Aquitaine. 3 – De la diversité des trajectoires à la reconstitution de cas types de (dé)localisation Il ressort des trois types d’analyses menées (revue de littérature, étude quantitative et analyse qualitative) que les délocalisations sont des processus complexes qui ne se traduisent pas par un mouvement massif obéissant à une logique unique, ni même dominante. Une même mobilité peut combiner différentes stratégies de localisation (ancrage, délocalisation partielle, externalisation…). Ses impacts et ses conséquences ne sont pas nécessairement immédiats et directs. 4 Une grille de lecture de la mobilité des firmes a donc été construite par l’équipe pour permettre une analyse en termes de trajectoires temporelles. Grâce à cette grille, l’étude offre une illustration d’un certain nombre de cas types de délocalisation et relocalisation. Construites à partir des éléments significatifs collectés au cours des entretiens, les narratives d’entreprises reconstituées et anonymées rendent compte de la multiplicité des facteurs qui, dans un contexte marqué par la mondialisation des processus productifs, fondent les stratégies de mobilité des entreprises. 4 – Proposer une lecture sectorielle et territoriale de la mobilité des entreprises : quelles stratégies pour l’Aquitaine ? La grille de lecture construite pour le projet offre la possibilité de resituer la mobilité des firmes dans leurs contextes sectoriel et territorial. Cinq secteurs jugés prioritaires par les instances régionales font l’objet d’un focus particulier : l’automobile, l’aéronautique, l’informatique de santé, la filière glisse et la pharmacie. Chaque focus rend compte des dynamiques sectorielles de localisation (niveau national ou international) et dresse un panorama des enjeux liés pour l’Aquitaine (en termes de risque de mobilité et d’ancrage des activités). Il ressort de l’étude que les dynamiques sectorielles sont déterminantes dans la mobilité des firmes. Mais l’action publique possède une influence certaine pour tenter d’infléchir les décisions stratégiques. La synthèse de l’ensemble des résultats de l’étude permet de proposer quelques pistes d’action en vue : - de prévenir les délocalisations - et/ou de favoriser les relocalisations en région. Les deux méthodes mises en œuvre dans l’étude L’étude repose sur la mise en œuvre de deux méthodes. L’une est statistique (construction d’une base de données) et l’autre est qualitative (réalisation d’entretiens). L’un des apports du projet est d’ordre méthodologique. Partant de l’objectif de dresser un bilan quantitatif des mouvements de localisation-délocalisation-relocalisation des activités économiques en Aquitaine, l’équipe a été confrontée au manque de données statistiques disponibles sur la question. En suivant alors les méthodologies proposées par l’ERM 1(European Restructuring Monitor) au niveau européen et J.-P. Chanteau dans son étude de la région Rhône-Alpes, nous avons construit une base de données originales (ESPA) repérant, autant que faire se peut, les mouvements de mobilité en Aquitaine (industries manufacturières et services aux entreprises). Deux années ont été retenues (2003 et 2008). ESPA est renseignée à partir des informations publiées par l’Aquitaine Presse Service (APS) et elle est complétée par la base DIANE, le site Internet Société.com ou les sites Internet des entreprises. D’autres sources de presse ont parfois été mobilisées afin d’affiner l’information 1 CHANTEAU Jean-Pierre, 2008, "Quantification et analyse stratégique des délocalisations : une étude empirique sur données d’entreprises", Revue d’économie industrielle, n°124, pp. 23-50. 5 relative aux motivations à la mobilité (notamment la base de données Factiva qui recouvre l’ensemble de la presse nationale et régionale). Les opérations recensées sont d’abord codées, puis analysées, selon qu’elles contribuent à renforcer le potentiel productif de la région (création d’entrepr
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