Isere Nature n°300 Eté 2012
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Publié le 08 août 2012
Nombre de lectures 299
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Projet de télécabine Fontaine-Lans : de nombreuses questions en suspens
Natura 2000 : 20 ans, l’âge de raison ?
FNE : retour sur Rio +20
La FRAPNA donne son avis sur le SCoT de la région urbaine grenobloise
ISSN 1003-G110
T R I M E S T R I E L D E L A F É D É R A T I O N R H Ô N E-  PR O T E C T I O NA L P E S E D D E L A N A T U R E- I S È R EF R A P N A FRAPNA Isère MNEI, 5, place Bir-Hakeim 38000 Grenoble tél. 04 76 42 64 08 - fax 04 76 44 63 36 frapna-isere@frapna.org ouverture au public du lundi au vendredi de 10 h à 12 h de 14 h à 17 h L ’ E Directeurs de publication Francis Meneu Président FRAPNA Isère Aurélie Dessein Directrice FRAPNA Isère N Rédactrice en chef Anne Laurence Mazenq L ’ E communication-isere@frapna.org Commission journal Olivier Brillant, Fabienne Georges,F R Juliette Boucherle, Damien Barafort, Samuel Alexandre Massot, Nicolas Bienne,le Marion Luce, Nadia Youkana, Muriel Argaud, Anaïs Bernard, Claire Christol, Michel Pourchet, Frédérique Manches, Marion Daolio, Laurent Pajot, Sophie D’Herbomez-Provost Equipe de routage Juliette Boucherle, Raymond Vignal, Daniel Charles, Suzanne Vignal,Robert Javel Monique Leguy, Claude Gilet, Heidi Lilin, Laura Jaballah, Patricia Samé, Olivier Brillant Maquette, mise en page Nadine Carli/sourisverte Crédits photos Pierre-Cédric Petit, C. Durand, Créative commons, Sophie D’Herbomez-Provost, Michel Pourchet, Robert Javellas, Sébastien Christol Couverture © FRAPNA
Impression Imprimerie Notre-Dame 80, rue Vaucanson, ZA Pré Millet 38330 Montbonnot
Tiré à 1000 exemplaires Papier 100% recyclé Impression à l'encre végétale ISSN 1003-G110 CPPAP 0707 G 86873
B R È V E S P 2La sortie de ce numro d’t d’Isère Nature va correspondre pour beaucoup d’entre vous  la S P É C I A L 4 0 A N S P 3priode des vacances. Un peu d’tymologie s’impose. C H O D E L ’ I S È R E P 5Le mot «vacances» vient du latin «vacare» qui veut Projet de télécabine Fontaine-Lans :dire «être libre, inoccupé, oisif» … et qui a donn de nombreuses questions en suspensle verbe «vaquer» qui lui veut dire «s’occuper à». Malgr les apparences, rien de contradictoire ! atura 2000 : 20 ans, l’âge de raison ?Les vacances vont permettre, je vous le souhaite C H O D ’ A I L L E U R S P 7de tout cœur, de vaquer  des occupations souvent ardemment attendues (rencontres familiales, voyages, FNE : retour sur Rio +20sorties...) et, surtout, indispensables  notre quilibre ! A P N A & R É S E A U X P 8 La FRAPNA donne son avis surNombreux sont ceux qui resteront dans notre SCoT de la région urbaine grenobloisedpartement (un rcent sondage indique que  P 1 1la majorit des Français cette anne ne quittera D O S S I E Rpas l’hexagone). Ceux-l pourront profiter  loisir Déchets, l’inépuisable gisementde la Nature gnreuse. Grâce aux efforts de prservation effectus depuis des annes par G R O S P L A N P 1 7les collectivits locales, souvent avec notre concours, las, une certaine idée de la montagnevous pourre facilement vous ressourcer  deux pas de che vous. Des lacs, des forêts, des pics, des cols D É B A T P 1 8et des prairies, le champ des possibles s’ouvre  Le plastique, pas si fantastique !vous pour admirer les mille et une beauts estivales Ve ache-misèrede notre bel environnement. rt c D R O I T P 2 0Je terminerais cet dito avec une pense particulière i montepour tous les professionnels, de plus en plus nombreux, Mâchefers, un sujet ququi se sont prpars  vous accueillir cet t  la ferme A L I M E N T A T I O N P 2 1ou dans des gîtes. Je pense aussi  ceux qui vous Le gaspillage alimentaire,accompagnent dans des activits de pleine nature, un comportement... contre natureet qui conjuguent vos vacances avec leur activit F I C H E N A T U R E P 2 2professionnelle. C’est aussi cela l’quilibre !    CrapaudsBel t  tous ! R E N D E Z - V O U S P 2 3Francis Meneu, président de la FRAPNA Isère C U L T U R E P 2 4
LA FRAPNA, Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature, est une association loi 1901 reconnue d'utilité publique. Les opinions émises dans Isère Nature n'expriment pas nécessairement le point de vue de la FRAPNA Isère. Les auteurs conservent la responsabilité entière des opinions émises sous leur signature. Nous remercions tous les auteurs ayant participé à la rédaction de ce numéro.
La FRAPNA en séminaire
Toute l’quipe de la FRAPNA, salaris et administrateurs se sont runis le temps d’une journe. Au menu de la rflexion collective figurait en bonne place le projet associatif de la FRAPNA pour l’anne  venir. C’est dans le cadre verdoyant et serein de l’co-chalet « l’vasion au naturel » situ sur le plateau des Petites Roches, que cette rflexion a t mene permettant de dgager des axes de travail pour le pôle veille et le pôle ducation.
changez d’approche ! cartographiées Mountain Wilderness a mis en ligne une nouvelle mouture de son portail changerdapproche.org qui permet de trouver toutes les infos pour organiser une sortie en montagne avec accès en transports publics. La base de donnes en ligne ne cesse de s'enrichir, propo-sant  ce jour plus de 10 000 itinraires de montagne accessibles en transports en commun. Les amoureux des hau-teurs n'ont plus d'excuses, il est temps de tenter l'exprience et de dcouvrir le potentiel immense qu'offre une approche sans voiture. Et pour se motiver  sauter le pas, les nouveaux initis sont invits  partager leur exprience en participant au concours Changer d'approche, et peut-être gagner du matriel de montagne.
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Bilan de l'enquête Lucane 2011 En une anne, 3 091 donnes valides ont t recueillies, et transmises pour nombre d’entre elles par des collectifs naturalistes ou de protection de la nature. Forte de cette belle russite, l’OPIE (Office pour les insectes et leur
environnement) reconduit cette enquête en 2012 avec de nouveaux objectifs visant  prciser la rpartition du Lucane,  « densifier » les observa-tions dans les dpartements où l’espèce semble bien prsente, et  infirmer ou confirmer la prsence du Lucane dans les dpartements ne comportant pas de donnes rcentes. Certaines collectivits telles que les Parc naturels rgionaux (PNR), disposant de services lis  la prservation du patrimoine naturel, ont t identifis comme pouvant apporter une contribution significative notamment dans la diffusion de l’enquête sur leur territoire.
Les vieilles forêts de Belledonne bientôt cartographiées
La FRAPNA accueille depuis le mois de juin, Loïc Ciabuiro, actuellement en formation d'ingnieur forestier  AgroParisTech. Loïc ralise un stage de deux mois et demi consacr  l'inventaire de forêts  volution naturelle dans le sud du massif de Belledonne. La première phase de son travail consiste  tudier l'anciennet du couvert bois,  l'aide de cartes du XIXesiècle et de photos ariennes du dbut du XXesiècle. Dans un second temps, la maturit de ces forêts anciennes sera analyse avec des relevs de terrain, ainsi que la prise de contact avec les gestionnaires et les propritaires. Les forêts  volution naturelle sont bien souvent des hauts lieux de biodiversit qu'il faut conser-ver. Elles ont notamment la particularit de possder des phases de snes-cence et de dclin absentes des peuplements exploits.
Pollution lumineuse : de la suite dans les idées…
Rmy Osello a effectu un stage  la FRAPNA afin de rencontrer les acteurs en charge de l’clairage public des communes de l’agglomration grenobloise. Il a ainsi pu raliser un tat des lieux sur l’clairage et la pollution lumineuse au sein du territoire de la METRO. Il a galement prsent la charte de la FRAPNA « Pour un clairage raisonn » auprès des personnes concernes par cette problmatique. Au-del de la sensibilisation aux dgradations induites par l’clairage public sur l’homme et son environnement, Rmy a inform les collectivits de l’existence de cette charte qui permet d’engager les acteurs dans une dmarche de rduction des nuisances. Les villes de Fontaine, Grenoble, Domène, Gières, St-Egrève, Seyssinet-Pariset, Eybens, Claix et Varces-Allières-et-Risset ont d'ores et dj sign la charte.
Le Trièves à l’heure des projets agri-environnementaux
Suite  l'tude biodiversit mene pour le Syndicat d'Amnagement du Trièves en 2009-2010, la FRAPNA participe  la construction d’un projet agri-environnemental sur le territoire, aux côts de la LPO, de la Chambre d’agriculture de l'Isère et de SITADEL. Ce projet port par le Conseil gnral de l’Isère devrait dboucher sur la mise en place de Mesures Agri-Envi-ronnementales territorialises (MAEt) qui pourront être contractualises lors de la dclaration PAC 2013.
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Des runions de concertation et des rencontres avec les agriculteurs du territoire se droulent durant tout l’t. Notre objectif est de donner les moyens aux agriculteurs de prserver les milieux riches en biodiversit que sont les prairies permanentes, les ones humides et les haies. Le Kit : « La forêt m’a dit… » est sorti On en parlait depuis quelques temps, voil qui est fait. Le kit pdagogique FRAPNA « La forêt m’a dit… » est sorti. Il comprend 142 pages thoriques, un DVD, 8 livrets, un disque de cotation de la biodiversit, un carnet d’activits et encore d’autres surprises… Le kit est disponible sur commande. Pour en savoir plus ou vous le procurer, contacte l’Union Rgionale FRAPNA : coordination@frapna.org ou tl. : 04 78 85 97 07. La chasse aux papillons est ouverte La FRAPNA arpente, filet en main, plusieurs parcs publics de la Ville de Grenoble (pilote du projet)  la dcouverte des papillons qu’ils abritent. S’il n’est pas commun de faire des inventaires de Rhopalocères
Des fans de la FRAPNA il y en a partout ! Certains ont même laissé leur trace sur le toit de la sous-préfecture de Gourdon, département du Lot, région Midi-Pyrénées. Photo FRAPNA
(papillons de jour) en milieu urbain, milieu abritant une biodiversit ordinaire jusqu’alors peu tudie par les naturalistes, il rvèle quelques bonnes surprises. L’extension du parc Paul Mistral, les buttes du parc de la Villeneuve et les pelouses sèches de notre bien-aime Bastille, comptent parmi les sites les plus riches. Deux enjeux  cette tude : la connaissance des milieux, enjeu de fait atteint, et l’aide  la gestion des parcs dans un but de prservation de la biodiversit qui ncessite la poursuite de l’effort d’inventaire jusq ’ septembre. Affaire  suivre … u
400.000 à 600.000 m3
C’est le volume de déchets illicites enfouis dans l'ancienne gravière des Brassière à Domène.
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Frdrique Manches
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Notre département compte actuellement 22 Zones Spéciales de Conservation, et 4 Zones de Protection Spéciale, avec une riche variété de milieux : tourbières, marais, habitats rocheux et grottes, forêts et prairies, habitats d’eau douce ... En tout, 23 sites Natura 2000 (certains sites, comme les Hauts Plateaux du Vercors, combinent ZPS et ZSC) couvrent plus de 70 000 hec-2 tares, soit environ 9 % du territoire . Elaborer des Documents d’Objectifs La France a opté pour une gestion contractuelle des zones Natura : les propriétaires présents sur le site ont la possibilité de souscrire à un « Contrat Natura 2000 » pour des actions de pré-servation d’habitats ou d’espèces conformément au Document d’Objectifs (DOCOB). Le DOCOB a pour fonction de réaliser un diagnostic écologique, un inventaire des activités humaines sur le site, et de définir des mesures de gestion avec les outils que constituent le « Contrat Natura 2000 » (actions rémunérées) et la « Charte Natura 2000 » (actions plus légères, non rémunérées). Sur les 23 sites Natura 2000 isérois, environ un tiers ont validé un DOCOB3. Initialement, tous les sites Natura 2000 en France devaient disposer d’un DOCOB en 2010. Cet objectif repoussé à 2013, sera-t-il atteint ? Le processus est en cours. Ainsi, sur le site de l’Isle Crémieu, non encore pourvu d’un DOCOB opéra-tionnel, de nombreux agriculteurs se sont d’ores et déjà engagés dans la démarche, par le biais de mesures agricoles (MAEt)4 . 1- Source : INPN (Institut National du Patrimoine Naturel) 2- Source : Direction départementale des territoires de l’Isère 3- Source : Formulaires Standards de Données, INPN, septembre 2011 (6 sur 23) 4- Conversation avec Loic Raspail, communauté de commune de l’Isle Crémieu 5- Synthèse évaluation de l’état de conservation des espèces et habitats d’intérêt communautaire - Ministère de l’Ecologie, 2007
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Une protection toute relative Les projets d’aménagement ou d’activité sont soumis à une évaluation préalable de leurs incidences. Ceux jugés incompa-tibles avec l’objectif de conservation du site ne devraient nor-malement pas voir le jour (sauf dérogation). Mais l’intégrité des zones Natura n’est pas pour autant toujours respectée. En témoigne par exemple l’installation récente, sans autorisation, d’une via ferrata sur le site du plateau d’Emparis. Une enquête réalisée par France Nature Environnement en 2011 montre que plus de 30 % des ZPS et 19 % des ZCS sont concer-nées par des dégradations ou susceptibles de l’être. Une première évaluation de l’état de conservation des habitats naturels et des espèces a été réalisée pour la période 2001-2006. Le résultat est loin d’être satisfaisant : en France, seul 1 habitat sur 6 est en bon état de conservation5. Pour notre dé-partement, partagé entre milieu alpin et continental, les mieux conservés sont les habitats rocheux et forestiers. Les milieux les plus dégradés sont, entre autres, tourbières et marais, habitats d’eau douce, nombreux en Isère. Par ailleurs, les formations herbeuses continentales sont en mauvais état et en perte de superficie (urbanisation, agriculture). Les formations herbeuses en milieu alpin (pelouses d’altitude) sont bien mieux conservées.
Monique GIROUD ADTC
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Coûts de fonctionnement ?
Par rapport aux télécabines habituelles des stations de ski, le trajet serait plus long (1/2 h), l’amplitude de service plus éten-Les transports en commun (TC) par câble sont potentiellement due (7h-20h ?), en toute saison. L’accessibilité PMR, (Personne intéressants pour relier des sites séparés par un obstacle à Mobilité Réduite) le confort et la sécurité des passagers géographique ou un dénivelé important. L’ADTC avait, lors des nécessiteraient des équipements adéquats et du personnel débats sur le PDU grenoblois, proposé qu’une telle liaison d’astreinte, et par suite un coût de fonctionnement plus élevé. Grenoble – Vercors soit étudiée. Or, dans l’éventuel partenariat public-privé évoqué par le prési-e Métr Quels es, esoins ? s opole,dent de Grenoble Alp usag quels bL’expérience montre que laierai paquxed ticiféd el es lsiontitaoipl senc uor ceteetsvrent pa 450e0t tveo ietnutrrees Vfeorncto rqsu oetti daigegnlonemméreantti olanmultiplication des correspondancestégr, inur 4és s,s 0natous leoP ?m ruoc s stû cestsoûoiém,cre navest dissuasive. Avec deux corres-sgrées nsoublro lies ep. lLatees ahua, beitt ailnst sn se osnta rdriêstpeenr-tpondances, près de 80 % des usagersnoecmm térndcot en clat uiuanum-mooc ed étmmunes du Gré-pas au terminus du tram à Fontaine. Cer-potentiels renoncent aux transportssivaudan à renoncer au projet de tains d’entre eux, qui font actuellementen commun.télécabine Brignoud-Crolles. le trajet en voiture, ou en autocar direct, pourraient opter pour le câble, mais au prix de correspondances supplémentaires de part et d’autre. Or, l’expérience montre que la multiplication des correspon-dances est dissuasive. Quand bien même il y aurait très peu d’attente à l’aller, il risquerait fort d’y en avoir davantage au retour à Lans... Avec 2 correspondances, près de 80 % des usa-gers potentiels renoncent aux TC. Une autre clientèle est constituée par les vacanciers. S’ils doivent changer deux fois entre la gare et la station de sports d’hiver avec leurs bagages encombrants, et faire la queue à la sortie du tram pour monter dans les cabines, ils risquent de regretter les autocars directs, et ... de choisir d’autres stations l’année suivante. Il faut donc évaluer quantitativement les reports entre voitures et autocars TransIsère d’une part, et télécabine + voiture ou télécabine + TC d’autre part.
Projet de télécabine.Source : dossier de presse Grenoble Alpes Mtropole.
Comparer le projet avec une amélioration de la desserte par car L’ADTC demande que les collectivités concernées (Métro, Com-munauté de communes du Vercors, SMTC, Département) éva-luent l’impact et le coût d’une liaison par câble, et comparent cette solution avec une alternative comme l’amélioration de la desserte par cars TransIsère.
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FNE : retour sur Rio +20
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Cline MesquidaL’ONU et la présidence brésilienne Administratrice de FNEdu Sommet Rio+20 ont choisi assez tôt dans le processus d’associer les organisations de la société civile à l’élaboration des engagements finaux. Cela s’est traduit par un appel à contributions de l’ONU dès le début de l’année 2011. FNE avait été présent en 1992 lors du Sommet de la Terre, et également en 2002 lors du Sommet de Johannesburg. C’est donc tout naturellement que nous avons souhaité contribué pour ce vingtième anniversaire.
Biodiversité marine au sommet
Parmi les sujets à l’ordre du jour de Rio+20 : gouvernance inter-nationale du développement durable et économie verte dans le cadre de l’éradication de la pauvreté. Autant dire que le sujet est très vaste. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité, en collaboration étroite avec la jeune et dynamique Mission Mer et Littoral, élaborer un plai-doyer spécifique sur la gouvernance de la biodiversité marine en haute mer : http://www.fne.asso.fr/fr/nos-dossiers /mer--littoral/biodiversite-marine/ Lors de la dernière Conférence sur la diversité biologique en 2010, le Protocole de Nagoya avait été adopté, permettant de réguler enfin l’accès souvent anar-chique et le partage des ressources gé-nétiques. Or, ce Protocole n’a absolument aucune compétence sur la haute mer, cet espace hors des zones de juridiction nationale des Etats, et qui représente pour-tant près de 70 % de la surface totale de nos océans. Autant dire que le vide juridique est total et que la seule règle en vigueur est celle de la liberté. Peut mieux faire Alors même que la mobilisation des organisations de la société civile a été forte depuis plus d’un an pour contribuer à ce ving-tième anniversaire, la déclaration finale est faible et bien loin d’être à la hauteur des défis que nous posent les crises écolo-giques et sociales. Tous les signaux sont au rouge et tout se passe comme si la grande majorité des chefs d’Etat et de gou-vernement étaient dans l’incapacité de s’engager de manière efficace pour notre planète. Cette situation de blocage persistante sur tout ce qui concerne les négociations internationales liées à l’environnement montre trois choses. Tout d’abord que la gouvernance onusienne, qui fonctionne sur le principe de l’unanimité, empêche souvent d’avancer positivement. Ensuite, que la gouvernance des biens
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collectifs (comme les océans) doit permettre de dépasser les égoïsmes nationaux. Enfin, il y a clairement un décalage entre le mode de développement économique tel qu’il continue d’être prôné par exemple au G20 et les limites finies de nos res-sources. Malgré cette situation inquiétante, l accord de Rio a permis de donner des calendriers pour agir sur un certain nombre de sujets. C’est ainsi que les Etats se sont mis d’accord pour adop-ter urgemment, dans les deux ans, un accord juridique sur la haute mer. Les océans ont en effet été hauts sur l’agenda de Rio+20 et il sera important que FNE puisse continuer à porter son plaidoyer sur ce sujet. Deux ans, cela passe très vite... Pour une nouvelle gouvernance Dans la gouvernance inter-nationale du développement durable, la place de l’envi-ronnement est clairement sous estimée. Dans le sys-tème des Nations Unies, l’Organisation internationale du travail a pris une place importante, pour des raisons historiques particulières. Quant aux relations écono-miques et commerciales, elles bénéficient d’une orga-nisation ultra puissante, pla-cée en dehors du système des Nations Unies. Les questions environnementales sont, quant à elles, éparpillées dans des secrétariats de conventions internationales multiples (climat, biodiversité, désertification, etc.) et seul un programme sans aucun moyens financiers a compétence sur l’environnement : le PNUE. FNE est donc favorable au principe d’une organisation mondiale de l’environnement, sous réserve bien sûr qu’elle bénéficie d’un mandat élargi au sein de l’ONU, avec des moyens financiers à la hauteur et bien sûr des capacités de sanction, comme cela se pratique pour les règles commerciales. La participation des organisations de la société civile est enfin un point important pour que la gouvernance de cette organisation ne soit pas entièrement fermée.
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La FRAPNA donne son avis sur le SCoT de la région urbaine grenobloise
La FRAPNA Isère et ses associations membres ont été associées au processus de révision du Schéma de Cohérence Territoriale de la Région urbaine Grenobloise dès le début de la démarche en 2008. Tout au long du processus, la FRAPNA a pu contribuer à ce projet, en particulier en ce qui concerne la prise en compte de l’environnement. L’avis synthétisé et rendu par la FRAPNA est issu d’un travail collectif qui a réuni les associations fédérées et les correspondants locaux du territoire. Déposé le 26 juin dernier auprès du commissaire enquêteur, il est globale-ment positif. De manière générale, les objectifs du DOO (Document d’Orienta-tions et d’Objectifs) relatifs à la préser-vation des ressources naturelles, à la Trame verte et bleue et aux conditions de développement de l’activité agricole et sylvicole sont de bonne qualité. De nombreux objectifs sont déclinés pour lutter contre l’étalement urbain et la périurbanisation ou d’une manière générale pour développer un urbanisme plus respectueux de l’environnement. La FRAPNA adhère entièrement à ces objectifs mais regrette cependant le trop grand nombre d'exceptions qui modèrent la portée de ces prescriptions et risquent, de façon non négligeable,Enjeu en termes de continuités écologiques ar qd'uaeltnét,rler lme asienntis ednu  d'DuOnOe  eTtr,a pme cVoerntseé - Linéaires d’urbanisation si les corridors et Bleu ee  fonctionnelle.écologiques ne sont pas maintenus La FRAPNA soutient fortement l’objectif « identifier et valoriser les espaces de à minima, soumis à étude d’impact,climat grande qualité écologique et/ou en voire exclus en cas de recours lourd àdes m libre évolution » (DOO p22).Mais ladu génie civil. La FRAPNA demande que immob définition de limites de principe pour l’exception de constructibilité en zonedomai les enveloppes urbaines ne permet humide soit encadrée par le SCoT, queLa FRA pas de garantir la protection des la définition des mesures compensa-(DOO p espaces agricoles et la viabilité des toires soit antérieure au lancement équipe exploitations (DOO p13) puisqu’elles d’éventuels travauxet qu’il y ait unles esp peuvent « être dépassée pour l’accueilsuivi rigoureux de leur mise en œuvre. sans e d’activités économiques » La. Un impor- installa FRAPNA est contre l’urbanisation tant travail d’identification de points de des espaces naturels et agricoles des se conflits entre les espaces de développe- de piémont. indust ment proposés par le DOO et les fonc- La FRAPNA demande qu’unesurfacesurfac tionnalités écologiques a d'ailleurs étéde vente maximale pour les commerces(bâtim mené par la FRAPNA et la LPO. Il aexclusivement alimentairesfigure permis d’aboutir àune carte qui cibledans les prescriptions et que les collec-ces enjeux majeurspour la région tivités locales favorisent l’émergence de urbaine grenobloise. Pour certains lieux de vente directe ainsi que d’outils secteurs, la FRAPNA demande une industriels de transformation des pro-redéfinition des limites afin de ductions agricoles non alimentaires réellement répondre aux enjeux de (bois, chanvre, maïs, ...). préservation de la biodiversité du SCoT. La FRAPNA demande que le périmètre La FRAPNA demande à ce que des trois stations de ski soit identifié l’ensemble des projets d’intention de et délimité, pourgarantir une adapta-bâtir en réservoirs de biodiversité soit,tion des équipements au changement
ique par renouvellement atérielset amélioration du parc ilier, et non par extension des nes skiables. PNA demande à ce que le DOO 12-17-117)interdise les ments photovoltaïques sur aces agricoles et naturels, xception, et privilégie les tions répondant aux besoins rvices publics, sur les friches rielles et sur toutes autres es déjà imperméabilisées ents et parkings).
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