La cousine Bette
394 pages
Français

La cousine Bette

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Description

La Comédie Humaine Etudes de moeurs. Scènes de la vie parisienne. Tome XVII - Houssiaux, 1848. Extrait : Il est facile maintenant de comprendre l’espèce d’attachement extraordinaire que mademoiselle Fischer avait conçu pour son Livonien 

Informations

Publié par
Nombre de lectures 63
EAN13 9782824709840
Langue Français

Extrait

HONORÉ DE BALZA C
LA COUSI N E BET T E
BI BEBO O KHONORÉ DE BALZA C
LA COUSI N E BET T E
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-0984-0
BI BEBO OK
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Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
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encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.D ON MICH ELE ANGELO CAJET AN I, P RI NCE DE T ÉANO .
Ce n’ est ni au prince r omain, ni à l’héritier de l’illustr e maisonA de Cajetani qui a four ni des p ap es à la Chrétienté , c’ est au
savant commentateur de D ante que je dé die ce p etit fragment d’une longue
histoir e .
V ous m’av ez fait ap er ce v oir la mer v eilleuse char p ente d’idé es sur
laquelle le plus grand p oète italien a constr uit son p oème , le seul que les
mo der nes puissent opp oser à celui d’Homèr e . Jusqu’à ce que je v ous eusse
entendu, la DI V I N E COMÉDI E me semblait une immense énigme , dont
le mot n’avait été tr ouvé p ar p er sonne , et moins p ar les commentateur s
que p ar qui que ce soit. Compr endr e ainsi D ante , c’ est êtr e grand comme
lui  ; mais toutes les grandeur s v ous sont familièr es.
Un savant français se ferait une réputation, g agnerait une chair e et
b e aucoup de cr oix, à publier , en un v olume dogmatique , l’impr o visation
p ar laquelle v ous av ez char mé l’une de ces soiré es où l’ on se r ep ose
d’av oir v u Rome . V ous ne sav ez p eut-êtr e p as que la plup art de nos pr
ofesseur s viv ent sur l’ Allemagne , sur l’ Angleter r e , sur l’Orient ou sur le
Nord, comme des inse ctes sur un arbr e  ; et, comme l’inse cte , ils en
deviennent p artie intégrante , empr untant leur valeur de celle du sujet. Or ,
1La cousine Bee Chapitr e
l’Italie n’a p as encor e été e xploité e à chair e ouv erte . On ne me tiendra
jamais compte de ma discrétion liérair e . J’aurais pu, v ous dép ouillant,
de v enir un homme do cte de la for ce de tr ois Schleg el  ; tandis que je vais
r ester simple do cteur en mé de cine so ciale , le vétérinair e des maux
incurables ne fût-ce que p our offrir un témoignag e de r e connaissance à mon
cicer one , et joindr e v otr e illustr e nom à ceux des Por cia, des San Se v
erino , des Par eto , des di Negr o , des Belgiojoso , qui r eprésenter ont dans la
COMÉDI E H UMAI N E cee alliance intime et continue de l’Italie et de la
France que déjà le Bandello , cet é vê que , auteur de contes très-drôlatiques,
consacrait de la même manièr e , au seizième siè cle , dans ce magnifique r
ecueil de nouv elles d’ où sont issues plusieur s piè ces de Shak esp e ar e ,
quelquefois même des rôles entier s, et te xtuellement.
Les deux esquisses que je v ous dé die constituent les deux éter nelles
faces d’un même fait. Homo duple x, a dit notr e grand Buffon, p our quoi
ne p as ajouter  : Res duple x  ? T out est double , même la v ertu. A ussi
Molièr e présente-t-il toujour s les deux côtés de tout pr oblème humain  ; à
son imitation, Dider ot é crivit un jour  : CECI N’EST P AS U N CON T E, le
chef-d’ œuv r e de Dider ot p eut-êtr e , où il offr e la sublime figur e de
mademoiselle de Lachaux immolé e p ar Gardanne , en r eg ard de celle d’un
p arfait amant tué p ar sa maîtr esse . Mes deux nouv elles sont donc mises
en p endant, comme deux jume aux de se x e différ ent. C’ est une fantaisie
liérair e à laquelle on p eut sacrifier une fois, surtout dans un ouv rag e où
l’ on essaie de r eprésenter toutes les for mes qui ser v ent de vêtement à la
p ensé e . La plup art des disputes humaines viennent de ce qu’il e xiste à la
fois des savants et des ignorants, constitués de manièr e à ne jamais v oir
qu’un seul côté des faits ou des idé es  ; et chacun de prétendr e que la face
qu’il a v ue est la seule v raie , la seule b onne . A ussi le Liv r e Saint a-t-il jeté
cee pr ophétique p ar ole  : Dieu liv ra le monde aux discussions. J’av oue
que ce seul p assag e de l’Écritur e de v rait eng ag er le Saint-Siég e à v ous
donner le g ouv er nement des deux Chambr es p our obéir à cee sentence
commenté e , en 1814, p ar l’ ordonnance de Louis X V I I I.
e v otr e esprit, que la p o ésie qui est en v ous pr otèg ent les deux épiso des
des P AREN TS P A U V RES
D e v otr e affe ctionné ser viteur ,
DE BALZA C.
2La cousine Bee Chapitr e
Paris, août-septembr e 1846.
n
3LE P ÈRE P RODIGU E
   du mois de juillet d e l’anné e 1838, une de ces v
oitur es nouv ellement mises en cir culation sur les places de ParisV et nommé es des milords , cheminait, r ue de l’Univ er sité , p ortant
un gr os homme de taille mo y enne , en unifor me de capitaine de la g arde
nationale .
D ans le nombr e de ces Parisiens accusés d’êtr e si spirituels, il s’ en
tr ouv e qui se cr oient infiniment mieux en unifor me que dans leur s habits
ordinair es, et qui supp osent chez les femmes des g oûts assez dépravés
p our imaginer qu’ elles ser ont fav orablement impr essionné es à l’asp e ct
d’un b onnet à p oil et p ar le har nais militair e .
La phy sionomie de ce capitaine app artenant à la deuxième légion r
espirait un contentement de lui-même qui faisait r esplendir son teint r
oug e aud et sa figur e p assablement joufflue . A cee auré ole que la richesse
acquise dans le commer ce met au fr ont des b outiquier s r etirés, on de
vinait l’un des élus de Paris, au moins ancien adjoint de son ar r ondissement.
A ussi, cr o y ez que le r uban de la Légion-d’Honneur ne manquait p as sur
la p oitrine , crânement b ombé e à la pr ussienne . Camp é fièr ement dans le
coin du milord, cet homme dé coré laissait er r er son r eg ard sur les p
assants qui souv ent, à Paris, r e cueillent ainsi d’agré ables sourir es adr essés
4La cousine Bee Chapitr e
à de b e aux y eux absents.
Le milord ar rêta dans la p artie de la r ue comprise entr e la r ue de
Belle chasse et la r ue de Bour g ogne , à la p orte d’une grande maison nouv
ellement bâtie sur une p ortion de la cour d’un vieil hôtel à jardin. On avait
r esp e cté l’hôtel qui demeurait dans sa for me primitiv e au fond de la cour
diminué e de moitié .
A la manièr e seulement dont le capitaine accepta les ser vices du
cocher p our descendr e du milord, on eût r e connu le quinquag énair e . Il y
a des g estes dont la franche lourdeur a toute l’indiscrétion d’un acte de
naissance . Le capitaine r emit son g ant jaune à sa main dr oite , et, sans rien
demander au concier g e , se dirig e a v er s le p er r on du r ez-de-chaussé e de
l’hôtel d’un air qui disait  : « Elle est à moi  ! » Les p ortier s de Paris ont le
coup d’ œil savant, ils n’ar rêtent p oint les g ens dé corés, vêtus de bleu, à
démar che p esante  ; enfin ils connaissent les riches.
Ce r ez-de-chaussé e était o ccup é tout entier p ar monsieur le
bar on Hulot d’Er v y , commissair e ordonnateur sous la République ,
ancien intendant-g énéral d’ar mé e , et alor s dir e cteur d’une des plus
imp ortantes administrations du Ministèr e de la Guer r e , Conseiller-d’État,
grand-officier de la Légion-d’Honneur , etc., etc.
Ce bar on Hulot s’était nommé lui-même d’Er v y , lieu de sa naissance ,
p our se distinguer de son frèr e , le célèbr e g énéral Hulot, colonel des
gr enadier s de la g arde imp ériale , que l’Emp er eur avait cré é comte de
For zheim, apr&#

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