Le Cannabis & Moi
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Témoignage

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Publié le 07 février 2014
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Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

Nous sommes le 18 juin 2011. Je crois avoir compris ce matin pourquoi l’existence m’a doté d’un certain talent pour l’écriture. Aujourd’hui, j’ai envie de m’engager dans l’écriture sous forme d’un ouvrage témoignage qui parlera de l’expérience que l’existence m’a offerte en cadeau. Expérience de vie d’un humain, d’un être, qui est passé par des états, des états qui lui ont souvent révélé que le « paradis » était bien sur cette terre, dans le ici et le maintenant, dans l’instant présent, ainsi que des états totalement opposés montrant que « l’enfer », même bien dissimulé pouvait être vécu lorsque l’on est plus en conscience de ce qui est, lorsque l’on a « changé de réalité ». Plus conscience de ce que l’on fait, de ce que l’on dit, et surtout de ce que l’on peut faire subir à l’autre lorsque l’on vit un de ces états…
Neuf années… Neuf années de psychiatrie… Dix sept hospitalisations… Des cachetons par milliers, des injections par dizaines, l’expérience du lit de contention, planté, seul, au beau milieu d’une chambre
d’isolement… Tout ceci pour n’avoir rien fait… Rien fait d’autre que de vivre durant trente années dans une parfaite ignorance… Ignorance de ce qui est, de ce qui peut être, de ce qui devrait être, ignorance de l’autre, de soi, du tout. Par ces côtés parfois comiques et parfois dramatiques, mon souhait est que ces écrits, ce récit, puissent être utiles au plus grand nombre.
******************
Je m’appelle Didier, j’ai quarante ans. Je ne manque de rien, à part peut-être aujourd’hui d’amour, d’amour pour moi-même. Je suis malade. Malade et potentiellement dangereux. Le corps médical psychiatrique me dit psychotique. Je ne regrette rien. Ou presque. J’essaye de ne rien regretter de mon passé, aussi tumultueux fût-il, car c’est un passé très riche que j’ai pu expérimenter. Il n’est aucun doute, selon moi, que les expériences du passé, toutes les expériences vécues, de chaque instant vécu m’ont permis de poser les mots que vous lisez en ce moment. Et je me dois, je crois, uniquement de remercier. Je me dois de remercier pour l’occasion qui m’est offerte d’exprimer, de partager, d’exposer aux parents, aux amis et aux victimes des dépendances sous quelques formes soient-elles, ces expériences vécues, ces visions éprouvées et toutes les leçons que j’en ai tirées et qui peut-être, permettront à d’autres que moi de tirer les leurs...
L’histoire commence en 2001. J’ai alors trente ans. Je suis propriétaire de mon appartement, un bel appartement situé dans les Alpes. Je suis également « gérant de fait » d’une petite entreprise de communi-cation : Ad Lib. Je vis conjointement avec Tiana, mère de deux enfants, Lisa et Jimmy. Je ne suis pas le père biologique de Lisa, mais bien celui de Jimmy.
Lorsque j’avais seize ans, je me suis promis d’avoir tout réussi à l’âge de trente ans. Il est alors temps de faire le point. J’ai tout réussi. Je rentre chez moi par un bel après-midi d’été, heureux et très fier de cette constatation. Je pensais avoir tout réussi du fait de ne manquer de rien sur le plan matériel.
Je croyais avoir plein d’amis, je peux dire alors avoir vécu d’une façon très superficielle, l’homme superficiel est l’image que j’ai de moi-même de cette époque... Arrivé à l’appartement, je m’installe, sourire aux lèvres sur le balcon, au soleil. La mère de mes enfants s’approche de moi et me dit : « Je ne t’aime plus ». Tout s’effondre alors. Tout s’effondre autour de moi, tout s’effondre en moi. Plus rien n’a de sens. Je ne vais plus voir mes enfants au réveil. Je perds mon entreprise. Je perds mon si bel et si précieux appartement. Je perds le sens de ma vie. Le sens de La vie. J’ai travaillé dur. Très dur. Pour tout perdre d’un claquement de doigts. « clack ». Pourquoi ? Je ne t’aime plus, qu’est ce que ça veut dire ? Qu’est-ce que l’Amour ? Qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce que la mort ?
Qu’est-ce que Dieu ? Où est la justice ? Où est Dieu ? Il fait tellement sombre. Où est la lumière ? Je me perds…
Toute mon existence s’est bâtie, s’est construite, s’est érigée sur un socle de matière « molle », un socle instable fait uniquement de matière. Je ne pleure pas. J’ai besoin de comprendre. Je m’en roule un petit… J’ai parlé des milliers de cachetons, de comprimés absorbés en dix années. Mais combien, combien de pétard en quinze années ? Combien de joints d’herbe et de sheet ? Combien de joints depuis le tout premier, partagé avec mon vénéré cousin Pascal à l’âge de quinze ans ? Cette découverte du cannabis, effectuée au stade Vélodrome de Marseille lors d’un concert des Pink Floyd, m’a entraîné dans une consommation assez lourde de ce produit durant quinze années… Jusqu’à ce « je ne t’aime plus ». Et puis durant sept années supplémentaires, sept années de cauchemar. Sept années de cauchemar parce que les antipsychotiques ainsi que les neuroleptique, c’est certain, ne font pas bon ménage avec le cannabis. La prise simultanée de ces deux drogues ne peut entraîner que désolation car elle crée immanquablement un déséquilibre psychique, mental, émotionnel et physique.
Nous sommes, quand je dis « nous », je veux parler des êtres humains, tous les êtres humains ainsi que tous les
êtres vivants, des êtres dits électromagnétiques. C’est ainsi. Tout au long de nos existences, nous évoluons sur différents taux vibratoires, dans différentes énergies, sur des fréquences qui varient sans cesse en fonction de nos états. Ce fascicule n’a pas pour objectif de fustiger les usagers du Cannabis et de ses dérivés. Cependant, il m’apparaît important d’être clair avec vous sur ce sujet. Je souhaite être clair avec vous tout comme j’essaye d’être clair avec moi-même. Durant toutes ces années, en tant que consommateur, je n’ai pu voir, appréhender, vivre que dans une certaine forme de réalité, sur un certain taux vibratoire. Je sais aujourd’hui que les « réalités » sont aussi multiples que variées. La définition que l’on peut avoir de la réalité nous est propre. Elle nous appartient. Je pense que ce point est important à souligner. L’on dit souvent, du moins j’ai souvent entendu dire que consommer du cannabis, ou toute autre drogue nous permet d’échapper à la réalité. Aujourd’hui, toutes sortes de drogues sont consommées dès le jeune âge. Il m’est rapporté que des enfants, dès l’âge d’une dizaine d’année usent régulièrement du cannabis. Alors, au vu des circonstances planétaires actuelles que sont la famine, la misère sociale, l’isolement, les guerres, les soulèvements, les catastrophes naturelles sans précédents, les manipulations de toutes sortes de la part du système que nous avons bâti, je comprends ce souhait d’échapper à ladite réalité du moment. Aussi, je suis conscient que quelles ques soient les
drogues, elles sont utilisées, elles existent afin de faciliter les passages vers d’autres formes de réalités qui, peut-être, pour un temps, paraissent mieux nous convenir. Plus supportables dirais-je.
« La réalité au sein de laquelle nous évoluons, instant après instant, est uniquement dépendante de nos états internes ».
Cette petite phrase, cette évidence aujourd’hui mise au grand jour qui m’a été révélée par un ami très cher alors que j’étais au plus mal, en l’année 2002 est, croyez-le, une phrase clé.
Notre réalité ne dépend que de nos états internes. Alors, faciliter le passage vers d’autres formes de réalités plus attrayantes, par la consommation d’un substitut quelconque est un chemin. Un chemin aisé. Mais qui a dit que le chemin devait être facile ? Que faisons-nous sur cette planète ? Qu’avons-nous à y faire ? Quel est notre rôle ? Quel est notre objectif de vie ? Quel sens à notre vie ? Quel sens à notre existence si ce n’est d’exister, de vivre en harmonie, en communion avec nos proches, avec notre prochain, quel sens à notre vie si ce n’est de pouvoir à tout instant éprouver de la joie dans le partage, dans les échanges, dans la sincérité, dans l’honnêteté envers les autres ainsi qu’envers nous-même ? Quel sens à notre existence si ce n’est d’Aimer ? Aimer son prochain, aimer ce qui est, tout ce qui est à chaque
instant ? Quel autre sens donner à notre existence sur cette planète ? Comment aimer son prochain, comment s’aimer soi-même ? Et comment s’aimer soi-même lorsque le sentiment de culpabilité borde notre route, notre chemin ? Je vais insister sur ce mot « culpabilité » car il est indéniable que lorsque l’on se sent coupable d’un quelconque méfait, alors il est impossible de s’aimer en totalité. L’usage des drogues dans notre pays est interdit. La vente de substances illicites est proscrite par nos lois en vigueur. Alors, si je consomme une substance interdite par nos lois, que cela soit conscient ou incons-cient, je suis coupable. Si j’invite un(e) ami(e), un(e) autre, à consommer avec moi, je suis coupable. Je suis coupable alors je ne peux m’aimer. Je ne peux m’aimer alors je ne peux aimer les autres. Je ne peux aimer personne, je ne peux aimer la vie. Ainsi les substances m’empêchent d’aimer la vie...
Je ne connais que trop bien ce sentiment de culpabilité. En effet, lorsque pour une raison ou une autre nous sommes amenés à côtoyer un établissement psychia-trique, nous sommes amenés dans la plupart des cas à rencontrer d’importants problèmes financiers. Nous sommes incapables de nous prendre en charge. Tant sur le plan de la santé que sur le plan pécuniaire. Pour ma part, je peux dire ma culpabilité d’avoir tant consommé et donc d’avoir dépensé tant d’argent juste pour ne pas voir la réalité en face. Il ne faut pas me dire que le cannabis est une drogue douce qui ne rend pas
dépendant. Cela est peut-être vrai pour certaines personnes mais certainement pas pour la majorité des consommateurs. Aussi, côtoyer des établissements psychiatriques nous confronte encore davantage à la pauvreté, à la souffrance, à la misère humaine. Preuve en est que lorsque l’on est hospitalisé, l’on est seul. Pas de visites, ou bien très peu. La souffrance humaine fait tellement peur à voir que seuls les soignants sont présents. Alors le désir de s’en échapper ne peut en être que plus fort. La dépendance est là. Mes parents m’aident financièrement, et moi je fume l’aide qu’ils m’apportent. Coupable… Coupable de fumer la compassion de mes proches, la compassion qu’ils éprouvent pour moi qui suis souffrant. Coupable… Je ne supporte pas ce sentiment de culpabilité et je n’ai pas la force, pas le courage d’affronter la réalité. Alors je fume. Coupable… Pourquoi ai-je besoin de consommer ? Pourquoi ai-je besoin de mettre un voile ? Qu’est-ce que je refuse de voir en face ? Qu’ai-je subi pour ainsi désirer me couper du monde ? Me créer mon propre monde, mon propre univers, ma propre réalité ? De quoi ai-je tellement peur ?
Lorsque je fume, je me détends. Fumer apaise. Fumer apaise aussi bien les souffrances physiques que les souffrances émotionnelles. Le cannabis possède cette vertu d’apaiser, de rendre zen. Plus zen. Le cannabis possède cette faculté de ralentir notre métabolisme et
donc d’emmener nos états internes vers plus de quiétude. Grâce à l’effet que le cannabis a sur moi, je jouis plus facilement de l’instant présent. Et c’est précisément cet instant présent qui crée mon euphorie passagère. C’est donc bien la quiétude que je recherche au travers de ce substitut. L’apaisement. Mais il existe bien d’autres moyens, d’autres méthodes naturelles permettant de trouver cet apaisement, cette paix. Le yoga, la sophrologie, la méditation, le massage peut-être ou la réflexologie, qu’importe, nombreux sont les outils qui nous sont offerts aujourd’hui en ce monde en crise, en ce monde en guerre afin qu’individuelle-ment nous trouvions en nous la Paix. Et trouver la paix en soi, c’est la communiquer à notre entourage. Car tout est communicatif, car tout est relié à tout, au tout. Lorsque je fume, lorsque je suis apaisé, je me sens relié au tout. Mais c’est éphémère, cela ne dure qu’un moment ; et c’est surtout une reliance fondée sur un produit qui engendre une dépendance donc un manque de liberté. Je parlais tout à l’heure du sens de la vie. Alors, il y a un mot qui me semble approprié, sensé, et c’est bien ce mot :Liberté. Nous avons une sensation de légèreté, de liberté lorsque l’on use de produits, mais est-ce une liberté réelle si nous avons besoin de ce produit ? Non. C’est un leurre. Une tromperie. Viendra un monde, c’est cela mon souhait, aussi, j’en suis certain, c’est le vôtre, au sein duquel l’humain connaîtra la vraie Liberté. La voie qui mène à cette
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