Le cousin Pons
284 pages
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Le cousin Pons

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Description

La Comédie Humaine Etudes de moeurs. Scènes de la vie parisienne. Tome XVII - Houssiaux, 1848. Extrait : Cette hyène était d’autant plus furieuse contre ce chérubin, fils de la belle madame Brunner, que, malgré des efforts dignes d’une locomotive, elle ne pouvait pas avoir d’enfant. Mue par une pensée diabolique, cette criminelle Allemande lança le jeune Fritz, à l’âge de vingt et un ans, dans des dissipations anti-germaniques. Elle espéra que le cheval anglais, le vinaigre du Rhin et les Marguerites de Gœthe dévoreraient l’enfant de la juive et sa fortune 

Informations

Publié par
Nombre de lectures 19
EAN13 9782824710037
Langue Français

Extrait

HONORÉ DE BALZA C
LE COUSI N PONS
BI BEBO O KHONORÉ DE BALZA C
LE COUSI N PONS
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1003-7
BI BEBO OK
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Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
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encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.A D ON MICH ELE ANGELO
CAJET AN I, P RI NCE DE
T ÉANO .
 ’  au prince r omain, ni à l’héritier de l’illustr e maison de
Cajetani qui a four ni des p ap es à la Chrétienté , c’ est au savantC commentateur de D ante que je dé die ce p etit fragment d’une
longue histoir e .
V ous m’av ez fait ap er ce v oir la mer v eilleuse char p ente d’idé es sur
laquelle le plus grand p oète italien a constr uit son p oème , le seul que les
mo der nes puissent opp oser à celui d’Homèr e . Jusqu’à ce que je v ous eusse
entendu, la DI V I N E COMÉDI E me semblait une immense énigme , dont
le mot n’avait été tr ouvé p ar p er sonne , et moins p ar les commentateur s
que p ar qui que ce soit. Compr endr e ainsi D ante , c’ est êtr e grand comme
lui  ; mais toutes les grandeur s v ous sont familièr es.
Un savant français se ferait une réputation, g agnerait une chair e et
b e aucoup de cr oix, à publier , en un v olume dogmatique , l’impr o visation
p ar laquelle v ous av ez char mé l’une de ces soiré es où l’ on se r ep ose
d’av oir v u Rome . V ous ne sav ez p eut-êtr e p as que la plup art de nos pr
o1Le cousin Pons Chapitr e
fesseur s viv ent sur l’ Allemagne , sur l’ Angleter r e , sur l’Orient ou sur le
Nord, comme des inse ctes sur un arbr e  ; et, comme l’inse cte , ils en
deviennent p artie intégrante , empr untant leur valeur de celle du sujet. Or ,
l’Italie n’a p as encor e été e xploité e à chair e ouv erte . On ne me tiendra
jamais compte de ma discrétion liérair e . J’aurais pu, v ous dép ouillant,
de v enir un homme do cte de la for ce de tr ois Schleg el  ; tandis que je vais
r ester simple do cteur en mé de cine so ciale , le vétérinair e des maux
incurables ne fût-ce que p our offrir un témoignag e de r e connaissance à mon
cicer one , et joindr e v otr e illustr e nom à ceux des Por cia, des San Se v
erino , des Par eto , des di Negr o , des Belgiojoso , qui r eprésenter ont dans la
COMÉDI E H UMAI N E cee alliance intime et continue de l’Italie et de la
France que déjà le Bandello , cet é vê que , auteur de contes très-drôlatiques,
consacrait de la même manièr e , au seizième siè cle , dans ce magnifique r
ecueil de nouv elles d’ où sont issues plusieur s piè ces de Shak esp e ar e ,
quelquefois même des rôles entier s, et te xtuellement.
Les deux esquisses que je v ous dé die constituent les deux éter nelles
faces d’un même fait. Homo duple x,a dit notr e grand Buffon, p our quoi
ne p as ajouter  : Res duple x  ? T out est double , même la v ertu. A ussi
Molièr e présente-t-il toujour s les deux côtés de tout pr oblème humain  ; à
son imitation, Dider ot é crivit un jour  : CECI N’EST P AS U N CON T E, le
chef-d’ œuv r e de Dider ot p eut-êtr e , où il offr e la sublime figur e de
mademoiselle de Lachaux immolé e p ar Gardanne , en r eg ard de celle d’un
p arfait amant tué p ar sa maîtr esse . Mes deux nouv elles sont donc mises
en p endant, comme deux jume aux de se x e différ ent. C’ est une fantaisie
liérair e à laquelle on p eut sacrifier une fois, surtout dans un ouv rag e où
l’ on essaie de r eprésenter toutes les for mes qui ser v ent de vêtement à la
p ensé e . La plup art des disputes humaines viennent de ce qu’il e xiste à la
fois des savants et des ignorants, constitués de manièr e à ne jamais v oir
qu’un seul côté des faits ou des idé es  ; et chacun de prétendr e que la face
qu’il a v ue est la seule v raie , la seule b onne . A ussi le Liv r e Saint a-t-il jeté
cee pr ophétique p ar ole  : Dieu liv ra le monde aux discussions. J’av oue
que ce seul p assag e de l’Écritur e de v rait eng ag er le Saint-Siég e à v ous
donner le g ouv er nement des deux Chambr es p our obéir à cee sentence
commenté e , en 1814, p ar l’ ordonnance de Louis X V I I I.
e v otr e esprit, que la p o ésie qui est en v ous pr otèg ent les deux
2Le cousin Pons Chapitr e
épiso des des P AREN TS P A U V RES
D e v otr e affe ctionné ser viteur ,
DE BALZA C.
Paris, août-septembr e 1846.
n
3LE COUSI N PONS
   de l’après-midi, dans le mois d’ o ctobr e de
l’anné e 1844, un homme âg é d’une soix antaine d’anné es, mais à quiV tout le monde eût donné plus que cet âg e , allait le long du b
oule vard des Italiens, le nez à la piste , les lè v r es p ap elardes, comme un
nég o ciant qui vient de conclur e une e x cellente affair e , ou comme un g ar çon
content de lui-même au sortir d’un b oudoir . C’ est à Paris la plus grande
e xpr ession connue de la satisfaction p er sonnelle chez l’homme . En ap
erce vant de loin ce vieillard, les p er sonnes qui sont là tous l es jour s assises
sur des chaises, liv ré es au plaisir d’analy ser les p assants, laissaient toutes
p oindr e dans leur s phy sionomies ce sourir e p articulier aux g ens de
Paris, et qui dit tant de choses ir oniques, mo queuses ou comp atissantes,
mais qui, p our animer le visag e du Parisien, blasé sur tous les sp e ctacles
p ossibles, e xig ent de hautes curiosités vivantes. Un mot fera compr endr e
et la valeur ar ché ologique de ce b onhomme et la raison du sourir e qui
se rép était comme un é cho dans tous les y eux. On demandait à
Hyacinthe , un acteur célèbr e p ar ses saillies, où il faisait fair e les chap e aux
à la v ue desquels la salle p ouffe de rir e  : « ― Je ne les fais p oint fair e , je
les g arde  ? » rép ondit-il. Eh bien  ! il se r encontr e dans le million d’acteur s
qui comp osent la grande tr oup e de Paris, des Hyacinthes sans le sav oir
4Le cousin Pons Chapitr e
qui g ardent sur eux tous les ridicules d’un temps, et qui v ous app araissent
comme la p er sonnification de toute une ép o que p our v ous ar racher une
b ouffé e de g aieté quand v ous v ous pr omenez en dé v orant quelque
chagrin amer causé p ar la trahison d’un e x-ami.
En conser vant dans quelques détails de sa mise une fidélité quand
même aux mo des de l’an 1806, ce p assant rapp elait l’Empir e sans êtr e p ar
tr op caricatur e . Pour les obser vateur s, cee finesse r end ces sortes
d’év o cations e xtrêmement pré cieuses. Mais cet ensemble de p etites choses
v oulait l’aention analytique dont sont doués les connaisseur s en
flânerie  ; et, p our e x citer le rir e à distance , le p assant de vait offrir une de ces
énor mités à cr e v er les y eux, comme on dit, et que les acteur s r e cher chent
p our assur er le succès de leur s entrées . Ce vieillard, se c et maigr e , p
ortait un sp encer couleur noisee sur un habit v erdâtr e à b outons de métal
blanc  !. . . Un homme en sp encer , en 1844, c’ est, v o y ez-v ous, comme si
Nap olé on eût daigné r essusciter p our deux heur es.
Le sp encer fut inv enté , comme son nom l’indique , p ar un lord sans
doute vain de sa jolie taille . A vant la p aix d’ Amiens, cet Anglais avait
résolu le pr oblème de couv rir le buste sans assommer le cor ps p ar le p oids
de cet affr eux car rick qui finit aujourd’hui sur le dos des vieux co cher s de
fiacr e  ; mais comme les fi

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