Le noeud borroméen dans la névrose et dans la psychose
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Construction du nœud borroméen comme illustration de la
structure psychique dans la théorie psychanalytique de Jacques Lacan.

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Publié le 10 mai 2018
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Langue Français
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Extrait

Construction du nœud borroméen comme illustration de la structure psychique dans la théorie psychanalytique de Jacques Lacan
1/2 )çngaeobeLciorroméen"norlam":
Voir la vidéo sur https://www.youtube.com/watch?v=dTNW_nN83ys
J'ai souhaité, par l'entremise de cette séquence vidéo, partager mon rapport au nœud borroméen dans la théorie psychanalytique lacanienne et montrer de façon plus concrète comment se "fabrique" ce nœud que nous connaissons le plus souvent par ses représentations en deux dimensions sur le papier.
Nous verrons comment s'articule et se conçoit cet outil topologique qui nous sert à penser la structure psychique de l'humain, tant dans la clinique de la névrose que dans l'approche théorique de la psychose, notamment avec cette curieuse tentative de réparation du dénouage psychotique que sera la constitution d'un "sinthome" (cette partie sera abordée lors d'une seconde séquence).
Un minuscule rappel pour dire que le nœud borroméen correspond bien à une figure topologique puisqu'on peut la tordre en tout sens sans qu'elle ne perde ses propriétés nodales. Elle fut apportée à Lacan par son ami le mathématicien Guillbaud en 1972 à la veille d'une des séances du séminaire XIX intitulé «… ou pire».
Lacan considéra qu'elle lui allait comme une bague au doigt dans ses avancées théoriques, lui permettant d'aller toujours plus près dans la figuration des concepts fondamentaux de la psychanalyse. Cette figure lui permit de faire une place plus concrète au réel, à la jouissance et à l'objet « a », qui n'apparaissaient pas ensemble dans les schémas antérieurs (le schéma L, R, I, le graphe, le schéma optique, le tore ou encore le cross cap).
Ce nœud ouplus exactement ce coincementl'ouverture d'un seul des ronds dont désolidarise le tout, permet de mettre en place les trois registres du symbolique, de l'imaginaire et du réel. J'ai choisi de représenter dans cette vidéo, chacun dans une couleur différente. Vous verrez que leur maniement n'est jamais aussi simple qu'il y parait en particulier quand nous créerons un nœud à quatre ronds (au sujet du sinthome) dans la séquence suivante, et qu'il est toujours instructif de s'essayer à en fabriquer un soit-même, comme on peut s'en rendre compte en manipulant et en découpant une bande de Moebius en papier. Les entrecroisements des trois ronds borroméens délimitent trois zones de jouissances spécifiques (appelées jouissance "phallique" entre R-S, jouissance du "sens" entre I-S et jouissance "Autre" entre I-R dite "hors langage") que nous ne préciserons pas davantage ici et un vide central correspondant au lieu de l'objet « a ».
Partons du réel puisque très certainement c'est ainsi que commence la vie de l'humain. Ce réel dont Lacan nous dit qu'il ne manque de rien, évoque le nouveau-né totalement dépendant et qui n'est pas encore marqué, ni par l'imaginaire, ni par le symbolique. Ce registre réel sera alors et sûrement très tôt, barré par l'irruption de l'imaginaire qui est le champ des images. A cet instant, le sujet n'est encore que « l'enfant sauvage de l'Aveyron » du film de François Truffaut. Uninfansplus ou moins autistique. Ce sera ensuite un troisième temps qui humanisera l'enfant en devenir. Cette thématique du trois est centrale dans les théories de l'inconscient. Un troisième temps où la parole marquera la plénitude du réel de l'empreinte du symbolique en imprimant une sorte de dépression dans ce plein primordial : une trace, un vide ou encore un manque relatif, origine du désir. L'empreinte d'un signifié pourtant jamais advenu (ou tout aussi bien disparu dans l'effacement de sa propre trace : l'Urverdrangungfreudien) et dont le défilé des signifiants ne cessera jamais d'évoquer le paradoxal souvenir. Le langage va se mettre, à partir de là, à serpenter entre imaginaire et réel sans jamais en traverser réellement aucun (à la différence des anneaux olympiques par exemple) mais en coinçant, dès lors, les trois registres qui tiendront noués ensemble.
Dr Forné Michel Psychanalyste – Médecin 68100 Mulhouse www.youscribe.com/dr.forne/
Construction du nœud borroméen comme illustration de la structure psychique dans la théorie psychanalytique de Jacques Lacan
2/2 )Le non-coinçage borroméen dans la psychose  et sa possible relative réparationel""istnoham:
Voir la vidéo sur https://www.youtube.com/watch?v=dTNW_nN83ys
Notre deuxième séquence sera consacrée au ratage du nouage borroméen dans la psychose (à la différence du nouage signifiant qui avait lieu dans la névrose et présenté dans une séquence précédente portant sur la conception du nœud borroméen dans le procès névrotique). Nous tacherons de montrer de façon plus concrète comment se "tisse" une réparation de ce non-coincement par un quatrième rond que nous connaissons le plus souvent par ses représentations en deux dimensions sur le papier (Cf. le séminaire XXIII de Lacan intituléLe Sinthome).
Ici, le symbolique ne viendra pas coincer les deux autres registres de l'imaginaire et du réel. Cette description correspond à la notion de forclusion du signifiant S2, signifiant noms-du-père (écrit au pluriel pour ne pas le faire dépendre du seul patronyme), alias encore la "métaphore paternelle". L'absence de cette métaphore-ci n'introduira pas la ternarité indispensable à diviser le sujet. Rappelons que Lacan énonçait dans son séminaire V sur Les formations de l'inconscient, qu'un sujet devait être divisé et que s'il ne l'était pas, il était fou. Cette division ternaire le maintiendra triangulé dans un complexe oedipien conduisant au refoulement de l'objet cause du désir et à la constitution d'un fantasme inconscient, par la mise en place de la référence phallique.
Dans la psychose, nous nous trouvons avec trois registres flottants, dissociés, non coincés. Pourra exister alors, la possibilité d'un coincement de substitution, une sorte de réparation signifiante que Lacan proposa de nommer « sinthome » en écho à l'admiration de Joyce
envers Saint-Thomas-d'Aquin (un saint-homme) et à la plus ancienne graphie du mot e « symptôme » dans le français du 14 siècle. L'illustration paradigmatique clinique de cette notion de sinthome, renvoi le plus souvent à ce que fut l'écriture dans la psychose de James Joyce. Une écriture convoquant le père, mais non plus dans une chaîne métaphorique, mais sous l'angle d'une métonymie quasi-exclusive et selon un découpage littéral particulièrement original.
D'autres points d'appui que l'écriture peuvent venir constituer des sinthomes à l'occasion (la peinture, la sculpture, une hyper-intellectualisation scientifique ou spécifique par exemple, etc…) expliquant ainsi l'existence d'une plus ou moins grande cohésion psychique chez certains psychotiques. Le sinthome va faire tenir ensemble symbolique, imaginaire et réel en serpentant de façon borroméenne entre eux, sans jamais en traverser aucun, comme c’était le cas pour le nœud "bo" classique.
Cette représentation théorique conceptuel me paraît d'une extrême pertinence pour expliquer le maintien d'une adaptation dans certaines psychoses. Et bien que ce soit un point théorique encore largement débattu, on peut s'interroger sur la fonction de sinthome que peuvent avoir ce qu'on appelle les "bords" ou les "affinités" et sur lesquels prennent appui les autistes. Ces bords qu'il convient de façon impérative de respecter dans l'abord thérapeutique de l'autisme, pour espérer élargir le champ des socialisations et du développement de ces malades. Toutefois les analogies entre sinthomes dans la psychoses et bords dans l'autisme buttent sur le caractère signifiant des premiers, qui ne se retrouve pas ou peu dans la pure signification des objets d'affinités chez les seconds.
Dr Forné Michel Psychanalyste – Médecin 68100 Mulhouse www.youscribe.com/dr.forne/
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