Les villes de Jordanie orientale - article ; n°4 ; vol.50, pg 345-360
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Revue de géographie de Lyon - Année 1975 - Volume 50 - Numéro 4 - Pages 345-360
Most of the Jordanian cities are situated in a frontier position, near by the desert. They are very old commercial centers whose history had very straight links with the fate of the great political empires. The birth of Jordan as an independant state and more of all the rush of refugees from Palestine led to a very fast growth of the urban population but the growth of economic activity did not follow.
Les villes de Jordanie ont subi un destin varié. Ce sont pour la plupart des centres commerciaux à la limite du désert dont les vicissitudes sont parallèles à celles des grands empires. La naissance de la Jordanie et surtout l'afflux des réfugiés ont amené un accroissement très rapide de la population urbaine sans qu'il y ait un accroissement correspondant de l'activité économique.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Guy Loew
Les villes de Jordanie orientale
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 50 n°4, 1975. pp. 345-360.
Abstract
Most of the Jordanian cities are situated in a frontier position, near by the desert. They are very old commercial centers whose
history had very straight links with the fate of the great political empires. The birth of Jordan as an independant state and more of
all the rush of refugees from Palestine led to a very fast growth of the urban population but the growth of economic activity did not
follow.
Résumé
Les villes de Jordanie ont subi un destin varié. Ce sont pour la plupart des centres commerciaux à la limite du désert dont les
vicissitudes sont parallèles à celles des grands empires. La naissance de la Jordanie et surtout l'afflux des réfugiés ont amené un
accroissement très rapide de la population urbaine sans qu'il y ait un accroissement correspondant de l'activité économique.
Citer ce document / Cite this document :
Loew Guy. Les villes de Jordanie orientale. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 50 n°4, 1975. pp. 345-360.
doi : 10.3406/geoca.1975.1690
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1975_num_50_4_1690LES VILLES DE JORDANIE ORIENTALE
par Guy Loew
Né en 1949 de la fusion de la TransJordanie (Etat créé par les Anglais
lors du démembrement de l'Empire Ottoman, et érigé en royaume en 1946) et
de la Cisjordanie (partie de la Palestine restée au mains des Arabes lors de
l'armistice mettant fin à la première guerre arabo-israélienne), le Royaume
Hachémite de Jordanie se trouve réduit depuis 1967 à la seule rive orientale
du Jourdain, du fait de l'occupation de la Cisjordanie par Israël. Occupation
catastrophique pour le royaume : il se trouve amputé d'une région qui, en
1967, concentrait 47 % de la population, produisait 80 % des olives et 65 %
des légumes et possédait 48 % des établissements industriels.
Parallèlement à ces fluctuations territoriales, la Jordanie devenait terre
d'exil pour des centaines de milliers de réfugiés palestiniens : en 1948 et en
1 967, la seule partie orientale du pays en a accueilli plus de 500 000, connais
sant ainsi un fort accroissement démographique.
Jordanie Orientale :
— 1945: 340 000 habitants.
— 1952: 587 000
— 1961 : 900 000 habitants.
— 1967 : 1 094 000
— 1974: 1 810 000 habitants.
Hébergeant la plupart des réfugiés, les villes connaissent un essor encore
plus rapide. La population urbaine de la Jordanie Orientale s'élève en 1974
à 1 218 000 habitants — soit 67,7 % de la population totale, contre 53,4 %
seulement en 1961 — si l'on retient une définition de la ville voisine de celle
proposée par le Department of Statistics d'Amman 2 : toute localité de plus
de 10 000 habitants, à l'exception des camps de réfugiés palestiniens situés en
milieu rural; toute bourgade de 5 000 à 10 000 habitants où l'agriculture
1. Le terme de Jordanie Orientale, désignant la partie du royaume située à l'Est du
Jourdain, est préférable à celui de TransJordanie, de contenu essentiellement historique ; les
Jordaniens parlent de dafat as sharqiya ou d'East Bank, la rive orientale.
2. Définition contenue dans : First Census of Population, 1961, Department of Statistics,
Amman, 1964. Cette définition, relativement ancienne, n'envisage pas le cas des agglomérations
urbaines. 346 GUY LOEW
emploie moins de 30 % des actifs masculins ; et toute localité faisant partie
d'une agglomération urbaine. Cette importance de l'urbanisation apparaît
encore plus clairement si l'on compare la Jordanie Orientale à d'autres Etats
du Moyen-Orient, l'une des régions les plus urbanisées du Tiers-Monde :i.
Jordanie Orientale : 67,7 % d'urbains.
Liban : 62,3 % d'urbains.
Egypte: 41%
Syrie : 37,4 %
Contrairement aux autres cités du Moyen-Orient, la ville jordanienne doit
peu au legs de l'histoire : en dépit d'une urbanisation particulièrement brillante
de la région sous l'antiquité, la plupart des grandes villes actuelles ont été
fondées il y a moins d'un siècle et ne connaissent de réel essor que depuis
une trentaine d'années, offrant un paysage urbain original, fortement marqué
par l'influence de l'Occident. Amman, capitale démesurée, éclipsant les autres
villes, symbolise le mieux cet essor urbain particulièrement rapide.
I. — SIECLES DE GRANDEUR ET SIECLES DE DECADENCE
Dessinée au VIe siècle de notre ère sous la forme d'un magnifique pave
ment de mosaïque, la carte de Madaba — ville située à une trentaine de
kilomètres au Sud-Ouest d'Amman — représente la Palestine, de part et
d'autre du Jourdain et de la Mer Morte. Si sa précision en fait l'une des
plus célèbres cartes antiques, la place essentielle réservée à la représentation
des villes témoigne de l'ancienneté du phénomène urbain dans cette région.
Située sur le grand axe commercial reliant la Mésopotamie à l'Egypte et à
l'Arabie, la Jordanie connaît en effet sous l'Antiquité une vie urbaine flori
ssante. Amman, la capitale actuelle, peut s'enorgueillir d'un passé de plus de
6 000 ans, au cours duquel elle porte successivement les noms de Rabbath
Ammon, puis de Philadelphie après la conquête séleucide au milieu du iif
siècle avant J.-C. ; et, bien que modestes à la suite de leur utilisation en tant
que matériaux de construction, les vestiges antiques ponctuent encore le
paysage urbain : le théâtre, le nymphée et, sur la colline de la Citadelle, le
temple dédié à Zeus. Pétra la nabatéenne et Gerasa (Jerash), fondation
d'Alexandre le Grand, fascinent encore grâce à leurs prestigieux ensembles
architecturaux : Jerash, par exemple, conserve tous les éléments d'une ville
gréco-romaine du Ier siècle de notre ère — temples, théâtres, stade, forum,
thermes — et de nombreuses églises élevées dès la fin du IVe siècle. Capitulas,
non loin d'Irbid, s'étend sur plus de 20 ha, enserrée dans une enceinte encore
visible de nos jours. Mais c'est peut-être la Décapole, cette union de dix villes
3. Cf. A. Bourgey, « Problèmes de géographie urbaine au Liban », Revue Hannon.
Beyrouth, n° V, 1970, page 97. LES VILLES DE JORDANIE ORIENTALE 347
ACCROISSEMENT DE 1961 à 1974
— 40% 90% 140% +
Fig. 1. — Population des villes (plus de 5 000 hab.) de Jordanie orientale en 1974 348 GUY LOEW
hellénistiques du Nord de la Pérée, autour du lac de Tibériade et sur les
rives du Jourdain, qui symbolise le mieux la vitalité des villes jordaniennes
sous l'antiquité : au icr siècle avant J.-O, c'est autour de villes autonomes que
s'organise toute la vie de la région : Philadelphie et Gerasa, déjà mentionnées,
mais aussi Pella (Fahel) et Gadara, dont le village d'Umm Qeis occupe
aujourd'hui les deux vastes théâtres...
Connus depuis la plus haute antiquité, les sites urbains jordaniens ne
seront cependant pas occupés de façon continue : à cette prospérité antique
succède un profond déclin, conduisant à la disparition au cours du Moyen Age
de la plupart des villes, semblant répondre à la prophétie d'Ezéchiel : « Je
ferai de Rabbath un parc à chameaux, et des villes d'Aramon un bercail à
brebis» (Ezechiel, XXV, 5).
Les causes de déclin sont diverses : tout d'abord le déplacement des
grands courants commerciaux entre Arabie et Occident qui, dès le 111e siècle
de notre ère, abandonnent progressivement la voie jordanienne au profit de
la route de l'Euphrate ; des causes politiques ensuite : de couloir commercial,
la région devient couloir d'invasions, où se succèdent, entre autres, les
Sassanides en 614, les Fatimides en 1009, les Mongols au хиГ siècle, sans
compter la menace constante que font peser les tribus nomades sur les
sédentaires. De plus, dès l'avènement des Omeyyades au vu" siècle, la
Jordanie Orientale devient une région marginale, d'un faible intérêt écono
mique et stratégique, et le reste jusqu'à la chute de l'Empire Ottoman en 1918.
A Pétra, la vie commence à décliner dès le ше siècle, et s'éteint définit
ivement au VIe siècle : si l'on excepte la courte mention de la ville faite par un
pèlerin de la Mecque en 1217, il faut attendre la visite de Buurckhardt en
1812 pour la voir tirée de l'oubl

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