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L’EGOCENTRISME DU POLITIQUE AFRICAIN, LE LONG TUNNEL ET MEME L’OBSTACLE MAJEUR A L’EMANCIPATION ET A L’EMERGENCE DE L’AFRIQUE AU SUD DU SAHARA

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Publié le 15 septembre 2015
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Langue Français

Extrait

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UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DE DROIT
B.P. 204 Kinshasa XI ***************************************
L’EGOCENTRISME DU POLITIQUE AFRICAIN, LE LONG TUNNEL ET MEME L’OBSTACLE MAJEUR A L’EMANCIPATION ET A L’EMERGENCE DE L’AFRIQUE AU SUD DU SAHARA
Par
KATENDA MWAMBA Giscard
Etudiant en Droit
Année Académique 2014-2015
juscardmwamba@gmail.com+243823353710 ©KATENDA MWAMBA Giscard
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Toute investigation d’envergure débute parla lecture de la littérature spécialisée, tout sur les considérations théoriques du sujet que sur les recherches menées antérieurement.
Sur ce, nous sommes attelés à la consultation des écrits en rapport avec notre préoccupation. Et à cela qui nous a pousse de poser quelques questions en rapport avec notre sujet. Quelle sont la recherche sur les causes essentielles internes de la pauvreté en Afrique subsaharienne ? Pourquoi la plupart des chefs d’Etat au pouvoir ces trois dernières décennies, ne veulent-ilspas entendre parler d’alternance? A quoi faut-il lier ce refus de transmettre le pouvoir à une autre personne et de revêtir son costume de citoyen ordinaire ? Qu’estégoïsme atavique qui semble de-ce qui explique cet plus en plus une spécificité africaine ?
En effet, « Le pouvoir est une drogue en Afrique », cet adage populaire s’apparente aujourd’hui à une triste réalité en RD. Congo, Burkina-Faso, Congo-Brazza, Centrafrique, et bien d’autre.Depuis l’indépendance jusqu’à présent, la classe politique de ces payss’obstine encore dans ses errements dont le seul objectif est la conquête du pouvoir. Et l’interrogation du citoyen lambda est de savoir à quel saint se vouer dans ce marécage politique où s’opposent de féroces piranhas assoiffés du pouvoir.
Tout citoyen avisé, peut maintenant comprendre que toutes les instabilités politiques qui secouent ces pays proviennent des querelles de personnes, des ambitions démesurées, de l’égoïsme et de l’égocentrisme d’hommes politiques qui, pour accéder au pouvoir ets’y maintenir, trouvent souvent mieux de créer des conflits et d’attiser des haines entre les peuples. Cette addiction au pouvoir a été excellemment dénoncée par le Monseigneur Nzapalainga : « C’est la recherche du pouvoir, il faut avoir le courage de ledire ! On ne se bat pas pour être plus proche de Dieu ou bien pour défendre sa foi. On se bat pour être au pouvoir. On se bat pour montrer qu’on est le plus fort”, a-t-il dit sur Radio Vatican,
juscardmwamba@gmail.com+243823353710 ©KATENDA MWAMBA Giscard
Page3sur12dénonçant “les hommes politiques véreux” qui manipulent les jeunes.
Ce constat permet de se demander si les hommes politiques africains aiment vraiment leur peuple. Voient-ils vraimentles misères qu’ils infligent à leurs compatriotes? Ont-ils vraiment des idées pour sauver leurs pays ?
Toutes ces questions me rappellent ce que disait un compatriote: « Il va falloir faire un jour le bilan de tous ces hommes politiques pour savoir ce qu’ils ont fait du bien pour ce pays si ce n’est que s’enrichir illicitement et en toute impunité au détriment du peuple qui souffre et qui survit au jour le jour.
Lorsqu’il y a des guerres et des rebellions dues à leur mauvaise gouvernance, ils sont les premiers à se mettre à l’abri dans les ambassades, dans les organismes internationaux ou à l’étranger tout en abandonnant à son triste sort la population. Trop c’est trop; il est temps que le bas peuple se réveille pour dire non au moment venu à tous ces charognards politiques qui ne cherchent que leurs intérêts. ».
Sous d’autres cieux, le véritable homme politique est mû par ses idéaux et non par ses ambitions, par son patriotisme et non par ses intérêts personnels. Tout acte qu’il pose, se mesure par l’équilibre qui est entre sa propre ambition et celle qu’il a pourson pays. Aussi, il ne suffit pas de diriger un parti politique pour croire que l’on a la capacité de diriger un pays. La longévité en carrière politique ne s’apparente pas nécessairement à la maturité politique. Les qualités requises pour être un bon chef de parti ne sont pas les mêmes que celles d’un bon Président.
Les stratégies que doivent adoptées les dirigeants dans une société ont pour but de diminuer la complexité et l’incertitudedu règlement et de réduire les formalités en allégeant les charges inutiles créées par la bureaucratie et la paperasserie. La société peut avoir pour objectif final de
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promouvoir la règle de droit, l’efficience et un environnement 1 favorable à l’activité économique.( )
La gestion rentière de l'économie caractérise la manière dont les élites politiques et économiques des pays du Tiers-mondes en général et notamment des pays africains subsahariens conduisent les affaires dans leurs pays respectifs. Le pacte colonial accepté et pratiqué par les premiers Chefs d'Etats africains de ces pays dits indépendants, les scandales économiques et financiers liés au bradage des ressources minières, le gaspillage public, la gabegie et la corruption des hommes au pouvoir sans vision d'avenir pour leurs compatriotes et pour eux-mêmes, l'absence de gestion rationnelle de l'économie, l'extrême penchant à l'égoïsme des cadres intellectuels et le réel manque de volonté politique des gouvernants pour promouvoir la production et mettre en place une redistribution des fruits du travail sont successivement évoqués dans leurs manifestations diverses mettant toujours à nu la connivence des élites au pouvoir dans leur tragique avènement.
Du Libéria à la République du Centrafrique, et au Mozambique, passant par la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Nigéria, le Tchad, les deux Congo, l'Angola ; du Bénin au Mali, en Guinée, au Niger etc. les pratiques aboutissent au même résultat d'appauvrissement à l'extrême de la population par une junte d'intellectuels aux affaires. Ce ne sont pas les peuples qui manquent de courage et de volonté de changement insiste Bamony. Mais l'échec de ces pays dans la voie du développement à l'Occidental, tient essentiellement à la faiblesse de leurs élites. Mais comment des sociétés aux traditions hospitalières et solidaires réputées peuvent-elles secréter des élites politiques qui font preuve d'un égocentrisme sans comparaison, en livrant leur peuple à la mort certaine ?
Le mal serait dans le fruit : l'observation anthropologique du fonctionnement des familles polygamiques dans une communauté Lyéla au Burkina Faso apporte une réponse. Selon Bamony dans les structures familiales polygamiques fort répandues en Afrique noire, les
1 ODIMULA LOFUNGUSO L., «ŵaŶuel d’iŶtƌoduĐtioŶ à la sĐieŶĐe politiƋue», éd.2015, kin., P.164 juscardmwamba@gmail.com+243823353710 ©KATENDA MWAMBA Giscard
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antagonismes entre demi-frères sont l'unes des raisons fondamentales du déséquilibre des liens interhumains. Le processus psychologique individuel et la structuration des mentalités familiales et communautaires conduisent, comme par nécessité, du conflit à la guerre des demi-frères. Ces conflits lèvent le voile sur le cercle vicieux de haine que ce type de foyer conjugal engendre entre les enfants d'un même père et de mères différentes. Bamony établit une analogie forte intéressante entre les conduites quotidiennes intra familiales et le comportement des individus, présidents, ministres, et autres grands commis au niveau de l'Etat.
En effet, et d'une façon générale, la conduite des hommes politiques se manifeste également par une méfiance rédhibitoire par rapport à tout entourage étranger à leur propre famille. Ces derniers ne peuvent faire confiance qu'aux seuls membres de leur propre famille, de leur tribu ou de leur clan ; ce qui conduit à une politique du ventre plein, de l'exigence des satisfactions immédiates au mépris de l'intérêt des autres citoyens, et à l'élimination systématique des adversaires politiques. Comme ces élites ne peuvent souffrir de la concurrence des opposants issus d'autres groupes ethniques, ni les critiques, à l'instar des demi-frères, elles ont tendance à les éliminer par la violence physique ou par la sorcellerie. Comme chez les demi-frères ces comportements au niveau de l'Etat génèrent une situation politique, économique, civile et sociale stérile.
L'absence depuis les années 1960 d'une réforme du système éducatif explique la persistance des pratiques obscurantistes qui rendent difficile la révolution des mentalités. Cette absence peut être ressentie comme l'une des marques du maintien volontaire des peuples dans l'ignorance sans doute pour mieux dissimuler les formes de corruption au sommet des Etats. Ainsi au lieu de libérer leur peuple des conditions de la pauvreté et de l'ignorance, les élites se complaisent à les enfermer dans les cycles de régression. Voilà enfin un livre dont l'auteur affirme clairement que les générations successives de gestionnaires des pays africains n'en avaient pas les ressources nécessaires. Une génération de leaders sans ambitions qui attend tout de l'aide étrangère ou qui engage des politiques d'endettement, alors que leur pays regorge de ressources qui
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constituent une manne pour les donateurs. Ce qui fait dire à Bamony que le défaut majeur des élites politiques africaines réside dans un manque de vision et de sens de l'avenir. Elles n'agissent pas, elles ne construisent pas, mais elles restent limitées essentiellement dans la sphère des réalités et des urgences quotidiennes. En réalité écrit-il, le fond du problème tient davantage à leur incapacité d'accéder au sens de l'intérêt général.
La vision de développementd’un pays passe par l’importance que ses dirigeants politiques accordent à l’éduction de la jeunesse. Un pays ne peut pas être compétitif sur le plan continental et international s’il n’a pas un enseignementde qualité, s’il ne peut pas offrir les mêmes chances d’accéder à l’enseignementprimaire, secondaire et universitaires à tous ses citoyens, riches et pauvres.Lorsqu’on compare le niveau de l’enseignement aujourd’hui par rapport à celui qu’il avait à l’époque coloniale, il y a lieu de dire que le pouvoir politique a contribué à la destruction de l’enseignement. C’est la politique qui a détruitl’éductionen Afrique. Lepeu d’argent affecté à l’éduction dans certains Etats est une preuveque c’est le 2 pouvoir qui ne veut pas un enseignement de qualité.( )
Il est urgent de lutter fortement contre l’analphabétisme en Afrique subsaharienne, parce que son taux est encore très élevé, soit 3,3%, dans les pays industrialisés et 60% dans les pays les moins avancés. Dans les pays en développement, il y a environ 130 millions de jeunes non scolarisés, pour la tranche d’âge de 6 à 11 ans et 277 millions pour la tranche d’âge de 12 à 17 ans. C’est la raison pour laquelle la nouvelle classe dirigeante et l’élite du continent doivent donner plus de moyens à l’éducation nationale, afin que cette dernière offre à la jeunesse du continent une éducation gratuite et de qualité. Autrement dit, quand on forme les gens on s’attend à ce qu’ils produisent le meilleur d’eux-mêmes dans une société. C’est pourquoi, il faut réformer en profondeur le système éducatif africain actuel, allant du primaire à l’université, où se trouve aujourd’hui le nœud de l’échec des compétences africaines. En Afrique subsaharienne, on utilise dans le primaire et dans les universités des manuels scolaires
2 ODIMULA LOFUNGUSO L., «ŵaŶuel d’iŶtƌoduĐtioŶ à la sĐieŶĐe politiƋue», éd.2015, kin., P.179-180 juscardmwamba@gmail.com+243823353710 ©KATENDA MWAMBA Giscard
Page7sur12obsolètes et on enseigne aux élèves des matières qui sont 3 définitivement dépassées.( )
On voit bien qu'en Afrique subsaharienne rien n'a fondamentalement changé dans les relations interhumaines depuis la soi-disant indépendance de ces pays. L'Occident continue d'y être roi et de se comporter en maître nostalgique d'un passé récent avec la complicité des Africains eux-mêmes. Le manque de confiance et de respect notoires des africains en eux-mêmes, y compris chez eux, est entretenu par les autorités politiques. Quel que soit le secteur considéré du développement (culture, éducation, santé, agriculture, économie), on assiste partout à l'incurie notoire des élites des peuples africains noirs du continent, absolument aveuglés par la course au pouvoir, la recherche des prestiges du palais, et très enclins à s'approprier les richesses publiques pour une consommation immédiate incontrôlée.
Les Africains sont donc les propres fossoyeurs de leurs richesses en l'absence de véritables contrats de développement entre les gouvernants et les administrés. Il en résulte l'extrême misère qui se répand parmi les habitants de l'Afrique noire malgré la richesse de la terre africaine. Pourtant cette misère est due à des accidents de l'histoire qui ont pour nom l'esclavage, la colonisation, et le règne contemporain des « Hérodiens », races de traitres africains qui n'aiment ni leur pays ni leurs frères. L'Afrique a manqué de dirigeants capables d'opérer les réformes, l'autonomisation politique et économique vis-à-vis des métropoles comme on en a connu en Asie, avec la Chine et l'Inde.
Sur ce point le livre exprime un profond sentiment de désenchantement vis-à-vis de l'intelligentsia africaine de démission. La qualité de l'élite africaine et spécifiquement politique est mise à rude épreuve. L'extrême indifférence des élites politique au sud du Sahara face à l'extrême pauvreté de leurs peuples annule tout espoir de voir un pays africain émergé à l'exception de l'Afrique du Sud. Comment sortir de
3 Le Nouveau Monde Pierre Lellouche, « », 2*-3* Olivier Pétré-Grenouille, «Les traites négrières, essai d’histoiƌe gloďalCourrier International, pour Direct matin plus, n° 483», 4*Article de Charles Kupchan dans
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cette situation funeste qui accélère la régression continue de l'espoir de vie des hommes et de leurs cultures ? Peut-on espérer que les jeunes élites politiques des pays africains subsahariens feraient autrement les choses que leurs aînés qui n'ont aucun sens de l'intérêt public, du bien général ? Selon Bamony on peut identifier sur ce sombre tableau quelques exceptions parmi les élites politiques ayant innové par leur modèle au pouvoir, tels les présidents Jerry John Rawlings au Ghana, Amadou Toumani Touré au Mali, Thomas Sankara au Burkina Faso, Alpha Oumar Konaré à la tête de l'Union Africaine. La liste est courte de personnalités politiques pouvant faire école.
Ici encore, au plan philosophique, le rôle des intellectuels reste central sur la voie qui conduit au bien être des populations. Les hommes éclairés ont un rôle de premier plan pour promouvoir l'homme essentiellement par l'acquisition de la culture savante ; même si dans les pays africains subsahariens on empêche très souvent de telle individualité de s'exprimer. Les systèmes de pouvoir s'appliquent bien régulièrement à réduire au silence les universitaires les plus brillants comme le fut Cheikh Anta Diop au Sénégal du président Senghor. Puisque les responsables de ce système sans vision du futur sont toujours parmi les hommes, le temps serait venu selon Bamony de donner le pouvoir politique aux femmes. Il faudra qu'elles se mobilisent davantage lors des échéances électorales pour porter les femmes aux affaires systématiquement. Par là l'auteur pêche par principe ; car la question du genre n'épuise sûrement pas le problème si l'on sait que toute personne qui a du pouvoir n’a naturellement tendance à en abuser. Les femmes ne partagent-elles pas la condition humaine ? La nature féminine passe-t-elle pour divine et incorruptible ? La plaidoirie en faveur des femmes s'arrête cependant là pour en venir à des considérations moins platoniciennes.
Nonobstant, la société africaine traditionnelle à la société moderne, le pouvoir politique a toujours été considéré comme un instrument que la tradition ou le peuple donne à un homme, une femme ou un groupe d’homme pour qu’il contribue au bien être de toute sa communauté. En majorité, le
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Page9sur12pourvoir n’était pas considéré comme un bien servir à la protection des intérêts individuels.
De cet avis, le chef était aimé plus en fonction de ce qu’il faisait pour lui-même ou pour sa famille. Les chefs politiques traditionnels étaient plus conscients de sa responsabilité vis-à-vis de son peuple que beaucoup de chefs politiques du temps présent. De cette société, le chef d’un village devait être « le plus grand sorcier », non seulement pour se maintenir au pouvoir mais beaucoup plus pour contrôler toutes les autres forcescapables de s’attaquer à sa village ou de jeter un mauvais sort sur le peuple. Le chef devait avoir des grands champs, non pas pour être l’homme le plus riche du village mais pour faire face aux dépenses de sa charge. Il devait accueillir beaucoup de gens chez lui, il devait venir en aide auxmalheureux… donc l’intérêt supérieur qui motivait cette situation favorable reconnue au chef c’est au 4 sens large, la protection de son village ou de son peuple.( )
La plupart des capitales africaines connaissent de plus en plus de manifestations parfois violentes, qui opposent les jeunes de ces villes aux régimes en place. Après Ouagadougou où le soulèvement populaire a eu raison du régime de Blaise Compaoré en octobre dernier, Cotonou, Lomé, Nouakchott, Kinshasa, pour ne citer que celles-là, ont dû tour à tour faire face à des bourrasques nées des contestations de leurs chefs d’Etat, pour la plupart mal élus ou tout simplement atteints par la boulimie du pouvoir, et refusant de ce fait de se soumettre aux règles du jeu démocratique.
La contestation récurrente de l’autorité repose la problématique de l’alternance politique en Afrique. A Kinshasa où Joseph Kabila règne en maître absolu depuis bientôt deux décennies, c’est à travers un affrontement directavec les forces de l’ordre que la population tente de se débarrasser de ce que Etienne Tshisekedi, le principal opposant au pouvoir, qualifie de"régime finissant" de Kabila. C’est une nouvelle loi électoralequi est à l’origine de cettede boucliers contre levée
4 ODIMULA LOFUNGUSO L., «ŵaŶuel d’iŶtƌoduĐtioŶ à la sĐieŶĐe politiƋue», éd.2015, kin., P.175 juscardmwamba@gmail.com+243823353710 ©KATENDA MWAMBA Giscard
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le pouvoir de la famille et du clan Kabila. Et comme cela est souvent le cas, le président Kabila n’a pas hésité à jeter ses mamelouks aux trousses des manifestants ; et comme cela est devenu la règle dans les régimes impopulaires, les services de communication au service du dictateur, ne se sont nullement gênés de minimiser le nombre de morts en ne parlant que de cinq macchabés, au moment où la société civile et l’Eglise font état d'une quinzaine de victimes. Et pour empêcher toute voix discordante de se faire entendre, le régime a brouillé les signaux audio-vidéo de toutes les chaînes privées. Pour le régime de Kinshasa, ce qui importe, c’est moins le nombre de victimes que le nombre d’années qu’ilveut encore se donner à la tête du pays. Que représentent dix morts en plus ou en moins pour Kabila, si cela peut lui permettre de conserver son fauteuil ?
Cette contestation de l’autorité qui devient de plus en plus récurrente, repose la problématique del’alternance politique en Afrique.
Les peuples doivent comprendre que leur salut ne viendra que d'eux-mêmes. Et dire pourtant que des hommes d’Etat comme Léopold Sédar Senghor, avaient déjà donné le ton, en termes de renoncement au pouvoir ! Puis, il y eut Mathieu Kérékou, Abdou Diouf ou encore Alpha Omar Konaré qui a su quitter le pouvoir. Ce faisant, ils ont renforcé la démocratie dans leurs pays respectifs, en permettant à des concitoyens de prendre le relais.
Il est franchement regrettable de constater que le mal de la "présidence à vie " s'attaque à cette nouvelle génération de chefs d’Etat dont l’accession au pouvoir s’est très souvent faite loin de tout respect des normes démocratiques. En effet, la plupart des potentats comme Denis Sassou Nguesso, Pierre N’kurunziza, Paul Kagamé et compagnie, ont pris le pouvoir par les armes. D’autres, comme Kabila de Kinshasa, Ali Bongo du Gabon, ou encore Faure Eyadéma du Togo, tous aujourd’hui contestés par leur peuple, ont tout simplement reçu le pouvoir en héritage. Il faut le dire, le rapport de ces gouvernants au pouvoir pose un véritable problème éthique. C'est à croire qu'ils ont fini par confondre pouvoir moderne et pouvoir
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Page11sur12traditionnel ; qu'ils se sont mis dans la peau d'un chef qui tire 5 son pouvoir de droit divin.( )
Et pourtant, ces princes régnants qui pratiquent la politique du "J’y suis, j’y reste", sont généralement des personnes que rien ne prédestinait à un destin national. Mais une fois parvenus au pouvoir, ils s'y accrochent par tous les moyens. Et ce, au prix, bien souvent, de nombreux morts. Ils se comportent comme si le pouvoir, c'est seulement bon pour eux, et pas pour les autres.
C'est pourquoi les peuples doivent comprendre que leur salut ne viendra que d'eux-mêmes et que c’est surtout par la persévérance dans la lutte qu’ils parviendront à se débarrasser desdictateurs et non par les urnes. Et puisqu’on neréinvente pas la roue, rien ne leur interdit de s’inspirer de la lutte des autres peuples comme ceux d’Egypte, de Tunisie, du Burkina, pour ne citer que ceux-là. A l’exemple de Ben Ali, de Moubarack, de Blaise Compaoré, Kabila finira bien un jour par être chassé du pouvoir.
La nouvelle conception de l'alternance politique: l'alternance au pouvoir ne saurait se réduire dit-il, à une pratique d'abrutissement qui érige en règle le principe du ôte-toi que je m'y mette. Au contraire, elle doit s'entendre comme une prescription pour les nouveaux dirigeants d'agir toujours pour accroître l'intérêt général des citoyens et viser le bien public.
La démocratie active et participative comme cadre de consultation des citoyens favorables aux décisions qui engagent le destin immédiat et lointain des peuples
Le projet de l'invention du futur par la participation active des jeunes à la vie politique et à la conduite du destin de leur pays au détriment des hérodiens qui veulent mourir au pouvoir.
En guise de conclusion, il s’agit donc de permettre aux pays africainsd’aujourd’hui l’enracinement plus durable d’unEtat de droit et non d’unede façade. Pourtant démocratie
5 Bamony P. «ƌevue d’afƌiƋue» ed. 2008., paris, P.67 juscardmwamba@gmail.com+243823353710 ©KATENDA MWAMBA Giscard
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